- Jan van den Dale
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Jan van den Dale et, latinisé, Jo. De Valle, né à Diest (?) vers 1460 et mort à Bruxelles en 1522 (?), est un sculpteur, peintre-doreur et poète moyen néerlandais de la fin du XVe et du début du XVIe siècle ; membre de deux chambres de rhétorique bruxelloises : Mariacransken[1] et Violette[2].
Sommaire
Biographie
Il serait le fils de Godevairde van den Dale, un sculpteur de Zichem près de Diest. À base de résidus d'idiome d’un dialecte de l'est du Brabant dans ses œuvres littéraires, certains auteurs seraient prêts à admettre qu’il est originaire de cette région.
Vers 1494, il devint bourgeois de la ville de Bruxelles. Il se maria à Lysbeth vander Coutere avec qui il eut neuf enfants : Lynken, Joerken, Janneken, Lysken, Berbelken, Fronsoysken, Henneken, Lynken et Jheronemynken.
Il aurait été le patron de la guilde des peintres à partir de 1506-1507.
Devenu membre de la confrérie de Notre Dame des Sept-Douleurs, le 24 mars 1498, il devint également facteur[3] d’une chambre de rhétorique, De Violette, fusionnée le 15 septembre 1507 avec les Leliebroeders[4] dont les facteurs étaient Jan Smeken et Pertcheval[5]. Plus tard il devint membre d'une autre chambre de rhétorique à Bruxelles, Het Mariencransken. Son nom n'apparaît plus dans cette fonction après 1522[6].
Œuvres sculpturales et peintures
On lui attribue la polychromie d’un Christ en croix de la Chapelle Notre-Dame des Aveugles à Bruges (ca. 1505), ainsi que quelques blasons du Liber Authenticus à Bruxelles (en particulier le lion de gueules sur champ d'or, avec son nom et les devises des chambres de rhétorique), la polychromie du retable de la confrérie de Saint-Louis à Bruxelles dont les volets sont de la main de Colin de Co(u)ter(e), qui est peut-être son beau-père et maître en peinture, de 1510-1511[7].
Œuvres littéraires
De ure van de Dood
De ure van de Dood, l’heure de la Mort, est un long poème strophique. Le contenu en est le suivant : le poète a une vision dans sa chambré d’études. Il se retrouve dans un agréable jardin avec cinq belles femmes. Le plaisir ne dure pas longtemps, car un monstre horrible se manifeste lors d’un violent orage. Cet animal représente la Mort et vient réclamer le poète. Horrifié, celui-ci demande le report de sa sentence d’un an, d’un mois, d’une semaine, d’un jour, voire d’une heure. Le monstre refuse. Enfin, une vierge apparaît avec un bébé et il lui est accordé une heure de sursis. Pendant ce temps, les belles femmes ont disparu. L’heure est consacrée à une longue et triste complainte sur sa vie inutilement passée. Il encourage alors les gens à être conscient de leurs dernières heures. Au moment où il veut rédiger son testament, l’heure qui lui a été accordée est passée et l’enfant frappe avec un maillet sur l’horloge. Épouvanté, le poète se réveille tout en sueur.
Il décide alors de noter sa vision onirique, tout en lui fournissant une explication. Le verger est la fleur de la jeunesse et de la vie ; les cinq femmes sont les cinq sens ; la belle vierge à l'enfant est Marie et l’enfant Jésus ; l’horloge représente le temps accordé par Dieu. De nouveau, il incite tout le monde à se préparer à l'heure de la mort et il supplie Dieu de lui accorder que béni soit sa dernière heure.
Le poème tout entier peut être considéré comme le résultat typique de l’esprit médiéval, où la mort est au premier plan[8]. Il se peut que l’œuvre soit inspirée ou influencée par les Saintes Écritures, notamment par les Psaumes et le livre de Job[9].
Lof hostie[10]
Ce refrain, proche du poème Lof vanden heyligen Sacramente[11] d’un autre rhétoricien, Anthonis de Roovere, est attribué à l’auteur sur la base d’un acrostiche formant son nom : « Jan van den Dale schildere (peintre) ». Il a été publié dans le recueil de refrains[12] de Jan van Stijevoort, de 1524[13].
De Stove
De Stove[14] est un poème strophique sur un homme aux écoutes dans un bain publique, type d’établissement jadis mal réputé et parfois associé aux lieux de débauche. Il y apprend les problèmes conjugaux de deux femmes ainsi que les bons conseils qu’une d’elle donne à l’autre. L’endroit où se déroulent ces événements et la façon dont l’auteur aborde son sujet situé dans un tel lieu, serait assez exceptionnel dans la littérature moyen-néerlandaise[15].
De Stove a été imprimé à Anvers en 1528, chez Willem Vorsterman au gulden eenhoren[16], et réimprimé par l’éditeur anversois Godgaf Verhulst[17]
Appréciation de ses contemporains et de la postérité
Van den Dale reçoit le prix du concours de la chambre de rhétorique Het Boeck[18], remis par Philippe le Beau : un anneau d'or orné d'un diamant précieux.
De ure van de Dood demeurait populaire aux Pays-Bas. Imprimé à Louvain en décembre 1543 par Reynier Velpen de Diest, il fut réimprimé en 1574 à Anvers par Gheraert Smits à l’enseigne de la Rose d’or[19], et des nouvelles éditions parurent en 1576 à Gand, en 1601 à Anvers, en 1652 à Delft et même autour de 1590 et, encore en 1710, à Amsterdam[17]. De plus, une traduction en français est sortie de la presse à Anvers chez Guislain Jansens à l’enseigne du Coq Veillant en 1594[20]. De ure van de Dood aurait influencé le poète humaniste Johan Baptista Houwaert (1533-1599), notamment son De Vier Vterste[21], pour lequel il aurait emprunté des vers entiers à Van den Dale[22]
Les éditeurs des Spelen van Sinne[23] de 1562 confirment qu’il fut toujours tenu en grande estime à leur époque[24],[25]. Ils parlent de Van den Dale comme d'un fameux rhétoricien[26].
Lowijs Guicciardijn, neveu de Francesco, dans sa description de tous les Pays-Bas, publiée à Anvers en 1567, le considère comme un bon sculpteur et élégant poète[27].
Œuvres connues
- Lof hostie, ca. 1510-1511 (?), première publication connue : 1524
- De ure van der Doot, ca. 1516 (?)
- De Stove, première publication connue : 1528
Lien externe
Notes et références
- Chapelet » Le «
- giroflée » « La
- Poète en titre
- Les « Confrères du Lys »
- 1945, Uitgeversmij N.V. Standaard-Boekhandel, Anvers, s.d., p. 447 Dr. J. van Mierlo S.J., Kroniek der Middelnederlandsche letterkunde in Dietsche Warande en Belfort, année
- 1526 les documents d’archives mentionnent un Goosen de Heyden comme facteur ; voir : Jan van den Dale, Gekende werken (éd. G. Degroote), De Nederlandsche boekhandel, Anvers, 1944, pp.12-13 S’agit-il d’une indication sur la date de sa mort, qui aurait eu lieu vers cette date ? Quoi qu’il en soit : à partir de
- Anvers, 1944, pp.12-13 Jan van den Dale, Gekende werken (éd. G. Degroote), De Nederlandsche boekhandel,
- Anvers, 1944, pp.17-18 Jan van den Dale, Gekende werken (éd. G. Degroote), De Nederlandsche boekhandel,
- Leyde, 1952, p. 21 P. Julius & O.F.M. Cap, Jan van den Dale's ‘De wre vander doot’ en het boek Job in Tijdschrift voor Nederlandse Taal- en Letterkunde, année 1969/1970, E.J. Brill,
- « Éloge de l’hostie »
- Saint Sacrement » « L’Éloge du
- Poésies
- Leyde, 2003, p. 266 Werner Waterschoot, Jan van den Dale, ‘eenen vermaerden Retoricien’ in Tijdschrift voor Nederlandse Taal- en Letterkunde, année 119, Stichting Dimensie,
- « L’Étuve »
- Anvers, 1944, pp. 27 Jan van den Dale, Gekende werken (éd. G. Degroote), De Nederlandsche boekhandel,
- Licorne d’or » « La
- Amsterdam, 1888-1891, p. 186 J.G. Frederiks & F. Jos. van den Branden, Biographisch woordenboek der Noord- en Zuidnederlandsche letterkunde, L.J. Veen,
- « Le Livre »
- Gulden Roose
- Anvers, 1944, p. 49 Jan van den Dale, Gekende werken (éd. G. Degroote), De Nederlandsche boekhandel,
- mort, le jugement, l’enfer et le royaume des cieux) « Les quatre fins dernières » (c’est-à-dire : la
- Anvers, 1944, pp. 24 Jan van den Dale, Gekende werken (éd. G. Degroote), De Nederlandsche boekhandel,
- France moralités ou mystères. Des pièces religieuses qu'on nommait en
- Amsterdam, 1822, p.108 P.G. Witsen Geysbeek, Biographisch anthologisch en critisch woordenboek der Nederduitsche dichters, volume 2, CAB-GYZ, C.L. Schleijer,
- Haarlem, 1858, p.27 A.J. van der Aa, Biographisch woordenboek der Nederlanden, volume 4, J.J. van Brederode,
- Anvers, 1944, p. 15 fameus Retoricien, cité d'après : Jan van den Dale, Gekende werken (éd. G. Degroote), De Nederlandsche boekhandel,
- Anvers, 1944, p. 15 « Giovanni di Dale buono scultore ed elegante poeta », cité d’après : Jan van den Dale, Gekende werken (éd. G. Degroote), De Nederlandsche boekhandel,
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