Raffaele Rubattino

La statue de Raffaelle Rubattino sur la piazza Caricamento à Gênes

Raffaele Rubattino (né à Gênes, le 10 octobre 1810, mort le 1^er novembre 1881^[1]) est un entrepreneur et un armateur italien.

Rubattino fut un capitaine d'industrie et de l'un des pères historiques de l'armement naval de la marine marchande de l'Italie qui prit ses fonction dans le port de Gênes.

Biographie

Raffaele Rubattino est né à Gênes le 10 octobre 1810. La famille appartient à la bourgeoisie commerçante ; sa mère est une Gavino et la famille est apparenté avec Bianca Rebizzo. Raffaele fait preuve d'un penchant pour la philosophie. Rapidement une série de malheurs familiaux change sa vie, ses parents et sa sœur meurent. Raffaele s'engage dans le monde des affaires, mais il maintient ses amitiés de jeunesse avec les personnes impliqués dans les événements du Risorgimento. Il est très lié à Jacopo Ruffini. Extérieurement, cependant, il ne manifeste pas une apparente activité politique bien qu'il ait des aspirations progressistes.

L'activité entrepreneuriale

En 1833, il fonde une société de voitures à chevaux qui transportent des voyageurs entre Gênes et Milan, en s'associant avec les parents de Giovanni Battista Gavino et Lazzaro Rebizzo. Il se consacre au secteur de l'assurance et, en 1837, il fonde la Compagnia Lombarda di Assicurazione Marittima.

Toujours dans l'activité des transports, en 1841, il instaure un service public pour rejoindre Sampierdarena à Ponte Pila, en ayant intuitivement l'idée de la nécessité de relier rapidement Gênes au pôle industriel naissant de Sampierdarena.

L'activité d'armateur

Suivant l'exemple de ce qu'avaient entrepris à Trieste, les fondateurs de la Lloyd, il passe de l'activité des assurances maritimes à la création d'une compagnie de navigation qui porte son nom et en 1838, il fonde cette première compagnie maritime, dont le nom est De Luchi-Rubattino. Un an après, il débute les liaisons entre la capitale de la Ligurie, le port français de Marseille, et ceux de Livourne et de Naples. Le premier navire de la compagnie est appelé Dante.

Trois ans après le début de l'activité, en 1841, il dispose de quatre bateaux à vapeur y compris les bâtiments modernes Polluce et Castore, qui font de la société une des premières exploitations de la Méditerranée. En 1841, il doit affronter la mésaventure de la perte du Polluce, coulée à la suite d'une collision (probablement pour voler la riche cargaison^[2]) avec un bateau à vapeur d'une compagnie napolitaine.

À la fin de 1844, la société change de nom : elle devient la Società per la navigazione de' battelli a vapore sul Mediterraneo. La flotte s'accroît, en 1846, elle dispose de six navire. En 1851, la société commence à relier régulièrement Gênes et à la Sardaigne. Grâce à cette activité, Rubattino passe un accord (1881) avec l'armateur sicilien Vincenzo Florio pour créer la Navigazione Generale Italiana (qui donne naissance ultérieurement à la société Italie de Navigation du groupe Finmare).

En 1854, il conçoit la mise en place d'une ligne maritime pour relier Gênes au Maroc. Rubattino est un des premiers armateurs italiens à réaliser l'importance des routes commerciales vers le Moyen-Orient. Rubattino essaye aussi de se développer en dehors de la Méditerranée. Il participe à la Compagnie de Navigation Transatlantique fondée en 1852 qui ne fournit pas de résultats positifs.

Dans d'autres secteurs industriels, il garde un œil attentif sur l'importante croissante de l'industrie lourde et devient un actionnaire des ateliers Ansaldo de Sampierdarena. Quelques mois avant sa mort, sa compagnie en 1881 devient, grâce à la fusion avec la Société Florio de Palerme, la Navigazione Generale Italiana, avant de se transformer en 'Società Italia.

Le patriote

Rubattino est également un fervent patriote de l'unification de l'Italie. Il est un ami personnel de Cavour, de Nino Bixio avec qui il partage l'extension des activités maritimes italiennes sur les mers, avec Giuseppe Biancheri, Paolo Boselli.

Il fournit d'abord à Carlo Pisacane, puis à Giuseppe Garibaldi les navires pour les expéditions dans le sud de l'Italie, dont l'expédition des Mille pour laquelle sa contribution à la cause reste secrète, au moins en apparence, pour ne pas engager son activité industrielle. Dans le cas de Pisacane avec le bateau Cagliari comme dans le cas de l'expédition des Mille par Garibaldi avec le Piemonte et la Lombardia, il feint le vol des navires. De là, les allégations selon lesquelles il agit exclusivement par intérêts personnels et non par idéalisme.

Les bateaux Piemonte et Lombardo dont Rubattino est propriétaire et qui représentent des équipements innovant par le passage de la voile à la vapeur, sont acquis par l'intermédiaire d'un employé de la compagnie, Giovanni Battista Fauché. Après l'unification de l'Italie, le garibaldien et gendre de Garibaldi Stefano Canzio occupe un poste auprès de la Società Generale Italiana di Navigazione.

Par l'intermédiaire du missionnaire-explorateur Giuseppe Sapeto, sa compagnie acquiert en 1869 la baie d'Assab en Érythrée qui lui sert à l'approvisionnement en charbon pour ses navires. Rubattino cède au gouvernement la baie d'Assab ce qui marque le début l'expansion coloniale italienne. Après l'ouverture du canal de Suez, la même année, Rubattino fait croître ses intérêts commerciaux jusqu'en Abyssinie.

Hommage

Une statue de bronze lui est dédié, place Caricamento (Gênes), dans le quartier de Sottoripa, à côté du Palazzo San Giorgio. L'auteur de la statue est le sculpteur Augusto Rivalta qui réalisa le portrait en 1889. La Société Gymnique de Gênes fondée en 1894 porte également son nom.

Note

• (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Raffaele Rubattino » (voir la liste des auteurs)

Bibliographie

• (it) Camillo Benso Cavour, Lettere edite ed inedite di Camillo Cavour : 1821-1852 : Dall'Accademia militare alla presidenza del Consiglo, vol. 1, Turin, Roux e Favale, 1884, 594 p. [lire en ligne (page consultée le 14 mars 2011 présentation en ligne =)] 
• (it) Arturo Codignola, Rubattino, Bologne, Ed. Licinio Cappelli, 1938, 557 p. [lire en ligne (page consultée le 14 mars 2011)] 

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