- Charles Coffin
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Charles Coffin, né le 4 octobre 1676 à Buzancy, département des Ardennes, diocèse de Reims, mort le 20 juin 1749, écrivain français.
Biographie
Il vint en 1695 achever à Paris les études qu'il avait heureusement commencées, et ne tarda pas à être distingué par le célèbre Charles Rollin, qui l'appela à une chaire au collège de Beauvais. Le jeune professeur se montra digne de ce choix par son zèle, ses talents, et par des produclions ingénieuses en vers et en prose, relatives, tantôt aux événements publics, tantôt à des circonstances qui lui étaient personnelles. Sa réputation s'accrut si rapidement, que, vers la fin de 1712, Rollin ayant quitté l'administration du collège de Beauvais, le premier président de Mesmes lui donna Coffin pour successeur. Il sut allier, dans ces nouvelles fonctions, la prudence d'un maître à la tendresse d'un père ; et de cette école, devenue si florissante sous sa direction, sortit une foule de sujets qui ont paru avec éclat dans l'Église, dans la magistrature, dans les académies et même dans les armes.
En 1718, l'université l'élut recteur, et son rectorat fut illustré par l'établissement de l'instruction gratuite, dont le cardinal de Richelieu avait autrefois formé le projet. Les fonds en furent placés sur le vingt-huitième effectif du prix du bail général des postes et messageries, dont la France devait originairement la création à l'université de Paris. Coffin eut la plus grande part au succès de cette négociation délicate, et le célébra par un mandement digne du bienfait et de la reconnaissance. Le reste de sa vie se passa dans les fonctions pénibles de sa place, qu'il remplit avec le même zèle et la même assiduité jusqu'à ses derniers moments. Ses œuvres ont été recueillies par l'avocat Lenglet, Paris, 1733, 2 vol. in-12. Le 1er contient des harangues latines, aussi bien écrites que bien pensées, et toujours convenables aux circonstances ! On doit y distinguer le discours sur les Belles-Lettres, dont il montre les dangers et les avantages ; celui sur l' Utilité de l'histoire profane ; l' Oraison funèbre du duc de Bourgogne, père de Louis XV, et le discours par lequel l'Université célébra la naissance du Dauphin. Le 2e volume renferme ses poésies, que l'auteur avait déjà rassemblées en 1727.
On y remarque une Ode sur le Vin de Champagne[1], en réponse à celle par laquelle Greneau, professeur au collège d'Harcourt, avait vanté la prééminence du vin de Bourgogne. Dans cette jolie pièce, supérieure à toutes ses poésies profanes, régnent un esprit, un feu et une délicatesse dignes de la liqueur qu'il célèbre, et la ville de Reims en reconnut le mérite par un présent annuel de ses meilleurs vins ; mais les poésies qui lui ont fait le plus de réputation sont les hymnes qu'il composa pour le Bréviaire de Paris, à la demande de M. Vintimille, et qui depuis furent adoptées dans plusieurs autres diocèses. Ces hymnes, dont la première édition parut en 1736, furent extrêmement goûtées ; on y trouva une heureuse application des grandes images et des endroits les plus sublimes de l'Écriture, moins de verve et d'éclat que dans celles de Charles Gaspard Guillaume de Vintimille du Luc, mais une latinité peut-être plus pure, et surtout une simplicité et une onction qui semblent former le vrai caractère de ce genre de poésie. Combault, l'un de ses meilleurs écoliers, l'aida dans la composition de quelques-unes de ses hymnes ; on lui attribue notamment deux strophes de celle de l'office de la la fête de saint Pierre apôtre.
On ne doit point oublier la part que Coffin prit à la révision de l'Anti-Lucrèce, qu'il relut en entier avec Crévier et Lebeau. Ce fut le dernier service qu'il rendit à la religion et aux lettres, auxquelles il avait consacré sa vie. Une vieillesse verte et vigoureuse semblait lui promettra de plus longs jours, lorsqu'une fluxion de poitrine l'enleva en 1749, à Paris, le 20 juin, à l'âge de 73 ans.
« Poète sans caprices, dit l'auteur de l'éloge placé à la tète du recueil de ses œuvres, savant sans ostentation, sérieux par réflexion gai par caractère, toujours calme et serein, il réalisait le sage des stoïciens »
. Vif et spirituel, mais modeste et peu parleur, sévère pour lui-même, indulgent pour les autres en littérature comme en morale, il haïssait la dispute, la médisance et la satire. Sous un air de sécheresse et d'austérité, il avait un cœur bon et compatissant. Il laissa un legs considérable au collège de Beauvais, qu'il aimait avec une tendresse paternelle, et il fonda des prix pour le concours des collèges de l'université.
Ses œuvres, (publiées en 1755, 2 volumes in-12) se composent de discours latins et français et de poésies latines. Parmi celles-ci on remarque les Hymnes qu'il composa pour le bréviaire de Paris, et une charmante Ode sur le vin de Champagne.
Notes et références
- Louis de Chevigné, Paris, 1825, in-8° de 15 p., texte en regard Elle a été traduite en vers français par le comte
Source
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Charles Coffin » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
- « Charles Coffin », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
Catégories :- Écrivain français du XVIIIe siècle
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