- Ben-hur (film, 1959)
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Ben-Hur (film, 1959)
Pour les articles homonymes, voir Ben-Hur.Ben-Hur Titre original Ben-Hur Réalisation William Wyler Durée 214 minutes Sortie 18 novembre 1959 Langue(s) originale(s) anglais Pays d’origine États-Unis Ben-Hur est un film américain réalisé par William Wyler et sorti en 1959. Il a gagné onze oscars en 1960, ce qui lui confère le record du nombre d'oscars décrochés, ex aequo avec Titanic, en 1998, et Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi, en 2004.
Sommaire
Synopsis
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Judah Ben-Hur, prince de Judée, retrouve son ami d'enfance Messala venu prendre la tête de la garnison romaine de Jérusalem. Messala est ivre de la puissance que lui a conférée l'empereur romain du moment, alors que Ben-Hur ne souhaite que vivre en paix, malgré la rébellion qui menace en Judée. Devant choisir entre son amitié envers Messala et sa loyauté envers son peuple, Ben-Hur choisit la loyauté. Ce qui lui vaut la haine de Messala. De retour chez lui, il apprend que la fille de son intendant, un esclave, veut se marier. Ben-Hur, malgré son amour pour Esther, lui donne la liberté en cadeau de mariage. Plus tard, elle se déclarera à lui, mais respectera son engagement envers son fiancé.
Suite à la chute d'une tuile de la maison familiale, tuile qui manque de tuer le gouverneur qui paradait plus bas, Messala trahit son ami qu'il sait innocent en jetant en prison sa mère et sa sœur, tout en condamnant Ben-Hur aux galères. Ben-Hur jure alors de reconquérir sa liberté et prépare sa vengeance.
Sur le chemin qui le mène aux galères, Ben-Hur reçoit de l'eau des mains d'un mystérieux homme que même les soldats romains respectent, il s'agit de Jesus. Trois ans plus tard, les Romains décident de purger la Méditerranée des pirates macédoniens. Lors de l'affrontement, le responsable de la galère, le consul romain Quintus Arrius, tombe à la mer et Ben-Hur lui sauve la vie. Sa flotte décimée, convaincu de sa défaite, Quintus Arrius veut mettre fin à ses jours, mais Ben-Hur l'en empêche. Recueillis plus tard, ils apprendront la victoire romaine. Pour le remercier du don de la vie, Quintus Arrius l'adopte et lui offre la liberté.
Pendant son séjour à Rome, Ben-Hur devient un habile coureur de chars. Malgré ses victoires et l'affection paternelle, il aspire à retourner en Judée. De retour en son pays natal, le cheik Ilderius lui propose de participer à une course de chars, mais Ben-Hur décline. Il rentre chez lui pour découvrir son palais en décrépitude, mais sa fortune intacte grâce à la loyauté de son intendant.
Il rencontre Ponce Pilate, qui lui annonce qu'il est devenu citoyen de Rome. Également, il apprend que Messala participe à cette course de chars. Doté de la citoyenneté romaine, Ben-Hur y voit le moyen de se venger de Messala. Avant la course, il exige de Messala de connaitre l'endroit où se trouvent sa mère et sa sœur, sinon il le paiera de sa vie.
Au départ de la course, Messala arrive avec un char grec, redoutable machine de destruction équipée de longues pointes dentées. La course est terrible, car les conducteurs se livrent à un combat acharné, Messala étant le plus redoutable. Il oblige Ben-Hur à se livrer à différentes prouesses pour rester dans la course et rester en vie, tout simplement. Suite à un accrochage violent entre leurs chars, Messala tombe, est piétiné par ses propres chevaux et les chevaux des autres chars. Ben-Hur gagne la course et accepte les lauriers de la gloire. Il se rend par la suite au chevet de l'agonisant Messala, qui lui annonce que sa mère et sa sœur ont attrapé la lèpre, maladie alors inguérissable.
Effondré, Ben-Hur rentre chez lui. Le lendemain, malgré le danger d'attraper la lèpre, Ben-Hur voit à distance sa mère et sa sœur, lesquelles sont nourries par Esther. Une altercation suivra, Judah accusant la femme de mensonge. Esther l'accusera d'être devenu tel Messala se nourrissant de la haine et cherchant la vengeance.
Plus tard, Ben-Hur se réconcilie avec Esther, qui lui affirme connaître quelqu'un qui pourra guérir les lépreuses. Hésitant, il finira par retourner dans la Vallée des lépreux pour y retrouver sa mère et sa sœur et les emmener auprès du guérisseur. Il s'avère qu'il n'est nul autre que Jésus. Mais il est trop tard, car Ponce Pilate vient tout juste de le condamner à mort !
Lors du chemin de croix, Ben-Hur donne à boire à Jesus, lui retournant la faveur faite auparavant. Mais son vœu de guérison ne peut se réaliser : Jésus est mis en croix, devenant Christ. Pendant qu'Esther accompagne sa mère et sa sœur vers la vallée des lépreux, Ben-Hur s'apitoie sur leur sort.
Deux miracles se produisent alors. La pluie tombe, rafraichissant et lavant la terre de Judée. Les femmes, réfugiées au pied du mont où le Christ est, sont mouillées par le sang s'écoulant des plaies de Jésus. De retour au palais, Ben-Hur les découvre guéries. Il peut envisager l'avenir avec sérénité.
Analyse
Ben-Hur est au départ un roman écrit en 1880 par le général américain Lew Wallace. Adapté d'abord au théâtre en 1899, "A tale of Christ" fut joué sans interruption aux États-Unis pendant vingt ans. En 1926, le roman fait l'objet d'une adaptation cinématographique célèbre. Le film est réalisé par Fred Niblo qui a, parmi ses assistants, le jeune William Wyler. Ce dernier est tellement traumatisé par le tournage de la course de chars, qu'en 1959, quand il accepte la réalisation d'un remake, il décide de ne pas s'occuper lui-même de cette scène.
Le clou du film est la course de chars censée se dérouler à Jérusalem. Elle dure une demi-heure et exigea quatre mois de préparation et trois mois de tournage. Elle fut dirigée par deux spécialistes des séquences d'action de l'époque : Andrew Marton et Yakima Canutt (cascadeur). Un décor comportant une piste de 1 000 mètres et quatre statues de trente mètres de haut est construit aux studios Cinecittà à Rome. Pour la construction du stade et le tournage de la fameuse course, sont utilisés entre 6 000 et 15 000 figurants, 1 200 m³ de bois, 500 tonnes de plâtre, 40 000 tonnes de sable blanc, 400 km de tubes métalliques. Afin de faciliter le tournage, la construction centrale du stade a été conçue de façon exagérément large par rapport aux vrais stades antiques. La spina centrale (mur autour duquel tournent les chars) est exagérément haute : dans un vrai stade, cela aurait empêché les spectateurs de voir la totalité de la course ; dans le décor, elle permet d'éviter de disposer des figurants en arrière plan. De même, certains chars n'ont que trois chevaux au lieu de quatre, afin de permettre à la caméra d'approcher au plus près. Les chars sont munis de freins hydrauliques permettant aux auriges de les renverser avant que les chevaux ne se décrochent ; lors de la collision de deux chars, des petites charges de dynamite pulvérisent les roues. La longueur du tournage de cette scène fait que l'on compte tantôt neuf chars, tantôt dix. Le choix du style du stade fut sujet à controverse. Les trois archéologues dépêchés sur le projet n'étaient pas d'accord ; le premier prétendait qu'il devait s'agir d'un stade de style romain, le second de style phénicien et le troisième pensait qu'il n'y avait jamais eu de stade à Jérusalem. La MGM se calqua finalement sur la précédente version cinématographique de Ben-Hur, celle de Fred Niblo en 1926.
Le film a fait appel à des techniques de pointe concernant l'image et le son. Tourné avec du matériel Panavision, le négatif d'origine est en format large de 65 mm. Ceci rendit le tournage plus difficile car très peu de ces volumineuses caméras existaient dans les années 1950 ; une de celles-ci fut d'ailleurs détruite lors de la scène de poursuite de chars. Ce matériel obligea les cameramans à tourner au plus près des chevaux et des chars, ce qui était très dangereux. Trois caméras automatiques furent fixées sous les chars mais la poussière les rendait vite aveugles. Pour les travellings, les techniciens utilisaient des camions sur lesquels étaient montés des plateaux fixes. Au final, les prises gardées de la course de chars ne sont que de 1 pour 263 !
Les copies furent tirées en 70 mm anamorphosé ou non et en 35 mm anamorphosé. En ce qui concerne le son, il était en mono sur toutes les versions à l'exception des 70 mm non anamorphosés. En effet, les 5 mm de différence permettaient de placer six pistes audio, ce qui était une révolution pour l'époque.
Ce projet de film ambitieux fut mené pour sauver la MGM de la faillite. Ce pari fut payant. Du fait de l'importance de l'enjeu, quarante scripts furent examinés avant d'aboutir à un résultat jugé satisfaisant. Les moyens humains employés furent également colossaux : près de 400 000 figurants apparaissent dans le film[réf. nécessaire] !
Anecdotes
- D'autres acteurs se sont vu offrir le rôle de Ben-Hur : Rock Hudson, Paul Newman et Burt Lancaster. Ce dernier déclina l'offre car il était en désaccord avec la violence morale de l'histoire. Quant à Paul Newman, c'est par coquetterie, il prétendit ne pas avoir les jambes adéquates pour porter la tunique.
- La scène où Ben-Hur est rejeté à l'extrémité de son char et parvient à y remonter, est en réalité un accident imprévu réalisé par le cascadeur. Les prises ont donc été gardées et intégrées dans le film avec un gros plan factice de Charlton Heston.
- Les chevaux blancs auraient été transportés de Tchécoslovaquie à Rome en avion (première classe !).
- Afin d'éviter que les décors soient réutilisés sans permission par des producteurs italiens, la MGM a décidé de les faire détruire à la fin du tournage.
- La galère utilisée dans certaines scènes de combat a également posé beaucoup de problèmes.
- Le modèle réalisé d'après les plans d'un spécialiste historique était trop lourd et ne tenait pas sur l'eau lors des essais en mer. Elle fut donc installée dans une piscine avec des câbles attachés à l'ancre pour assurer sa stabilité.
- L'eau de la piscine n'ayant pas la couleur de la mer Méditerranée, un chimiste fut engagé pour y remédier. Cependant, les composants chimiques qu'il utilisa créèrent une croûte à la surface de l'eau, qu'il fallut arracher à grands frais des flancs du navire.
- Les volumineuses caméras 65 mm ne pouvant être manœuvrées à bord, la galère fut enlevée de la piscine, coupée en deux et placée sur un plateau pour le tournage des scènes intérieures.
- Les rames, trop longues, durent être raccourcies ; mais devenues trop légères à manœuvrer, elles en devenaient non crédibles. Le problème fut résolu cette fois en utilisant des vérins hydrauliques qui les tiraient vers le bas.
- Le groupe de death metal Children of Bodom a utilisé un passage du film pour intro de leur chanson "the nail".
Fiche technique
- Titre : Ben-Hur
- Réalisation : William Wyler suppléé par la 2ème équipe réalisation : Yakima Canutt et Andrew Marton pour la course de chars ainsi que Sergio Leone et Mario Soldati (non crédités au générique)
- Scénario : Karl Tunberg, d'après le roman Ben-Hur: A Tale of the Christ de Lew Wallace
- Musique : Miklós Rózsa
- Direction artistique : William A. Horning et Edward Carfagno
- Décors : Hugh Hunt
- Costumes : Elizabeth Haffenden
- Maquillage : Charles Parker
- Coiffures : Gabriella Borzelli
- Photographie : Robert L. Surtees
- Deux formts :
- Format : Technique en couleur (Technicolor.) au 2.35:1 – Son Stéréophonique (Westrex Recording System) sur 35 mm) – Son Stéréophonique Panavision.
- Format : Technique en couleur (Technicolor.) au 2.76:1 – (Westrex Recording System) sur 70 mm. Son Stéréophonique 6 pistes Panavision
- Ingénieurs du son : Sash Fischer et William Steinkamp sous la direction de Franklin Milton
- Montage : Ralph E. Winters (en) et John D. Dunning
- Sociétés de production : Metro-Goldwyn-Mayer et Loew's Incorporated (en)
- Producteur : Sam Zimbalist
- Budget : 15 000 000 $
- Année de production : 1959
- Genre : Peplum
- Durée : 3h34
- Pays : États-Unis
- Date de sortie :
- États-Unis : 18 novembre 1959
- Date de sortie en salle au Québec le : 10 décembre 1959 au Cinéma
- France : 7 octobre 1960
- Box Office :
- États-Unis : 74 millions de $
- France : 13 826 124 entrées
- Tous publics
Distribution
- Charlton Heston (VF : Jean-Claude Michel) : Judah Ben-Hur
- Jack Hawkins (VF : William Sabatier) : Quintus Arrius
- Haya Harareet (VF : Maria Tamar) : Esther
- Stephen Boyd (VF : Marc Cassot) : Messala
- Hugh Griffith (VF : Robert Manuel) : Cheik Ilderius
- André Morell (VF : René Arrieu) : Sextus
- Martha Scott : Miriam
- Cathy O'Donnell (VF : Janine Freson) : Tirzah
- Sam Jaffe (VF : Henri Ebstein) : Simonides
- Finlay Currie (VF : Jean-Paul Moulinot) : Balthazar
- Finlay Currie (VF :Jean Marchat) : Le narrateur du début
- Frank Thring (VF : Jean-Pierre Marielle) : Ponce Pilate
- Terence Longdon : Drusus
- Mino Doro (VF : Gerard Férat) : Gratus
- George Relph : Tibère
- John Le Mesurier (en) (VF : Roland Ménard) : Un docteur
- Stevenson Lang (VF : Paul Villé) : Un aveugle
- Aldo Silvani (VF : Gerard Férat] : Un Nazaréen
- Noel Sheldon (VF : Michel Gatineau) : Un centurion
Récompenses
Le film Ben-Hur a gagné onze oscars en 1960.
- Meilleur film - Sam Zimbalist, producteur
- Meilleur acteur - Charlton Heston
- Meilleur second rôle masculin - Hugh Griffith
- Meilleur réalisateur - William Wyler
- Meilleure direction artistique - William A. Horning, Edward Carfagno et Hugh Hunt
- Meilleurs photographie, couleur - Robert Surtees
- Meilleure création de costumes - Elizabeth Haffenden
- Meilleurs effets spéciaux - A. Arnold Gillespie (visuel), Milo B. Lory (audio), et Robert MacDonald (visuel)
- Meilleur montage - John D. Dunning, et Ralph E. Winters
- Meilleure musique - Miklós Rózsa
- Meilleure prise de son - Franklin Milton
Voir aussi
Bibliographie
- Claude Aziza, N'arrête pas ton char, Ben-Hur !, dans l'Histoire, n°312, septembre 2006, pp 30-31
Lien externe
- (fr+en) Ben-Hur sur l’Internet Movie Database
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