- Zouaoua
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Les Zouaoua ou Zwawa sont une tribu berbère de Kabylie.
Sommaire
Etymologie et confédération
Les Zouaoua étaient connus des Romains sous le nom de Jubalènes[3].Ibn Khaldoun est l'un des historiens et sociologues à l'origine de ce nom propre de langue arabe visant à désigner ce groupement de tribus berbères et non arabe. Zouaoua est, chez les auteurs arabes (dont Ibn Battûta et Ibn Hazm), et selon les arabophones contemporains, un nom masculin pluriel, Zouaoui au singulier et Zouaouiya au féminin singulier (substantif et adjectif : de la tribu des Zouaoua : Al-Zwâwiz nom propre masculin).
Zwawa ou Zouaoua étant une transcription d'un pluriel en langue arabe, le nom propre ne peut pas prendre de "s" en français comme c'est parfois le cas
Une thèse cependant au fondement discutable puisqu'elle est établie uniquement sur la proximité géographique entre les Zouaoua et les Ketama ainsi que le leur coopération dans le soutien à Obeid Allah, le fondateur de la dynastie Fatimide[4].
Dans tous les cas, ces deux historiens arabes spécialistes des traditions généalogiques berbères les rattachent de façon plus directe aux Zénètes[5].
Les arabophones utilisaient le mot Zouaoua (sg. Zouaoui), selon certains c'est une déformation du berbère Agawa, un massif au cœur de la Grande Kabylie, dont le pluriel Igawawen[6]. était le nom d'une ancienne et puissante confédération de huit tribus organisées en deux groupes : At Betrun (Ath Yanni, Ath Budrar, Ath Bu Akkach, Ath Wasifs) et Ath Mengellat (Ath Mengellat, Ath Bu Yusef, Ath Weqbil, Ath Attu).ath ililltene
Les Zouaouas sont issus des deux branches de Medghassen (patriarche des Berbères), selon Ibn Khaldoun[7].
Toutefois, selon le professeur Salem Chaker le terme Zouaoua/Zouaoui utilisé par les arabophones ne doit pas être relié à agawa/igawawen mais plutôt à azwaw/izwawen (prénom kabyle et nom de clan répandu en Kabylie). Salem Chaker démontre que Izwawen est le véritable nom ancien et autochtone des Kabyles qui « comble de la dépression historique ont presque oublié leur véritable nom[8]». En outre, dans l’Ouest algérien, les Kabyles sont toujours désignés sous le nom de Zouaoua/Zouaoui[9]. Zouaoua a donné en français zouave, puisque les premiers fantassins indigènes étaient originaires de cette confédération.
Liste des tribus
Ibn Khaldoun a dressé deux listes de tribus et confédérations qui composent la confédération des Zouaoua.
La première liste
La première liste se base sur une étude des appellations anciennes. Le regret est double d'une part, nous fait remarquer William Mac Guckin de Slane, elle est issue d'une ancienne traduction dont la source est de langue Arabe et certainement altérée dans le temps, d'autres part elle ne distingue pas les tribus des confédérations qui composent l'immense confédération Zouaoua.
Ceci étant, elle a le mérite d'exister et de constituer une donnée unique sur l'histoire de cette époque et de cette région du monde.
- les Medjesta,
- les Melîkich,
- les Béni Koufi,
- les Mecheddala,
- les Béni Zerîcof,
- les Béni Gouzît,
- les Keresfina,
- les Ouzeldja,
- les Moudja,
- les Zeglaoua
- et les Béni Merana.
La deuxième liste
Pour reprendre avec exactitude la liste d'Ibn Khaldoun, les tribus appartenant à une confédération sont listés entre parenthèses avec la confédération à laquelle elles appartiennent:
- la confédération des Aït Idjer,
- la confédération des Aït Menguellat, (dont les tribus des At Bu Yusef et des At Menguellat)
- la confédération des Aït Bethroun (dont la tribu des Aït Yenni),
- la tibu des Itsoura,
- la tribu des Aït Bou Chaïeb,
- la confédération des Aït Aïssi,
- la confédération des Aït Sedka,
- la tribu des Aït Ghobri,
- la confédération des Igouchdal (dont la tribu des Aït Bu Ɣerdan)
Un fait est cependant surprenant, en effet, Ibn Khaldoun ne mentionne pas dans cette liste quatre tribus qu'il intègre plus loin dans le texte. Notamment deux d'entre elles que l'on retrouve les lignes suivantes.
Ce qui donne lieu à une liste complémentaire que l'on peut qualifier de troisième liste.
La troisième liste
Lorsqu'on parle de la grande Kabylie, il est utile de distinguer la haute kabylie de la basse kabylie (Kabylie maritime), naturellement séparer par l'Oued Sebaou. De cette manière on constate que les tribus et confédérations qu'Ibn Khaldoun rattache à la grande confédération des Zaououa sont toutes de la haute Kabylie à l'exception des, localisée sur le versant ouest du mont Akfadou et des Aït Ghobri. D'ailleurs ces deux groupement sont dans les us et coutumes rattachées aux tribus et confédérations de la basse kabylie.
Aujourd'hui la tribu des At Waghlis (wilaya de Béjaïa), qui occupent le versant Est de l'Akfadou, s'étalant dans la vallée de ma soumam, et donc proche voisin des Aït Idjer se revendiquent aussi comme ayant appartenu à la confédération des Zaououa[12]
Notes et références
- [réf. incomplète]Souvenirs d'une exploration scientifique dans le nord de l'Afrique, Jules-René Bourguignat
- [réf. incomplète]Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères
- Revue archéologique, Société française d'archéologie classique, page 28.
- version de l'essai en ligne Jacques Lanfry, Essai onomastique et ethnographique, les ZWAWA page 76,
- Ibn Khaldoun, Histoire des berbères
- Antiquité, les Igawawen aient porté le nom de Quiquegentiani, appellation administrative désignant cinq tribus (quinque gente). Une vieille légende rapporte en effet que les montagnards descendent d'un géant qui eut cinq fils, lesquels formaient les cinq tribus antiques (Boulifa, 1925), les fameux Quinquegentiani qui donnèrent tant de mal aux Romains Il semblerait que dans l'
- Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères
- Salem Chaker, notes à propos de l'article Les Zouaoua (Igawawen) d'Algérie centrale par Jacques Lanfry.
- Malha Benbrahim, professeur à l'Inalco, Documents sur Fadhma N’Soumeur (1830-1861), Clio, numéro 9/1999, Femmes du Maghreb
- Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, Ibn Khaldūn
- http://books.google.fr/books?id=dXdBAAAAIAAJ&pg=PA228&dq=iraten+ibn+khaldoun&lr=
- extrait en ligne rapport de la commission chargée de l'application du Senatus Consult, le 25 novembre 1869, présidée par M. AUGERAUD, colonel commandant la Subdivision de Sétif, Province de Constantine arrêtez le massacre de l'histoire ya bourebb mis nath waghlis.
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