- Protection de la nature sous le Troisième Reich
-
La'protection de la nature sous le Troisième Reich concerne une période allant de 1933 à 1945. Elle commence dès 1933 avec l'uniformisation des organisations de protection de l'environnement, ainsi que par des lois promulguées en 1933 et en 1935 (de) (Reichsnaturschutzgesetz, RNG). Elle initie[réf. nécessaire] l'idée de « conservation », avec des exceptions pour les impératifs militaires et de transport. Dès 1936, ces domaines sont mis sous la tutelle de l'Office des forêts du Reich, dirigé par Hermann Göring.
Sommaire
Théorie de Luc Ferry
Selon le philosophe français Luc Ferry, l'Allemagne nazie « promulgua les plus importantes législations qui soient à l'époque touchant la protection de la nature et des animaux »[1]. Il cite notamment la loi sur l'abattage des animaux du 21 avril 1933, la loi fondamentale de protection des animaux du 24 novembre 1933 (avec les décrets d'application qui suivent, notamment le cinquième, daté du 11 août 1938 sur la protection des animaux qui concerne le statut de la Société fédérale pour la protection des animaux), la loi entravant la chasse daté du 19 juillet 1934 (Reichsjagdgesetz) et sur la protection de la nature du 1er juillet 1935 (Reichsnaturschutzgesetz). La protection de l'animal serait cohérente avec l'inspiration « völkisch et romantique » de l'idéologie nationale-socialiste[2]. Ces textes sont réédités en 1939, la préface indiquant : « Depuis l'accession au pouvoir du national-socialisme, la législation sur la protection des animaux s'est efforcée de mettre en pratique cette injonction de notre Führer »[2].
L'originalité de ces lois, le rappellent le médecin Giese et le juriste Kahler, conseillers techniques au ministère de l'Intérieur, qui participent à la rédaction de plusieurs décrets d'application, sont que, note Luc Ferry « par opposition à toutes les législations antérieures, étrangères ou non, consacrées à la même question, l'originalité des lois nazies tient totalement au fait que, pour la première fois dans l'histoire, l'animal est protégé en tant qu'être naturel, pour lui-même et par rapport aux hommes »[2]. Les deux hommes expliquent : « le peuple allemand possède depuis toujours un grand amour pour les animaux et il a toujours été conscient des obligations éthiques élevées que nous avons envers eux. Et pourtant, c'est seulement grâce à la direction national-socialiste que le souhait, partagé par de larges cercles, d'une amélioration des dispositions juridiques touchant la protection des animaux, que le souhait de la promulgation d'une loi spécifique qui reconnaîtrait le droit que possèdent les animaux en tant que tels à être protégés pour eux-mêmes (um ihrer selbst willen) a été réalisé dans les faits »[2]. Ainsi, en comparaison avec la loi française, l'accent n'est pas anthropocentrique : la loi Grammont de 1850 interdit ainsi l'exhibition publique de la cruauté contre les animaux domestiques mais c'est parce qu'« il est dangereux de laisser le peuple s'habituer à de tels spectacles »[2] ; la loi punit ainsi seulement les sévices publics, et sur les animaux domestiques. Auparavant dans l'histoire occidentale, seule la loi belge du 22 mars 1929 déroge à cette règle[2]. Les deux hommes notent ainsi que : les textes juridiques ne constituaient pas « une menace de punition servant la protection des animaux eux-mêmes en vue de les prémunir contre des actes de cruauté et des mauvais traitements, mais la protection de la sensibilité humaine face au sentiment pénible de devoir participer à une action cruelle envers les animaux [...]. La cruauté n'est plus punie sous l'idée qu'il faudrait protéger la sensibilité des hommes du spectacle de la cruauté envers les animaux, l'intérêt des hommes n'est plus ici l'arrière-fond, mais il est reconnu que l'animal doit être protégé en tant que tel (fwegen seiner selbst) »[2]. Luc Ferry déclare : « Par animal, au sens où l'entend la présente loi, on comprendra donc tous les êtres vivants désignés comme tels par le langage courant comme par les sciences de la nature. Du point de vue pénal, on ne fera donc aucune différence, ni entre les animaux domestiques et d'autres types d'animaux, ni entre des animaux inférieurs et supérieurs, ou encore entre des animaux utiles et nuisibles pour l'homme »[2].
Tout cela est invalidé par Victor Klemperer, dans son ouvrage La Langue du IIIe Reich [3] qui dévoile les réalités juridiques du IIIe Reich : l'animal a toujours été considéré « comme une chose (als Sache gewertet) ».
Parmi les mesures prises, le gavage des oies et la vivisection sans anesthésie sont interdites[précision nécessaire][2].
Critiques et invalidation des propos de Luc Ferry par des universitaires
Selon le philosophe français Luc Ferry, l'Allemagne nazie « promulgua les plus importantes législations qui soient à l'époque touchant la protection de la nature et des animaux »[4]. En réalité, la Loi sur la protection des animaux en 1933, sur la chasse en 1934 et sur la protection de la nature en 1935 ne sont pas plus différentes que celle de la France actuellement, qui n'interdit ni la chasse ni la pêche, ni les abattoirs, ni la vivisection [5] (et qui sont les seules mesures qui de facto amènent un bien-être pour l'animal dans ses rapports avec l'humanité).
C'est en tout cas le constat de l'historienne de l’art et des mentalités, Élisabeth Hardouin-Fugier, cette protection de l'animal aurait été essentiellement un outil de propagande pour le régime [6], les conceptions de bien-être animal étant inconcevables pour les idéologues fascistes [7] :
« Un simple coup d’œil sur la liste des « nuisibles » chassables en toutes circonstances ou sur les « plus basses espèces » à privilégier dans l’expérimentation animale, suffit à démentir la prétendue égalité nazie de tous les animaux ».
Pour elle, Luc Ferry recycle la propagande nazie, car le régime fut aussi cruel avec les animaux qu'avec les hommes [7], malgré des prétentions « politiquement correctes » de type publicitaire qui ne correspondent pas aux réalités juridiques du IIIe Reich : l'animal a toujours été considéré « comme une chose (als Sache gewertet) » [8].
D'ailleurs, dans l’Allemagne nazie, les animaux de compagnie des Juifs (déportés ou non) ont été eux aussi enlevés puis tués de manière préméditée [9] à l'arme à feu ou à l'arme blanche. Ainsi, Victor Klemperer, Juif, cousin du célèbre chef d’orchestre, témoigne :
« Je n’avais plus le droit de verser à la SPA une cotisation pour les chats, parce que, à “l’Institution allemande des chats” (...) il n’y avait plus de place pour les créatures (...) qui vivaient chez les Juifs. Plus tard, on nous a d’ailleurs enlevé, puis tué nos animaux domestiques, chats, chiens et même canaris : loin d’être des cas isolés, des turpitudes sporadiques, il s’agissait d’une intervention officielle et systématique et c’est une des cruautés dont aucun procès de Nuremberg ne rend compte... »
— Victor Klemperer, La Langue du IIIe Reich, Paris, Albin Michel, 1996, Leipzig, 1975, p. 140.
Dans la même ligne critique, le philosophe Jacques Derrida, dans L'Animal que donc je suis, déclare :
« Dans sa belle et riche préface aux Trois traités pour les animaux de Plutarque (dans la traduction d'Amyot), Elisabeth de Fontenay ne se contente pas de rappeler, après Hannah Arendt, que Kant était "l'auteur favori de Eichmann". Contre ceux qui dénoncent, dans la remise en cause de l'axiomatique humaniste au sujet de l'animal, une "dérive déconstructionniste irresponsable", elle rappelle ceci : "Manque de chance pour ceux qui n'évoquent la Summa Injuria [allusion à une improbable zoophilie nazie et au prétendu végétarianisme hitlérien] que pour mieux se moquer de la pitié envers la souffrance anonyme et muette, il se trouve que de très grands écrivains et penseurs juifs de ce siècle auront été obsédés par la question animale : Kafka, Singer, Canetti, Horkheimer, Adorno. Ils auront, par l'insistance de son inscription dans leurs œuvres, contribué à interroger l'humanisme rationaliste et le bien-fondé de sa décision. Des victimes de catastrophes historiques ont en effet pressenti dans les animaux d'autres victimes, comparables jusqu'à un certain point à eux-mêmes et aux leurs." »
Luc Ferry répond [Où ?] à cela que des lois existent [Lesquelles ?]. Il note ainsi : certains « préféreraient nier l'existence même de ces grands textes législatifs plutôt que de s'interroger sur le fond du problème : pourquoi les nazis furent-ils à ce point passionnés par la pureté naturelle, sous toutes ses formes, y compris animales, qu'ils en virent à promouvoir de telles mesures ? »[2]. Mais cette « pureté naturelle » correspond à l'eugénisme, appauvrissement génétique du fait de la consanguinité pour obtenir des « races » animales « pures » (zootechnie condamnée par l'antispécisme : les animaux ne sont pas des objets soumis au bon vouloir d'une catégorie d'hommes)[10]. Ainsi, à l'époque, différents textes [Lesquels ?] existent dans d'autres pays d'Europe mais en Allemagne, ils sont signés par Hitler en personne [réf. nécessaire]. Concernant, la propagande « En 1934, il [Hitler] fait imprimer des cartes postales où on le voit nourrir des biches dans la forêt, avec cette touchante légende : « Le Führer, ami des animaux ». Propagande ? Bien sûr, et alors ? Ce n'est pas ici le fond de l'âme d'Adolf Hitler qui nous intéresse, mais la façon dont le dictateur répond aux attentes politique de l'Allemagne romantique et nationaliste qui l'a plébiscité et qui est, le fait n'est hélas pas douteux, infiniment plus sensible au sort des chiens ou des chats qu'à celui des Juifs ou des Tsiganes. [...] Cette frénésie législative doit à des personnalités comme Himmler ou Gœring, qui voyait dans l'animal « l'âme vivante de la campagne » (die lebendige Seele der Landschaft), tous les liens qu'elle entretient avec le naturisme, la nostalgie des origines perdues, le culte de la pureté, l'amour des forêts vierges, que défendant à l'époque e nombreuses et déjà très puissantes associations écologiste »[2]. Le philosophe ne remet pas en cause la réalité et l'application de ces lois, mais souhaite comprendre comment, « dans une logique fondamentalement romantique, la haine la plus acharnée des hommes a pu coexister avec l'amour le plus pur du règne naturel ».
Malgré toute la théorie de Luc Ferry (qui semble orienté, puisqu'ancien ministre d'un gouvernement de droite), le fait est que ni la chasse, ni la pêche, ni les abattoirs, ni la vivisection, ni la consommation de viande n'ont été abolis ou combattus en Allemagne nazie.
La publicité nazie concernant la protection de la nature et du gibier correspond d'ailleurs à l'image du « cochon heureux » sur les boucheries ou du chasseur « défenseur de la nature », images que pourfendent les antispécistes comme de la propagande et de la manipulation (ces derniers considérant que les animaux ne font pas plus partis de la nature que les humains ne le sont, puisque le terme « Animal » est lui même sans fondement philosophique, comme l'a démontré le philosophe Jacques Derrida dans L'Animal que donc je suis).
Les chasseurs, bouchers, vivisectionnistes n'ont jamais connus la moindre persécution nazie, ni empêchés d'adhérer au parti nazi, ni dépréciés pour le service du Reich. Le kapo Heiden, qui décida de 1940 à 1942 de la vie et de la mort des détenus à Dachau, était boucher de profession [11]. D'abord éleveur de poules, Heinrich Himmler, ami de Hitler, était passionné pour l'eugénisme pratiqué sur les poules et leur abattage (qu'il gazait) [11]. L'extermination industrielle des Juifs et des Roms et des indésirables pour le Reich (homo-sexuels, Témoins de Jéhovah, apatrides, etc) est calquée sur les abattoirs de Chicago [11]. Les associations végétariennes furent toutes interdites en Allemagne nazie et les Juifs qui pratiquaient le végétarisme furent exterminés comme les autres [11].
Isaac Bashevis Singer rappelle d'ailleurs que la chasse est strictement interdite pour un Juif ; la chasse est combattue par le judaïsme [12] et le Talmud interdit aux Juifs toute association avec un chasseur [13]. Le végétarisme est une caractéristique de l'ère messianique pour les Juifs orthodoxes, où même les animaux carnivores sont végétariens (prophétie d'Isaïe).
Hermann Stieve, par exemple, professeur en 1921 d'un poste d'anatomie, qui s'intéressa toute sa vie aux ovaires, pratiqua la vivisection sur les animaux, de même pendant le 3e Reich [11], mais avec la possibilité de compléter ses recherches sur des corps humains, comme ceux des patients de service de psychiatrie, dans la cadre de la « destruction de la vie indigne de vivre », affamés jusqu'à la mort et dont il avait fait enlever le corps, ou celles d'Allemandes condamnées à mort pour un crime de droit commun (au cours de la période nazie, même l'écoute de stations de radio étrangères étaient punie de mort et considérée comme un crime de droit commun)[11] ; Stieve écrit à propos de résistantes allemandes :
Cela correspondait à ses recherches, nullement abolies mais encouragées par le Reich[11], où Stieve étudiait aussi les ovaires des animaux suite à un effet panique (pour inspirer à la poule une peur panique, Stieve plaçait dans un poulailler une cage avec un renard vivant, ou tue des moutons « pour réaliser [ses] études comparatives »)[11].
Preuve qu'être vivisectionniste n'empêchait pas d'être bien vu du parti nazi, puisque Stieve utilisait les victimes de la justice nazie, ou même à la demande de la Wehrmacht [11], en complément de ses recherches sur les animaux, et qu'il adhéra dès la fin de la première guerre mondiale au Parti populaire national-allemand, auquel il a servi d'orateur et fut membre de l'Alliance des soldats du front, des partis de gauche et des organisations juives se plaignant de ses opinions de droite [11]. L'exemple de Sieve démontre même que le fait de chasser n'était pas non plus un problème de facto pour l'Empire nazi, étant donné que pour Robert Rössle et Walter Stoeckel, Stieve était, entre autres, un :
« Anatomiste révolutionnaire de notre discipline, (...) un chasseur respectant les usages de la vénerie, jouissant avec bonheur des beautés de la forêt et du gibier. (...) Chasseur passionné, il est allé chercher ses objets dans plusieurs pays d'Europe. Ce qu'il mettait à mort, et ce que l'anatomie lui offrait, il le ramenait à la vie par l'interprétation écrite ou parlée. [11] »
Organisation gouvernementale
La conservation de la nature et du paysage sont placés à partir de 1936 sous la direction du ministre des Forêts Hermann Goering, aussi appelé « commissaire en chef pour la protection de la nature ». Cela fait suite à la loi sur la conservation de la nature. Afin d'assurer une coordination efficace, est aussi créé en parallèle le « Bureau du Reich pour la protection de la nature », issu de l'Agence prussienne pour la conservation de la nature. Walter Schönichen la dirige jusqu'en novembre 1938, avant de l'être par Hans Klose, un des rédacteurs de la loi. On relève les départements suivants, et leurs responsables respectifs :
- « Führung der Naturschutzarbeit », sous la direction du zoologue Lutz Heck ;
- « Gesetzgebung und Recht », sous la direction du Dr Wrede ;
- « Örtlicher Naturschutz », Lohrmann ;
- « Artenschutz », Heumann ;
- « Landschaftspflege Gruppe I », Hans Schwenkel ;
- « Landschaftspflege Gruppe II », Heinrich Wiepking-Jürgensmann.
Écologie et transports
Écologie et agriculture
Notes et références
- Le Point, 6 avril 2001 Luc Ferry,
- http://www.syndicatdelachasse.com/htm/luc-ferry.htm
- La Langue du IIIe Reich, Victor Klemperer, Paris, Albin Michel, 1996, Leipzig, 1975, p. 140.
- Le Point, 6 avril 2001 Luc Ferry,
- http://bibliodroitsanimaux.voila.net/hardouinfugierloinazie.html#nb6
- La protection législative de l'animal sous le nazisme - Un recyclage français de la propagande nazie (autour des ouvrages de Luc Ferry), Élisabeth Hardouin-Fugier, 151 p.
- http://bibliodroitsanimaux.voila.net/patterson.html
- http://bibliodroitsanimaux.voila.net/hardouinfugierloinazie.html#nb6
- http://www.pug.fr/extrait_ouvrage/EAryanisationeconomique.pdf
- Si les lions pouvaient parler, essais sur la condition animale, sous la direction de Boris Cyrulnik, éditions Gallimard.
- La médecine nazie et ses victimes, Ernst Klee, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, Acte Sud
- http://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=458
- http://www.jewishveg.com/francais/ja.html
Sources
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Naturschutz im Nationalsozialismus » (voir la liste des auteurs)
Bibliographie
- Anna Bramwell, Blood an Soil, Walther Darré and Hitler’s Green Party, Abbotsbrook / Bourne End / Kensal Press, Buckinghamshire, 1985, ISBN 0-946041-33-4 (anglais).
- Franz-Josef Brüggemeier, Mark Cioc, Thomas Zeller (Hrsg.), How Green Were the Nazis ? Nature, Environment, and Nation in the Third Reich, Athènes, Ohio 2006, ISBN 978-0-8214-1647-1.
- Franz-Josef Brüggemeier, Jens Ivo Engels (Hrsg.), Natur- und Umweltschutz nach 1945, Konzepte, Konflikte, Kompetenzen. In: Geschichte des Natur- und Umweltschutzes, Band. 4. Campus, Francfort-sur-le-Main / New York, 2005, ISBN 978-3-593-37731-5 (google-book).
- Jost Hermand, Grüne Utopien in Deutschland, Zur Geschichte des ökologischen Bewusstseins, Fischer, Francfort-sur-le-Main 1991, ISBN 3-596-10395-9.
- Joachim Radkau, Frank Uekötter (Hrsg.), Naturschutz und Nationalsozialismus, Campus, Francfort-sur-le-Main / New York, 2003, ISBN 3-593-37354-8 (google-book).
- Johannes Zechner, Ewiger Wald und ewiges Volk, Die Ideologisierung des deutschen Waldes im Nationalsozialismus, Freising 2006, ISBN 3-931472-14-0.
- Johannes Zechner, Die grünen Wurzeln unseres Volkes, Zur ideologischen Karriere des deutschen Waldes. In : Uwe Puschner und G. Ulrich Großmann (Hrsg.), Völkisch und national, Zur Aktualität alter Denkmuster im 21. Jahrhundert. Wissenschaftlich Buchgesellschaft, Darmstadt 2009. ISBN 978-3-534-20040-5 (Wissenschaftliche Beibände zum Anzeiger des Germanischen Nationalmuseums, 29), S. 179-194
Article connexe
Wikimedia Foundation. 2010.