- Albigeois (Vicomté)
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L'Albigeois est le nom donné à l'ancienne vicomté d'Albi, région historique qui faisait partie de la province du Languedoc.
La taille de cette région a varié au fil de l'histoire. Elle est nettement plus grande que le Pays d'albigeois région naturelle située autour d'Albi.
Sommaire
Situation
L'Albigeois était situé autour de la ville d'Albi. Il était entouré par les anciennes provinces du Rouergue, du Quercy, de l'Armagnac et du Haut-Languedoc.
Histoire
Antiquité
Avant l’invasion romaine la région d’Albi était peuplée par le peuple gaulois de volces Tectosages. Ils auraient fait partie de la fédération des Cadurques. D’après d’Anville ils auraient dépendu des Ruthènes. Leur cité s'étend depuis le Viaur jusqu'à Lacune en passant par Soult et Sorèze ; elle correspond à l’évêché seigneurie d'Albi et au diocèse de Castres. Ce peuple n’a laissé que peu trace dans la région à part quelques dolmens. Les monuments romains ne sont guère plus nombreux.
Au Ve siècle apparait le nom de « Civitas Albientium ».
Haut Moyen Âge
Au Haut Moyen Âge, les princes d'Albi sont à la tête d’une principauté couvrant l'actuel département du Tarn à l'exception de la région de Lavaur.
En 766 Pépin le Bref s’empare du Languedoc et donc des environs d’Albi. Il confie la contrée à Aimon.
Le nom d’Albigeois apparait au moment de la création d’un comté autour d’Albi par Charlemagne.
À l’époque de Charles le Chauve, Ermengaud, fut le dernier comte de l'Albigeois à relever des rois de France. Sa fille Garsinde épousa Eudes, comte de Toulouse et lui apporta la province en dot. Celle-ci sera alors gouvernée par des vicomte vassaux des comtes de Toulouse.
Au début du Xe siècle, le nom d'Albigeois désignait les vicomtés d'Albi et d'Ambialet, de Lautrec et de Paulin. L’Albigeois ne remonta au rang de comté qu'en 987 quand Guillaume Taillefer, comte de Toulouse, la céda à son frère Pons qui prit le titre de comte d'Albi. À cette époque les seigneurs locaux avaient peu de liens avec le pouvoir royal et maintenaient une large autonomie vis-à-vis de celui-ci.
Bas Moyen Âge
Au XIe siècle Aton II, vicomte d’Albi, était aussi vicomte de Nîmes. En 1032 son successeur se donne le titre de prince d’Albi et proconsul de Nîmes. Le comté de Carcassonne et les vicomtés de Béziers et d’Agde sont ajoutées par mariage en 1061 avec Raymond-Bernard. Ce dernier prendra le nom de Trencavel, premier d’une des plus puissantes familles du Languedoc. Bernard-Aton IV ajoute la vicomté de Rasez et porte a sa taille maximum cet ensemble de fiefs. Après sa mort il sera partagé entre ses trois fils. L’ainé, Roger, reçut la vicomté d’Albi et d’Ambialet qui fut transmise à sa mort à son frère Raymond Trencavel. Ce dernier avait déjà Béziers, Carcassonne et Rasez (1150). Il se considérait d’abord vicomte de Béziers avant d’Albi. L’Albigeois, jusqu’alors au premier rang dans les provinces du midi, devint une dépendance de la vicomté de Béziers.
Après les guerres de religion, l’Albigeois s'est divisé en de nombreux fiefs, dépendant de baronnies, de comtés, ou encore de la seigneurie évêché d'Albi. On assiste à l'apparition de seigneurs sans titres, le pouvoir temporel des seigneurs Albigeois se dissout.
Des villes d'importance comme Lavaur, Cordes, Gaillac, Réalmont, Lacaune, après la croisade des Albigeois, sont devenus des communes avec des chartes, gérées par des consuls, n'ayant aucun seigneur, voyant leurs influences diminuées. Castres resta une seigneurie importante aux mains de prestigieuses familles comme les Montfort-l'Amaury, les Vendôme ou encore les Bourbons, et ne fut rattaché qu'en 1519 au domaine royal pour devenir comme les autres grandes villes une communauté aux mains de consuls et d'un intendant.
Époque moderne
Durant la Renaissance les évêques d'Albi, les vicomtes de Paulin (principaux chef de guerre protestant du Languedoc, durant les guerres de religion), le baron d'Ambres, le vicomte d'Ambialet restent les seigneurs des lieux.
Époque classique
À l'époque classique, les titres d'importance en terre d'Albigeois ont tous disparus à l'exception des seigneurs archevêques d'Albi, désormais nommés par le roi. Le titre de seigneur archevêque d'Albi est donc le seul titre français d’importance en Albigeois. Les titres de comte, vicomte durant le XVIIe et XVIIIe siècle ont disparu sur ordre du roi, depuis Louis XIII pour châtier les seigneurs huguenots de la région (suppression de la vicomté de Paulin notamment).
À cette époque les comtes de Solages, seigneurs de Carmaux sont des personnalités influentes dans le Languedoc. La richesse et l’influence de cette famille perdureront jusque dans les années 1930. Un descendant du comte, s'opposa à Jean Jaurès pour la députation, et remporta la circonscription de Carmaux.
La vicomté d'Ambialet restera une seigneurie indépendante de l’archevêché d'Albi. Divisée en nombreux fiefs elle était peu puissante, mais le titre Vicomte d'Ambialet venait au second rang dans la noblesse albigeoise, et avait un certain prestige dans la province du Languedoc.
Voir aussi
Articles connexes
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