- Gilles de la Roche-Saint-André
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Gilles de la Roche-Saint-André Portrait de Gilles de la Roche-Saint-André, par Antoine Graincourt, 1780. Il est avec l'Ordre du Christ qui lui a remis le roi de Portugal en 1650.Naissance 1621
au château des Ganuchéres à Treize-SeptiersDécès août 1668 (à 47 ans)
à bord du vaisseau Le Jules, au large de la Galice
Mort au combatOrigine Royaume de France Allégeance Royaume de France Arme Marine royale française Grade Chef d'escadre Années de service 1636 - 1668 Conflits Guerre de Trente Ans
Deuxième Guerre anglo-néerlandaiseDistinctions Chevalier des ordres du roi
Chevalier de l'ordre du Christ du Portugalmodifier Gilles de La Roche-Saint-André, né en 1621 au château des Ganuchéres à Treize-Septiers en Vendée et mort en août 1668, à bord du vaisseau Le Jules au large de la Galice, est un officier de marine et aristocrate français du XVIIe siècle. Entré jeune dans la Marine royale, il fait ses premières armes contre les Espagnols, pendant la Guerre de Trente Ans. En 1655-1657, il commande une expédition d'exploration à Madagascar et dans le Golfe d'Aden, qui se révèlera un échec sur le plan économique.
Rentré en France, il prend part à la Deuxième guerre anglo-néerlandaise, aux côtés de la Hollande. Il se distingue en 1665 dans un combat contre une flotte anglaise bien supérieure en nombre. Il termine sa carrière militaire avec le grade de chef d'escadre des armées navales, un grade très élevés dans La Royale, à cette époque.
Sommaire
Biographie
Origines et famille
Gilles de la Roche-Saint-André est issu de la branche cadette de la Maison de la Roche-Saint-André dite des Ganuchères de Treize-Septiers. Il est le fils de Julien de la Roche, chevalier, seigneur des Ganuchéres, et de dame Françoise Giguet.
Il se marie vers 1653, avec Gabrielle Brigitte d'Escoubleau de Sourdis, fille de Jacques-René d'Escoubleau de Sourdis, seigneur de la Borderie, en La Verrie, chef d'escadre des armées navales, et de dame Renée Berland de la Gastière. La sœur aînée de sa femme épouse un des Herbiers de l'Estenduère. Les deux sœurs étaient nièces du fameux cardinal de Sourdis, ministre de la Marine sous Richelieu.
Jeunesses et débuts
Gilles suivit de brèves études dispensées par les chanoines de la collégiale Saint-Maurice. En tant que cadet de famille, le partage noble ne le favorise pas[1], et comme beaucoup de cadets, Gilles est destiné au métier des armes, seule alternative avec l’état ecclésiastique.
Carrière dans la Marine royale
Débuts pendant la Guerre de Trente Ans
Gilles de la Roche-Saint-André, entre dans la Marine royale en 1636, à l'âge de 15 ans. La même année, il prend part au combat au large des îles de Lérins contre les Espagnols. En 1641, il participe au siège de Tarragone et prend un bastion espagnol. En 1647, il attaque et prend le fort espagnol de Castelammarre, en Italie.
En 1652, il participe à la prise d'un galion espagnol de 52 canons, il est fait chevalier de l'Ordre de Saint-Michel.
Expédition à Madagascar et dans le Golfe d'Aden (1655 - 1657)
Ayant entendu les récits avantageux de colons revenus de Madagascar, Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye, lieutenant général de Bretagne, qui résidait à Nantes et y entretenait une flotte de corsaires, s'intéresse aux richesses et aux profits faciles à faire. Il charge Gilles de la Roche-Saint-André de conduire une expédition à Madagascar, pour laquelle il fait armer quatre de ses navires : La Duchesse (500 tonneaux), L’Armand (frégate de 350 tonneaux), La Maréchale (450 tonneaux) et Le Saint Pierre (flûte de 200 tonneaux).
Commandant La Lune, il prend la tête de la flottille qui devait le conduire à Madagascar, où il devait le premier planter la croix, permettant ainsi l'implantation de la Compagnie des Indes. Partie de Brest à l'automne 1655, la flotte longue les côtes portugaises. Le 15 novembre 1655, au niveau des îles Canaries, la flotte française capture un petit navire espagnol chargé de vin. En descendant les côtes de l'Afrique, elle fait deux escales,la première à Rufisque et la seconde à , avant d'atteindre Le Cap. À la mi-mai 1656, Madagascar est atteint et des troupes sont débarquées sur l'île. La flotte française poursuit son chemin vers le nord en direction du Golfe d'Aden. En août 1656, un boutre arabe est capturé au large de la Corne de l'Afrique, avec 30 hommes d'équipages et 25 esclaves. La flotte franchit le Cap Gardafui avant d'atteindre l'île de Socotra en mer d'Oman et de reprendre sa route vers Madagascar. Elle fait escale à Sainte-Marie de Madagascar en janvier 1657 où elle abandonne L’Armand; puis à la Colonie de Fort-Dauphin en février 1657 où elle abandonne La Duchesse. Le mois suivant, la flotte française se ravitaille au Cap. En avril 1657, la Roche-Saint-André doit faire face à une mutinerie qu'il parvient à mater. Après deux nouvelles escales à Sainte-Hélène et sur l'Île de l'Ascension, la flotte regagne la France, à la fin de l'année 1657.
Le bilan de cette expédition est maigre, deux navires ont dû être abandonnés, un grand nombre de marins et de missionnaires sont morts, aucun nouvel établissement n'a été fondé. Les navires reviennent les cales vides, sans prise majeure, qui puisse rembourser les frais engagés pour le voyage.
Deuxième guerre anglo-néerlandaise
En 1665, la guerre entre l'Angleterre et la Hollande éclate à nouveau. Le royaume de France, allié aux Hollandais, mobilise ses flottes de Méditerranée et du Ponant afin d'aller porter secours à la flotte hollandaise, commandée par le Grand Ruyter. En route vers la Hollande, les ordres changent et le retour à Brest est décidé. Mais, une partie des navires n’ayant pas reçu les ordres, continuent leur route.
Cette escadre de huit navires, commandée par Job Forant à bord de La Sophie, parmi lesquels figure Le Rubis de Gilles de la Roche-Saint-André, continuent leur route et rencontrent une flotte anglaise bien plus nombreuse, qui les attaque aussitôt. Le Rubis est pris pour cible et perd sa mature. Après un combat de sept heures contre neuf navires ennemis, Gilles de la Roche-Saint-André doit se rendre. Cette bataille permet aux sept autres navires français de s’échapper. Ce combat est rapidement connu en France et dans l'Europe entière. Sa réputation à la Cour de France est telle qu'il est nommé chef d'escadre des armées navales en 1667, un grade très élevé à une époque où il n'y avait que deux lieutenants généraux et deux chefs d'escadre dans toute la Marine royale.
En 1668, il reçoit l'ordre de commander 10 vaisseaux, faisant partie de l'escadre commandée par le duc de Beaufort, que le Roi voulait garder à la mer. Son escadre est finalement composée de huit vaisseaux et six bâtiments plus petits. Gilles de la Roche-Saint-André commande Le Jules, lorsqu'il décède d’une crise d’apoplexie, au large de Vigo, sur les côtes de Galice au mois d'août 1668
Il est inhumé à Vigo dans l'église des Cordeliers. Son cœur embaumé est rapporté à Montaigu, son lieu de sa naissance, et enterré dans l'église Saint-Jean de Montaigu avec sa veuve, au mois d'août 1715.
Honneurs et postérité
Très apprécié de la reine-mère et par le cardinal Mazarin, il est considéré dans sa patrie et à l'étranger comme l'un des plus braves et des plus expérimentés marins de son temps. Chevalier des ordres du roi, il est fait aussi chevalier de l'ordre du Christ du Portugal, pour avoir préservé Lisbonne d'un bombardement dont elle était menacée par les Anglais.
Mariage et descendance
Il épouse, en 1653, Gabrielle-Brigitte d'Escoubleau de Sourdis, fille de Jacques-René d'Escoubleau, seigneur de Courtry, et de dame Berland de la Gastière. De cette union naissent trois enfants dont :
- Louis-Gilles de la Roche-Saint-André, capitaine des vaisseaux du Roi, chevalier de St-Iouis, qui servit avec distinction pendant quarante ans. Il épouse, en 1690, Charlotte de Saint-Légier, dont il eut:
- Joachim de la Roche-Saint-André, abbé de l'abbaye royale de Villedieu, grand-vicaire de l'évêque de Dax;
- Charles de la Roche-Saint-André, servit d'abord dans la marine royale, que le mauvais état de sa santé l'obligea de quitter.
- Pélagie de la Roche-Saint-André, mariée à Louis Charles du Chaffault de Besné, lieutenant-général des armées navales, Grand-croix de l'ordre de Saint-Louis.
Notes et références
- Il s’agissait alors de ne pas disperser le patrimoine familial
Sources et bibliographie
- M. de Courcelles, Dictionnaire universel de la noblesse de France sur Google Livres, 1821, p. 118
Liens externes
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- Louis-Gilles de la Roche-Saint-André, capitaine des vaisseaux du Roi, chevalier de St-Iouis, qui servit avec distinction pendant quarante ans. Il épouse, en 1690, Charlotte de Saint-Légier, dont il eut:
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