Johan Baptista Houwaert

Johan Baptista Houwaert
Iehan Baptista Houwaert
Iehan Baptista Houwaert
Iehan Baptista Houwaert

Activités Conseiller
Maître ordinaire des comptes
Poète
Dramaturge
Naissance 1533
Bruxelles
Flag - Low Countries - XVth Century.png  Pays-Bas des Habsbourg
Décès 11 mars 1599
Bruxelles
Flag - Low Countries - XVth Century.png  Pays-Bas espagnols
Langue d'écriture Néerlandais
Mouvement Renaissance
Genres Poésie
Théâtre

Iehan ou Johan Baptista Houwaert, né à Bruxelles en 1533 et mort dans cette ville le 11 mars 1599, est conseiller et maître ordinaire des comptes du Duché de Brabant et un poète et dramaturge humaniste en langue néerlandaise.

Sommaire

Biographie

Houwaert, issu d’une famille aisée, put ajouter à ses richesses le dot de sa femme Catharina van Couwenberg, elle aussi issue de parents riches. Parmi ses possessions se trouvait une propriété à Saint-Josse-ten-Noode, le Wijngaertsberg[1], qu’il put réunir avec une parcelle jouxtant, le Strytbeemt, pour y construire son Petit-Venise[2]. Dans son Pegasides Pleyn, il vante la beauté du lieu. Il trouve la vallée du Maelbeek délicieuse. Selon lui, c’est « la plus belle région de l'Europe »[3].

Sauvant les apparences de bon catholique, Houwaert, vraisemblablement sympathisant du luthéranisme, assista aux prédications interdites des réformateurs. Le Duc d'Albe, le soupçonnant d’hérésie, le fit emprisonner pour un an au "Treurenborch"[4]. Il ne put échapper à la mort qu’en abjurant la foi protestante et en adoptant la confession catholique. Cela n'a pas empêché qu’il rejoigne à nouveau les partisans de Guillaume le Taciturne. Dans son dernier ouvrage, il prétendra avoir conservé sa foi catholique.

Son immense œuvre était tenue en grande estime par ses contemporains et bien par après. La devise qu’il employait à chaque occasion et dans tous ses poèmes, fut Houd middelmate ; suivez le chemin du milieu. L’adage réapparaît, mais cette fois-ci en latin, sur sa pierre tombale : Inter utrumque tene ; reste entre les deux[5]. En 1578, il publie son Milenus clachte, une adaptation du Reloj de principes de Guevara, conçu comme un acte d'accusation à l’égard de l'Espagne et dédié au prince d'Orange. Milenus du pays du Danube vient se plaindre à Rome du régime opprimant des gouverneurs romains. Toujours en 1578, il obtient la haute position de maître de la Cour des comptes de Brabant, poste qu’il occupera jusqu’à la conquête de la ville par Alessandro Farnese en 1585.

C’est vraisemblablement en tant que membre d’une des chambres de rhétorique bruxelloises, responsables de l’encadrement de toutes sortes de festivités et célébrations, qu’il a été l’organisateur de l’entrée solennelle du prince d’Orange, lorsque celui-ci devient gouverneur[6] de Brabant, et de celle de l'archiduc Matthias en 1578, événement dont il a, en tout état de cause, fait la description. Il traduisit le discours latin qu’un autre Bruxellois de naissance, Marnix de Sainte-Aldegonde, fit à la Diète de Worms. En 1582, il dédie un poème politique verbeux à François d’Anjou. Son œuvre la plus connue est le Pegasides pleyn, ende den lust-hof der maeghden rimé, de 1582 ou 1583, paru chez Plantin, abondant de faits historiques et légendaires et de leçons de morale pour femmes, mais sans beaucoup de système. Dans ces leçons de vie, il se montre un précurseur de Jacob Cats. En 1583 paraît encore De vier wterste[7], apparemment résultant des réflexions dévotes faites durant son emprisonnement, mais également sous l’influence de De ure van de Dood[8] du rhétoricien bruxellois Jan van den Dale[9].

Lorsque Farnese fait son entrée à Bruxelles, Houwaert lui dédie un poème, dont le manuscrit se trouve actuellement à Londres, et dans lequel il l'implore de faire preuve de clémence. En 1594, il publie deux poèmes pour l'archiduc Ernest d'Autriche. Grâce à une édition posthume de 1614, on connaît son Paraenesis politica of politijcke onderwijsinghe, œuvre dans laquelle il se pose la question s’il veut rester à Bruxelles ou émigrer comme tant d’autres l’ont fait avant lui.

Sa Tragedie vander orloghen en Comedie vanden Peys, tragédie des guerres et comédie de la paix, dont le manuscrit est conservé à Hasselt, aurait été jouée à l’occasion de l’entrée solennelle de l’archiduc Albert à Bruxelles en 1599, bien que ce soit un événement qui c’est produit après sa mort. Toutefois, il ne s’agit pas nécessairement d’une œuvre de circonstance ; de telles pièces servirent de passe-partout à toutes sortes d’occasions.

Il fut inhumé avec beaucoup de pompe dans l’église de Saint-Josse-ten-Noode, où fut également enterré sa femme.

En 1612 paraît posthumément Den generalen loop, apparemment conçu comme une variante de De vier wterste, avec une touche plus personnelle. C’est à tort que l’on aurait attribué à cet auteur De remedie der liefden[10] de 1583, ainsi que Den handel der amoureusheyt[11], pourtant paru sous son nom en 1621[12].

Appréciation de ses contemporains et de la postérité

Le poète et rhétoricien anversois Willem van Haecht l’a comparé à Marcus Tullius. En 1571, on frappe une médaille en son honneur. L'approbation et les louanges des rhétoriciens de Brabant ont été inépuisables lorsqu’ils accueillirent le Pegadyses Pleyn de Houwaert : ils ont appelé son auteur un autre Homère. Joannes Rochius fit son épitaphe en latin et Sweertius l’appela un poeta Belgicus inter primos[13].

La critique moderne s’avère moins favorable à son égard. Ainsi K. ter Laan trouve que son art est à l’ancienne, plein de personnages allégoriques ; ses ouvrages seraient des vers de mirliton[14].

Œuvre [15]

  • Comedie vanden peys (sans date)
  • Tragedie vander orloghen (sans date)
  • Milenus clachte, publié à Anvers en 1578, adaptation du Reloj de principes de Guevara
  • Oratie der ambassadeuren... inden rijckxdach ghehouden tot Wormes, 1578, traduit du latin d’après Pro Mathia Archiduce Austriae de Marnix de Sainte-Aldegonde
  • Declaratie van de triumphante incompst vanden... Prince van Oraingnien, publié à Anvers en 1579
  • Sommaire beschryvinghe vande triumphelijcke incomste vanden... Aerts-hertoge Matthias, publié à Anvers en 1579 (?)
  • Die clachte ende troost van Belgica (1582);
  • Pegasides Pleyn, ende den Lust-hof der Maeghden, publié à Anvers par Plantin en 1582 ou 1583,
  • De vier wterste, publié à Anvers en 1583
  • Den wel ghecomen van den... Prince van Parma, 1585
  • Den Willecomme en congratulatie vanden... vorst Ernesto, Bruxelles, 1594
  • Houwaerts Moralisatie op den comst vanden... vorst Ernesto, Bruxelles, 1594
  • Tragedie vander orloghen en Comedie vanden Peys, 1599
  • Summa ende bekentenisse christelycker leer der predicanten, réédition de 1603 d’un ouvrage qui aurait été publié en 1583 à Anvers chez Plantin
  • Den generalen loop der werelt, publié à Amsterdam en 1602 et 1612, opus posthume, la première édition serait de 1582
  • Paranesis Politica, Politycke onderwysinghe, tot dienste van alle menschen, publié à Leeuwarden en 1614

Œuvres dont l’attribution n’est plus retenue

  • Die remedie der liefden, int tlatyne beschreven door Ovidius Naso, in onse tale rhetoryckelyck overgesedt voor d'amoreuse, publié à Bruxelles en 1581 et en 1583
  • Den handel der amoureusheyt, publié à Bruxelles en 1583 et à Rotterdam en 1621

Références

  1. Mont du vignoble
  2. Kleyn Venegien
  3. Traduction citée d’après : Jacques Van Wijnendaele, Promenades insolites dans Bruxelles disparu, Lannoo Uitgeverij, 2008, pp. 134-135. Les vers originaux : "« inde schoonste contreye / Die in Europa mocht zijn gheleghen »", Jan Baptist Houwaert, Jan Van der Noot, "« Pegasides pleyn, ofte den lust-hof der maechden. In sesthien boecken »", Adriaen Gherritsz, 1614
  4. La montagne, ou plutôt le château aux Pleurs était la vieille porte Sainte-Gudule de la première enceinte de Bruxelles transformée en prison.
  5. A.J. van der Aa, Biographisch woordenboek der Nederlanden, volume 8, deuxième partie, J.J. van Brederode, Haarlem, 1867, p. 13241
  6. « Ruwaard» était le nom de la fonction en néerlandais.
  7. Les quatre fins dernières
  8. « L’Heure de la Mort »
  9. Jan van den Dale, Gekende werken (éd. G. Degroote), De Nederlandsche boekhandel, Anvers, 1944, pp. 24
  10. « Le remède de l’amour »
  11. « Le commerce de l’amour »
  12. E. de Bock in G.J. van Bork & P.J. Verkruijsse (réd.), De Nederlandse en Vlaamse auteurs van middeleeuwen tot heden met inbegrip van de Friese auteurs, De Haan, Weesp, 1985, p. 286-287
  13. A.J. van der Aa, Biographisch woordenboek der Nederlanden, volume 8, deuxième partie, J.J. van Brederode, Haarlem, 1867, pp. 13240-13241
  14. « Zijn kunst is ouderwets, vol allegorische personen; zijn werk is rijmelarij. », cité d’après : K. ter Laan, Letterkundig woordenboek voor Noord en Zuid, G.B. van Goor Zonen's Uitgeversmaatschappij, La Haye/Jakarta, 1952, second tirage, p. 235
  15. Partiellement à base de : J.G. Frederiks & F. Jos. van den Branden, Biographisch woordenboek der Noord- en Zuidnederlandsche letterkunde, L.J. Veen, Amsterdam, 1888-1891, pp. 374-375

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