- Noms de rue en France
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Cet article traite des conventions de noms de rues en France.
Sommaire
Histoire
Angle de la rue de Turenne, dans le 3e arrondissement de Paris : la plaque mentionne le nom actuel de la voie, tandis que son ancien nom — rue de Boucherat — est toujours visible, gravé dans la pierre de l'immeuble.Il est possible de distinguer plusieurs époques où l'on observe une typologie similaire des noms de rue sur le territoire français :
- Moyen Âge : les dénominations répondent à une logique fonctionnelle. Le nom de la voie est celui du lieu qu'elle dessert, ce lieu étant religieux ou civil : « place de l'Église », « place du Marché », « rue des Bouchers », etc.
- XVIIe et XVIIIe siècles : rupture avec le Moyen Âge et la dénomination fonctionnelle. Les voies portent alors le nom des Grands du royaume (ce procédé aurait été inspiré par Sully) : « place Louis-le-Grand » (pour Louis XIV), « rue de Condé » (pour la maison de Condé) ;
- Révolution française : la débaptisation est courante, les instances révolutionnaires ne changeant pas seulement les noms des rues mais aussi des villes : des « rues de l'Égalité » ou des « places de la Nation » apparaissent dans la plupart des cités ;
- Premier Empire : déjà sous le Directoire, la débaptisation s'essouffle. Sous l'Empire le phénomène s'inverse et les « rues Saint-Antoine » ou « rues de l'Église » sont réintroduites. C'est aussi l'époque de l'apparition des noms de généraux et de victoires militaires dans les villes françaises : « rue de Wagram », « rue Ney », etc. ;
- Fin du XIXe siècle : la guerre franco-prussienne de 1870 et l'annexion de l'Alsace et de la Moselle par l'Allemagne, incitent de nombreuses communes à créer des boulevards de Strasbourg, de Metz, d'Alsace-Lorraine, etc.
- XXe siècle : l'éclectisme domine. Les courants principaux sont les personnages célèbres — majoritairement masculins —, les régions géographiques et les pays (« rue de Colmar », « avenue du Japon », « route de Laval », etc.) et enfin les références à la nature (« allée des Roses », « rue des Alouettes », etc.).
Statistiques
En 2009 en France, les 15 odonymes suivants sont les plus fréquents[1] :
- Rue de l'Église
- Place de l'Église
- Grande Rue
- Rue du Moulin
- Place de la Mairie
- Rue du Château
- Rue des Écoles
- Rue de la Gare
- Rue de la Mairie
- Rue Principale
- Rue du Stade
- Rue de la Fontaine
- Rue Pasteur (Louis Pasteur étant donc la personnalité possédant le plus de rues à son nom)
- Rue des Jardins
- Rue Victor-Hugo
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Rue de l'Église, Ensisheim
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Avenue du Château, Le Touquet-Paris-Plage
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Avenue Pasteur, Beauchamp
Types de voie
Les villes françaises utilisent plusieurs noms, définissant plus ou moins le type de voie qu'ils désignent ; en incluant les langues régionales, il en existe plusieurs centaines[2]. On peut citer :
- Allée
- Autoroute
- Avenue
- Boulevard
- Chemin
- Cours
- Esplanade
- Impasse
- Passage
- Place
- Plan
- Promenade
- Quai
- Route
- Rue
- Ruelle
- Voie
Annexes
Références
- Noms et nombre de voies les plus représentées en France, laposte.fr
- Glossaire des odonymes français et dialectaux » F. Wronecki, V. Habracken, «
Bibliographie
- Stéphane Gendron, La Toponymie des voies romaines et médiévales : Les mots des routes anciennes, Paris, Errance, 2006 (ISBN 2-87772-332-1)
- D. Badariotti, Les noms de rues en géographie. Plaidoyer pour une recherche sur les odonymes, vol. 625, Armand Collin, mai-juin 2002
- Jean-Claude Bouvier et Jean-Marie Guillon, La Toponymie urbaine : significations et enjeux, actes du colloque tenu à Aix-en-Provence (11-12 décembre 1998) organisé par l'UMR Telemme, Paris, éditions L'Harmattan, 2001 (ISBN 2-7475-0656-8)
Liens internes
Liens externes
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