- L'Histoire du soldat (Stravinski)
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L’Histoire du soldat est une musique de scène en forme de mélodrame composée par Igor Stravinski en 1917 sur un texte de Charles-Ferdinand Ramuz pour trois acteurs (le narrateur, le soldat et le diable) et sept instrumentistes (violon, contrebasse, basson, cornet à pistons, trombone, clarinette et percussions).
Elle est postérieure aux grands ballets stravinskiens et précède sa période néoclassique. Le musicien est alors réfugié en Suisse du fait de la révolution russe, et Diaghilev, lui-même exilé, ne peut guère l'aider. Il est alors présenté à Ramuz par le chef d'orchestre suisse Ernest Ansermet. Une partie de la partition fut écrite à Lens, où Stravinski était hébergé dans le chalet du peintre Albert Muret[1].
L'œuvre comporte plusieurs courts tableaux dont certains sont inspirés de diverses danses : tango et même ragtime. Une suite pour piano, clarinette et violon en a été extraite en 1919. Une seconde suite, respectant l'orchestration initiale, fut écrite en 1920.
La création a eu lieu le 28 septembre 1918 avec Georges Pitoëff, au théâtre municipal de Lausanne, sous la direction d'Ansermet. L'instrumentation réduite devait permettre son interprétation au cours d'une tournée dans différents villages helvétiques. Ce projet a dû être annulé au dernier moment du fait de la propagation de la grippe espagnole et la représentation suivante ne put avoir lieu qu'en 1924.
Sommaire
Argument
L'argument de la pièce est d'inspiration faustienne mais reprend un vieux conte russe compilé par Alexandre Afanasiev : un soldat pauvre vend son âme (représentée par le violon) au Diable contre un livre qui permet de prédire l'avenir. Après avoir montré au Diable comment se servir du violon, il revient dans son village. Hélas, au lieu des trois jours promis, le séjour passé avec le Diable a duré trois longues années. Personne au village ne reconnaît le soldat : ni sa mère, ni sa fiancée.
Le soldat utilise alors son livre magique pour devenir fabuleusement riche. Incapable d'être heureux avec sa fortune, le soldat joue aux cartes contre le Diable : son argent contre le violon. Le Diable gagne, mais enivré par ses gains il se laisse voler le violon. Le soldat peut alors guérir et séduire la princesse malade promise par son père le Roi à qui la guérirait. Malheureusement cherchant toujours plus de bonheur, le soldat et la princesse quittent alors le royaume et désobéissent au Diable. Le soldat est emporté en enfer.
L'œuvre se termine cependant par le triomphe du démon dans une marche sarcastique.
La suite de 1919
La première suite que Stravinski tira de la pièce en 1919 est arrangée pour clarinette, violon et piano. Elle comporte cinq numéros :
- Marche du soldat
- Le violon du soldat
- Petit concert
- Tango / Valse / Ragtime
- Danse du diable
La suite de 1920
La suite gardant l'orchestration originale extraite en 1920 comporte, contrairement à la précédente, neuf numéros et dure environ 25 minutes :
- Marche du soldat
- Musique pour la scène 1
- Musique pour la scène 2
- Marche royale
- Petit concert
- Tango / Valse / Ragtime
- Danse du diable
- Petit chorale / Grand chorale
- Marche triomphale du diable
Les chorégraphies
La pièce inspira de nombreux chorégraphes, dont :
- 1929 : Hanya Holm
- années 1930 : Akarova
- 1942 : John Cranko
- 1965 : Jerome Robbins
- 1966 : Maurice Béjart
- 1967 : Jean Babilée
- 1976 : Jean Guizerix
- 1986 : Jiri Kylian
- 1992 : Michèle Anne De Mey
- 2009 : Juha Marsallo - Pierre Quenehen
Les autres adaptations
- 1984 : R.O. Blechman, illustrateur et animateur américain réalise un films d'animation de 58 minutes, reprenant la musique et l'essentiel du texte, dans un style qui mêle le dessin au trait à des allusions à Kandinski, Mondrian et à l'Art Déco.
Notes et références
- Guide du Valais, Musées cantonaux du Valais, Sion-Viège, 2009, p. 243
Catégories :- Musique de chambre
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- Mélodrame en musique
- Musique de scène
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