Bindibus

Bindibus

Aborigènes d'Australie

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Aborigènes de l'île Bathurst au nord de Darwin.

Les Aborigènes d'Australie sont les premiers humains connus pour en avoir peuplé la partie continentale. Ils constituent, avec les indigènes du Détroit de Torres, la population autochtone de l'État océanien. Le mot commun aborigène désigne plus généralement celui dont les ancêtres sont les premiers habitants connus de sa terre natale.

Sommaire

Définition

Officiellement, du point de vue du gouvernement australien, un(e) Aborigène est une personne qui :

  • a des ancêtres aborigènes ;
  • s'identifie elle-même comme étant aborigène ;
  • est reconnue comme telle par sa communauté aborigène.

Les trois critères doivent être remplis. Officiellement, un terme tel que « en partie aborigène » ne veut rien dire ; on est aborigène ou on ne l'est pas. La couleur de peau n'est pas un critère et certains Aborigènes sont blancs en apparence, alors que certains de leurs ancêtres sont Blancs.[1] La même définition s'applique aux indigènes du détroit de Torres.[2]

Histoire

Origines

L'art celebre de Kakadu

Les Aborigènes sont venus des îles d'Indonésie sur des embarcations, l'Océanie (Australie + Nouvelle-Guinée) n'ayant jamais été rattachée à l'Asie[3]. Il existe plusieurs théories à ce sujet. L’une d’elles avance qu’ils seraient arrivés sur le continent par le nord via le Timor il y a 40 000 ans. Une autre suggère qu’ils sont venus par un passage de basse mer entre la Nouvelle-Guinée (banc de Sahul) et l'Australie, masse immergée des continents était moins importante. Ces deux théories ne sont pas exclusives et il est aussi possible que plusieurs vagues humaines soient arrivées à différents moments ou en même temps sur différents points géographiques du continent.

On pense que l'homme de Mungo et les squelettes humain trouvés à lac mungo, la Nouvelle-Galles du Sud, sont environ 40.000 années. 3000 kilomètres d'intérieur de la côte du nord de l'australie, ils mettent en évidence l'enterrement cérémonieux. Ils ont été trouvés près des outils en pierre et des os des wombats buffle-classés éteints et des kangourous géants.[1]

Les preuves scientifiques et archéologiques démontrent que l’occupation humaine, selon le lieu géographique du continent, date au maximum de 175 000 ans (date contestée), avec une moyenne fixée à 40 000 ans environ [4]. Durant cette période, les Aborigènes ont développé en autarcie une culture propre.

Parmi les ouvrages qui se consacrent à cette longue période de l'histoire australienne, citons Triumph of the Nomads: A History of Aboriginal Australia, de Geoffrey Blainey (1993 [1976], ISBN 0-87951-084-6), et Australian Dreaming: 40,000 Years of Aboriginal History, de Jennifer Isaacs (2005, ISBN 1741102588).

Résistance face à la colonisation

Les réactions des Aborigènes à l'arrivée soudaine des colons britanniques furent variées, mais inévitablement hostiles lorsque la présence des colons généra une compétition pour des ressources naturelles vitales, et l'occupation par les Britanniques de terres aborigènes. Les maladies européennes tuèrent des Aborigènes en grand nombre, et l'occupation de terres, accompagnée de l'accaparement ou de la destruction de ressources alimentaires, provoqua des famines. A l'inverse de la Nouvelle-Zélande, où le traité de Waitangi fut perçu comme une légitimation de la colonisation britannique, aucun traité ne fut signé avec les Aborigènes, qui n'autorisèrent jamais la colonisation. Depuis les années 1980, l'emploi du terme « invasion » pour décrire la colonisation de l'Australie se généralise, tout en demeurant controversé. L'historien Henry Reynolds a souligné le fait que les officiels du gouvernement, ainsi que les colons, employaient fréquemment, aux dix-huitième et dix-neuvième siècles, des mots tels « invasion » et « guerre » pour décrire leur présence et leurs relations avec les Australiens autochtones. Dans son livre The Other Side of the Frontier (De l'autre côté de la frontière)[5], Reynolds décrit en détail la résistance armée des peuples aborigènes, au moyen de guerillas, face à l'intrusion blanche sur leurs terres. Cette résistance, débutant au dix-huitième siècle, se poursuivit jusqu'au début du vingtième.

Statue de Yagan sur l'île Heirisson.

Lors des premiers temps de la colonisation, David Collins, officiel juridique supérieure de la colonie de Sydney, écrivit au sujet des Aborigènes :

« Tant qu'ils penseront que nous les avons dépossédés de leurs résidences, ils devront toujours nous considérer comme leurs ennemis ; et, partant de ce principe, ils ont attaqué les personnes blanches à chaque fois qu'il leur était possible de le faire. »[6]

En 1847, le barrister E.W. Landor déclara : « Nous nous sommes saisis de ce pays, nous avons abattu ses habitants, jusqu'à ce que les survivants aient jugé sage de se soumettre à notre autorité. Nous nous sommes comportés tel Jules César lorsqu'il prit possession de la Grande Bretagne. »[7] Dans la plupart des cas, affirme Reynolds, les Aborigènes commencèrent par résister à la présence britannique. Un colon écrivit dans une lettre au Launceston Advertiser en 1831 :

« Nous sommes en guerre contre eux ; ils nous considèrent comme des ennemis - des envahisseurs ; ils considèrent que nous les opprimons et que nous les persécutons ; ils résistent à notre invasion. Ils n'ont jamais été vaincus, et donc ils ne sont pas des sujets en rébellion, mais une nation injuriée, et défendent, à leur manière, les possessions qui sont les leurs de droit et qui leur ont été arrachées par la force. »[8]

Reynolds cite de nombreux écrits de colons qui, lors de la première moitié du dix-neuvième siècle, se décrivirent comme vivant en état de peur et même de terreur, ceci étant dû à des attaques d'Aborigènes déterminés à les tuer ou à les chasser de leurs terres. Il suggère que la résistance aborigène fut, du moins dans certains cas, temporairement une réussite ; les tueries d'hommes, de moutons et de vaches par des Aborigènes, qui mettaient également le feu aux maisons et aux récoltes des Blancs, poussèrent certains colons à la faillite. La résistance aborigène continuait à la fin du dix-neuvième siècle, et en 1881 l'éditeur du Queenslander écrivit:

« Ces quatre ou cinq dernières années, les destructions de vies humaines et de propriétés par des Aborigènes se montent à un sérieux total. [...] [L]a colonisation des terres, le développement des minerais et des autres ressources, ont été largement rendus impossibles par l'hostilité des noirs, qui continue sans faiblir. »[9]

Reynolds affirme que la résistance aborigène continua pendant bien plus d'un siècle, démentant le 'mythe' d'une colonisation pacifique de l'Australie. Les colons, pour leur part, réagirent souvent à la résistance aborigène avec une grande violence, ce qui mena à de nombreux massacres aveugles d'hommes, de femmes et d'enfants aborigènes par des Blancs.[10] Les massacres les plus tristement célèbres du début du dix-neuvième siècle furent le massacre de Pinjarra et le massacre de Myall Creek.

Comme ce fut souvent le cas, le massacre de Myall Creek n'a pas entrainé de condamnation de ses auteurs, non en vertu de la loi coloniale qui ne faisait pas de distinction entre Blancs et Aborigènes, mais parce que les jurés étaient des colons qui ne surent condamner des blancs. Après un deuxième procès pour le meurtre d'un enfant dans la même affaire de Myall Creek, sept des meurtriers furent reconnus coupables, condamnés à mort et exécutés par pendaison. Il s'agissait des premières exécutions de Blancs pour des assassinats d'Aborigènes. Presque un siècle plus tard, lors de l'affaire Dhakiyarr v le roi, un indigène faisait appel devant la Haute Cour d'Australie. Tuckiar (Dhakiyarr), un homme Yolngu, avait été condamné pour le meurtre d'un policier dans le Territoire du Nord. Dans les années 30, le territoire Yolngu était un des derniers bastions de l'Australie indigène traditionnelle. L'opinion publique soutenait le condamné car, à l'évidence, il avait protégé son épouse et la Haute Cour annula la condamnation. Dhakiyarr disparut peu après son acquittement et on pense qu'il a été assassiné.

Les années 30 ont vu le commencement du mouvement moderne de droits civiques pour les Aborigènes et l'apparition de politiciens comme sir Douglas Nicholls qui ont fait avancer les droits indigènes par la loi établie par l'Australie blanche.

Parmi les Aborigènes célèbres qui résistèrent à la colonisation britannique, on peut citer Pemulwuy et Yagan. En Tasmanie, la « Guerre noire » fut une guerre civile de la première moitié du XIXe siècle.

Générations volées

Article détaillé : Générations volées.

Depuis une restitution partielle des terres à partir de 1976, de nombreux Aborigènes sont retournés vivre sur les lieux de vie de leurs ancêtres – homeland – desquels ils avaient été chassés.

Ces homelands sont, selon eux, leur identité intrinsèque, lieu des origines, lieu de vie de leurs ancêtres et de leur groupe familial. Ils sont donc pour la plupart concentrés dans les régions septentrionales du pays. Beaucoup vivent dans des réserves appelées « communautés » : il en existe 70 dans les Territoires du Nord[11].

Ces groupes subissent les fléaux de l'alcool et de l'acculturation. Certains sont mieux assimilés dans la population issue de l'immigration.

De 1910 à 1971, sur ordre du gouvernement, des enfants aborigènes métissés de sang blanc ont été arrachés à leurs mères et placés dans des orphelinats, des missions ou des familles d’accueil censés en faire « de bons petits Australiens » . « Keep Australia White » - « L’Australie aux Blancs » - est alors le mot d’ordre, et après ce que certains appellent le génocide dû aux premiers colons, ou le semi-esclavage pratiqué dans les réserves, ne reste, pour venir à bout de ces « moins-qu’humains » et leur faire oublier d’où ils viennent et qui ils sont, que l’assimilation forcée dès le berceau.

En 1997, une journée nationale du pardon, National Sorry Day, fut instituée le 26 mai de chaque année pour faire connaître le tort qui a été causé aux familles indigènes par les générations volées et de façon à ce que le « processus de cicatrisation » puisse débuter.

Mouvement des droits civiques

Statue de Sir Douglas Nicholls et Lady Gladys Nicholls au Parlement de Victoria.

Adapatée de The First Australians: A Fair Deal for a Dark Race par SBS TV 2008.

Quand Douglas Nicholls estt né au Victoria en 1906, des milliers d'Aborigènes comme lui étaient internés et placés dans dans des réserves dirigées par les blancs. Les possibilités d'éducation étaient limitées et les offres d'emploi réduites. Nicholls a connu un grand succès comme footballer australien et son oncle, William Cooper, l'a encouragé à s'impliquer dans la défense des droits des Indigènes. Cooper créa la lAborigines Advancement League (AAL) (Ligue pour la promotion des Aborigènes) et organisa une pétition des peuples indigènes au roi, pour obtenir une amélioration de leur sort. Le gouvernement ne présenta pas la pétition au roi.

En 1938, à l'occasion du 150e anniversaire de la First Fleet, l'AAL organisa une démonstration appelée un "jour du deuil" (Day of Mourning) et lança un appel pour les droits civiques des Aborigènes.

Le sport, le divertissement et l'armée étaient trois moyens pour les Aborigènes de l'époque d'être acceptés par les Australiens européens; pendant la deuxième guerre mondiale, de nombreux Aborigènes rejoignirent les forces armées bien que certains aient remis en cause le choix des Aborigènes luttant pour la défense d'une terre qui leur avait été prise.

Dans les années 40, les conditions de vie dans les réserves demeurées extrêmement difficiles. Le gouvernement créa un système de laissez-passer pour que les travailleurs indigènes puissent quitter leurs réserves. Dans les années 50, le gouvernement mena une politique d'assimilation, par laquelle il était prévu que les Aborigènes “obtiennent par la suite le même mode de vie que les autres Australiens". Le gouvernement envisagea l'octroi des droits de citoyenneté et la suppression de l'identité culturelle.

En 1957, Nicholls voyagea en Australie centrale pour étudier les effets inquiétants de la radioactivité parmi les habitants du désert qui vivaient près de Maralinga, l'emplacement de l'essai nucléaire britannique. Nicholls lança une campagne de sensibilisation. Lançant un appel pour obtenir l'appui de l'Australie blanche, Nicholls déclara : "nous voulons marcher avec vous, nous ne souhaitons pas marcher seuls”.

En 1958, Nicholls a aidé à établir le Conseil fédéral pour l'avancement des droits indigènes et des peuple d’Iles de Torres (FCAATSI), marquant le commencement d'une conscience noire nationale.

En 1964, des étudiants de l'université de Sydney menés par Charles Perkins, organisèrent une tournée (le tour de la liberté) en autobus en Nouvelle-Galles du Sud pour rechercher des exemples de ségrégation dans des secteurs ruraux. Ils protestèrent contre les piscines et les Clubs qui avaient exclus des Aborigines et ils réussirent à obtenir une sensibilisation du public contre le racisme.

Nicholls, Faith Bandler et FCAATSI menèrent une campagne pour obtenir une réforme constitutionnelle qui inclurait les Aborigènes dans le recensement national.

En 1966, Vincent Lingiari, un ancien de Gurindji, l'action industrielle menée à la station de Wavehill dans le territoire du nord, la salaire égal au commencement exigeante et protester plus tard pour des droits de terre au-dessus de leur pays. [2]

En 1967, le premier ministre Harold Holt organisa un référendum pour inclure les Aborigènes dans le recensement national. Il obtint l'appui de plus de 90% des électeurs. En 1971, Neville Bonner devint le premier membre indigène du Parlement fédéral, siégeant en tant que sénateur du parti libéral pour le Queensland.

En 1972, Le premier ministre Gough Whitlam a versé le sol dans la main de Vincent Lingiari, symbolise le retour des droits de terre au Gurindji.

En 1976, Nicholls a été nommé gouverneur d'Australie-Méridionale. En 1984, Charles Perkins a été nommé secrétaire du Ministère des affaires indigènes.

En 1992, la propriété foncière ancestrale des Aborigènes est reconnue avec le jugement Mabo, et la fiction juridique de terra nullius a été finalement rejetée par la Haute Cour.

Chronologie

Adapatée d'un article de l'Associated Press.[12] (Et du wikipedia anglophone).

  • c.38,000 AJC. L' homme de Mungo aurait vécu.
  • 1606. Willem Jansz débarque dedans cap York. Cette première rencontre entre les aborigènes et les Européens finit avec le sang étant renversé.[13]
  • 1788. Le First Fleet. Début de l'expansion territoriale de la colonie britannique, de la dépossession à large échelle des terres aborigènes, et des conflits récurrents entre colons et Aborigènes.
  • 1789. Des centaines d'Aborigènes meurent de la variole, maladie introduite inconsciemment par les colons britanniques.
  • 1792. Début du mouvement de résistance de Pemulwuy (tué en 1802).
  • 1792. Bennelong et Yemmerrawanie sont allés bien aux premiers aborigènes à voyager à l'Europe. Ils ont été présentés au Roi George III.
  • 1803. Début de la Guerre noire.
  • 1834. Bataille de Pinjarra.
  • 1838. Massacre de Myall Creek - le première fois qu des Blancs était executé pour avoir assassiné des Aborigènes.
  • 1877. établissement de la Mission luthérien de Hermannsburg. Les missionnaires ont parlé dehors au sujet de la violence contre des aborgines par les pastoralists et la police.[14]
  • 1899. L'anthropologue Daisy Bates commence sa carrière comme advocat pour la cause des aborgines.
  • 1901. Formation du Commonwealth de l'Australie, et politique de l'Australie blanche. Les Aborigènes sont explicitement exclus de tout recensement.
  • 1910. Début des politiques des Générations volées.
  • c.1924. David Unaipon premier auteur indigène à éditer. Ses écritures ont été incluses dans Les mythes et les légendes des Aboriginals australiens (Londres, 1930).[15]
  • 1928. Massacre de Coniston.
  • 1932-3. La Crise de Caledon Bay; mènent à Dhakiyarr v le roi (1934)[16]: un appel indigène à la Haut Cour de l'Australie pour la première fois; et l'anthropologue Donald Thomson arrive dans terre d'Arnhem (1935).
  • 1937. Les autorités fédérales adoptent une politique officielle d'assimilation des métisses aborigènes.
  • 1938. l'Aborigines Advancement League ont protesté avec un jour du deuil (Day of Mourning) à Sydney, pour marquer le 150ème anniversaire du First Fleet.
  • 1941. Donald Thomson a établi Unité spéciale de reconnaissance du territoire du nord, dans lequel des hommes Yolngu ont patrouillé le nord gardant contre la menace de l'invasion japonaise.
  • 1954. L'artiste Albert Namatjira a été présenté à la reine à Canberra.
  • 1955-63. Les essai nucléaire a Maralinga. La compensation est payée aux personnes de Tjarutja en 1994.
  • 1957. Formation du Federal Council for the Advancement of Aborigines and Torres Strait Islanders (FCAATSI). Faith Bandler et Douglas Nicholls font campagne pour la réforme constitutionnelle.
  • 1964-5. Les Freedom Rides. Étudiants de université de Sydney, mené près Charles Perkins, parcouru dans la Nouvelle-Galles du Sud des villes de province à la recherche et à la protestation contre le racisme en Australie.
  • 1966. Le Gurindji Walkoff, mené près Vincent Lingiari. Une grève a commencé. Elle était au commencement au sujet d'égalité de salaires pour les ouvriers indigènes à une ferme dans territoire du nord, mais transformé en un lutter pour des droits de terre.[3]
  • 1967. Succès retentissant d'un référendum par premier ministre Harold Holt reconnaissant certains droits aux Aborigènes. Ils sont désormais inclus lors des recensements.
  • 1968. L'anthropologue William Stanner parle du « Grand Silence australien », de l'exclusion délibérée des Aborigènes de la mémoire historique collective.
  • 1970. Fin des politiques des Générations volées.
  • 1971. Senateur Neville Bonner est devenu le premier membre indigène du parlement fédéral, choisi par Malcolm Fraser.
  • 1972. Le premier ministre Gough Whitlam a versé le sol dans la main de Vincent Lingiari, symbolise le retour des droits de terre au Gurindji.
  • 1976. La propriété aborigène de certaines terres est reconnue et restituée, uniquement dans le Territoire du nord;
  • 1976. Homme Yorta Yorta, Sir Douglas Nicholls est devenu le premier indigène a etre gouverneur d'un etat australien (Australie-Méridionale).
  • 1981. L'historien Henry Reynolds publie The Other Side of the Frontier ; les Aborigènes trouvent leur place dans les livres d'histoire.
  • 1984. Un groupe de Pintupi qui vivaient une vie traditionnelle ont été dépistés dans le désert de Gibson dans l'Australie occidentale. On pense qu'elles sont la dernière tribu à entrer en contact en Australie.
  • 1984. Gouverneur-Général Sir Ninian Stephen a formellement remis à Pitjantjatjara (les propriétaires traditionnels) les titres de propriété à la région d'Uluru.[4]
  • 1991. Une Commission royale étudie les décès indigènes dans la garde[5]
  • 1992. Jugement Mabo. Fin de la fiction juridique de terra nullius. La propriété foncière ancestrale des Aborigènes est reconnue.
  • 1992. Discours de Redfern par premier ministre Paul Keating
  • 1997. Rapport Bringing Them Home ; la vérité au sujet des Générations volées éclate au grand jour. Début des National Sorry Days.
  • 1999. Premier ministre John Howard passé un parlementaire motion de la réconciliation, appelant le traitement des indigènes comme chapitre le plus endommagé dans l'histoire nationale de l'australie.
  • 2000. Cathy Freeman a allumé la flamme olympique à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Sydney.
  • 2001. Un espace de 17 ans a existé pour l'espérance de la vie entre les Australiens indigènes et non-indigènes.[17]
  • 2006. 10 canoés, 150 lances et 3 épouses etait le premier film de grand metrage en langue indigene d'Australie.
  • 2007. John Howard a déclaré la question de la protection des enfants indigène dans le territoire du nord pour être un secours national.[18]
  • 2008. Le premier ministre Kevin Rudd demande pardon aux Générations volées.

Démographie

Ils étaient entre 500 000 et 750 000[19] lorsque les premiers colons britanniques sont arrivés en 1788 ; peut-être même plus. Dès la colonisation, les Aborigènes ont été décimés par les massacres, les épidémies et les empoisonnements[11] ; ils ont été confinés dans des réserves sur les terres les plus pauvres. Le premier recensement des Aborigènes n'eut lieu qu'en 1967[20]. De nos jours, ils seraient un peu plus de 450 000, représentant 2,3 % de la population australienne. Leur espérance de vie est de 17 ans plus faible que celle des autres Australiens[21]. Le revenu moyen d'un foyer aborigène s'élève environ à 40 % de celui d'un non-aborigène. Enfin, la population carcérale compte 22 % d'Aborigènes.[22] Les communautés aborigènes présentent les pires symptômes de la pauvreté : alcoolisme, drogue, fort taux d'incarcération, chômage, faible degré d'instruction.
Le 10 décembre 1992, dans le parc de Redfern près d'un quartier où vivent de nombreux Aborigènes, le Premier ministre Paul Keating prononça l'un des plus importants discours de l'histoire australienne. Il retraça le sort terrible réservé aux Aborigènes depuis l'arrivée des Européens et affirma la nécessité d'une réconciliation : Nous ne pouvons pas imaginer que les descendants d'un peuple, dont le génie et la résistance ont maintenu une culture ici depuis plus de 50 000 ans, qui survécut à 200 ans de dépossessions et d'abus, se voit niée leur place dans la Nation.
En février 2008, le gouvernement travailliste élu en décembre 2007 et dirigé par Kevin Rudd a présenté les excuses de la Nation pour les générations volées. Dans les années 1930, les gouvernements avaient mis en place des programmes visant à l'élimination de la race aborigène. Des dizaines de milliers d'enfants furent enlevés à leur famille et placés dans des institutions ou des familles blanches (ce qui relève du génocide tel que défini par l'ONU). Le témoignage direct des quelque 13 000 survivants sur les mauvais traitements physiques et sexuels dont ils furent victimes a entraîné des poursuites en justice. De 1995 à 2007, les conservateurs au pouvoir avaient refusé de formuler des excuses car elles auraient pu ouvrir la voie à une compensation financière.

Distribution des aborigènes par État :

Le pays aborigène représentait 10 % du territoire australien en 2007.

Langue

Article détaillé : Langues aborigènes d'Australie.

On estime qu'à l'arrivée des Britanniques sur le continent, il existait au moins 250 langues en Australie, regroupées en 27 familles linguistiques et réparties en des centaines de dialectes (700 communautés linguistiques[11]). Dans certains cas, une langue ou un dialecte n'était parlé que par une tribu ou un groupe régional, dans d'autres plusieurs groupes régionaux ou tribus parlaient des dialectes d'une même langue. De nombreuses langues ont disparu aujourd'hui, d'autres sont encore parlées par un petit nombre de locuteurs. D'autres encore sont des langues véritablement maternelles et certains groupes ne parlent que très mal l'anglais ou le pidgin et communiquent essentiellement dans leur langue aborigène. Les langues qui sont encore largement parlées aujourd'hui et qui ne sont pas en voie de disparition immédiate sont au nombre de 30 environ. Le nombre de locuteurs d'une langue australienne oscille souvent autour de 100 à 500. Voici quelques langues à titre d'exemples :

Dans le nord de l'Australie, un créole d'anglais est apparu dans la première moitié du XXe siècle et s'est propagé dans les régions adjacentes. Ce créole, appelé "kriol", est aujourd'hui la langue maternelle d'environ 15 000 personnes, essentiellement dans la région du Top End. Il ne s'agit pas d'une langue de contact (ou "pidgin", langue véhiculaire limitée aux contextes d'échanges entre des groupes) mais bien d'une langue à part entière, que ses locuteurs considèrent souvent comme une langue aborigène au même titre que les langues plus anciennes. Une proportion importante de ses éléments lexicaux est empruntée de l'anglais, mais le vocabulaire spécifique (faune et flore, termes de parenté...) renvoie aux langues aborigènes. Le système de conjugaison et la grammaire sont relativement simples, comme c'est le cas dans de nombreux créoles. Dans les régions où le kriol est devenue la langue maternelle des communautés, les autres langues aborigènes sont souvent menacées d'extinction.

Certains mots des langues aborigènes sont passés dans la langue australienne (principalement des noms d'animaux, de plantes ou de lieux) : kangourou, koala, Uluru (appelé par les anglophones Ayers Rock), billabong...

Organisation du territoire

Les discussions et controverses sur l'organisation sociale et territoriale des Aborigènes ont été nombreuses, surtout parmi les anthropologues. Sommairement, il est néanmoins possible de dire que les Aborigènes étaient, et pour une partie sont encore aujourd'hui, organisés en tribu. (Une tribu est un ensemble de personnes qui adhèrent à un même ensemble de règles et normes coutumières, qui vivent sur un territoire plus ou moins délimité, qui parlent une langue commune et qui se marient normalement entre eux). La taille des tribus australiennes est variable. Certains groupes ne comptaient qu'une centaine de membres, comme les groupes dialectaux du Désert de l'Ouest, d'autres, comme les Warlpiri ou les Aranda, comptent plusieurs milliers de personnes.

Les tribus sont souvent divisées en clans. Un clan est un groupe de descendance dont les membres disent descendre d'un même ancêtre (réel ou mythique). Les hommes d'un clan épousent normalement une femme d'un autre clan. Ce principe ou règle de mariage est appelée l'exogamie. Les clans australiens peuvent être matrilinéaires, c'est-à-dire que l'appartenance au clan est déterminée en ligne maternelle, mais la majeure partie des clans sont patrilinéaires, c'est-à-dire que c'est l'appartenance clanique du père qui détermine celle de ses enfants.

Mais si un clan est souvent le propriétaire d'une partie du territoire tribal, il n'en est pas forcément l'exploitant. Il n'y a en Australie pas forcément coïncidence entre groupe de propriétaires et groupe de résidents, c'est-à-dire ceux qui nomadisent ensemble, qui chassent et collectent ensemble, etc. Ce groupe de résidents a souvent été appelé horde, bande ou, mieux, groupe local. Selon certaines formules anthropologiques génériques, notamment provenant de l'anthropologue Radcliffe-Brown, le groupe local est le clan moins les femmes qui sont parties se marier dans d'autres clans, plus les femmes qui se sont mariées avec des hommes du clan.

Cette vision est considérée aujourd'hui comme trop simpliste, l'organisation territoriale étant souvent une question de négociation et d'adaptation permanente, où les membres des clans migraient et déménageaient souvent entre les différents groupes locaux.

On estime aujourd'hui qu'il y avait environ 1500 tribus différentes en Australie.[réf. nécessaire]

Culture

Article détaillé : Temps du rêve.

Peintures Aborigènes

Article détaillé : Art des aborigènes d'Australie.

Les Aborigènes sont de remarquables peintres, sur écorces dans les Territoires du Nord, sur tissus et toiles dans la partie du désert central. Les dessins et figures qu'ils peignent ont tous une signification bien particulière apparentée à la mythologie du rêve et pouvant être assimilée à une forme d'écriture. À l'exception des peintures rupestres, la plupart des œuvres aborigènes étaient éphémères : peintures corporelles, dessins sur le sable, peintures végétales au sol... À partir des années 1970, les Aborigènes ont abordés la peinture acrylique sur toile. Les œuvres aborigènes évoquent souvent le temps du rêve qui relate le mythe de la Création selon leur culture. En 2007, le tableau d'Emily Kngwarreye, Earth's Creation s'est vendu pour l'équivalent de 671 000 euros[11].

Musique

Article détaillé : Musique aborigène.
Un didgeridoo, ou yidaki

Les Aborigènes ont conservé nombre de chants ancestraux et développé des instruments très particuliers. Le yidaki ou didgeridoo est considéré comme l'instrument le plus représentatif des Aborigènes et certains avancent qu'il est le plus ancien des instruments à vent. Cependant, seuls les Aborigènes de l'Arnhem land en jouaient comme les Yolngu. De plus, seuls les hommes pouvaient en jouer.

Le groupe de rock australien Midnight oil a été un des premiers à intégrer le didgeridoo dans quelques chansons ce qui a fait découvrir cet instrument au grand public. [réf. nécessaire]

Actuellement, les musiciens aborigènes sont connus pour leur pratique du Rock and Roll, du hip hop et du reggae. L'un des groupes les plus connus est Yothu Yindi qui est reconnu comme le fondateur du rock aborigène.

Bush Tucker

Le Bush Tucker est un terme australien qui désigne l'ensemble des espèces animales et végétales natives d'Australie permettant à l'homme de se nourrir dans la nature. La connaissance de ces ressources fait partie intégrante de la culture aborigène. Le Bush Tucker désigne aussi le statut privilégié dont jouit l'homme de la tribu qui est chargé de la cueillette et de la chasse.

Liste d'Aborigènes célèbres

Burnum Burnum, militant et acteur
Alan Dargin, musicien et acteur
Jason Gillespie, joueur de cricket
  • Bennelong (1764-1813), intermédiaire entre colons britanniques et Aborigènes
  • Pemulwuy (1769-1802), résistant à la colonisation britannique
  • Mokare (1800-1831), médiateur, pacifiste
  • Yagan (1795-1833), résistant à la colonisation britannique
  • Truganini (1812-1876), « dernière des Aborigènes de Tasmanie »
  • David Unaipon (1872-1967), inventeur, écrivain, philosophe
  • Pearl Gibbs (1901-1983), militante des droits des Aborigènes
  • Albert Namatjira (1902-1959), peintre
  • Sir Douglas Nicholls (1906-1988), gouverneur d'Australie-Méridionale, pasteur, athlète
  • Jack Davis (1917-2000), poète, dramaturge
  • Oodgeroo Noonuccal (1920-1993), poète
  • Big Bill Neidjie (1920-2002), dernier locuteur de la langue gaagudju
  • Neville Bonner (1922-1999), premier député fédéral aborigène, en 1971
  • Shirley Smith ou « Mum Shirl » (1924-1988), célèbre pour l'aide qu'elle apporta aux démunis
  • Naata Nungurrayi (1932-), peintre
  • Kevin Gilbert (1933-1993), poète, dramaturge
  • Ruby Langford Ginibi (1934-), écrivain, historienne
  • Philip Gudthaykudthay (1935-), peintre
  • Burnum Burnum (1936-1997), militant des droits des Aborigènes, acteur
  • Doris Pilkington Garimara (1937-), écrivain
  • Arthur Beetson (1945-), ancien capitaine de l'équipe d'Australie de rugby à XIII
  • Mervyn Bishop (1945-), photographe
  • Lionel Rose (1948-), champion du monde de boxe
  • Marcia Langton (1951-), intellectuelle
  • Sally Morgan (1951-), écrivain
  • David Gulpilil (1953-), acteur
  • Ernie Dingo (1956-), acteur
  • Archie Roach (1956-), musicien
  • Mandawuy Yunupingu (1956-), musicien
  • Warren Mundine (1956-), homme politique
  • Kim Scott (1957-), écrivain
  • Lionel Fogarty (1958-), poète, militant
  • Mark Ella (1959-), Capitaine des Wallabies, l'equipe nationale de Rugby à XV
  • Tracey Moffatt (1960-), photographe, cinéaste
  • Aden Ridgeway (1962-), ancien sénateur
  • Noel Pearson (1965-), avocat, l'un des plus célèbres défenseurs contemporains des droits aborigènes
  • Alan Dargin (1967-2008), musicien et acteur
  • Geoffrey Gurrumul Yunupingu (1970-), musicien
  • Cathy Freeman (1973-), médaille d'or du 400 mètres aux Jeux Olympiques d'été de 2000
  • Andrew Walker (1973-), Joueur de rugby selectionné avec les Wallabies
  • Jason Gillespie (1975-), joueur de cricket
  • Anthony Mundine (1975-), champion du monde de boxe

Parmi les Indigènes du Détroit de Torres célèbres, citons:

  • Eddie Mabo (1936-1992), dont le nom est associé à l'annulation de la doctrine de terra nullius en Australie.
  • Seaman Dan (1929-), musicien
  • Christine Anu (1970-), chanteuse de musique pop

Notes et références

  1. (en) The Definition of Aboriginality, John Gardiner-Garden, site web du Parlement australien, 5 décembre 2000
  2. ibid
  3. Le pont océanique qui reliait au quaternaire les îles d'Indonésie était coupé au moins entre les îles de Sumbawa et Florès, ainsi qu'entre Alor et Timor; de même les Moluques et la Nouvelle-Guinée étaient isolées du reste de l'archipel
  4. (en)"When did Australia's earliest inhabitants arrive?", University of Wollongong, 2004. Retrieved June 6, 200
  5. Reynolds, Henry, The Other Side of the Frontier: Aboriginal resistance to the European invasion of Australia, 1981, ISBN 0-86840-892-1
  6. cité in: Reynolds, Henry, Why Weren't We Told?, 1999, ISBN 0-14-027842-7, p.165
  7. ibid, p.163
  8. ibid, p.148
  9. ibid, pp.140-1
  10. ibid, chapitre 9 : "The Killing Times", pp.117-133
  11. a , b , c  et d Germaine Greer, « Les Blancs n'ont rien compris », dans The Guardian, article repris dans Courrier international n°887, 31-10 au 07-11-2007, p.32-36
  12. (en) "Australia's Aborigines: A Timeline", Associated Press, 12 février 2008
  13. Flannery, Tim; The Explorers; Text Publishing; Melbourne; 1998
  14. http://www.environment.gov.au/heritage/places/national/hermannsburg/information.html
  15. (en)http://www.rba.gov.au/CurrencyNotes/NotesInCirculation/bio_david_unaipon.html
  16. http://www.austlii.edu.au/cgi-bin/sinodisp/au/cases/cth/HCA/1934/49.html?query=title(Tuckiar%20%20and%20%20R%20)
  17. Australian Institute of Health and Welfare and Australian Bureau of Statistics, op.cit., p148.
  18. http://www.news.com.au/story/0,23599,21943477-2,00.html
  19. Histoire du Monde, collectif sous la direction de George Jehel, édition du temps p.481
  20. Chris Graham, « Une communauté invisible », dans National Indigenous Times, article repris dans Courrier international n°887, 31-10 au 07-11-2007, p.35
  21. Chris Graham, « Dix-sept ans de moins d'espérance de vie », dans Courrier international n°887, 31-10 au 07-11-2007, p.36
  22. Géo N° 349 p.88

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Norman B. Tindale, Aboriginal Tribes of Australia: Their Terrain, Environmental Controls, Distribution, Limits and Proper Names, juin 1974
  • Serge d'Ignazio, Boomerang collection, éditions du Pécari, 2004 - http://www.atlantica.fr ISBN 2-912848-35-0 (version française) - ISBN 2-912848-41-5 (version anglaise)
  • Barbara Glowczewski, Rêves en colère avec les Aborigènes australiens, Paris, Plon, 2004
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