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Foy-Notre-Dame
Foy-Notre-Dame Administration Pays Belgique Région Région wallonne Communauté Communauté française Province Province de Namur Arrondissement Dinant Commune Dinant Géographie Coordonnées Superficie 4,03 km² Population
Densité(inconnue) hab. (??/??/????)
(inconnue) hab./km²Autres informations Gentilé Foy-Notre-Damien(ne) Code postal 5504 Zone téléphonique 082 Site officiel (inconnu) Foy-Notre-Dame (en wallon Fôye) est une section de la ville belge de Dinant située en Région wallonne dans la province de Namur.
C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.
Sommaire
Étymologie
Le nom de Foy-Notre-Dame trouve son origine dans le mot fagicola signifiant hêtraie. Il existe un document Petite Histoire de Notre-Dame de Foy et l'histoire a été écrite par le P. Bouille, de la Compagnie de Jésus, en 1620, onze ans après la découverte de la statue miraculeuse, et rééditée par lui en 1627.
Vers 1626, les frères Michel et Jaspar Stilmant (les ancêtres de l'auteur de ce texte) réalisèrent les 145 panneaux du plafond de l'église de pèlerinage de Foy-Notre-Dame, probablement le plus vaste plafond peint qui subsiste encore en Belgique. Un autre membre de la famille Stilmant, Jacques, est lui actif à la fin du XVIIe siècle. On conserve de sa main une Vierge de douleur de 1682 à l'église Saint-Georges à Leffe (Dinant) et une Résurrection du Christ de 1698 à l'église Notre-Dame à Dinant. Les Stilmant s'adjoignirent les peintres Guillaume Goblet et Bartholomé.
Histoire
21 rangées de 7 caissons carrés en chêne représentent, l'Assomption de la Sainte Vierge portée au ciel par les anges, les Mystères du rosaire, les Docteurs de l'Eglise, les quatre Evangélistes, Saint Jean et Saint Denis. Les 118 tableaux pour la plupart des ex-voto, restants représentent, en buste, des saints et des bienheureux de de divers ordres religieux. C'est une sorte d'affirmation de la légitimité du culte des images...
L'histoire de Foy-Notre-Dame ne débute qu'en 1609 avec la découverte par Gilles de Wanlin, charpentier, engagé par le dinantais Innocent Delinoy et chargé de couper un gros chêne destiné à la construction d'un bateau. Le reste de l'histoire, tout le monde la connaît. Avant cette date, Foy est une terre cultivée et un bois faisant ± 15 Ha dépendant de la seigneurie de Boisseilles.
C'est en effet à Boisseilles, aujourd'hui hameau de Foy, que les romains érigèrent un établissement à l'emplacement de l'actuel château.
Entre 862 et 873, les terres de FAY et HULISBAC [< radical germanique: Huls signifiant tout bois épineux et enfin Houx > Hubaille] furent données à l'abbaye de Stavelot. Les religieux de cette abbaye y font construire une église, une basilla. Cet édifice donnera le nom au village > bacelles > Baceille >Boiselles > Boisseilles.
Au XIIe siècle, Boisseilles passe dans le domaine des chanoines de Celles, est intégré dans la paroisse de Sorinnes et rejoint les terres défendues par la Prévôté de Poilvache dépendant du Comté de Namur (1357).
La terre de Boisseilles recouvre plusieurs fiefs qui figurent dans l'apanage des familles du patriciat de Dinant, avant d'être incorporée, en février 1737, dans les possessions du Comte de Beaufort, seigneur de Celles.
La découverte de la statue de Foy, en 1609, va, dans le cadre du renouveau religieux né de la Contre-Réforme, donner à cette terre une destinée aussi inattendue qu'internationale. Vers 1613, une chapelle est construite par le baron de Celles (Vêves) et un premier miracle est attesté en 1616. Devant l'affluence qu'il provoqua et suite à la visite, en 1619, des Archiducs Albert et Isabelle (le retable de l'autel des deux premières chapelles est leur don envoyé de Bruxelles au lendemain de leur pèlerinage à Foy), le prince-évêque nomme le prélat de l'abbaye de Leffe, Jean Noiret, administrateur du sanctuaire et des pèlerinages. La chapelle est complétée par une nef et quelques bâtisses sont érigées afin de loger les pèlerins. 1626, Boisseilles et Foy sont détachés de Sorinnes et érigés en paroisse. La construction de l'église actuelle est confiée aux frères Stilmant (Michel et Jaspard) de Dinant. La consécration a lieu le 8 septembre 1624, fête de la nativité devant – nous dit le Père Jésuite Pierre Bouille – quelque 12.000 fidèles!
(Selon les archives, l'on sait que la charpente a requis 233 chênes et que les éléments métalliques représentent plus de 5 tonnes, forgés dans la région.) Le développement du culte pour la Vierge de Notre-Dame de Foy s'inscrit bien sûr dans le cadre d'une dévotion populaire spontanée mais doit également se comprendre dans l'intérêt politique qu'il représente. En effet, en cette époque où le protestantisme exerce ses ravages, l'ordre des Jésuites – notamment - va se voir confier la mission de raviver – partout où ses représentants se trouvent – l'intérêt de la Vierge, le culte des saints et autres bienheureux.
L'église de Foy-Notre-Dame devient donc, dès sa consécration, l'un des symboles de la lutte contre la réforme. Deux éléments en attestent:
- le plafond à caissons (145) comprenant la représentation d'une centaine de saints ou bienheureux. Ce choix relève d'une préoccupation des donateurs qui ont voulu affirmer, à l'encontre des protestants et des iconoclastes, leur vénération pour les élus de Dieu, la légitimité de leur culte et de leur représentation par des images. Ils voulaient ainsi exalter – par cette fastueuse démonstration, en ce début du XVIIe siècle – la Mère de Dieu, Reine des Patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des vierges et tous les saints.
- la deuxième preuve de cette intention réside dans l'inscription dédicatoire gravée en lettres d'or des deux côtés du tabernacle et qui rappelle le contexte dans lequel cette église a été élevée et consacrée. Cette dédicace se termine par: "… qui rendirent la Très Sainte Vierge célèbre dans le monde entier pour l'éternelle confusion des iconoclastes et l'affermissement de la foi reçue de nos aïeux.
L'an 1626
Les Jésuites vont donc propager ce culte, comme bien d'autres d'ailleurs. Le Père Bouille (Dinant 1576 – Valenciennes 1641), témoin des événements et membre de la commission d'enquête devant vérifier la véracité des miracles, sera chargé d'écrire l'histoire de Notre-Dame de Foy. On connaît une première édition en 1620. D'autres éditions sortent des imprimeries liégeoises en 1623; 1627, en 1666. En 1620, une édition en latin est imprimée à Douai, une en néerlandais (1624).
Dans le même esprit, il écrira l'histoire de Notre-Dame de Bonne-Espérance (Valenciennes – 1630) et l'histoire de Notre-Dame de Miséricorde de Marchiennes-au-Pont. On connaît le succès de cette entreprise de "propagande" puisqu'en 1939 on comptait:
- 40 paroisses belges où elle était vénérée
- 38 en France
- une dizaine en Allemagne
- mais aussi en Autriche, Slovaquie, Hongrie, Angleterre, Congo, Etats-Unis, Luxembourg, Hollande, Suisse, Tahiti.
L'exemple le plus édifiant est, sans conteste, la création de la ville de Sainte-Foy au Québec à l'initiative du Père Chaumonot, jésuite missionnaire français, qui implanta ce culte parmi les indiens Hurons nouvellement convertis et qui fonda un sanctuaire autour duquel se développa peu à peu une agglomération qui en conserve le nom.
Foy-Notre-Dame est donc né de cette découverte, somme toute, fort banale. Le village va peu à peu se construire autour de l'église mais sans jamais vraiment se développer plus qu'il n'est aujourd'hui (± 40 foyers).
À plusieurs reprises, les guerres marqueront le site et la Vierge, ou sera cachée à Dinant (1650-74-86) ou sera volée, comme en 1696, par les confédérés hollandais qui mettent l'église à sac.
L'importance du culte justifie d'un service aux pèlerins qu'assurent, tour à tour, les prêtres du voisinage. La charge devenant telle, l'autorité ecclésiastique imagine d'installer un chapitre monastique ou une communauté régulière: Carmes et Dominicains sont pressentis mais sans succès. Les Prémontrés de Leffe sont sur le point d'y installer un prieuré mais rien n'aboutit. La paroisse de Foy, dont le statut juridique semble avoir été insuffisamment précisé est alors le théâtre de rivalités intéressées. Les richesses qui y affluent à titre d'ex-voto suscitent les convoitises et, l'incurie ou l'absence de véritables gestionnaires d'un tel lieu hate leur dilapidation. Sous prétexte des frais d'entretien d'un tel lieu (les subsides accordés aux Conseils de Fabrique ne datent que du Concordat – 1802), les pièces du trésor sont vendues à l'encan (in quantum: pour combien?) souvent pour des sommes dérisoires (1720). Le déclin amorcé de la sorte va s'accentuer durant tout le XVIIIe siècle; tout au plus un culte local se perpétue-t-il très modestement (Dinant – Rochefort – Houyet et encore!). Foy-Notre-Dame devient commune dans le cadre de la réorganisation territoriale qui suit la Révolution française; Boisseilles en sera le hameau.
Fin XIXe, c'est le travail des curés, Félix Fries (1892-1906) et Charles Petitjean qui va redorer le blason de Foy-Notre-Dame. Le premier, par ses recherches historiques, va démontrer l'intérêt exceptionnel du site et obtenir le classement de l'église en 1898 et sa restauration par l'architecte Auguste Van Assche. Suite à l'action du second, et l'appui de Mgr. Heylen, évêque de Namur, quelque 10.000 pèlerins vont rallier le village en 1909. Le courant des pèlerinages a repris vigueur. Le même curé organisera, en présence du Cardinal Van Roey, Primat de Belgique, et du représentant du Roi, le 25e anniversaire des Fêtes du couronnement en 1934. Un cortège de 6.000 figurants retrace les fastes de la petite bourgade mariale. Vingt-deux statuettes provenant d'églises où le culte de cette vierge s'est perpétué sont présentées à Foy. Plus de 30.000 personnes assistent aux cérémonies.
Enfin, Foy-Notre-Dame subit les ultimes soubresauts de la seconde guerre mondiale, les 24 et 25 décembre 1944. C'est là, en effet, qu'aboutirent les soldats de l'offensive Van Rundstedt qui avaient rompu le front américain à hauteur de Buissonville. Les Anglais postés à Sorinnes, pendant que les Américains gardaient Dinant, donnèrent l'assaut durant ce Noël si particulier. S'il n'y eut aucune victime locale, les 22 maisons du village furent endommagées. L'église ne subit que de légers dommages.
Sources et Documents d'archives: Villes de Dinant, Abbé Hayot, Ph. Nottet.
Géographie
Économie
Liens externes
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