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Benoît Mottet de La Fontaine
Benoît Mottet de La Fontaine Blason des Mottet (à Compiègne, Versailles et aux Indes.)Naissance 4 juillet 1745
Château de CompiègneDécès 30 avril 1820 (à 75 ans)
Pondichéry, rue des Capucins.Nationalité Française Profession(s) Commandant et président du Conseil provincial de Chandernagor
Agent général pour la Nation
Préfet colonial (1803
Commissaire-ordonnateur des établissements français de l'Inde
Président du Conseil supérieur à PondichéryAutres activités Juge Formation Commissaire de la Marine Distinctions Comte (titre de courtoisie)
Ordre de Saint-Louis (7 octobre 1820)Famille Famille Mottet Compléments Député du Grand Orient de France Benoît Mottet de La Fontaine est un officier de la plume du ministère de la marine et des colonies.
Né le 4 juillet 1745 au château de Compiègne, il meurt le 30 avril 1820, à l’âge de 75 ans, rue des Capucins, à Pondichéry et est enterré dans le cimetière français de la rue Surcouf.
Député du Grand Orient de France[1], commissaire de la Marine, puis commandant et président du Conseil provincial de Chandernagor, préfet colonial (1803)[2], commissaire-ordonnateur des établissements français de l'Inde, président du Conseil supérieur à Pondichéry sous la Restauration, General Mottet de la Fontaine, Governor of Pondicherry[3]. Un article des Annales historiques de la révolution française parle du baron Benoit Mottet de la Fontaine, gouverneur de Pondichéry[4]. A Genealogical and Heraldic History of the Colonial Gentry ... par Bernard Burke, par contre, le dit général, ce qui est erroné.
Sommaire
Avant l'occupation anglaise de Pondichéry
Au début de sa carrière, nous le retrouvons :
- Le 1er janvier 1764, commis au bureau des colonies au ministère de la Marine à Versailles. Il a 18 ans.
- En décembre 1764 à 1768, commis à Rochefort,
- Le 16 août 1768, écrivain de la marine
- En 1770, écrivain au bureau de contrôle de la marine.
Benoît Mottet de La Fontaine part de Lorient le 4 mars 1779, sur le Sévère, vaisseau de 64 canons, l’'île Maurice, alors appelée île de France. Il est le compagnon d'André de Rambaud, lieutenant de la 3e légion de volontaires étrangers de la marine, futur mari de sa nièce, Agathe de Rambaud, protégé du bailli de Suffren et ami de Louis Thomas Villaret de Joyeuse.
Mottet doit ensuite s’acquitter d’une mission impossible : ravitailler la flotte de Suffren et les armées de Bussy. Ce dernier obtient la confirmation de sa nomination provisoire, au titre de commissaire ordinaire des colonies, par la commission locale. Il succède à Dangereux qui se consacre désormais au soin de sa Compagnie française des Indes orientales[5].
Il est par la suite envoyé par la Compagnie comme commissaire à Chandernagor pour redynamiser le négoce après la guerre[6].
Benoît Mottet de la Fontaine est, en 1789, commissaire ordonnateur du roi et président du Conseil supérieur de Pondichéry, avec Banal, Boistel, Law de Lauriston, l’un des frères Monneron. Le commissaire ordonnateur d’une colonie se charge de toute l’administration civile, y compris les finances, le commerce, la navigation, la police et la justice.
Les évènements de l'été 1789 sont connus en février 1790 : très vite, une affiche demande la suppression du Conseil supérieur de Pondichéry, dont Mottet est le président. Le navire avait apporté sa nomination comme agent général pour la nation. Il décide alors de faire des réformes. Les indigènes doivent payer un nouvel impôt et être enrôlés pour défendre la colonie contre les Anglais.
En 1790, à Chandernagor, le commandant Montigny est arrêté. Lord Cornwallis doit le libérer et ils se réfugient à Calcutta. Benoît Mottet de La Fontaine au nom de l'Assemblée coloniale de Pondichéry vient remplacer Montigny, comme gouverneur de Chandernagor. Un certain Canaples fait la même demande au nom de l'assemblée coloniale de l'Île de France. Il est déclaré traitre à la patrie[7].
Benoît Mottet de La Fontaine reçoit des consignes de Bertrand, ministre de la Marine, le 8 octobre 1791 qu'il essaie tant bien que mal d'appliquer [8].
Mottet tente donc en vain de rétablir un peu d'ordre dans la colonie. Assez vite, il croit plus prudent de se retirer à Calcutta où il groupe autour de lui un certain nombre de Français chassés des différentes colonies françaises de l'océan indien par les révolutionnaires[9]
Pendant l'occupation anglaise de Pondichéry
Benoît Mottet de La Fontaine enregistre à partir d’avril 1793 les décisions au nom de la nation et de la loy. Il est l'Ordonnateur de Pondichéry en 1793[10] Mais dès le 1er juin 1793, les vaisseaux des Anglais bloquent les communications par mer. La dernière délibération du Conseil supérieur adoptée sous la présidence de Benoît Mottet, datée du 17 juin 1793, est ainsi rédigée : La ville étant sur le point d'être assiégée, le Conseil décide de suspendre ses audiences et celles du tribunal, pour laisser chacun se livrer en entier à la défense commune. Le 11 juillet 1793, l’armée anglaise est sous les murs de Pondichéry. Afin d'affaiblir la résistance des assiégés, les Anglais jettent dans la ville des bombes contenant des tracts avec le portrait de Louis XVI avec cette légende : Je meurs innocent, et des journaux annoncent la mort du roi. La discorde parmi les Français permet aux Anglais de prendre la ville.
Les attributions du commissaire ordonnateur sont transférées à un commandant anglais dépendant de Madras. Une partie de la population est déportée en métropole par l’occupant, mais Mottet et les siens choisissent de rester, craignant d'être victimes de la Terreur. Benoît Mottet garde la présidence du Conseil de Pondichéry pendant les 23 années de l’occupation anglaise et sa résidence de fonction.
Le bref intermède de juillet à septembre 1803, consécutif au traité d'Amiens, fait que Decaen, envoyé par Napoléon en Inde pour reprendre possession des comptoirs français à la suite de la paix d’Amiens en mars 1802, arrive avec une troupe de 150 hommes. Mottet est nommé à la place du préfet colonial[11].
Tandis que les navires de Decaen mouillent devant Pondichéry, Binot est descendu à terre. Les Anglais consentent à peine à l’accueillir, en juin 1803. Ils font exprès de ne pas évacuer Pondichéry, dans la perspective d’une réouverture des hostilités. Ce qui ne manque pas d’arriver. Wellesley fait venir dans la ville une escadre de 9 navires, et Decaen doit se replier pour protéger l'île de France.
Benoît Mottet de la Fontaine est nommé 2e juge à Pondichéry le 15 mai 1805. Les fils de Benoît Mottet de La Fontaine partent faire leurs études en France, notamment à Compiègne, chez leur oncle François Mottet, qui a été président du district de Compiègne, puis chez Louis Melchior Mottet, son frère. Son fils Édouard se mariera avec la fille du gouverneur anglais de Chandernagor en 1805, qui va gouverner Pondichéry de 1805 à 1811, lord Ernest William Fallofield. Ce mariage symbolise les liens qui existent entre ces Européens à l’autre bout du monde.
La Restauration
Le 4 décembre 1816, l'administration anglaise rend officiellement Pondichéry à la France, respectant ainsi les termes du traité de Paris du 30 mai1814, confirmé par celui du 20 novembre 1815.
Benoît Mottet de La Fontaine est commissaire ordonnateur de l’ensemble des établissements français de l'Inde et président du Conseil supérieur à Pondichéry, mais pour quelques semaines seulement, puisqu’il prend sa retraite - avec octroi de l’honorariat - le 1er janvier 1817.
Benoît Mottet de La Fontaine meurt le 30 avril 1820, à l’âge de 75 ans.
Descendants
Benoît Mottet de La Fontaine se marie le 20 mai 1787 à Pondichéry avec Marie Marguerite Villon de Fécamp, fille de Louis Victor Villon, marquis de Fécamp, et de Catherine Solminihac de Chaune[12]. Mme Mottet récolte des fossiles que le cousin de son mari Philippe Édouard Poulletier de Verneuil signalera en 1848[13]. Marie Villon de Fécamp meurt à l’âge de 65 ans le 4 mars 1827. Elle est enterrée au cimetière européen catholique de Saint-Lazare à Pondy, avec sa mère et l’une de ses petites-filles, morte jeune. Elle s’était mariée à l’âge de 15 ans. Ils ont eu 7 enfants, 5 sont encore en vie en 1827.
Pour plus de précisions sur sa famille, voir Famille Mottet.
Notes
- ↑ Mémoires et documents - page 369 , France Commission d'histoire économique et sociale de la Révolution française, France Commission recherche et de publication des documents relatifs à la vie économique de la Révolution, France Ministère de l'éducation nationale - 1930
- ↑ Annuaire statistique des établissements français dans l'Inde, Pierre-Constant Sicé, p. 287
- ↑ Burke Bernard, A Genealogical and Heraldic History of the Colonial Gentry... , p. 26
- ↑ Annales historiques de la révolution française, organe de la Société des études robespierristes ... Société des études robespierristes - 1930, Page 279
- ↑ La dernière compagnie française des Indes (1785-1875) Avec la liste des principaux actionnaires ..., Jules Conan, p. 83
- ↑ Union Territory of Pondicherry, Francis Cyril Antony, p. 220
- ↑ Histoire maritime de France contenant l'histoire des provinces et villes maritimes, des combats ..., Léon Guérin, p. 264
- ↑ Bengal, Past & Present, Journal of the Calcutta Historical Society, Calcutta Historical Society, p. 113 et Ports, routes et trafics, École pratique des hautes études (France) Centre de Recherches Historiques, p. 368
- ↑ Revue de l'histoire des colonies françaises Par Société de l'histoire des colonies françaises, p. 620
- ↑ Annuaire statistique des établissements français dans l'Inde, Par Pierre-Constant Sicé, p. 514
- ↑ Annuaire statistique des établissements français dans l'Inde Par Pierre-Constant Sicé, p. 287
- ↑ A Genealogical and Heraldic History of the Colonial Gentry, Par Sir Bernard Burke, p. 26
- ↑ Journal of the Palaeontological Society of India, 1956, p. 10
Source
- C²198 Cossigny, Defresne, Léger, ordonnateur, Mottet.
- http://chandernagor.ifrance.com/liens.html
- Azimi Vida, Les premiers commis de la marine au XVIIIe siècle, Dalloz, Paris, 1922 (Revue)
- M. Rougé : Évocation de l'Inde d'autrefois : à propos de la tombe d'Édouard et Georgina Mottet de La Fontaine au cimetière de Dinan, Le pays de Dinan, Année 1995, Tome XV
- Warren, Édouard de, L'Inde Anglaise avant et pendant l'insurrection de 1857, éditions Kailash, tome premier.
Articles connexes
- Administration de la Marine royale française
- École de médecine navale, Rochefort
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