Mouvement des Indignés

Mouvement des Indignés
Manifestation à Grenade le 15 mai.
Manifestation à Paris le 20 mai.
Sans budget pour acheter des drapeaux, les consignes sont écrites en papiers et cartons.

Le mouvement des Indignés ou Mouvement 15-M est une série de manifestations pacifiques spontanées menées en Espagne à partir du 15 mai 2011, totalisant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de personnes, nées sur les réseaux sociaux et initiées par le mouvement et le site web ¡Democracia Real Ya![1] (Une vraie démocratie, maintenant), d'où ont émergé plus de 200 petites associations solidaires[2].

Ce mouvement inédit par son ampleur et ses revendications se poursuit encore actuellement. Régulièrement, des manifestants ou des organisations se revendiquent des Indignés. Une journée mondiale des Indignés a eu lieu le 15 octobre 2011.

Le nom des indignés a été inspiré par le titre du manifeste Indignez-vous !, écrit par Stéphane Hessel, ancien diplomate et résistant français. Le mouvement se réclame des influences du Printemps Arabe[3],[4],[5],[6],[7], ainsi que de celles du mouvement Geração à rasca du 12 mars au Portugal[8] et des mouvements grecs et islandais de 2008[9].

Sommaire

Description

L'appel du 15 mai 2011

Le mouvement a commencé le 15 mai 2011 par un appel dans 58 villes espagnoles. Il s'agit de manifestations pacifiques qui revendiquent un changement dans la politique espagnole. Les manifestants considèrent que les partis politiques ne les représentent pas et ne prennent aucune mesure en leur faveur. Ces manifestations se produisent à l'approche des élections municipales, fixées au 22 mai 2011. Selon la presse, elles sont en relation avec la crise économique, le livre Indignez-vous !, de Stéphane Hessel[10], l'exemple du Printemps Arabe[3],[4],[5],[6],[7], ainsi que celui du mouvement Geração à rasca du 12 mars au Portugal[11] et des mouvements grecs et islandais de 2008[9]. Le mouvement est aussi souvent comparé à Mai 68 malgré les propositions concrètes avancées par « los indignados. » Les manifestations se produisent à un moment où la jeunesse espagnole est plus diplômée que jamais et que, selon l'agence Metroscopia, 89 % des Espagnols croient que les partis politiques ne pensent qu'à eux-mêmes[12]. La forte présence de diplômés n’ayant pas réussi à s’insérer dans la société est un point commun avec le printemps arabe[4]. Dans un premier temps, les manifestants campent sur les places principales des villes jusqu'aux élections du 22 mai 2011[13]. Beaucoup de manifestants sont jeunes, ces derniers étant deux fois plus touchés par le chômage que le reste de la population (44 % contre 20 %[Quand ?]) mais on peut voir aussi des travailleurs, des cadres, des personnes âgées et même de nombreuses familles[14]. Tous ont rappelé la nature pacifique des manifestations[14].

Les indignés en général, comme les appelle la presse, et l'organisation citoyenne ¡Democracia Real Ya! en particulier, se sont désolidarisés publiquement des divers incidents qui se sont produits pendant ces manifestations à Grenade[15].

Le 17 mai, la page web de ¡Democracia Real Ya!, à l'initiative des manifestations du 15 mai 2011, dénombrait l'appui de 500 associations très diverses, mais continuait de refuser la collaboration des partis politiques et des syndicats, défendant l'indépendance des manifestations à l'égard de toute idéologie politique institutionnalisée. Parmi les soutiens à leur cause figurent, entre autres, les collectifs ATTAC, Anonymous, NoLesVotes et Juventud sin Futuro (« Jeunesse sans avenir »). Les deux derniers groupes avaient déjà organisé antérieurement quelques manifestations moins fréquentées[9].

Le 12 juin 2011

Les indignados quittent la Puerta del Sol. Le démantèlement du camp de Madrid, l'acampadaSol, a été décidé en assemblée et fixé au 12 juin. La mobilisation continue par différentes méthodes : des appels en Espagne et au monde entier sont lancés. À Madrid même plus de 120 assemblées de quartier sont organisées.

Le mouvement du 15 mai s'est développé à l'étranger. Des mouvements similaires sont donc apparus, notamment au Portugal, en France, en Allemagne, en Italie et en Angleterre. Des manifestations et les revendications dans le monde se réfèrent aux « Indignés ». Par exemple en Grèce, où, le 15 juin un appel à la grève générale est lancé afin de rejoindre les « Indignés » devant le Parlement. En France, le 14 juillet, la préfecture de police de Paris autorise le rassemblement national du mouvement Réelle Démocratie Maintenant de jour mais l'interdit de nuit.

Actuellement, le mouvement est connu dans le monde entier et beaucoup d'organisations se revendiquent du mouvement du 15 mai en Espagne.

Spécificités du mouvement

Ce mouvement se caractérise par certaines spécificités inédites ou assez rares.

  • Le mouvement est apartidaire et est citoyen, il n'est pas lié à un parti politique ou à une organisation syndicale.
  • Le mouvement, selon les propositions qu'il amène, ne peut pas se situer sur l'échiquier politique. Il s'agit donc d'un mouvement voué à rassembler des citoyens de différentes sensibilités.
  • C'est la première fois qu'un mouvement d'une telle ampleur dénonce les systèmes politiques (mis à part les mouvements anarchistes).
  • C'est un mouvement qui a connu une exportation rapide et de grande ampleur.
  • Il est le mouvement social le plus important en Espagne depuis la chute du franquisme.
  • L'organisation complexe est efficace malgré la spontanéité du mouvement.

Revendications

Bien que les manifestants forment un groupe assez hétérogène, ils ont en commun un désaveu des citoyens envers la classe politique, la volonté d'en finir avec le bipartisme politique entre les deux principaux partis, Parti populaire (PP) et parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), et avec la corruption[16] Les sensibilités des manifestants varient beaucoup, on retrouve certaines personnes qui réclament seulement un peu plus de compréhension de la part de la classe politique, d'autres veulent une réforme de la loi électorale, d'autres encore désirent une révolution citoyenne qui déboucherait sur la création d'une véritable démocratie.

Le mouvement s'accompagne notamment d'une réflexion critique quant aux systèmes politiques qui nous entourent. Ainsi des mots comme oligarchie, démocratie représentative, démocratie directe, mandat impératif ou encore aristocratie sont remis au goût du jour. Des questions se posent quant aux revendications du mouvement : doivent-elles porter seulement sur les systèmes politiques, en proposant de réelles démocraties, ou doivent-elles comprendre des propositions sociales et économiques ? Le débat est notamment important sur le forum du mouvement français[17] et en Espagne des critiques fusent quant à l'éparpillement des revendications : « Des demandes unitaires de « démocratie réelle », on serait passé à une collection de chapelles. Ici les féministes, là les animalistes, plus loin les Sahraouis…[18] »

En Espagne, les revendications sont débattues dans les assemblées générales sous proposition de comités. Ainsi un manifeste de propositions a été produit par le campement madrilène[19]: il y est notamment question du respect des droits de base, à savoir : le logement, le travail, la culture, la santé, l'éducation, la participation politique, la liberté de développement personnel et le droit à des produits de première nécessité. Il faut distinguer les appels et les déclarations de la plate-forme « democracia real ya! » du mouvement, si le mouvement a été développé grâce à la plate-forme, elle n'est plus le cœur du mouvement et elle ne peut pas imposer ses décisions aux indignés et aux campements. La plate-forme a aussi un manifeste[20].

Désirs des manifestants

On peut faire une liste des désirs qui rassemblent ou séparent les indignés, ces volontés peuvent être partagées ou non :

  • Réformer le système économique et financier ;
  • Lutter contre l'austérité ;
  • Lutter contre la corruption ;
  • Réformer les systèmes politiques ;
  • Se rassembler ;
  • Donner une place médiatique aux citoyens ;
  • Faire une révolution citoyenne ;
  • Exiger et créer de véritables démocraties ;
  • Entamer une prise de conscience sur la nature oligarchique des systèmes politiques.

Historique

La plate-forme Democracia Real Ya! est une association citoyenne appuyée par des centaines d'associations espagnoles. Elle lance un appel à la mobilisation pour réclamer une véritable démocratie le 15 mai.

15 mai

Manifestation à Madrid sur la place Puerta del Sol le 15 mai.

Quelques incidents violents ont eu lieu à Madrid, sans aucun rapport avec les manifestations selon les protestataires. Certains manifestants anticapitalistes et anti-globalisation ont tenté de paralyser la circulation dans la Grand Rue, mais les policiers anti-émeutes les en ont empêché en dispersant la foule[21].

La marche de Madrid de ce jour a réuni, selon la police nationale, quelque 20 000 manifestants. Selon la plateforme de coordination des groupes pour la mobilisation citoyenne, cette marche fut suivie par 50 000 personnes[réf. nécessaire].

16 mai

La nuit du dimanche 15 mai, un campement s'établit à la Puerta del Sol, dispersé par la police à l'aube du 16 mai. Dans plusieurs quartiers de Madrid eurent lieu quelques affrontements très éloignés de l'esprit pacifiste de la manifestation et désapprouvés par la majorité des participants. Les protestataires violents détruisirent du mobilier urbain, bloquèrent la circulation de la Gran Vía et s'affrontèrent à la police. Ces incidents donnèrent lieu à 24 arrestations[22], 18 procès verbaux, et quelques blessés légers, ce qui entraîna, à son tour, une grande manifestation pour leur libération[23],[24]. Finalement, ils furent libérés mais néanmoins inculpés.

17 mai

De grands groupes de manifestants ont défilé à nouveau dans plusieurs villes, en écho à la concentration de la Puerta del Sol à Madrid. Cette fois, les manifestations ne furent pas appelées par ¡Democracia Real Ya![24]. Dans certaines villes, la police autorisa le campement des manifestants, comme à Coruña, où affluèrent plus de 1 000 personnes le dimanche 15 mai[23]. A Madrid, près de 200 manifestants se sont réunis en assemblée et ont décidé de s'organiser pour passer la nuit sur la Plaza del Sol., créant des commissions « nettoyage », « communication », « extension », « matériel » et « législation » ; auparavant, ils avaient reçu l'appui de petits commerces pour l'approvisionnement en nourriture[25]. La manifestation depuis son début par les polices nationale et municipale[24]. Les manifestations et campements nocturnes du 17 mai ont eu lieu dans 30 villes[26]. Les manifestations ont gagné le soutien de citoyens du Royaume Uni qui ont organisé un sit-in en face de l'ambassade d'Espagne du 18 au 22 mai[26].

A Grenade, la police nationale a délogé les manifestants qui campaient sur la Plaza del Carmen[27].

18 mai

A Madrid, les manifestants montent une grande tente sous laquelle ils dispersent des cartons avec l'intention de passer la nuit du 17 au 18 sans que la police les en empêche[14]. Selon une reporter de El País, beaucoup arboraient des œillets[réf. nécessaire]. Ils mettent également en place un poste de ravitaillement avec les aliments donnés par les commerçants et une webcam pour diffuser depuis la Plaza del Sol sur le site Ustream. Les manifestants reçoivent la consigne de ne pas boire d'alcool ni de se regrouper à plus de 20 personnes, actes qui pourraient rendre licite une charge policière.

La police ordonne l'évacuation à Valence, Tenerife et Las Palmas. 2 personnes sont arrêtées dans l'évacuation de Grenade. Des appels à manifester sont maintenus pour l'après-midi. Les manifestations gagnent León et d'autres capitales régionales ou villes. Des groupes se créent sur les réseaux sociaux pour chaque campement. Google Documents et d'autres serveurs reçoivent de nombreuses demandes de téléchargement de documents pour légaliser de nouveaux appels à manifester.

22 mai

Après un week-end ou les manifestations ont été très suivies en Espagne, les résultats des élections ont lieu. Le parti socialiste de Zapatero, alors au pouvoir, perd un million de voix, et le parti conservateur en gagne 400 000. De plus l'abstention recule alors que le mouvement prônait le vote blanc. Les conservateurs acquièrent grâce à leur victoire historique un large pouvoir sur les capitales régionales et les régions. Jamais aucun parti n'avait eu depuis la restauration de la démocratie un tel nombre d'élus aux élections locales. Les résultats de ce scrutin classe de fait le mouvement des Indignés sur la gauche de l'échiquier politique. Mariano Rajoy a d'ailleurs critiqué le mouvement, disant : « Je remercie tous les Espagnols qui ont voté. La démocratie, c'est le vote ». Si le mouvement du 15 mai n'aurait réuni officiellement que 58 000 personnes, ce sont 8 474 031 personnes qui ont voté pour les conservateurs lors des élections[28].

31 mai

Le Tribunal administratif de Pau autorise le campement des Indignés de Bayonne en rejetant la requête du maire de la ville déposée à leur encontre. Selon ce dernier, « Il s'agit d'un campement protestataire, qui, selon, s'il se développe, est de nature à troubler l'ordre public […] et porte atteinte à l'intégrité et à la conservation du domaine public ». Mais le droit de manifester existe en France, la justice l'a rappelé au député-maire UMP, Jean Grenet. L'avocat des Indignés, Jean-François Blanco précise que : « La motivation de la ville de Bayonne était d'empêcher le développement de ce mouvement contestataire. J'ai plaidé contre cet acte de censure qui bafoue la liberté d'expression et de manifestation. » La centaine d'indignés qui occupent le quai Chaho à Bayonne depuis le 25 mai, ne sera pas évacuée. Leur campement compte une trentaine de tentes, une grande yourte, une cuisine, des toilettes sèches. Désormais, une jurisprudence renforce tous les Indignés français dans leur démarche démocratique face à ceux qui ne respectent pas la loi[29].

12 juin

Le démantèlement du camp de Madrid, l'acampadaSol, a été décidé en assemblée et fixé au 12 juin. Les manifestants déclarent que campements et les occupations des places n'étaient que des moyens de protestations et en aucun des fins du mouvement et que la mobilisation continue par différentes méthodes[réf. nécessaire] : des appels mondiaux sont lancés, et en Espagne les assemblées sont décentralisées. Ainsi à Madrid plus de 120 assemblées de quartier donnent la parole à des citoyens[réf. nécessaire].

19 juin

Le 19 juin est une journée de mobilisation internationale à l'appel de différentes organisations et des différentes assemblées populaires. La mobilisation réunit 275 000 manifestants barcelonais selon les organisateurs[30], plus de 150 000 à Madrid dans six marches différentes, et 80 000 à Valence selon les organisateurs toujours. Des manifestations ont eu lieu dans plus d'une centaine de ville, et beaucoup d'autres cortèges se comptaient en dizaines de milliers de participants[31]. En France quelques milliers de manifestants ont manifesté, notamment 600 à Paris, 200 à Montpellier, Bordeaux, Nice[32] et Lille, et de plus petits rassemblement dans des dizaines d'autres villes, comme Bayonne, Perpignan ou encore Manosque.

Au niveau européen on a compté des centaines de manifestants à Lisbonne[33], à Bruxelles[34], à Londres et dans des dizaines de villes européennes, ainsi que plus de 10 000 à Athènes et dans toute la Grèce[35].

14 juillet

La préfecture de police de Paris autorise le rassemblement national du mouvement Réelle Démocratie Maintenant de jour mais l'interdit de nuit. Sa commission juridique parisienne par l'intermédiaire d'un de ses membres dépose un référé liberté auprès du Tribunal administratif.

Le 15 octobre : première journée mondiale des indignés

Article détaillé : Manifestations du 15 octobre 2011.

Le 15 octobre se produit la première « journée mondiale des indignés », appelée aussi « journée mondiale de la colère »[36], sous le mot d'ordre « Tous ensemble pour un changement mondial ». Les manifestations ont eu lieu dans 951 villes de 82 pays[37].

Traductions et réactions politiques

La manifestation provoque des réactions dans les partis politiques qui s'expriment sur le sujet le 16 mai. Jaime Mayor Oreja, membre du PP et du Parlement Européen, critique l'intention des manifestants de renoncer à l'exercice de leur droit de vote, rejoint en cela par José Blanco, du PSOE[38]. Izquierda Unida approuve certaines des plaintes des manifestants mais admet ne pas avoir su les prendre en compte. Son coordinateur, Cayo Lara, défend le droit des jeunes à refuser d'être une « génération perdue » et critique l'évacuation de la Plaza del Sol le 16 mai[39].

En France Jean-Luc Mélenchon encourage le mouvement, et déclare que le Front de gauche est la solution que les Indignés recherchent, alors que ces derniers critiquent justement les partis politiques et se prémunissent contre la récupération.

Le 3 août 2011, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad déclare que l'existence de mouvements tels que celui des « indignados », en Grèce, en Espagne et dans beaucoup de pays occidentaux et la répression que ces mouvements subissent, montre le manque de démocratie en Europe[40].

Le mouvement commence à avoir des répercussions au niveau politique et dans la vie concrète des citoyens, grâce à la mobilisation selon les principes de l'action directe[41] :

  • des expulsions d'étrangers sont retardées grâce à la mobilisation d'assemblées de quartier ;
  • un boulanger, quelques individus dont un homme de 74 ans qui devaient être expulsés de leur domicile ou de leur boutique, les ont conservés[réf. nécessaire] ;
  • la loi sur la publication des patrimoines des hommes politiques devrait être votée beaucoup plus tôt, ainsi que la suppression des retraites complémentaires des parlementaires ;
  • certains partis ou hommes politiques renoncent à des avantages liés à leurs fonctions (véhicule de fonction) ;
  • le parti indépendantiste catalan (ERC) et le parti socialiste madrilène (PSM) demandent la formation de commissions chargées de relever les revendications des Indignés.

Exportation

Le mouvement du 15 mai s'est développé à l'étranger[réf. nécessaire]. En effet la communauté espagnole émigrée a organisé des manifestations et des campements de soutien dans des centaines de villes de par le monde[réf. nécessaire]. Des mouvement similaires sont donc apparu, notamment au Portugal, en France, en Allemagne, en Italie et en Angleterre. Les mobilisations, en mai 2011 sont bien moindres en dehors de l'Espagne. Il s'agit le plus souvent de manifestations quotidiennes rassemblant entre 30 et 300 personnes ; parfois, des camps sont montés.

Belgique

En Belgique, le mouvement des Indignés s'établit dans plusieurs villes du royaume (Bruxelles, Liège, Namur…) et peut compter jusqu'à quelques centaines de personnes. Le 10 juin 2011, la police procède à l'expulsion du campement installé place Sainte-Croix à Ixelles[42]. Le 6 juillet 2011, même intervention pour les indignés de l’esplanade Saint-Léonard à Liège[43] qui ont alors trouvé un autre site où s'établir[44].

France

En France, les premières manifestations de soutien aux espagnols voient le jour le jeudi 19 mai, date à laquelle 3000 personnes se rassemblent dans la soirée sur la place de la Bastille[45]. Dans plus d'une cinquantaine de villes, des manifestations et des rassemblements de personnes ont également lieu[46]. Des campements voient le jour dans plus d'une dizaine de villes, pour des durées variables (Paris, Lyon, Toulouse, Poitiers, Bayonne)[réf. nécessaire]. Le 29 mai 2011, 3000 personnes se réunissent à nouveau place de la Bastille[47]. Le 16 octobre 2011, à Lyon, plus de 5000 personnes[réf. nécessaire] assistent à une journée de mobilisation des Indignés Rhône-Alpins, comprenant des concerts, débats et assemblées populaires. Le 4 novembre 2011 à 17h, les indignés se donnent rendez-vous à la Grande Arche de la Défense[48].

L'accueil réservé aux assemblées et campements publics dépend des municipalités : certaines sont dispersées par les forces de l'ordre, comme à Paris[49],[50],[51],[52],[53],[54] Poitiers[55], alors que d'autres demeurent indifférentes[réf. nécessaire]. Contrairement aux mobilisations ayant lieu dans d'autres pays, ces manifestations ne se transforment pas en campements, en raison notamment de la faiblesse de la mobilisation et du refus des municipalités.

Grèce

Le mouvement a véritablement débuté en Grèce le 25 mai. Suite à la diffusion massive d'une pancarte espagnole critiquant les grecs qui ne se révoltent pas face aux injustices qui les touchent, une multitude de grecs, dans une situation difficile compte tenu du contexte économique et financier de leur état, a répondu aux espagnols par des manifestations massives[réf. nécessaire]. Ainsi, à partir du 25 mai des campements voient le jour dans les principales villes grecques, et le 5 juin 2011, journée de mobilisation record en Grèce, on compte plus d'un million de manifestant dans tout le pays[réf. nécessaire]. En Grèce c'est la place place Syntagma qui est le symbole de la contestation des indignés. Les estimations donnent entre 100 000 et 500 000 personnes rassemblées en ce lieu dans la journée du 5 juin 2011[réf. nécessaire].

Le mouvement en Grèce a pris une telle importance que les centrales syndicales ne sont plus mobilisatrices pour contrer le gouvernement. [réf. nécessaire]

Ainsi, le 15 juin un appel à la grève générale est lancé par l'ADEDY, principale base syndicale du secteur public, afin de rejoindre les « Indignés » devant le Parlement. A cette occasion ceux-ci ont annoncé leur volonté d'empêcher les parlementaires de débattre des nouvelles mesures d'austérités proposées par le gouvernement socialiste[56]. Après un été plutôt calme, le mouvement reprend en septembre[57][58].

États-Unis

Article détaillé : Occupy Wall Street.

Un mouvement lié à celui de ¡Democracia real ya! est né aux États-Unis, avec l’occupation à partir du 17 septembre d’une place à Wall Street. Il a essaimé dans 146 villes des États-Unis au 6 octobre[59].

Dans les médias

Les médias de masse sont critiqués par le mouvement concernant leur compte-rendu du mouvement :

En France les médias de masse sont critiqués pour leur silence face aux mobilisations espagnoles et grecques et pour leur traitement de l'information[60],[61],[62]. Ils sont aussi critiqués concernant leur traitement de l'information du mouvement Français[63]. De rares médias nationaux ont couvert avec régularité le mouvement depuis sa naissance en Espagne, comme le quotidien communiste français L'Humanité[64].

En Belgique, en septembre 2011 suite à un article dans le journal Le soir, un blog pose la question : Les Indignés et les médias : incompétence ou désinformation ?[65].

En Espagne, les sympathisants dénoncent la désinformation quant aux revendications, notamment celle menée de la part de la chaîne Intereconomía Televisión [réf. nécessaire].

Liens connexes

Notes et références

  1. le site web ¡Democracia Real Ya! (visité le 16 octobre 2011)
  2. Alcaide, Soledad ; Mouvement 15-M : les citoyens exigent de reconstruire la politique, 17 mai 2011 (édition du jour même)
  3. a et b Le Yéti, « Les "indignados" quittent la Puerta del Sol, mission accomplie », Rue89, publié le 13 juin 2011
  4. a, b et c Sylvie Kauffmann, « Diplômés et indignés, une tendance mondiale », Le Monde, 24 juin 2011, p. 23
  5. a et b Interview d’Anne Dufresne par Paule Masson, « Les syndicats sont devenus beaucoup plus réactifs », cahier spécial En direct avec les Indignés d’Europe, publié par L’Humanité, 7juin 2011, p. 21 (idem témoignage bas de page)
  6. a et b Entretien de Jean-Paul Piérot avec Francis Wurte, « La démocratie limitée, ils n’en veulent plus », En direct avec les Indignés d’Europe, op. cit., p. 22
  7. a et b Gérard Mordillat, « La force des choses », En direct avec les Indignés d’Europe, op. cit., p. 24 (voir aussi l’éditorial)
  8. Antoine Reverchon, Anne Rodier, « Les peuples européens à l'épreuve de la rigueur », Le Monde Économie, 31 mai 2011, p. 1
  9. a, b et c Gutiérrez, Óscar, de El País; Les samedis d'Islande sont arrivés au 15 mai, 17 mai 2011 (édition du 18 mai 2011).
  10. El País (sección: editorial); Indignados en la calle, 17 mai 2011 (édition du jour même).
  11. Antoine Reverchon, Anne Rodier, « Les peuples européens à l'épreuve de la rigueur », Le Monde Économie, 31 mai 2011, p. 1
  12. Toharia, José Juan; Llaman a la puerta, 17 mai 2011 (consulté le jour même).
  13. M. Ruiz, Rosa; de El Diario Montañés; Plus d'une centaine de mécontents contre la classe politique 'prennent' la Porticada (consulté le 17 mai 2011).
  14. a, b et c El Mundo; Des milliers de personnes descendent dans la rue et passent la nuit à la Puerta del Sol, 18 mai 2011 (consulté le jour même).
  15. ABC Sevilla; «Democracia Real Ya» se désolidarise des insultes «ciblées» d'une fraternité grenadine, 16 mai 2011 (consulté le 18 mai 2011)
  16. Muñoz Lara, Aurora;Le mouvement des indignés occupe à nouveau la Puerta del Sol, 17 mai 2011 (édition du jour même).
  17. http://forum.reelledemocratie.fr/viewtopic.php?f=25&t=21
  18. http://www.lefigaro.fr/international/2011/05/30/01003-20110530ARTFIG00704-les-indignes-de-madrid-s-interrogent-sur-leur-avenir.php
  19. http://www.acrimed.org/article3601.html
  20. http://owni.fr/2011/05/22/manifeste-democracia-real-ya-democratie-maintenant/
  21. La manifestation des 'indignés' mobilise plusieurs milliers de personnes dans toute l'Espagne, 15 mai 2011 (édition du 17 mai 2011).
  22. Informativos Telecinco; La manifestation des 'Indignés' se termina avec 24 arrestations et 5 policiers blessés, 16 mai 2011 (édition du 18 mai 2011)
  23. a et b La Voz de Galicia; Plusieurs campements réactivent les manifestations des «indignés» en Galice, 17 mai 2011 (édition du jour même).
  24. a, b et c El Diario Montañés; Des milliers d' « indignés » reprennent la Puerta del Sol, 17 mai 2011 (édition du même jour).
  25. Pérez-Lanzac, Carmen, de El País; Indignés et campeurs, 17 mai 2011 (édition du même jour).
  26. a et b El Mundo; Relais de campeurs jusqu'au 22 mai prochain, 17 mai 2011 (édition du même jour).
  27. La Police Nationale évacue les 'indignés' qui campaient sur la Plaza del Carmen de Grenade ideal.es
  28. Espagne: débâcle des socialistes de Zapatero aux élections municipales et régionales, 23 mai 201, latinreporters.com
  29. http://www.rue89.com/2011/05/31/la-justice-refuse-levacuation-des-indignes-de-bayonne-207155
  30. http://www.eldiariomontanes.es/v/20110620/nacional/destacados/miles-indignados-vuelven-desafiar-20110620.html
  31. http://www.rtve.es/noticias/20110619/minuto-minuto-marchas-indignados-del-19-j-contra-modelo-politico-economico-actual/441858.shtml
  32. http://www.nicematin.com/article/nice/nice-la-place-garibaldi-accueille-les-indignes
  33. http://noticias.terra.com.co/internacional/mas-de-300-indignados-exigen-una-renovacion-de-la-democracia-en-portugal,3cc72d07739a0310VgnVCM4000009bf154d0RCRD.html
  34. http://www.7sur7.be/7s7/fr/3007/Bruxelles/article/detail/1280739/2011/06/19/Des-centaines-d-Indignes-sur-la-place-Flagey-a-Bruxelles.dhtml
  35. http://www.eleconomista.es/internacional/noticias/3168332/06/11/Unos-10000-griegos-vuelven-a-tomar-la-plaza-Sintagma-para-protestar-contra-el-rescate-internacional.html
  36. Les "Indignés" tentent d'installer le mouvement dans la durée
  37. Journale Le Monde du mardi 18 octobre 2011
  38. La Voz de Galicia; « La vraie démocratie maintenant » a fait réagir les deux principaux partis, 16 mai 2011 (édition du 17 mai 2011).
  39. La Voz de Galicia; Cayo Lara: « Zapatero donne plus de bénéfices aux possédants et la trique pour ceux d'en-bas », 17 mai 2011 (édition du jour même).
  40. (es) « Ahmadineyad: los indignados demuestran la falta de democracia en Europa »
  41. Sandrine Morel, « En Espagne, les "indignés" s'efforcent de donner une traduction politique à leurs mots d'ordre », Le Monde, 21 juin 2011, p. 10
  42. http://levif.rnews.be/fr/news/actualite/belgique/troubles-sur-la-voie-publique-expulsion-des-indignes-d-ixelles/article-1195032012201.htm
  43. http://www.lesoir.be/regions/liege/2011-07-06/les-indignes-quittent-l-esplanade-saint-leonard-a-liege-849437.php
  44. http://www.rtc.be/infos-flash/263-general/1444493-liege-les-aquotindignesaquot-sinstallent-a-baviere
  45. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110529.OBS4126/entre-800-et-3-000-indignes-ont-manifeste-place-de-la-bastille.html
  46. http://reelledemocratie.fr/?page_id=152
  47. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110529.OBS4126/entre-800-et-3-000-indignes-ont-manifeste-place-de-la-bastille.html
  48. Occupons la Défense
  49. Les Inrockuptibles, « L’évacuation des "indignés" parisiens place de la Bastille », Les Inrockuptibles-TV, publié le 30 mai 2011, consulté le 5 novembre 2011
  50. Erwan Manac'h, « "Indignés" : la "démocratie réelle" dans l’étau policier », Politis, publié le 15 juin 2011, consulté le 5 novembre 2011
  51. Erwan Manac'h, « La police expulse ls Indignados », Politis, publié le 30 mai 2011, consulté le 5 novembre 2011
  52. Béatrice Turpin, « Une autre police est possible », Attac TV, publié le 30 septembre 2011, consulté le 5 novembre 2011
  53. Les Inrockuptibles, « L’étape parisienne mouvementée des marcheurs indignés », Les Inrockuptibles, publié le 22 septembre 2011, consulté le 5 novembre 2011
  54. Camille Poloni, Emmanuel Raoul, « Comment la police a effacé ma vidéo d’arrestation (mais pas tout à fait) », Les Inrockuptibles, publié le 25 octobre 2011, consulté le 5 novembre 2011
  55. Démocratie réelle et maintenant, « Récapitulatif de la répression au 12 juin », Démocratie réelle maintenant — Poitiers toma la calle, publié le 12 juin 2011, consulté le 5 novembre 2011
  56. http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/les-manifestants-grecs-veulent-bloquer-les-deputes_1002200.html?actu=1
  57. http://uk.reuters.com/article/2011/09/03/uk-greece-pm-idUKTRE7821VM20110903
  58. http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jEW-Fq7tH0J6TqVfTMmN9hBqjgwA?docId=CNG.b005c7c23ad7bd6e2b03ef289e0f2ff7.501
  59. Frédéric Lemaire, « Les "indignés", indignés par les médias », Acrimed, publié le 7 novembre 2011
  60. Censure : les médias ont retardé l’exportation de la « révolution espagnole », Investig'Action, 26 mai 2011
  61. Loin de l’Espagne (2) : revue de la presse somnolente (15/22 mai), Acrimed, 27 mai 2011
  62. UN TSUNAMI SOCIAL : 460 000 PERSONNES DANS LA RUE, Israel Valley, 3 septembre 2011
  63. Journée mondiale des Indignés : l'omerta médiatique, Actuchomage, 20 juin 2011
  64. L'Humanité : Liste des articles concernant le mouvement des indignés, depuis mai 2011
  65. Les Indignés et les médias : incompétence ou désinformation ?, Le Buvard Bavard, 25 septembre 2011

Sources


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Mouvement des Indignés de Wikipédia en français (auteurs)

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