- Ligne d'Argenton-sur-Creuse à La Chaussée
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Ligne
d'Argenton-sur-Creuse à La ChausséePays France Caractéristiques techniques Numéro officiel 697 000 Écartement Voie normale (1,435 m) Électrification Non électrifiée Schéma de la ligne Schéma de la ligne LégendeLigne des Aubrais - O. à Montauban-V.B. vers Les Aubrais - O. 292,547 Ligne de Port-de-Piles à Argenton-sur-Creuse vers Port-de-Piles 292,661 Sous-station 1,5 kV de Saint-Marcel 295,055 Argenton-sur-Creuse (110m) Ligne des Aubrais - O. à Montauban-V.B. vers Montauban-V.B. 298,08x Le Pêchereau (134m) 300,71x Le Menoux (162m) 301,9xx Viaduc 304,85x Chavin (203m) 310,5xx Maillet (212m) 313,0xx Viaduc de l'Auzon (199m) 317,80x Cluis (265m) 320,6xx Bonnavois (233m) 325,3xx Neuvy-Saint-Sépulchre (204m) 329,2xx Sarzay - Fougerolles (217m) Ligne de La Châtre à Guéret vers Guéret 336,2xx 304,590 La Chaussée (232m) 304,354 Bif de Magny Ligne de La Châtre à Guéret vers La Châtre Origine du chaînage : Paris-Austerlitz via Orléans et Vierzon modifier La ligne d'Argenton-sur-Creuse à La Chaussée est une ligne de chemin de fer permettant de relier Argenton-sur-Creuse à La Châtre, mise en service en 1903 et fermée en 1952.
Elle constituait la ligne 697 000[1] du réseau ferré national.
Son trajet peut être considéré comme une partie de celui du grand projet de chemin de fer de l'Atlantique (La Rochelle, Rochefort) à Genève, passant par Argenton, prévu par la Compagnie du chemin de fer transversal de l'Ouest à l'Est, projet qui ne sera pas réalisé.
Sommaire
Historique
En 1868, le Conseil général de l'Indre, sous l'impulsion de son président, François Delavau, député, maire de La Châtre, décide la construction d'une ligne ferroviaire d'intérêt local reliant Tournon-Saint-Martin à La Châtre, via Le Blanc et Argenton. Le projet de construction est rapporté au Conseil général par Étienne de Saint-Martin, député, maire de Cluis.
Le Conseil général concède la section Argenton-La Châtre, d'abord en 1872 à MM. Séguineau et Jackson, qui sont déclarés déchus en 1877, puis en 1883 à la Compagnie d'Orléans, dans le cadre du Plan Freycinet de 1879 qui prévoit la construction de 8 000 kilomètres de voies nouvelles[2]. Les études de tracé reprennent en 1892 et sont présentées aux municipalités traversées qui proposent de nombreuses modifications. Le tracé définitif est approuvé en juin 1894.
La principale œuvre d'art est le viaduc de l'Auzon à Cluis, construit de 1897 à 1901 (199 m de long, 42,70 m de haut, 20 arches de 20 m d'ouverture) qui absorbe 1 964 000 francs, soit 17 % du budget de la ligne. La deuxième est le viaduc de Fromental au Menoux (68 m de long, 19 m de haut, 5 arches de 10 m d'ouverture).
La ligne est inaugurée le 18 octobre 1903.
Économiquement, elle arrive tard, presque 40 ans après la décision de sa construction. Elle dessert des communes dont la population est le plus souvent faible, à habitat dispersé et qui se déplace peu en dehors des foires qui ne se tiennent que 45 jours par an. En 1903, l'ère de l'automobile est déjà à ses prémisses et son développement est proche. Le chantier du barrage d'Éguzon ne dure que quelques années. Enfin, l'abandon du grand projet de transversale Ouest-Est retire à la ligne sa dernière finalité[3]. Tous ces éléments amènent à une fermeture probable et proche. Le service voyageurs est effectivement arrêté en 1939, 36 ans après l'ouverture de la ligne. Le dernier train de marchandises circule le 18 mai 1952. La ligne est déclassée en 1954 [4] et vendue en 1972.
Gares desservies
- Argenton-sur-Creuse ; cette gare permettait la liaison avec les lignes Paris-Toulouse (ouverte en 1854), Le Blanc-Argenton (ouverte en 1889, partie de la ligne de Port-de-Piles à Argenton-sur-Creuse), et Tournon-Saint-Martin/Saint-Benoît-du-Sault. C'est à la sortie de cette gare, au début de la ligne Argenton-La Chaussée, au lieudit le Petit Nice, qu'est stationné un important train de munitions destiné à la 2e division SS Das Reich, que les Résistant attaquent et prennent, au matin du 8 juin 1944, jour du massacre d'Argenton-sur-Creuse.
- Le Pêchereau (halte)[5]
- Le Menoux
- Chavin ; cette gare a été utilisée pour l'arrivée des matériaux de construction du barrage d'Éguzon
- Maillet (halte)
- Cluis ; réservoir d'eau de 150 m3 avec station de pompage de l'eau de la Bouzanne
- Mouhers (halte de Bonavoix), desservant notamment un centre de monte de l'armée de terre au hameau de Bonavoix, haras élevant des chevaux pour les troupes et les attelages et qui a servi pendant la Première Guerre mondiale de centre de remise en état des chevaux de l'armée
- Neuvy-Saint-Sépulchre ; gare très utilisée pour les foires et les pèlerinages du Précieux Sang
- Sarzay (gare de Fougerolles)
- La Chaussée, sur la commune de Magny, extrémité technique de la ligne, qui s'y raccordait à celle de Châteauroux à Guéret, permettant aux voyageurs d'Argenton d'atteindre La Châtre. La halte a été construite[6] et ouverte après l'ouverture de la ligne d'Agenton.
- La Châtre (gare sur la commune de Montgivray) ; cette gare permettait la liaison avec les lignes Montluçon-La Châtre (ouverte en 1884), Châteauroux-La Châtre (ouverte en 1882) et Guéret-La Châtre (ouverte en 1906).
Caractéristiques
- Longueur : 46,917 km
- Voie unique
- Traction : 021, 121 Forquenot, 141 TB, prototype d'automotrice Sentinel-Bacalan (vers 1931), autorail à partir de 1934 pour une partie du service
- 14 communes traversées, avec 14 passages à niveau gardés et barrières
- Propriétaire : Conseil général de l'Indre
- Exploitant : Compagnie de Paris-Orléans (PO)
- Trafic : quatre omnibus aller-retour quotidiens[7] puis trois puis deux ; trains supplémentaires pour les foires de La Châtre, Cluis et Neuvy-Saint-Sépulchre et pour les pèlerinages du Précieux Sang à Neuvy
Bibliographie
- Trains oubliés, José Banaudo, tome III, le PO, 151 p., éditions du Cabri, 1982 (ISBN 2-903310-21-2)
- « Le chemin de fer et la halte du Pêchereau », Martine Bardet-Lamour, dans Argenton et son histoire, n° 11, 1997, Cercle d'histoire d'Argenton-sur-Creuse, Argenton-sur-Creuse
- « La ligne Argenton-La Châtre : les députés qui ont mis le projet sur rail », Michel Gorand, dans Argenton et son histoire, n° 20, 2003, Cercle d'histoire d'Argenton-sur-Creuse, Argenton-sur-Creuse
- Le train d'Argenton à La Châtre, Association pour la sauvegarde des sites de Cluis, 24 p., Conseil général de l'Indre, 2003 (ISBN 2-912185-20-7)
- Argenton-sur-Creuse dans la guerre, Pierre Brunaud, 224 p., p. 110-129, Alan Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2008 (ISBN 978-2-84910-711-9)
Notes et références
- ISBN 978-2-918758-34-1, volume 1, page 205. Livre : Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, édité par La Vie du Rail en août 2011,
- La ligne, non prévue dans la liste de la loi, a été raccrochée au plan lors des rectifications ultérieures pour faciliter son financement par l'État.
- V. l'analyse de Maurice Wolkowitsch dans Le train d'Argenton à la Châtre, p. 1.
- Décret du 12 novembre 1954
- V. M. Baudet-Lamour, "Le chemin de fer et la halte du Pêchereau", in Argenton et son histoire, n° 11, 1997, Cercle d'histoire d'Argenton-sur-Creuse,, Argenton-sur-Creuse
- Décision ministérielle du 20 février 1903
- V. indicateur Chaix, 1919
Catégories :- Ligne ferroviaire de l'Indre
- Histoire des chemins de fer français
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