- Élections législatives régionales de 2011 dans le Bade-Wurtemberg
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2006 2016 Élections législatives régionales du Bade-Wurtemberg de 2011 Stefan Mappus Winfried Kretschmann Nils Schmid CDU Grüne SPD 39,00 % des voix 24,21 % des voix 23,13 % des voix -5,15 +12,52 -2,02 60 élus 36 élus 35 élus -9 +19 -3 Ulrich Goll Marta Aparicio Piraten FDP Die Linke Piraten 05,27 % des voix 02,80 % des voix 02,08 % des voix -5,38 -0,27 +2,08 7 élus 0 élu 0 élu -8 = = Ministre-président du Land sortant : Stefan Mappus (CDU) Ministre-président du Land élu : Winfried Kretschmann (Grüne) Les élections législatives régionales de 2011 dans le Bade-Wurtemberg (Landtagswahl in Baden-Württemberg 2011) se sont tenues le 27 mars 2011 dans le Land allemand du Bade-Wurtemberg, afin d'élire la quinzième législature du Landtag pour un mandat de cinq ans.
Sommaire
Contexte
Aux élections du 26 mars 2006, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), dirigée par le ministre-président Günther Oettinger, au pouvoir depuis mai 2005, avait confirmé sa domination sur le Land, qu'elle gouverne seule ou en coalition depuis 1953, en remportant plus de 44% des voix et 69 sièges sur 139, soit un de moins que la majorité absolue. La coalition avec les libéraux du FDP, formée en 2001, avait alors été reconduite. Dans l'opposition, le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) avait subi un revers avec 25% des suffrages, soit huit points de moins qu'au scrutin de 2001, tandis que l'Alliance 90 / Les Verts (Grünen) avait franchi la barre des 10% des voix.
Suite à sa nomination au poste de commissaire européen à l'Énergie, Oettinger a cédé sa place le 20 février 2010 à Stefan Mappus, ancien ministre régional de l'Environnement et président du groupe parlementaire de la CDU, alors que l'année précédente, Nils Schmid avait succédé à Ute Vogt comme président du SPD régional.
Mode de scrutin
Principes généraux
Le Landtag du Bade-Wurtemberg est constitué de cent-vingt députés, élus pour cinq ans à la représentation proportionnelle mixte. Soixante-dix d'entre eux sont élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans des circonscriptions électorales, les cinquante autres servant à la répartition proportionnelle.
Répartition des sièges
Lors du scrutin, on prend en compte l'ensemble des voix obtenues par chaque parti, et on calcule, avec la méthode de Sainte-Laguë, le nombre de sièges auquel chaque parti a droit parmi les cent-vingt que comprend le Landtag, ce calcul étant réalisé au niveau des districts, et non du Land.
On soustrait ensuite le nombre de sièges obtenus dans les circonscriptions, le reste étant attribué sur le quota de cinquante sièges non-soumis au vote. Comme il n'y a pas de liste régionale ou locale de candidats, les sièges attribués à un parti qui n'ont pas été pourvus au scrutin uninominal sont comblés par les candidats non-élus dans les circonscriptions et ayant recueilli le plus grand nombre de voix.
Il se peut qu'un ou plusieurs partis aient obtenu à l'uninominal plus de sièges que la proportionnelle ne leur en donne. Ils conservent alors ces mandats, appelés « mandats supplémentaires », et le nombre de députés au Landtag s'en trouve d'autant augmenté.
Principaux partis et chefs de file
Parti Chef de file Résultat en 2006 Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union DeutschlandsStefan Mappus
Ministre-président69 députés
44,15% des voixParti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei DeutschlandsNils Schmid 38 députés
25,15% des voixAlliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die GrünenWinfried Kretschmann 17 députés
11,69% des voixParti libéral-démocrate
Freie Demokratische ParteiUlrich Goll
Vice-ministre-président,
ministre de la Justice15 députés
10,65% des voixDie Linke Marta Aparicio et
Roland Hamm0 députés
3,07% des voixCampagne
Thèmes
L'un des principaux sujets de la campagne sera très certainement la polémique autour du projet ferroviaire Stuttgart 21, qui oppose le gouvernement à l'opposition de gauche, et conduit à de fréquentes manifestations de la population à Stuttgart. Avec la demande répétée de l'organisation d'un référendum sur la question, le problème de la démocratie directe risque de devenir un autre enjeu de la campagne, un sentiment renforcé par les référendums d'initiative populaire sur les droits des non-fumeurs en Bavière et la réforme éducative à Hambourg. De plus, le gouvernement reste critiqué après avoir décidé de faire disperser une manifestation par la force, la police régionale ayant fait usage de canons à eaux et un homme ayant perdu un œil. Ces événements ont conduit cent mille personnes à défiler à Stuttgart contre « la violence policière et gouvernementale ».
La décision du gouvernement fédéral, soutenu par une coalition identique, de prolonger de quatorze ans la vie des centrales nucléaires, alors que le premier cabinet rouge-vert de Gerhard Schröder avait décidé la sortie du nucléaire pour 2022, devrait également peser lors de la campagne, dans la mesure où le Bade-Wurtemberg accueille trois centrales de ce type. Cette thématique s'est d'ailleurs nettement renforcée en fin de campagne, du fait de la crise nucléaire au Japon qui a conduit Angela Merkel à reporter l'allongement du durée de vie des centrales, une décision dénoncée comme « politicienne » par l'opposition et l'opinion publique[1].
Sondages
Institut Date CDU SPD Verts FDP Die Linke Forsa 24.03.2011 38,0 % 24,0 % 24,0 % 5,0 % 4,0 % Emnid 20.03.2011 38,0 % 22,0 % 25,0 % 6,0 % 4,0 % FgW 18.03.2011 38,0 % 22,5 % 25,0 % 5,0 % 4,5 % Infratest 14.03.2011 42,0 % 22,0 % 21,0 % 6,0 % 4,0 % Forsa 11.03.2011 40,0 % 26,0 % 20,0 % 5,0 % 4,0 % Emnid 04.03.2011 38,0 % 25,0 % 21,0 % 8,0 % 4,0 % Forsa 02.03.2011 39,0 % 26,0 % 19,0 % 6,0 % 4,0 % Emnid 27.02.2011 40,0 % 23,0 % 22,0 % 6,0 % 4,0 % Emnid 20.02.2011 40,0 % 20,0 % 23,0 % 7,0 % 5,0 % Emnid 13.02.2011 40,0 % 19,0 % 25,0 % 7,0 % 4,0 % FgW 04.02.2011 41,0 % 19,0 % 26,0 % 6,0 % 4,0 % Emnid 29.01.2011 40,0 % 20,0 % 27,0 % 5,0 % 4,0 % Emnid 19.12.2010 41,0 % 19,0 % 29,0 % 4,0 % 4,0 % Infratest 02.12.2010 39,0 % 18,0 % 28,0 % 5,0 % 5,0 % FgW 26.11.2010 39,0 % 19,0 % 26,0 % 5,0 % 4,0 % Allensbach 19.11.2010 38,0 % 22,0 % 26,0 % 5,0 % 5,0 % TNS Forschung 09.10.2010 34,0 % 19,0 % 32,0 % 6,0 % 5,0 % Infratest 08.09.2010 35,0 % 21,0 % 27,0 % 5,0 % 5,0 % Dernières élections 26.03.2006 44,2 % 25,2 % 11,7 % 10,7 % 3,0 % Résultats
Scores
- Résultat officiel[2].
Parti Voix % +/- Sièges +/- Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 1 943 912 39,00 % -5,15 60 -9 Alliance 90 / Les Verts (B90/Die Grünen) 1 206 182 24,21 % +12,52 36 +19 Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 1 152 594 23,13 % -2,02 35 -3 Parti libéral-démocrate (FDP) 262 784 5,27 % -5,38 7 -8 Die Linke 139 700 2,80 % -0,27 0 ± TOTAL (participation : 66,30 %) 4 705 172 94,41 % n/a 138 -1 Elus
Liste des membres de la quinzième législature du landtag du Bade-Wurtemberg
Analyse
Pour la première fois depuis leur création, au début des années 1980, les écologistes deviennent la première force de gauche dans une élection. Profitant du mécontentement suscité par le projet Stuttgart 21 et des conséquences des accidents nucléaires de Fukushima[3], l'Alliance 90 / Les Verts obtient la plus forte progression de ce scrutin, dans un Land économiquement prospère et dirigé par les chrétiens-démocrates, seuls ou en coalition, depuis sa création en 1953. Ceux-ci sont victimes de ce qui a fait le succès des Verts, le territoire régional comprenant quatre réacteurs nucléaires et le ministre-président sortant, Stefan Mappus, étant un ardent défenseur de l'énergie nucléaire[4]. Cette défaite du centre-droit touche ses deux composantes, les libéraux, qui avaient obtenu au niveau fédéral la prolongation des centrales nucléaires, divisant leurs résultats par deux, dans un contexte d'importante hausse de la participation. Enfin, les sociaux-démocrates poursuivent leur déclin, entamé en 1992, lorsqu'ils étaient repassés sous la barre des 30% des voix.
Réactions
Au lendemain du scrutin, la chancelière Angela Merkel écarte l'idée d'un remaniement du gouvernement fédéral[5], tandis que Stefan Mappus fait savoir qu'il renonce à présider la fédération CDU du Land, poste qu'il occupait depuis moins d'un an et demi[6].
Conséquences
Le 12 mai 2011, l'écologiste Winfried Kretschmann est investi ministre-président du Land, devenant ainsi le premier membre de l'Alliance 90 / Les Verts à prendre la direction d'un gouvernement en Allemagne. Il est soutenu par une coalition verte-rouge, formée avec les sociaux-démocrates.
Notes et références
- (fr) « Manifestations contre le nucléaire en Allemagne », Radio Canada, le 26 mars 2011
- (de) « Statistisches Landesamt Baden-Württemberg: Amtliches Endergebnis der Landtagswahl am 27.03.2011 mit Vergleichsangaben von 2006 », www.statistik.baden-wuerttemberg.de/, consulté le 28 mars 2011
- (fr) « Les Verts infligent un camouflet à Angela Merkel », Le Figaro, le 27 mars 2011
- (fr) « L’Allemagne fait marche arrière », Le Temps, le 14 mars 2011
- (de) « Merkel will Kabinett nicht umbilden », Frankfurter Allgemeine Zeitung, le 28 mars 2011
- (de) « Mappus und Brüderle legen Ämter als Landesvorsitzende nieder », Frankfurter Allgemeine Zeitung, le 28 mars 2011
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