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Chiatra
Vue de ChiatraAdministration Pays France Région Corse Département Haute-Corse Arrondissement Corte Canton Moïta-Verde Code commune 2B088 Code postal 20230 Maire
Mandat en coursPancrace Lastrajoli-Maurizi
2008-2014Intercommunalité sans Démographie Population 190 hab. (1999) Densité 23 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 37 m — maxi. 743 m Superficie 8,22 km2 Chiatra (Chjatra en Corse) est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse.
Sommaire
Géographie
La commune de Chiatra se situe sur le rebord sud-est du massif de la Castagniccia, à environ 5 kilomètres au sud de Cervione à vol d'oiseau, et 20 kilomètres au nord d'Aléria.
Le village est installé sur une arête séparant l'Alésani (en Corse Alisjani), au nord, de son affluent le Picchio (Picchju) au sud. Cette arête, d'orientation sud-ouest - nord-est, descend du Monte Sant'Appiano (alt. 1093 à la Punta di a Campana) et se termine à l'est du village par le Monte Oppido, colline arrondie culminant à 495 mètres. Le village actuel est légèrement en retrait sur un col, à 400 mètres d'altitude, à environ 7 kilomètres à vol d'oiseau de la côte tyrrhénienne. À l’air pur, sans hivers rigoureux, le village est largement ouvert sur la plaine littorale, la vallée de l'Alesani, et les premières montagnes de la Castagniccia.
Le Picchio coule d'ouest en est au sud du village, dans un vallon bien abrité et propice aux cultures et à l'élevage. C'est par ce vallon que passe la seule route reliant le village à la plaine. Ruisseau capable de devenir torrentiel lors des crues d'automne ou de printemps, mais à sec l'été, le Picchio fut un des derniers cours d'eau à abriter des tortues d'eau douce au niveau de son confluent avec l'Alesani au pont de l'Onéo.
Toute la partie orientale de la commune, soit plus de la moitié de sa surface, est située dans les basses collines proches du littoral, entre 100 et 200 mètres d'altitude. L'activité agricole s'y est développée et l'habitat y est dispersé, avec cependant quelques petits hameaux (Casani, Costa Dura,...).
La vallée de l'Alesani, dont seule la rive droite fait partie de Chiatra, est ici sauvage, et son fond est inondé par la retenue du barrage d'Alesani, situé à la limite nord de la commune. Aucun franchissement de la rivière n'existe sur 10 kilomètres en amont du barrage.
Chiatra se trouve dans la pieve de Verde, entouré par Canale-di-Verde, Pietra-di-Verde, Sant'Andréa-di-Cotone et San-Giuliano. Chiatra est à environ une heure de voiture de Bastia, la préfecture. Pour joindre Corte, sous-préfecture dont la commune relève, il faut soit descendre jusqu'à Aléria pour emprunter la route nationale 200, soit traverser tout le sud du massif par des routes au profil difficile (bocca di San Gavino, Moïta, etc.), soit plus d'une heure quel que soit l'itinéraire.
Histoire
Village ancien et pittoresque, Chiatra est un des plus vieux villages de Corse.
Le mont Oppido, d'où la vue sur la plaine littorale est exceptionnelle, était jadis un point stratégique car on voyait jusqu'à l'étang de Diane proche d'Aléria. C’est pourquoi les Romains, dans le souci de protéger Aleria, y avaient établi un oppidum. Il est mentionné par Ptolémée dans sa carte de Corse sous le nom de « castrum d’Opinum ».
C'est dans la vallée du Picchio et plus précisément à San Cervone (ou Scervone) que les premiers habitants se sont sédentarisés. Puis ils ont quitté cet endroit trop vulnérable pour s’établir sur la crête, encouragés par l’existence de plusieurs sources aux abords du village (fontana Vecchia, di Vitti, u Salge).
Les chiatrais ont édifié, au début du XVe siècle, des « torre » pour résister aux assaillants. Les autres maisons, de taille plus modeste, sont venues s’agglomérer contre ces points stratégiques. Les hautes façades de ses maisons de pierre et les trois tours génoises du début du XVIe siècle, encore en bon état, l'église paroissiale actuelle de l’Annonciade ainsi que trois chapelles sont l’héritage d’une histoire riche en rebondissements. Chiatra s’est toujours opposé aux Génois. En 1511, lorsque Renuccio Della Rocca fut défait, il fut pillé et brûlé. Rangé derrière la bannière de Sampiero Corso, il connut la même tragédie en 1564.
Mieux protégés des attaques et des invasions éventuelles des barbaresques, les Chiatrais se sont établis définitivement et ont organisé leur vie économique. Près du torrent de l’Alésani, aux XVIe et XVIIe siècles, ils travaillaient le fer (lieu-dit a Ferrera) grâce au minerai importé de l’île d’Elbe. Les incendies ont ravagé les vignes des coteaux, la châtaigneraie, l’oliveraie et les nombreux potagers. Mais les ruines des maisonnettes de vignes, les moulins à huile, les séchoirs à châtaignes et les vieilles clôtures des jardins témoignent de cette activité agricole intense, qui leur permettait de vivre quasiment en autarcie. Ils semaient le blé jusqu’à Bravone, et les troupeaux fournissaient lait, fromage et viande. Ils avaient la pierre abondante, ainsi que le bois (châtaignier, chênes, chênes-lièges, chênes verts, aulnes, etc.)[1].
En 1880, Chiatra était peuplé de 444 habitants, au début du XXe siècle il en comptait 507. À cette époque on pouvait encore remarquer la ferme fortifiée de Giustiniana et la tour de Caseli. Après la guerre de 1939-1945, sa population a fortement décru, pour ne compter que 163 habitants. En ce début de XXIe siècle, grâce en particulier à sa plaine, la population augmente et semble se stabiliser autour de 190 habitants, pour passer le cap des 500 en été.
Économie
La commune a hébergé une des fermes pionnières en matière d'agriculture biologique, la ferme Rossignol, située à Bogli, près du pont de l'Onéo. Cette exploitation a fédéré un certain nombre d'agriculteurs dans différents secteurs (maraîchers, clémentines, noisettes, fromages...). Produisant un certain nombre de produits dérivés, axant ses productions et ses ventes sur d'autres produits tels des confitures, la ferme a contribué à la revitalisation de l'agriculture et à l'introduction de la méthode biologique dans la Castagniccia et dans la plaine d'Aleria[2].
La commune dispose d'un bar-tabac, un restaurant, des tables d'hôtes, une ferme équestre, etc[3].
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2008 Pancrace LASTRAJOLI-MAURIZI Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[4])1962 1968 1975 1982 1990 1999 229 229 206 194 162 190 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
- De l’église San Nicolao, construite au Xe siècle, classée monument historique et ayant subi diverses restaurations, ne restent aujourd’hui que trois arches. Un cimetière l’entourait, ensemble de fosses communes destinées respectivement aux hommes, aux femmes et aux enfants.
- L'église paroissiale de l’Annonciade : les 6 chapelles, l’autel, le frontispice et le clocher sont de style baroque italien. Au centre de l’autel un magnifique tabernacle à étage monté sur colonnettes, le tout en bois sculpté, proviendrait du couvent des Capucins de Linguizzetta ; il est surmonté d'une Vierge orante en marbre datant du XVIIe siècle. Dans la chapelle latérale gauche, une Vierge à l’enfant. Des magnifiques stalles en bois, qui ont péri lors de l’effondrement de la sacristie, ne restent plus que quatre fauteuils. Un ciboire en vermeil a été offert par Napoléon III, lors du passage de l’impératrice Eugénie en Corse. A l’extérieur, au-dessus de l’entée principale, le bas-relief sculpté viendrait de l’ancienne chapelle de Santa-Maria de Bercaghio, dont les vestiges au lieudit Bravone permettent de situer ce monument antérieurement au Xe siècle[5].
- La chapelle Saint-Pancrace, chapelle de style baroque datant de 1835, située sur la place du village.
- La place de la mairie forme un tout avec la place du village (a Calina), les abords de la chapelle et la fontaine publique.
- Chiatra landana (le haut village) est la partie la plus ancienne du village (maisons du XVIe siècle), offrant un point de vue sur les premières montagnes de la Castagniccia (Alesani, Orezza), la plaine de Prunete et de Bravone, le phare d’Alistro, la mer et les îles tyrrhéniennes.
- Les trois tours génoises du début du XVIe siècle.
- Le Monte Oppido.
- Le lac et le barrage d'Alesani.
Personnalités liées à la commune
- Bondiuccio, qui fut un des chefs les plus influents de la terre des communes
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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