- Charles Ragon de Bange
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Charles Ragon de Bange Naissance 17 octobre 1833
BalignicourtDécès 9 juillet 1914 (à 80 ans)
Le ChesnayOrigine France Arme artillerie Grade Colonel Années de service 1853 - Conflits Campagne d'Italie (1859) Distinctions chevalier (1876) puis Commandeur de la Légion d'honneur (1889) modifier Charles Ragon de Bange, né le 17 octobre 1833 à Balignicourt et décédé le 9 juillet 1914 à Le Chesnay, était un Polytechnicien et colonel d'artillerie français, directeur de l'Atelier-de-précision du dépôt central de Paris. Il est le concepteur d'un système d'arme (obturateur de Bange) qui accroît la vitesse de chargement des canons, procédé si efficace qu'il est toujours en utilisation de nos jours.
Sommaire
Carrière militaire
Il entra à École polytechnique en 1853 d'où il sortit pour servir dans l'artillerie. Lieutenant il combattit à la Bataille de Solferino et, lorsqu'il rentra en France, il choisit de servir dans les services techniques. Il fut capitaine en 1862, servit au 9e régiment de Besançon (1867-1869), puis entra à l'Atelier de précision au Dépôt Central de Paris (1869-1882). Il passa chef d'escadron en 1874, lieutenant-colonel en 1878 et colonel en 1880. Il reçut la Légion d'honneur en 1876 et en devint Commandeur en 1889[1].
Ingénieur
De rapides progrès se firent jour après les années 1870 et rapidement acceptés par l'armée pour relever le défi de la défaite face aux Prussiens. Les canons Gribeauval (en bronze) avaient été modernisés par de Reffye (modèle 1870 avec mise en en place d'une culasse) et par Lahitolle (modèle 1875) avec l'utilisation de l'acier pour le tube du canon. L'apparition de la Mélinite et de la poudre B augmentèrent les performances des munitions mais en même temps les contraintes sur les systèmes d'armes. Les fusils connaissaient aussi une modification majeure avec la mise en service du Chassepot modèle 1866.
Système d'obturation
En 1872, de Bange dessine le système de Bange, un type d'obturateur pour les canons qui permit une étanchéité plus importante de la culasse des éléments d'artillerie[2],[3]..
Jusque là, les systèmes en service ne rendaient pas la culasse étanche et subissaient des retours de flammes, dangereux pour les artilleurs, ainsi qu'une perte de puissance, ce qui faisait qu'ils n'étaient pas satisfaisant. La culasse coulissante à vis interrompue en forme de champignon était complétement étanche[4]. et son système est toujours celui qui est utilisé de nos jours. Le système s'ouvrait vers l'arrière avec une partie mobile qui laissait entrer la douille permettant un usage rapide et efficace du canon ; cette partie pouvait ensuite effectuer une rotation qui assurait la fermeture de la culasse. Cette partie rayée s'emboitait dans les mêmes rayures sur le canon, lisse en face de rayé pour ouvrir, rayé dans rayé pour maintenir fermé et donc tirer, le tout se réalisait en quelques secondes, à la main et par un seul homme.
Une fois fermée, la culasse devait son étanchéité à la présence d'un champignon central qui sous la pression de l'explosion reculait en appuyant sur la chambre, l'ensemble était facilité par une graisse à l'amiante.
Le système de Bange fut rapidement adopté par les forces armées française mais aussi dans la Royal Navy et l'United States Navy en raison de leurs gros canons de marine ne pouvant être chargés que par une culasse.
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Mais le recul non maitrisé empêchait un tir réellement rapide, il fallait remettre à la culée après chaque tir ou avoir un canon sur un affût fixe comme pour les navires.
Manufacture de canons
En 1873, il devint le directeur des Ateliers de précision au Dépôt Central de Paris avec pour tâche de redessiner tous les canons de l'armée. Il mena cette tâche à bien en concevant :
- le Canon de Bange de 80 mm pour l'artillerie de montagne (1878);
- le Canon de Bange de 90 mm pour l'artillerie de bataille (1878);
- le Canon de Bange de 120 mm pour l'artillerie de siège (1878);
- le Canon de Bange de 155 mm pour l'artillerie de siège (1877);
- le Mortier de Bange de 220 mm pour l'artillerie de siège (1880);
- le Mortier de Bange de 240 mm pour l'artillerie côtière (1880);
- le Mortier de Bange de 270 mm pour l'artillerie côtière (1880).
Ce système d'arme connut ses heures de gloires lors des guerres coloniales mais a aussi massivement servi lors de la Première Guerre mondiale; le grand besoin de canon fit qu'ils furent utilisés sur tous les fronts, et il restait encore certains de ces canons en service pendant la Seconde guerre mondiale.
De 1882 à 1889, de Bange fut le directeur de la Société anonyme des anciens établissements Cail[5]; il y travailla comme concepteur d'armes mais aussi à leur commercialisation comme par exemple en Serbie[6].
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un mortier de 200 de Bange à la garnison de Toul vers 1880.
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155L présenté devant le le mémorial de Verdun.
Hommages
Outre la renommée de son système et les canons associés à son nom, une rue de Versailles à Le Chesnay porte son nom, ainsi qu'une école en la même ville.
Notes et références
- [1] notice 28RT
- "One of the most efficient obturators not liable to damage is the plastic device introduced by Colonel de Bange of the French service" The Encyclopædia Britannica: A Dictionary of Arts, Sciences, Literature by Hugh Chisholm, p.206
- "The De Bange gas-check, or " pad obturator" is the type used in the U.S. Navy … It is the invention of Colonel De Bange, of France" Naval Ordnance: A Text-book Prepared for the Use of the Midshipmen - Page 66 by Roland Irvin Curtin, United States Naval Academy, Thomas Lee Johnson
- Obturators
- L'Encyclopédie internationale éditée par New Daniel Coit Gilman, Harry Thurston Peck, Frank Moore Colby - Encyclopédies et dictionnaires - 1902 Page 429 «De 1882 à 1889, il a été administrateur de la société Cail"
- [2] Girding for battle (préparation à la bataille) Ingrid A. Sandole-Staroste, Donald J. Stocker, Jonathan A. Grant, p.58
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