Beloveshskaya Pushcha

Beloveshskaya Pushcha

Forêt de Białowieża

Forêt de Białowieża
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Forêt de Białowieża
Situation
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Coordonnées 52°40′N 23°50′E
Pays Biélorussie - Pologne
Ville
Quartier
Géographie
Altitude m
Superficie 125000 ha
Cours d'eau
Caractéristiques
Création 1932
Type Forêt primaire
Essences
Fréquentation
Lieux remarquables
Classement Site UNESCO
Lien internet

La forêt primaire de Białowieża est une forêt primaire d'Europe qui est restée à l'écart de la plupart des influences humaines. Le nom Białowieża s'écrit Белавежская пушча en biélorusse (Belovejskaïa Pouchtcha) et Puszcza Białowieska en polonais. On l'a aussi appelée forêt de Bialovèse[1] en français.

Ce site du patrimoine mondial de l'UNESCO est réserve de biosphère. C'est la seule partie restante de l'immense forêt qui a recouvert les plaines du nord et centre de l'Europe après la dernière période glaciaire et de la forêt hercynienne qui lui a succédé jusqu'au début de l'ère chrétienne.

Sommaire

Biogéographie

Elle est située le long de la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, distante de 70 kilomètres au nord de Brest Litovsk, au sud-ouest de la Biélorussie, en partie sur le voblast de Brest (districts de Kamenets et Proujany) et le voblast de Hrodna (district de Svisloch), et près de la ville de Białowieża dans la voïvodie de Podlasie (62 kilomètres au sud-est de Białystok et 190 kilomètres au nord-est de Varsovie) en Pologne.

Les bisons se rafraîchissent dans l'eau, peut-être s'y débarrassent-ils d'une partie de leurs parasites.
Białowieża est une des rares forêts européennes qui ont conservé de vieux arbres, tels ce chêne multiséculaire, dit « le Chêne-Empereur du sud ».
Białowieża est l'une des forêts où le taux de bois-mort est naturel, ce qui permet une expression optimale de la fonge et des communautés saproxylophages, et lui permet de jouer un rôle de réservoir de biodiversité pour ces espèces, ce qui présente un grand intérêt scientifique et écologique.

Histoire de la forêt

Cette forêt semble pouvoir être considérée comme étant une des dernières reliques de la forêt hercynienne, elle-même relique de la forêt préhistorique dans l'antiquité aux époques dont les chroniqueurs ont gardé témoignage écrit.
Au début du 19ème siècle, en 1827, le Bulletin des sciences géographiques[2]évoque [3] cette forêt comme suit :

Elle « est d'une telle étendue que l'œil ne voit plus que le ciel et les bois. A l'entrée de la forêt est le village Haynowczyzna, par où passaient autrefois les limites de la Pologne et de la Lithuanie.Après la réunion de la Lithuanie à la Pologne, la plus grande partie de cette forêt appartenait aux rois qui venaient y chasser, et la moindre partie à la famille Tyszkiewicz. Après le partage de la Pologne, l'impératrice Catherine en donna quelques portions à ses courtisans, s'en réservant la majeure partie, laquelle s'appelle la Foret Impériale ou Czarium. La Narew la sépare des portions qui sont la propriété des particuliers.
La Forêt Impériale a 22 milles 67 cent, carrés géographiques. Les autres portions peuvent avoir 7, 5i milles. Ce qui ferait pour toute la Bialowieza , 30 milles carrés.
Le climat y est dur et froid, et les hivers très longs. La Bialowieza fournit un grand nombre de sources; la Narew et le Bug vont en porter les eaux dans la Vistule. Cette forêt est entièrement plate; elle fait partie de cette immense plaine qui, sous le nom de Sarmatie, s'étend depuis la mer Baltique jusqu'aux monts Kripaks. La Narew prend sa source dans un fond, et les autres eaux, ne trouvant presque point d'écoulement, forment un grand nombre de réservoirs fangeux. Auguste III fit construire un repos de chasse sur un monticule au bord de la Narew. Stanislas Auguste y fît ajouter deux pavillons. L'intérieur de la forêt renferme trois ou quatre villages , et vingt-quatre hameaux sont jetés ça et là sur la lisière des bois.
Les villages et hameaux de la Bialowieza sont habités par une population dont l'extérieur sauvage a quelque chose d'effrayant, elle parle l'idiome ruske, langage qui tient du polonais, du russe, du bohémien, du servien et des autres dialectes slaves. Ces restes vivants de l'antique Sarmatie sont toute l'année occupés à exploiter la forêt. On ne trouve parmi eux aucun vestige de civilisation. Leur chaussure, comme celle des Russes dans le neuvième siècle, est faite avec l'écorce des bois qu'ils dépouillent ; ils appellent ces sandales lapti ou lapkte, nom que leur donnait déjà Nestor dans sa vieille chronique. La Bialowieza est divisée en douze arrondissements.
Cette forêt peut-être appelée primitive, elle est entièrement abandonnée à l'action de la nature, la science forestière n'y exerce aucune influence. Les buffles [4] y sont en grand nombre, on les rencontre par troupeaux ainsi que les bisons et les élans.
En 1812, vers la fin de juin, le général Latour-Maubourg[5], devant marcher à travers cette forêt à la tète de la grosse cavalerie, les habitants le prévinrent qu'il avait beaucoup à craindre des ours et des loups, cependant on traversa la forêt sans en voir un seul ».

Toute cette partie de l'Europe orientale fut originellement couverte de forêts dites « primaires » telle la « Belovejskaïa Pouchtcha ». Les voyages s'y déroulaient le long des rivières (ou sur les rivières) jusqu'au XIVe siècle, puis par des routes et des ponts.

Les réserves naturelles

La haute valeur de naturalité de ce massif de plaine, dont le degré de conservation sur une telle surface est unique en Europe a justifié la création d'une régime spécial de protection de la nature qui a succédé au statut de forêt royale qui, sur une partie du massif, a permis d'éviter les grands défrichements médiévaux et ultérieurs.
Une réserve naturelle forestière a été constituée en 1932 à cheval sur deux pays, trois ans après la réintroduction des bisons dans le massif pour qu'ils puissent y vivre en liberté,

Partie de la réserve située en Biélorussie

Du côté biélorusse, la réserve de biosphère occupe 1 171 km², la zone centrale 157 km², la zone tampon - 714 km² et la zone de transition 900 km². Le parc national et la partie inscrite à l'UNESCO représentent 876 km². La frontière qui sépare les deux est physiquement fermée, tant pour les touristes que pour la grande faune sauvage.

Bison européen (żubr) dans la Forêt de Bialowieza
La forêt est fréquentée par des chevaux Konik polonais, espèce considérée comme génétiquement la plus proche du cheval tarpan, l'une des races de chevaux préhistoriques aujourd'hui disparues.

Le centre Belovejskaïa Pouchtcha à Kamieniuki, Biélorussie comprend un laboratoire, un zoo où des bisons (réintroduits dans le parc en 1929), des koniks (un cheval ayant conservé des caractéristiques proches d'une espèce préhistorique et vivant à moitié sauvage), des ours, des cervidés, et d'autres animaux indigènes peuvent être vus dans leur habitat naturel, ainsi qu'un petit musée explicatif, un restaurant, un snack, et des hôtels, tous construits à l'époque soviétique.
À cause des faibles infrastructures et des lourdeurs administratives (autorisation spéciale à retirer à Brest Litovsk), peu de touristes visitent la partie biélorusse du parc.

Partie polonaise de la réserve

Du côté polonais, la forêt est partiellement protégée depuis 1932 sous le nom de Białowieski Park Narodowy, ou Parc national de Białowieża , et occupe plus de 100 km².

En sa partie polonaise, le parc national de Białowieża, l'on trouve la clairière de Białowieska, aménagée à l'origine par les Tsars de Russie, les derniers propriétaires privés de la forêt (de 1888 à 1917) lorsque l'intégralité de la forêt se trouvait à l'intérieur de l'Empire russe. En Mazurie, au nord-est de la Pologne, l'eau et la terre forment un dédale de rivières, de tourbières et de lacs. La région dite des « mille lacs » en compte en réalité quatre mille ! dont le Sniardwy (114 km²), le Mamry (104 km²) et l'Hancza, le plus profond (108 m). Ces paysages se sont formés à la fin du quaternaire, lors du recul des glaces. Au Haut Moyen Âge, la Mazurie était couverte d'épaisses forêts de chênes, pins et bouleaux, dont certaines reliques sont encore vierges, classés et protégées.

Au cœur de la forêt, on trouve néanmoins un hôtel, un restaurant et une zone de stationnement.
Des parcours guidés avec des attelages de chevaux sont organisés en des zones strictement délimitées. Environ 100 000 touristes visitent le parc et la forêt chaque année.

Réintroductions faunistiques

Le succès qui a suivi la réintroduction des bisons a conduit les scientifiques polonais à envisager d'autres réintroductions d'espèces récemment éteintes en Pologne dans cet habitat naturel ;

  • plusieurs couples de loups ont été réintroduits sur le côté polonais du parc.
  • les autorités scientifiques et gestionnaires polonaises et de Bélarus ont plusieurs fois refusé l'introduction de vaches de Heck (ou aurochs de Heck ; ou aurochs reconstitués) qu'elles considèrent comme une « fraude scientifique » alors qu'elles ont accepté qu'on y réintroduise des couples de chevaux Konik polonais, espèce considérée comme génétiquement la plus proche du cheval tarpan (l'une des espèces de chevaux sauvages européens qui ont survécu aux dernières glaciations, mais non à la chasse qu'on leur a fait depuis 10 000 ans. Ainsi des troupeaux se sont-ils reconstitués du côté polonais et biélorusse du parc.
  • Un échec a été la réintroduction de l'ours brun dans la forêt en 1938 ; ils ont été tués par des braconniers lors de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie.

Intérêt écologique et scientifique majeur

La forêt primaire ou même peu artificialisée est devenue très rare en Europe. Białowieża en est l'exemple le plus vaste et le mieux conservé à cette échelle, ce qui en fait un site de référence où les scientifiques peuvent avoir une idée de ce qui serait normal en matière de sol, d'humus forestier, de strate herbacée, de fonge et faune forestière (saproxylophage et xylophage), ou encore en matière de taille et d'âge des arbres, de structure de la forêt, ou en termes de proportion de bois mort, résilience écologique ou puits de carbone.

Si les données de Białowieża ne sont pas directement extrapolables aux autres zones climatiques ou édaphiques d'Europe, elles permettent aux scientifiques et aux visiteurs des zones autorisées du Parc de se faire une meilleure idée de ce que pourraient être les forêts en l'absence d'activités humaines ou avec une gestion forestière plus proche de la nature, (Prosilva par exemple) suivant des mécanismes que l'on peut encore étudier à Białowieża.

Ce massif est un noyau essentiel du réseau écologique polonais et du réseau écologique paneuropéen.

Parmi les problèmes qui se posent encore :

  • manque de place pour les bisons et risques de consanguinité sans une gestion adaptée des animaux ;
  • certains impacts d'activités humaines en lisière de forêt (déchets, tourisme sauvage, peu de zone-tampon);
  • les retombées de la catastrophe de Tchernobyl, directes ou amenées par des oiseaux ou animaux (bioturbation) de la Biélorussie proche ou d'autres zones contaminées.

Notes et références

  1. Dictionnaire encyclopédique de Philippe Le Bas, Tome 12, page 230, Art Russie
  2. de François-Jean-Philibert Aubert de Vitry
  3. Mémoire sur la forêt de Bialowikza, (par P. Brinken, administrateur général des forêts dans le royaume de Pologne. In-4° avec cartes et gravures. Varsovie 1825; Glucksberg. (Nouv. Annal, des Voyages ; fév. 1827 , p. 277.
  4. Quand l'auteur évoque des « buffles »,vivant en troupeaux, qu'il différencie clairement des bisons, s'agit il d'aurochs ? (Les aurochs sont réputés s'être éteints plus tôt)
  5. Peut être Rodolphe de La Tour-Maubourg (1787 - 1871), officier des campagnes de l'Empire sera général de division

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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