- Jean Villard
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Jean Villard, dit Gilles, est un poète, chansonnier, comédien, écrivain, compositeur et musicien suisse (Canton de Vaud) né à Montreux le 2 juin 1895 et mort à Saint-Saphorin le 26 mars 1982.
Il est notamment célèbre pour son duo Gilles et Julien dans les années 1930, puis en tant que directeur du cabaret « Chez Gilles » à Paris après la Guerre.
Sommaire
Biographie
Débuts au théâtre
Jean Villard est attiré très tôt par le théâtre. En 1918, il crée à Lausanne le rôle du Diable dans L'Histoire du soldat d'Igor Stravinski et de Charles-Ferdinand Ramuz. En 1919, il entre dans la troupe de Jacques Copeau, la Compagnie des Quinze, avec laquelle il se produit au théâtre du Vieux-Colombier à Paris, puis en Bourgogne de 1924 à 1929, sous le nom de « troupe des Copiaus ».
Gilles et Julien
Il développe par la suite une carrière d'auteur-compositeur-interprète. De 1932 à 1939, il forme avec Aman Maistre - dit Julien - le duo Gilles et Julien : ils deviennent des vedettes de music-hall, et Gilles compose plus de trois cents chansons.
Leur duo est le tout premier - peu après arriveront Pills et Tabet, puis Charles et Johnny[1] - à révolutionner le tour de chant à deux interprètes, mais aussi le tour de chant plus généralement tel qu'on le concevait au début des années 1930. En effet, tous deux issus du théâtre du Vieux-Colombier, Gilles et Julien incorporent dans leurs chansons un certain esprit poétique (La Marie-Jésus, Fleur de Paris) ou humoristique (Faut bien qu'on vive), et utilisent leur technique théâtrale pour les mettre en scène. Elles deviennent ainsi des mini-pièces en trois actes accompagnées par Gilles au piano et mimées par Julien devant ou appuyé sur l'instrument.
Revêtus à partir de 1935 d'un pantalon et d'un chandail noir, ils préparent ainsi la voie aux tours de chants de ceux qui, après la guerre, axeront leurs prestations sur le côté dramatique ou anecdotique de leurs chansons.
Directeur de cabarets
En 1940, à Lausanne, il fonde avec Édith Burger le cabaret « Le Coup de soleil », lieu où il fait souffler l'esprit francophile et résistant.
De retour à Paris, il ouvre en 1947 le cabaret « Chez Gilles », où il se produit en duo avec Albert Urfer de 1948 à 1975, interprétant ses compositions, telles que Dollar (1932), Les Trois Cloches (1940), 14 Juillet (1942), Le Bonheur (1948), La Venoge (1954), Nos colonels (1958), etc. Il découvre Jacques Brel qu’il engage.
En 1955, il ouvre un cabaret du même nom, « Chez Gilles » à Lausanne.
Auteur dramatique, deux de ses pièces sont créées au théâtre du Jorat (à Mézières en Suisse) : Passage de l'étoile (1950) et La Grange aux Roud (1960).
À 81 ans, il fait ses adieux à la scène. Il accorde en décembre 1981 sa dernière interview chez lui à Saint-Saphorin dans laquelle il confie : « J'ai essayé d'être poète ».
Un parc de Lausanne, près de l'avenue du Théâtre, porte aujourd'hui son nom.
Théâtre
Acteur
- 1919 : L'Histoire du soldat de Igor Stravinski et Charles Ferdinand Ramuz
- 1920-1930 : Plusieurs rôles dans la Compagnie des Quinze/Copiaus dirigée par Jacques Copeau au Théâtre du Vieux-Colombier
- 1920 : Cromedeyre-le-Vieil de Jules Romains, mise en scène Jacques Copeau, Théâtre du Vieux-Colombier
- 1929 : Prise d'André Pascal et Albert Jean, mise en scène Albert Jean, Théâtre de l'Avenue
- 1931 : La Mauvaise Conduite d'après Plaute, Théâtre du Vieux-Colombier
- 1938 : La Cruche Cassée d'Heinrich von Kleist, mise en scène Georges Douking, Théâtre des Ambassadeurs
Quelques chansons
- 1932 Dollar
- 1936 La Belle France – hymne du Front populaire
- 1940 Les Trois Cloches – chantée par Édith Piaf et les Compagnons de la Chanson
- 1940 14 Juillet
- 1948 Le Bonheur
- 1951 À l'enseigne de la fille sans cœur – chantée par Édith Piaf
- 1954 La Venoge
- 1958 Nos colonels
Pièces de théâtre
- 1950 : Passage de l'étoile, Théâtre du Jorat à Mézières
- 1960 : La Grange aux Roud, Théâtre du Jorat à Mézières
Livres
- 1943 : Les Histoires de Gilles
- 1954 : Mon demi-siècle, Payot (réédition 1969)
- 1960 : La Venoge et autres poèmes, éditions du Verseau et Librairie Payot, Lausanne
- 1963 : Chansons que tout cela ! (Le Meilleur de Gilles, tome I)
- 1971 : Le Dernier Mot (Le Meilleur de Gilles, tome II)
- 1978 : Amicalement vôtre, éd. Pierre-Marcel Favre (Récits, chansons et souvenir)
Citation
« C'est formidable le public, cette masse anonyme qui ne forme qu'une âme. Il n'y a rien de plus extraordinaire qu'une salle qui rit. On voit alors l'humanité sous son plus beau visage. » Jean Villard
Bibliographie
- Albert Urfer, Qui va piano..., 1978
- Alex Décotte, Le Siècle de Gilles, 1995
- Le Meilleur de Gilles (3 tomes), Publi-Libris, 2003 (ISBN 2940251029)
Sources
- « Jean Villard » dans la base de données du centenaire du Palais de Rumine de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
- Écrivaines et écrivains d'aujourd'hui 1988, p. 283
- 24 Heures, 23 mars 2002, p. 26-27 et 19 juin 2006, p. 21
- Joël Aguet, « Gilles » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne
- Fonds ACV Bibliographie A. Urfer
- Qui va piano..., 1978
- Le Siècle de Gilles, 1995
- R. Francillon (dir.), Histoire de la littérature en Suisse romande, vol. 3, p. 185-192 et 197
Liens externes
- Fichier général des grands fonds de la BCU Lausanne
Références
- Charles et Johnny sont fortement influencés par Gilles et Julien pour la création de leur duo.
Catégories :- Écrivain suisse romand
- Chanteur suisse
- Naissance en 1895
- Naissance à Montreux (Vaud)
- Décès en 1982
- Personnalité vaudoise
- Personne connue sous un pseudonyme
- Nom de scène
- Duo musical
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