- Butte-Pinson
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Pour les articles homonymes, voir Pinson (homonymie).
La Butte-Pinson est une des buttes-témoins formées par l'érosion de la cuesta du bassin parisien à l'époque de l'oligocène, qui a également formée, au nord de Paris, les buttes de Montmorency ou d'Écouen.
Elle est située à une douzaine kilomètres au nord de Paris, à cheval sur les communes de Pierrefitte, Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), Groslay et Montmagny (Val-d'Oise) et qui est la première butte au nord de Paris après Montmartre.
La Butte-Pinson culmine à 108 m au niveau de la Redoute de la Butte Pinson et à 91 m au Bois de Richebourg, et elle est donc moins élevée que la butte de Montmorency (186 m), dont elle est séparée par le thalweg formé par le Ru d'Arra (ou Ru des Harras) qui coule de Groslay vers la Seine.
Son gypse a été exploité par de nombreux carriers du Moyen Âge au début du XXe siècle.
Sommaire
Géologie
La structure géologique de la Butte-Pinson est comparable à celle des autres buttes-témoins du Bassin Parisien et les diverses couches reflètent la nature des différents dépôts : lagunaires (Marne et masses du gypse), lacustres (marnes de Pantin), laguno-marin (Marnes vertes) marins (Calcaires de Sannois, marnes à huitres, Sables de Fontainemebleau).
Selon les feuilles "Isle-Adam" et "Paris" de la carte géologique de France réalisée par le BRGM, la Butte-Pinson se trouve sur un socle de Calcaires de Saint-Ouen, puis des marnes à Pholodomya, des masses du gypse et marnes d'entre-deux masse, puis viennent des Marnes de Pantin et d'Argenteuil, des Marnes vertes et glaises à Cyrènes. Le sommet de la butte est formé de calcaires de Sannois et caillasses d'Orgemont, de marnes à huitres et, au faîte, de sables et grès de Fontainebleau.
Histoire et occupation du site
Des Moulins à vent figurent sous le nom des Moulins Pinsons sur la Carte cantonale de Montmorency et de sa vallée, datée de 1857, sensiblement à l'emplacement de la Redoute.
Lors de la Guerre franco-prussienne de 1870, cette importante position qui domine toute la plaine en face de Saint-Denis fut occupée par les envahisseurs. Les Prussiens installèrent, le 15 janvier 1871, plusieurs batteries d'artillerie sur la Butte-Pinson, cachées dans un petit bois, d'où ils bombardèrent notamment Saint-Denis et le fort de la Briche[1]. En arrière des batteries, se trouvait le moulin dans lequel les Prussiens s'étaient établis. Une tranchée communiquait avec les batteries. Les feux de la Double Couronne détruisirent en partie ce moulin afin de le rendre inhabitable à l'ennemi.
Au début du XXe siècle, de nombreuses guinguettes s'étaient installées sur le Butte-Pinson, dans le secteur du Bois de Richebourg (extrémité sud de la Butte). On y connaissait notamment un Moulin de la Galette.
Les carrières
Ainsi qu'il a été exposé dans la section "Géologie", la Butte-Pinson comprend une importante strate de marnes et gypse, qui est en réalité divisée en 3 étages de gypse séparés par des marnes, soit, de haut en bas :
- la Première masse de gypse ou Haute-Masse, qui est celle qui a été exploitée dans les carrières à l'air libre du secteur
- puis, sous une couche de marne de 3 à 5 m de profondeur se trouve la Seconde masse de gypse, épaisse de 4 à 5 m, dont l'exploitation partielle s'est essentiellement faite en mode souterrain.
- et enfin, sous des marnes à Lucines, une Troisième masse de gypse, qui n'a pas été exploitée à la Butte-Pinson.
Dès 1463, il est fait mention des carrières de pierre à plâtre de Villetaneuse, et les carrières sont bien visibles sur la Carte des Chasses du Roi, qui date de 1770. Selon les lieux, on y extrait du sable ou du gypse, matière première de la fabrication du plâtre, matériau de construction économique traditionnel de l'Île-de-France.
Le plan directeur de la Région de Paris de 1910 permet de constater une généralisation des carrières sur la Butte-Pinson, sous forme de carrières à ciel ouvert et de carrières souterraines.
Les délibérations du Conseil municipal de Villetaneuse permettent d'ailleurs de constater de fréquents conflits dans les années 1920 avec les carriers, qui creusent sous les voies publiques du secteur et sans autorisation...
Si, selon la carte IGN de 1934, les carrières des Moutonnes (à Villetaneuse) et des Faucilles (Montmagny) se sont élargies, et sont essentiellement exploitées en mode souterrain, c'est la fin de leur cycle, puisque, selon les cartes de 1962, les carrières de Villetaneuse et de Montmagny ont fermées, et les secteurs nord servent de dépotoirs.
La Carrière Vieujot, située le plus au sud, est transformée en Parc départemental au début des années 1980, après avoir été remblayée. Les autres carrières seront elles aussi remblayées, soit par des déchets ménagers, soit par des remblais, et l'ensemble de la Butte-Pinson est destinée à devenir un grand parc régional de plus de 120 hectares.
La redoute de la Butte-Pinçon
Article détaillé : Fortifications de Paris aux XIXe et XXe siècles.Butte-Pinson Description Type d'ouvrage Redoute Dates de construction Ceinture fortifiée Paris Utilisation Utilisation actuelle Sans Propriété actuelle Syndicat intercommunal d'étude et d'aménagement de la Butte Pinson Garnison 151 Armement de rempart 22 ou 23 Armement de flanquement Organe cuirassé Modernisation béton spécial Programme 1900 Dates de restructuration Tourelles Casemate de Bourges Observatoire Garnison Programme complémentaire 1908 Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
modifier L'ancienne redoute de la Butte Pinçon conçue après la guerre de 1870 par Séré de Rivière pour contribuer à la défense du camp retranché de Paris, pouvait accueillir 22 ou 23 pièces d'artillerie servies par une garnison de 151 militaires et devait pouvoir résister à un siège de trois mois[2].
Le site possédait des vues très étendues grâce à son altitude (108 mètres) :
- Au Nord sur Groslay, les RN 1 et RN 16 et à l’arrière plan la forêt de Montmorency ;
- A l’Ouest sur Montmagny et la butte de Cormeilles-en-Parisis
- Au Sud sur l’ensemble de la banlieue Nord de Paris
La redoute se trouvait à l'arrière des Forts d’Écouen et de Stains, et complétait la surveillance des abords de Saint-Denis par les forts de l'Fort de l'Est, de la Double-Couronne et de la Briche.
Le 28 août 1944, elle fut le QG du Général Leclerc[3]. Après guerre, elle abrita des radars militaires protégeant l'aéroport du Bourget.
Démilitarisée depuis 1954, a été rachetée en 1973 par le Syndicat d'étude et d'aménagement de la Butte Pinson (SIEABP), alors formé par les communes de Pierrefitte et Montmagny, d'abord pour éviter que le site et les environs ne soient empiétés par un projet d'autoroute (qui aurait porté le nom de B15 ou de B16) entre la route nationale 1 et l'autoroute A13[4], et en vue de l'aménagement du Parc. Cette redoute n'a pas aujourd'hui d'usage particulier. La caserne est occupée par des associations (club de tir, association viticole), et les fossés par des jardins familiaux. Le syndicat (qui a été rejoint par les communes de Groslay et de Villetaneuse) souhaite travailler à son ouverture au public.
Depuis quelques années, un chantier international de jeunes a lieu chaque été pour débroussailler et remettre en état le site.
La vigne, le maraîchage et les jardins ouvriers
La faune et la flore sauvage ont repris leurs droits sur ce territoire peu urbanisé et peu fréquenté. On y aurait par exemple repéré des perruches sauvages[5].
Les projets
Aujourd'hui, la Butte-Pinson est un espace vert de 120 hectares environ, s'étendant du futur Boulevard intercommunal du Parisis et de l'entrée de Sarcelles jusqu'à Villetaneuse, dont une grande partie appartient au Conseil régional d'Île-de-France, qui en réalise progressivement l'aménagement par l'intermédiaire de son établissement public, l'agence des Espaces verts d'Île de France.
Le Syndicat intercommunal s'est fixé comme objectif d'être partenaire de la Région d'Ile de France pour l'aménagement du parc régional, et de mettre en valeur la Redoute.
Le site abrite également 120 familles de gens du voyage, dont le relogement conditionne la réalisation de ce projet. Une enquête sociologique réalisée fin 2005 a permis de recenser 427 personnes issues des gens du voyage qui vivent dans le secteur de la butte Pinson. La population recensée par cette enquête est principalement installée sur les communes de Montmagny et de Groslay.
Notes et références
- Revue 1870-71 - Sept mois d'histoire par la photographie, la gravure, l'estampe, la sculpture, les autographes, la caricature et la peinture, N°19, éditée par Farjat en 1871
- Butte-Pinçon (redoute de la) sur le site de l'Index de la fortification française de 1874 à 1914, 2002-2009. Consulté le 4 mai 2009
- Source : Atlas du patrimoine du pays de Roissy, par l'Association du pays de Roissy-CDG, 2006
- Le Parisien, 14 août 2006, édition de Seine-Saint-Denis, page I
- Des perruches sauvages à la Butte Pinson » sur http://huguesvincent2000.blogspot.com, Janvier 2010. Consulté le 29 janvier 2010 Hugues Vincent, «
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Site de l'agence des Espaces verts d'Île de France
- Site du Collectif des Riverains du Domaine Régional de la Butte Pinson (CRDRBP)
- Tableau de Maurice Utrillo La Butte Pinson
- Page consacrée à la redoute de la Butte-Pinson sur le site Index des fortifications françaises 1874-1914.
Bibliographie
- Anne Marin et F. Gorrand, Perspectives d'aménagement du domaine régional de la Butte Pinson, étude réalisée pour l'Agence des espaces verts de la Région d'Île-de-France, Novembre 1995
- Claire Gauthier, Paul Poulard, Diagnostic des paysages de la Butte Pinson, étude réalisée pour l'Agence des espaces verts de la Région d'Île-de-France, Juin 2007
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