Famille de Solages

La famille de Solages, autrefois Solatges, est une famille noble française d'extraction chevaleresque, originaire du Rouergue, et qui subsiste de nos jours^[1]. Éteinte en ligne masculine au XIV^e siècle, elle se continue par une branche de la famille d'Arjac qui s'est substituée à ses nom et armes.

Cette importante famille a donné deux générations de sénéchaux gouverneurs du comté de Rodez, des officiers et pendant un siècle une dynastie industrielle dans l'Albigeois.

En 1724, elle se fixe à Carmaux, où elle obtient un privilège royal pour développer une activité minière et de verrerie qu'elle continuera avec la Compagnie de Carmaux jusqu'en 1853^[2]. A cette date la compagnie est vendue et devient société anonyme présidée en 1860 par le duc de Morny^[2]. Elle continuera ainsi son existence jusqu'au XX^e siècle. Cette industrie prospère a enrichi cette famille et rendu célèbre Carmaux, ses mines, ses grèves de 1892-1895 et son député Jean Jaurès.

Au XVIII^e siècle la famille de Solages est également partie dans une affaire de lettre de cachet.

Origine

La famille de Solages est citée en Rouergue dès l'an 1028^[3], puis en 1073^[3], 1110^[3], 1199^[3] et 1217^[3].

L'historien du Rouergue Hippolyte de Barrau fait débuter la filiation prouvée sur actes de la famille de Solages en 1282^[4] et celle de la famille d'Arjac en 1260^[5]. Régis Valette, quant à lui, fait remonter la filiation de cette famille à 1382^[1].

Principales branches

• de Solages, barons de Tholet
• de Solages de Saint-Jean-d'Alcapiès ou de Robal (dont sont issus les marquis^[6] de Carmaux, puis de Solages)

Première Maison de Solages

• Arnaud-Raymond de Solages est donné en otage avec d'autres seigneurs, en 1282, par Édouard, roi d'Angleterre, à Alphonse, roi d'Aragon
• Guillaume de Solages, conseiller et exécuteur testamentaire de Bernard VII comte d'Armagnac et de Rodez (1360-1418)^[7]. Il est baron de Tholet et marié au milieu du XIV^e siècle avec Deodate de Lapanouse, fille de Motet IV de La Panouse et de Miracle d'Heralh, n'a laissé que deux filles :
  • Indie de Solages qui épouse en 1382 noble et très redouté Bégon d'Arjac, seigneur du Cayla, de Pruynes, de Combret, capitaine du château de Morlhon-le-Haut
  • Souveraine de Solages qui épouse le 4 mai 1393 Amaury de Sévérac, seigneur de Montausson, maréchal de France, sénéchal de Quercy et de Rouergue, assassiné au château de Gages à Rodez en 1427 par le comte de Pardiac.

Deuxième Maison de Solages

La deuxième Maison de Solages est issue de Jean d'Arjac-Solages, petit-fils d'Indie de Solages et de Bégon d'Arjac, substitué aux nom et armes de Solages, en exécution du testament de son aïeul Guillaume de Solages daté de 1417^[8]. Il épouse le 20 octobre 1473 Julienne de Voisins de Montaut, fille de Guillaume, baron d'Ambres et vicomte de Lautrec, qui lui donne sept enfants.

Branche principale de Tholet

• François de Solages, fils de Jean et de Julienne de Voisins, baron de Tholet, chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, écuyer du roi, gouverneur et sénéchal du comté de Rodez, capitaine de 50 hommes d'armes des ordonnances, l'un des gentilshommes de Henri, roi de Navarre en 1575. Il épouse le 24 juin 1532 Françoise de Montboissier-Beaufort-Canillac, fille de Jean, seigneur d'Aubusson et de Margueritte de Vienne. Il teste en 1599 laisse sept enfants, dont :
• François II de Solages, baron de Tholet, sénéchal et gouverneur du comté de Rodez. Il épouse le 1er juin 1567 Diane d'Apchon, fille de Gabriel de Saint-Germain, seigneur de Valrus, et de Françoise de Lajaille qui lui donne cinq enfants, dont:
• François III de Solages, baron de Tholet et de Castelnau, marié le 20 avril 1604 à Marguerite de Peyre, héritière de la baronnie de Peyre, qui ne lui donne que deux filles.

Branche de Robal ou de Saint-Jean

Cette branche commence avec :

• Antoine de Solages, fils cadet de Jean, seigneur du Cayla et de Pruynes et de Rose de Carmaing, seigneur de Saint-Jean d'Alcapiès et d'Alzac. Il épouse en 1473 Blanche de Robal.
• François Paul de Solages, marié en 1724 avec Marie de Ciron, dame et héritière de Carmaux. Il vend une partie de ses possessions en Rouergue, comme le château de Rebourguil, pour acquérir le reste de la seigneurie de Carmaux. Il a pour fils:
• Antoine Paulin de Solages, page du roi en sa grande écurie en 1722, puis cornette de carabiniers pendant la Guerre d'Italie en 1733, obtient en 1747 et 1748 la concession des mines de houilles de Carmaux. Il se marie deux fois. De son deuxième mariage, il a un fils et un petit-fils, derniers marquis de Carmaux en ligne masculine^[9]. De son premier mariage en 1737 avec sa cousine Marie-Guyonne de La Roque-Bouillac, fille de Charles de La Roque-Bouillac, baron de Bar, et de Charlotte de Ciron, il a eu trois enfants, dont deux sont internés sur ordre du roi à la demande de leur famille, pour des raisons de mœurs ou de santé mentale qui restent incertaines^[10].
  • François de Solages, sans alliance
  • Pauline de Solages (1740), mariée à Jean-Antoine de Barrau et mère de trois enfants. Elle est arrêtée en 1765 et placée dans divers couvents à la suite de la demande de son mari.
  • Hubert de Solages, arrêté en 1765 en même temps que sa sœur. Il est enfermé dans diverses maisons fortes royales. Il se retrouve l'un des sept prisonniers libérés de la Bastille le 14 juillet 1789 (Affaire Barrau - Solages).
• Gabriel de Solages (1711-1799), mestre de camp d'une brigade de carabiniers, brigadier de cavalerie en 1767, nommé commandant pour le roi en Albigeois en 1770, maréchal de camp en 1780. Il obtient le 2 mai 1751 un privilège royal pour la construction d'une verrerie, puis le 19 décembre 1752 il obtient concession des mines de houilles à Carmaux à la suite de son frère aîné, Antoine Paulin de Solages, marquis de Carmaux.
• Paulin Guillaume Auguste de Solages, chevalier de Saint-Louis, reçu chevalier de justice dans l'ordre de Malte en 1781
• François Paul de Solages, page du roi en sa grande écurie en 1728, brigadier de cavalerie des armées du roi en 1767, chevalier de Saint-Louis
• Gabriel Hippolyte de Solages, élève à l'école royale militaire de Paris en 1787, émigre à Coblentz, marié à Antoinette de Bertier de Sauvigny, chevalier de la Foi
• François Gabriel de Solages, reçu chevalier de Saint-Lazare en 1769, président du conseil général du Tarn sous la Restauration, chevalier de la légion d'honneur en 1821
• Jérôme Ludovic de Solages (1862-1927), marié à la fille du baron Reille, dirigeant-associé de l'entreprise des mines de Carmaux, député du Tarn, adversaire de Jean Jaurès.
• Bruno de Solages (1895-1983), frère du précédent, recteur de l'Institut catholique de Toulouse, ami de M^gr Jules Saliège (1870-1956), évêque de Toulouse. Déporté en Allemagne en 1944^[11].

Alliances

Familles de La Barrière, d'Esparrou, de La Panouse, 1382 d'Arjac, 1392 de Sévérac, 1413 de Penne, 1428 de Carmaing, 1459 de Bessuéjouls, 1473 de Robal, de Montaut, d'Estaing, 1532 de Montboissier-Beaufort-Canillac, 1567 de Saint-Germain d'Apchon, d'Azémar, de Morlhon, d'Agens, du Rieu, 1520 de Roquefeuil, de Lauzières, 1578 de Morlhon, 1594 de Blanc, 1596 de Rodez, de Gozon, 1643 d'Yzarn de Freissinet, 1609 de Cahuzac, 1664 de Moustier, 1698 de Mostuéjouls, 1701 de Galatrave, 1737 de La Roque-Bouillac, 1759 de Barrau, 1724 de Ciron, 1772 Clary de Vindrac, 1797 Jacobé de Naurois, 1802 Berthier de Sauvigny, 1812 d'Imbert du Bosc, 1880 de Pierre de Bernis, 1892 de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut, 1927 Goüin, 1894 et 1928 du Parc de Locmaria, etc.

Armes, blasons, devises

Les Solages ont des armes parlantes.

• Solages (Thibaud), 1248, sixième croisade, branche éteinte : "D'azur au soleil agissant d'or". Devise : "Sol agens".
• Solages de Robal : "Écartelé aux 1 et 4 d'azur à un soleil d'or (Solages) aux 2 et 3 d'azur à trois rocs d'échiquier d'argent (Robal). Devise : "Sol agens ".

Support : deux anges

Famille de Solages (de Villefranche)

Ces Solages qu'on ne sait pas rattacher et qui pourraient être une autre famille, ont une filiation qui commence au début du XIV^e siècle. Ils ont donné plusieurs générations de maires de Villefranche-de-Rouergue :

• Vézian de Solages, premier consul, ou maire de Villefranche, fils de Jean et d'Elipze de Pollier, se marie avec Cécile de Patras, fille de Raymond et Volgude Rossaldi. Ils furent les parents de :
• Jean de Solages, maire de Villefranche, marié à Rose de Tourlong, fille d'Arnaud, seigneur d'Orlohnac et d'Antoinette de Gelas. Ils sont les parents de :
• Guillaume de Solages (1460-1562) se marie vers 1510 avec Marquez de Gautier

Par la suite, cette famille s'est éteinte au XVI^e siècle et fondue dans la famille de Pomayrols.

Notes et références

Bibliographie

• Hippolyte de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue ..., tome 2, pages 113 à 154 ; tome 3, pages 5 à 16
• Georges Lenôtre, Le rêve de l'abbé de Solages
• Yzarn de Freissinet de Valady (marquis Louis d'), Lévezou de Vesins (comte Renaud de), Les Châteaux de l'ancien Rouergue, Rodez, éditions Pierre Carrère, 1927, 1935, in-4°.
• Arnaud de Solages, Généalogie des Solages

Liens externes

• Site de la famille de Solages
• Sépultures de la famille de Solages
• Le domaine de la Verrerie, dans le département du Tarn
• Généalogie de la famille de Solages
• Visuarchives. H Barrau_Documents_historiques (tome 2, pages 113 à 154, article de Solages ; tome 3, pages 5 à 16, article d'Arjac)

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