- Église Notre-Dame-de-Foy
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L’Église Notre-Dame-de-Foy, sise au centre du village de Foy-Notre-Dame, à six kilomètres à l’est de la ville de Dinant en Belgique, est un sanctuaire marial datant du XVIIe siècle. Construite en 1623, l’église est de style baroque mosan. Elle possède un remarquable plafond de 145 caissons avec peintures sur bois de chêne des mystères mariaux, des saints et docteurs de l’Église. L’église est classée au patrimoine majeur de Wallonie.
Sommaire
Découverte de la statue de la vierge
En 1609 Gilles, un bûcheron de Wanlin, en débitant un énorme chêne qu’ils venaient d’abattre y découvrent une petite statue de la Vierge Marie : faite de terre cuite elle est entourée de quelque spierres et de cheveux. Gilles et Innocent Delimoir qui l'accompagne crient au miracle. L’histoire se répand dans les environs, et très rapidement un culte spontané se développe.
En fait le chêne se trouvait au bord d’un chemin emprunté par les pèlerins se rendant à Saint-Hubert. Quelque deux siècles avant la découverte de 1609, l’un d’eux déposa dans le creux de l’arbre une statuette de la Vierge Marie. Au fil des ans l’écorce de l’arbre se referma sur elle et, le chemin étant de moins en moins fréquenté, l’existence de la statuette fut oubliée...
Église et pèlerinages
Histoire
La statue est d’abord replacée dans un autre chêne, mais le baron de Celles ayant constaté qu'on avait tenté de la voler la porte dans son oratoire du château de Vêves (baronnie de Celles). Les visiteurs et pèlerins commencent à affluer.
Un premier miracle a lieu en 1616 : suite à l’intercession de la Vierge Marie un vieillard est guéri d’une hernie aussi douloureuse que débilitante. L’enquête canonique prescrite par l’évêque de Liège, Ferdinand de Bavière, est positive dans ses conclusions[1]
En 1618 l’affluence de pèlerins - et la publicité donnée au lieu par la visite des archiducs Albert et Isabelle en 1619 - conduisent à la construction d’une chapelle plus grande qui reçoit, entre autres dons, un retable d’autel offert par les archiducs. La chapelle sera remplacée en 1623[2] par l’église que l’on connaît encore aujourd’hui. L’église est consacrée le 8 septembre 1624 (fête de la nativité de la Vierge).
Le prince-évêque de Liège nomme un administrateur pour ce qui est devenu un ‘sanctuaire marial’ : c’est le chanoine prémontré Jean Noizet, de l’abbaye de Leffe. Des locaux sont construits pour recevoir les pèlerins et Foy est érigée en paroisse (avec le village voisin de Boisseilles). Un petit bourg se développe, mais ne sera jamais plus grand qu’il n’est aujourd’hui.
Durant tout le XVIIe siècle le sanctuaire a une renommée extraordinaire. Des pèlerins viennent de partout. La vénération de Notre-Dame-de-Foy se répand hors du pays, propagée en particuliers par les missionnaires partis outremer. Un trésor s’accumule à Foy, fait d’objets liturgiques en métal précieux offerts par les pèlerins. Ce qui ne manque pas de susciter des convoitises.
Les guerres du siècle n’épargnent pas le sanctuaire : à plusieurs reprises, l’église est vandalisée et la statuette doit être cachée à Dinant. En 1696, l’église est mise à sac par les confédérés hollandais. Les articles religieux sont volés ou vendus.
Le sanctuaire ne se relève pas facilement. Au XVIIIe siècle, les mentalités ayant également changé les pèlerinages sont moins nombreux. Le déclin amorcé par la mise a sac de 1696 s’accentue durant tout le XVIIIe siècle.
Renaissance du XIXe siècle
Lorsque les abbés Félix Fries - curé de Foy-Notre-Dame de 1892 à 1906 - et Charles Petitjean s’y intéressent, l’église est dans un piteux état et menace ruine. Les recherches historiques de Fries contribuent à attirer l’attention des autorités civiles sur la grande valeur historique et artistique de l’église. Elle est classée en 1898, et sa restauration commence immédiatement.
Les pèlerinages reprennent, avec l’appui de l’évêque de Namur. Comme nouveau départ, Mgr Heylen y organise le couronnement de Notre-Dame-de-Foy le 8 septembre 1909 : 10.000 pèlerins sont présents. A l’occasion des 25 ans de règne du Roi Albert I, une grande célébration a lieu en 1934 en sa présence. 30000 personnes, dont le cardinal Van Roey, assistent aux défilés et cérémonies religieuses. 22 statuettes provenant de paroisses de par le monde également consacrées à Notre-Dame-de-Foy y sont exposées.
Vénération à l'étranger
- Au Québec: Le missionnaire jésuite Pierre Chaumonot, lorsqu’il construit (1669) une chapelle pour les Hurons qu’il évangélise en Nouvelle-France (Québec), la dédie à Notre-Dame de Foy: la statuette que lui a envoyée le père de Véroncourt y est mise en honneur. Tout un bourg se développera et deviendra la ville de ‘Sainte-Foy’[3]
- A Auriesville (États-Unis): vénérée depuis 1675 par les Mohawks. Aujourd'hui le culte revit sous le nom de Notre-Dame des martyrs.
- Dans les réductions du Paraguay: La dévotion y est introduite en 1640 par les pères Pierre de la Marcq et Nicolas du Toict, missionnaires des Pays-Bas méridionaux qui ont emportés avec eux une représentation de Notre-Dame de Foy. La réduction prend le nom de Santa Maria de Fe.
Aujourd’hui
- La saison des pèlerinages s’étend de mai à octobre, les deux mois mariaux. Tous les sept ans un groupe de pèlerins de Rochefort marche de leur ville à Foy, habillés en costumes d’époque (XVIIe siècle).
Patrimoine religieux et artistique
- L’église, de style baroque mosan, est d’apparence modeste : un simple bâtiment rectangulaire. Une nef sans bas-côtés est prolongée d’un chœur dont elle est à peine distincte (sans transept). De nombreuses et grandes baies vitrées, sans vitraux, donnent une grande lumière.
- Le plafond est remarquable. Il est plat et composé de 21 rangées de sept caissons (5 caissons sur la dernière rangée, au fond du chœur). Chaque caisson en bois de chêne comprend une peinture représentant, les évangélistes, des docteurs de l’Eglise et divers saints et bienheureux de l’église. La rangée centrale transversale forme avec la quatrième rangée une croix latine : les cadres de peinture, en losange, y sont plus larges, soulignant l’importance donnée aux Les mystères de la vie de la Vierge Marie et aux dogmes mariaux qui y sont représentés.
- Le maître autel est surmonté d’un tableau représentant la naissance de Jésus, œuvre du peintre liégeois François Walschartz, disciple de Rubens.
- La statuette Notre-Dame-de-Foy - à peine 22 centimètres - se trouve sur la prédelle de l’autel de gauche. A gauche de cet autel se trouve le tableau offert par les Archiduc Albert et Isabelle en 1619 : une vierge à l’enfant, avec Jean-Baptiste et sa mère sainte Elisabeth.
Bibliographie
- Félix Fries: Histoire de Notre-Dame de Foy (près Dinant), Namur, Godenne, 1909.
Notes et références
- 1620 une Histoire de la descouverte et merveilles de l’Image Notre Dame de Foy, trouvée en un chesne près de la ville de Dinant, pays de Liége, l’an M.DC.IX qui contribue également à la renommée du sanctuaire. Le livre est plusieurs fois réimprimé dans les années suivantes. Il est immédiatement traduit en néerlandais. Le jésuite dinantais, Pierre Bouille (1576-1641), témoin des événements et membre de la commission chargée de vérifier l’authenticité des miracles, écrit en
- façade de l’église, en quatre grands chiffres en fer forgé, même si la consécration eut lieu l’année suivante 1623 est la date indiquée sur la
- Sainte-Foy–Sillery, 820, rue du Chanoine-Martin, Québec (Canada) Aujourd’hui Paroisse de Notre-Dame de Foy, dans l’arrondissement de
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