- Gabriel de Solages
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Gabriel de Solages (né le 19 août 1711 à Vailhauzy, district de Saint-Affrique[1], mort le 28 juillet 1799 à Blaye (Tarn), connu aussi sous le nom de chevalier de Solages) est un verrier du XVIIIe siècle.
La famille de Solages
De noblesse d'épée, la famille de Solages est originaire du département de l'Aveyron. Elle a pour armes : « D'azur, au soleil d'or agissant ».
En 1473, le mariage d'Antoine de Solages avec Blanche de Robal permet d'ajouter au soleil d'or qui est le blason primitif, « 3 rocs d'échiquier d'argent posés 2 et 3 ».
La famille devient carmausine le 23 septembre 1724, lorsque son père François Paul de Solages, venu d'un village à 20 kilomètres à l'est de Carmaux s'installa et épousa la fille du seigneur du lieu, Marie de Ciron, marquise de Carmaux, le 23 septembre 1724.
Les activités verrières et minières
Gabriel de Solages a créé la première verrerie à charbon du Sud-Ouest en 1751, et a repris en 1752, à la suite de son frère aîné le marquis de Carmaux, l'exploitation des mines de houilles situées à Carmaux, dans le département du Tarn, qui deviendra ensuite la Verrerie Royale à Sainte Clotilde puis la Verrerie ouvrière d'Albi, lors de sa reprise par les ouvriers en Société coopérative de production.
Le département du Tarn jouissait, depuis le XVe siècle, d'une longue tradition verrière, à travers ses verreries de la Forêt domaniale de la Grésigne et de la Montagne Noire. Le première était utilisée au maximum par les verriers, lors de la visite de Louis De Froidour de Sérizy, à qui Colbert confie la rédaction de l'Ordonnance sur le fait des Eaux et Forêts du 13 août 1669, aboutissant à limiter l'utilisation du bois pour les verreries.
Gabriel de Solages, désigné par la suite sous le nom de Chevalier de Solages, a réussi à accroître l'importance de l'entreprise et contourner les difficultés de transport, en recourant au charbon de Carmaux, et en consommant sur place la plus grande partie de ses produits : il fit construire une verrerie à bouteilles pour laquelle il sollicita une concession, accordée par arrêté du Conseil d'État du 2 mai 1752.
Pour la fabrication des bouteilles en verre noir, il fit appel à des verriers de la Grésigne et du Champenois, hautement qualifiés. La verrerie ira jusqu'à atteindre 800 ouvriers en 1882[2], qui constituent une corporation ouvrière privilégiée, bénéficiant de salaires élevés.
Un règlement paru en 1744 avait déjà mis un peu d'ordre dans les exploitations minières, soumises à une autorisation préalable fixant diverses mesures de sécurité. C'est en vertu de ce règlement que le 12 septembre 1752, quatre mois après le feu vert à la verrerie, le roi Louis XV accorda au chevalier de Solages, pour 20 ans, le monopole de l'exploitation du gisement de Carmaux, prolongé à différentes reprises[3].
Gabriel de Solages créa la Compagnie de Carmaux, où il était majoritaire, et fit travailler des ouvriers des mines de Flandres guidés par des chefs d'ateliers, ainsi que par des charpentiers, des boiseurs et un directeur, venus dans le bassin vers 1750. La société a une centaine de salariés dont la moitié travaille au fond.
En 1782, il faisait valoir que les charbons, parfois extraits à 120 mètres de profondeur, étaient d'une qualité supérieure aux meilleurs charbons d'Angleterre[3], tandis qu'un embryon d'entreprise sidérurgique est créée au Saut du Tarn, en 1787, par le vicomte François-Gabriel de Solages, découvrant une mine de fer près d’Alban (à environ 20 km de Saint-Juéry). Un fourneau catalan fournir 150 kg de fer en 5 ou 6 heures, mais la première réelle tentative d’implantation industrielle débute en 1793, quand l’ingénieur Dodun établit un rapport signalant les possibilités du site.
En 1789, 200 ouvriers extrayent 6.500 tonnes de combustibles à Carmaux. Pendant la Révolution, père et fils, d'idées libérales, réussissent à maintenir leur activité minière.
En 1873 la Société des Mines de Carmaux (SMC) devient propriétaire des houillères, les besoins d'extraction deviennent important et les effectifs de mineurs augmentent rapidement: il y avait 2000 mineurs en 1880 et presque 3500 en 1900[4].
Le château de la famille fut construit en 1755 par Gabriel de Solages, fondateur des mines de Carmaux, un peu à l'écart, sur la commune voisine de Blaye, et transformé en un imposant château par son arrière-petit-fils Achille, pendant la Restauration[2]. Petit-fils du chevalier, Gabriel-Hippolyte de Solages (1772-1843), achète en 1808 le château de Mézens qui, depuis lors, est resté dans la famille.
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