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Casemate des Vernes
La casemate des Vernes (2008).Type d'ouvrage Casemate d'infanterie Secteur
└─ sous-secteursecteur défensif d'Altkirch
└─ sous-secteur de FrankenNuméro d'ouvrage 87 Année de construction 1937-1939 Régiment 171e RIF Type d'entrée(s) Entrée Mixte Coordonnées La casemate d’infanterie no 87 dite « des Vernes » est une casemate d'intervalle STG de la ligne Maginot du Haut-Rhin, en cours de restauration. Il est situé dans le secteur défensif d'Altkirch, sur la commune de Magstatt-le-Bas.
Sommaire
Situation
Article détaillé : Ligne Maginot.La ligne Maginot couvrait les frontières orientales de la France, notamment dans le Nord-Est (Alsace et Lorraine) en passant par le Sud-Est (les Alpes) mais aussi la Corse et la Tunisie. Pour couvrir une telle distance d’ouvrages parfois très impressionnants, on a divisé son tracé en « secteurs » couvrant chacun une zone géographique.
La casemate des Vernes se trouve dans le secteur défensif d'Altkirch, renommé en 1940 « secteur fortifié d'Altkirch » (SFA), qui partait de Sierentz pour se terminer à Winkel (Haut-Rhin).
Le SFA a la particularité de se trouver près de la ville de Bâle : or le traité de Paris de 1815 interdisait toute construction de fortifications dans un rayon de trois lieues (12 km) autour d’elle. Pour contourner le problème, la ligne Maginot fait un arc de cercle de 12 kilomètres environ autour de Bâle à travers les plaines du Haut-Rhin.
C’est sur cet « arc de cercle » que se trouve la casemate des Vernes ; elle reprend la numérotation que la CORF utilisait, et porte le numéro 87.
Situé en plein champs, elle surplombe les communes de Magstatt-le-Bas à l’ouest et Stetten à l’est, à la jonction même des deux bancs communaux.
Construction
Les divers chantier du secteur défensif d’Altkirch durèrent de 1935 pour les « gros œuvres » à 1937, mais se poursuivirent jusqu’en 1940 et ne furent jamais vraiment terminés.
C’est la STG (Section technique du génie de Mulhouse et de Belfort) qui réalisa les gros travaux du SFA, laissant le soin à la MOM (main-d’œuvre militaire) de faire les « petits bétons » d’intervalles situés souvent en points d’appui (« PA ») ou blockhaus de moindre importance.
La Commission d'organisation des régions fortifiées (CORF) a fait l’essentiel et les plus gros ouvrages des autres secteurs fortifiés, ayant complètement terminé ses ouvrages et équipé comme il se doit elle était prête a combattre de façon permanente, du moins dans les gros et moyens ouvrages.
Après sa dissolution et faute de crédit, la CORF arrêta la construction de la ligne Maginot dans sa partie alsacienne au début du secteur fortifié de Mulhouse (SFM), au niveau de la forêt de la Hardt.
Étymologie
L’origine du nom de la casemate « des Vernes » n’a pas encore été élucidée avec certitude.
Cependant, une hypothèse parait vraisemblable se fondant sur ce qu'il a été démontré pour les autres casemates du S.F.A.
- Une explication (parmi d'autres) au nom de VERNES est qu'en bon français Verne = Aune ou Aulne, càd. un arbre. (en alsacien et allemand Erle ou Erlenbaum)
- Il est possible que les quelques rares bosquets d'aulnes à proximité en soient l'origine puisque il en reste quelques uns mais est-ce suffisant pour en baptiser une casemate ?
- Mais alors pourquoi n'a-t-on pas nommé la casemate, comme la Tapfelbaum, (casemate de la LM assez proche des Vernes qui porte le numéro 89) casemate de ou des Erlenbaum ?
- En tous cas, ce n'était certainement pas le nom d'un militaire de la LM, ça ne s'est jamais vu, sur l'ensemble de la LM, pour une casemate STG ou CORF, encore moins pour un ouvrage.
- Pour en avoir le cœur net, il faudrait interroger les gens du coin, les anciens de préférence, sur l'existence d'aulnes dans les parages.
- On peut se fonder sur cette hypothèse car une des casemates proche de la ville de Sierentz se nomme "Sauruntz" qui est le nom du ruisseau qui est au pied de la casemate.
- Deux autres casemates proches de Sierentz portent les noms de casemates de la voie ferrée (Nord et Sud) car elles sont de part et d'autre du chemin de fer qui relie Bâle (Suisse) à Mulhouse (France).
NOTE : pour de petites constructions (abri, blockhaus) édifiées par la MOM, leur attribuer le nom d'un gradé local méritant (ou de sa chérie !...) a effectivement existé.
Description
La casemate est un monolithe de béton de plus de 1 000 m3 pour une surface au sol de 95 m2 sur deux niveaux. Elle est dite « simple » car elle ne tire que d’un seul côté[1].
Elle a une dalle de couverture de plus de 2,5 mètres, comme ses murs exposés aux tirs, l’arrière de l’ouvrage étant remblayé de rocailles de protection et de dissimulation.
Elle dispose d'une cloche GFM (Guetteur fusil mitrailleur) de type « B » dit « petit modèle » de 17 tonnes en acier spécial de 30 centimètres d’épaisseur pour l’observation et le tir à 360°.
Son armement se composait normalement d'une mitrailleuse Hotchkiss de 8 mm, d’un canon de marine AC (antichar) sur affût crinoline de 47 mm, de plusieurs fusils mitrailleurs, d’une goulotte lance-grenades. Une découverte récente laisse supposer qu’un canon de campagne de 25 mm a remplacé le canon de marine ou même que celui-ci n’a jamais été livré : il était fréquent d’installer dans certaines casemates l’armement que l’on avait « sous la main ».
La casemate des Vernes a l’originalité de posséder un étage inférieur très vaste, avec une hauteur de plafond de plus de 3,40 mètres. Seules quelques rares casemates STG du secteur d’Altkirch (SFA) avaient un étage inférieur, qui ne dépassait alors que rarement quelques mètres carrés, alors que la casemate des Vernes a une importante superficie sous terre et une grande hauteur sous plafond.
Elle dispose d’un accès à une source depuis son étage inférieur : on y accède par un petit tunnel de 2 mètres de long sur 1,5 mètre de hauteur. Le puits a une profondeur de 2 mètres et est constamment en eau, limpide, avec un « trop plein » qui achemine l’eau au dehors[2].
Les toilettes de la casemate avaient une porte blindée et un créneau de tir pour FM (fusil mitrailleur). Elle pouvaient aussi servir de prison temporaire car elles font moins de 1,5 m2.
Les créneaux de tir de la casemate sont orientés au nord ; elle a une vue dégagée sur l'Allemagne et le redoutable rocher « d'Istein » (village situé sur la rive allemande du Rhin, où se trouvait un imposant ouvrage fortifié - plus tard détruit par les alliés).
Construite de 1937 à 1939, la casemate n'a jamais été terminée, sa porte blindée n'a jamais été livrée et comme toutes celles du secteur d'Altkirch elle n'a quasiment jamais combattu.
Restauration
Laissée à l'abandon pendant plusieurs années après le retrait de l'armée vers 1950, elle a été pillée du peu de matériel qui s'y trouvait encore et saccagée pour finir par servir de dépotoir.
Elle a été murée trois fois, ayant été inondée au préalable par la boue issue du ruissellement des eaux depuis les champs des alentours sur une hauteur de plus de 1,5 mètres par endroits dans l'étage inférieur.
La végétation très dense ayant poussé au fil des ans, elle était vouée à un oubli définitif si rien n'était entrepris pour y palier.
Elle est aujourd’hui en cours de restauration par une équipe de quatre bénévoles permanents avec l’aimable autorisation de la commune de Magstatt-le-Bas ; les travaux ont débuté en juillet 2007.
La façade a été complétement nettoyée au jet d'eau haute pression, toute la végétation arborée a été supprimée, seuls les plus beaux spécimens ont été conservés pour donner dans le futur un aspect naturel au site.
La casemate no 88 de Stetten (située à moins de 150 mètres de la casemate des Vernes), également complètement enfouie sous la végétation (comme la casemate des Vernes avant juillet 2007), est depuis fin 2009 en cours de déboisement par des particuliers.
Notes et références
- 150 mètres ; en raison de cette proximité rarissime, il était probablement inutile de faire deux casemates identiques. Ce type de casemate est normalement « double », capable de tirer dans deux directions : c’est le cas de la casemate voisine, située à moins de
- À l’époque, les eaux usées des toilettes à la turque se jetaient directement dans le « trop plein » de la source (sans la contaminer) par une fosse spécialement aménagée via de gros tuyaux, ainsi que toutes les eaux de condensation et de ruissellement de l’intérieur de la casemate. Aujourd'hui cette source est captée et alimente avec celles du voisinage un réservoir principal pour finalement après traitement et pompage fournir les villages des alentours en eau potable.
Voir aussi
Liens externes
- Site sur la restauration de la casemate sur http://eliopro.com.
- Vidéo de la casemate no 87 de Vernes sur http://www.youtube.com.
- La casemate des Vernes sur http://www.alsacemaginot.com.
- La casemate des Vernes sur http://www.maginot.org.
- La casemate no 87 de Vernes sur http://www.lignemaginot.com.
Articles connexes
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