- Secteur fortifié du Bas-Rhin
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Le secteur fortifié du Bas-Rhin est une partie de la ligne Maginot, situé entre le secteur fortifié de Haguenau au nord et le secteur fortifié de Colmar au sud.
Il forme une ligne le long de la rive gauche du Rhin, protégeant la ville de Strasbourg, entre Drusenheim et Diebolsheim (dans le Bas-Rhin). Les fortifications du secteur sont composées essentiellement de casemates d'infanterie le long du fleuve.
Sommaire
Organisation et unités
D'abord sous commandement de la 20e région militaire (QG à Nancy[1]) jusqu'à la déclaration de guerre, le secteur passe alors sous commandement de la 5e armée : il est sous l'autorité du 17e corps d'armée, renforcé par la 62e division d'infanterie (de réserve, série B). Le 5 mars 1940, le secteur change de nom, devenant la 103e division d'infanterie de forteresse (« division de Strasbourg »), perdant à cet occasion le sous-secteur d'Herrlisheim qui passe sous les ordres du secteur de Haguenau.
Article connexe : Armée française en 1940.Le secteur est divisé en trois puis deux sous-secteurs fortifiés, avec les unités suivantes comme équipages des casemates ainsi que comme troupes d'intervalle stationnées entre ceux-ci après la mobilisation :
- sous-secteur d'Herrlisheim, confié au 70e RIF (régiment d'infanterie de forteresse) ;
- sous-secteur de Strasbourg, confié au 172e RIF ;
- sous-secteur d'Erstein, confié au 34e RIF.
L'artillerie du secteur est composée du 155e régiment d'artillerie de position (trois groupes de position avec vingt-quatre canons de 75 mm modèle 1897, huit 145 mm L 1916 Saint-Chamond, huit 150 mm T 1917 Fabry et douze 155 mm 1877 de Bange[2]). À ces moyens se rajoutent le 237e RI de SF (régiment d'infanterie de secteur fortifié), le 226e RI de SF et le 205e RR (régiment régional), ces deux derniers régiments affectés à la place de Strasbourg.
Articles connexes : Régiment d'infanterie de forteresse et Régiment d'artillerie de position.Composants
Le franchissement du Rhin est interdit par la construction dès 1930 de deux lignes de défense, d'une part une première ligne de casemates CORF sur la berge de la rive gauche du fleuve (dite « ligne de la berge »), d'autre part une seconde ligne un peu plus en arrière, composée d'abris et de casemates (dite « ligne des abris »). À partir de 1931, commence la construction d'une troisième ligne (dite « ligne des villages »), constituée elle aussi de casemates CORF.
Au nord, le sous-secteur de Strasbourg est constitué uniquement de la ligne de berge, sans profondeur pour éviter le bombardement de la ville. Le pont de Kehl est barré (le pilier ouest est dynamité le 12 octobre 1939), les anciens forts allemands sont partiellement réoccupés (construction de deux casemates dans le fort Ducrot ; réemploi de la batterie des Cerisiers, du fort Rapp, du fort de Mutzig, etc.), le tout est renforcé par une série de blockhaus MOM[3] dans les faubourgs.
Au sud, dans le sous-secteur d'Erstein, la densité des casemates est particulièrement faible de Plobsheim à Erstein (les bords du fleuve y sont escarpés), mais est plus importante de Gerstheim à Diebolsheim (proximité du pont de Gerstein et du bac de Rhinau)[4].
- Casemates d'infanterie
Article détaillé : Casemate d'intervalle.- Drusenheim Nord
- Drusenheim Centre
- Drusenheim Sud
- Neuried
- Offendorf
- Gambsheim Nord
- Gambsheim Centre
- Gambsheim Sud
- Muhlrhein
- Bettenhoffen
- Kilstett
- Kinzig Nord
- Kinzig Sud
- Bassin aux Pétroles
- Sporeninsel
- Bassin de l'Industrie
- Champ de Courses
- Petit Rhin
- Musau
- Ruchau
- Hackmessergrund
- Rohrsehollen
- Paysans
- Auberge
- Christian
- Stall
- Cosaques
- Plobsheim
- Abris
- Ancienne Redoute
- Kaebelgrund
- Haugrund
Histoire
Article connexe : Histoire de la ligne Maginot.Notes et références
- Meurthe-et-Moselle (moins l'arrondissement de Briey, les cantons de Thiaucourt et de Pont-à-Mousson), de la Moselle (arrondissements de Sarrebourg, de Château-Salins, de Sarreguemines et de Forbach), du Bas-Rhin (moins le canton de Marckolsheim) et des Vosges. En 1939, la 20e région militaire comprend les départements de la
- 105 mm des forts ex-allemands de Strasbourg, d'autre part les neuf canons de 100 mm et les huit canons de 150 mm du fort de Mutzig. Source : Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 2, p. 182. Se rajoutent d'une part les onze canons de
- CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton). Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, la STG (Section technique du génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton. Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages
- Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 142-145.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel et Jacques Sicard, Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française », 2001, 2003 et 2009, 5 tomes (ISBN 2-908182-88-2, 2-908182-97-1 et 2-913903-88-6).
- Jean-Bernard Wahl, La Ligne Maginot en Alsace : 200 kilomètres de béton et d'acier, Steinbrunn-le-Haut, Éd. du Rhin, 1987, 438 p. (ISBN 2-86339-034-1).
- Jean-Louis Burtscher, La ligne Maginot à Strasbourg : faits de guerre méconnus, 1939-1945, Barr, le Verger éd., 2010, 195 p. (ISBN 978-2-84574-090-7).
Liens externes
- Localisation
- Cartographie vectorielle sur http://www.cartomaginot.com.
- Géolocalisation sur fichier kml sur http://www.attila-77250.fr/.
- Descriptions et photos
Articles connexes
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