- Compagnie de Carmaux
-
La compagnie de Carmaux fut l'une des premières compagnies minières créées en France pour l'extraction du charbon, en 1752, sur le bassin minier de Carmaux et Blaye-les-Mines (Tarn), où elle détenait le monopole par un édit royal de 1752.
Sa raison sociale était à la fin du XIXe siècle "Entreprise des mines et de la verrerie de Carmaux".
Sommaire
Le charbon, le verre et la famille de Solages
Le département du Tarn jouissait, depuis le XVe siècle d'une longue tradition verrière, à travers ses verreries de la Forêt domaniale de la Grésigne et de la Montagne Noire. La première était utilisée au maximum par les verriers, lors de la visite de Louis De Froidour de Sérizy, à qui Colbert confie la rédaction de l'Ordonnance sur le fait des Eaux et Forêts du 13 août 1669, aboutissant à limiter l'utilisation du bois pour les verreries.
Francois Paul de Solages, venu d'un village à 20 kilomètres à l'est de Carmaux installa la première verrerie à charbon du Sud-Ouest à Carmaux où il s'installe et épousa la fille du seigneur du lieu, Marie de Ciron, marquise de Carmaux, le 23 septembre 1724.
L'un de ses deux fils, Gabriel de Solages, contourna les difficultés de transport en recourant au charbon de Carmaux, et en consommant sur place la plus grande partie de ses produits : il fit construire une verrerie à bouteilles pour laquelle il sollicita une concession, accordée par arrêté du 2 mai 1752, et fit appel à des verriers de la Grésigne et du Champenois, hautement qualifiés. La verrerie ira jusqu'à atteindre 800 ouvriers en 1882[1], constituant une corporation ouvrière privilégiée, bénéficiant de salaires élevés.
La création de la compagnie de Carmaux
Le charbon était exploité de longue date à Carmaux. Un règlement paru en 1744 avait déjà mis un peu d'ordre dans les exploitations minières, soumises à une autorisation préalable fixant diverses mesures de sécurité. C'est en vertu de ce règlement que le 12 septembre 1752, quatre mois après le feu vert à la verrerie, Louis XV accorda au chevalier de Solages, pour vingt ans, le monopole de l'exploitation du gisement de Carmaux, prolongé à différentes reprises[2].
Gabriel de Solages créa la compagnie de Carmaux, où il était majoritaire, avec pour associés le scientifique et militaire Patrick d'Arcy et son oncle Nicolas Robert d'Arcy. Il fit travailler des ouvriers des mines de Flandres guidés par des chefs d'ateliers, ainsi que par des charpentiers, des boiseurs et un directeur, venus dans le bassin vers 1750. La société avait une centaine de salariés dont la moitié travaillait au fond. L'usage du charbon de terre s'était substitué à celui du bois pour la cuisson des briques, tuiles et chaux, créant ainsi de nouveaux débouchés, tout en diminuant considérablement le prix de revient de ces produits.
En 1782, le charbon est parfois extrait à 120 mètres de profondeur et d'une qualité supérieure aux meilleurs charbons d'Angleterre[2], tandis qu'un embryon d'entreprise sidérurgique est créée au Saut du Tarn, en 1787, par le vicomte François-Gabriel de Solages, découvrant une mine de fer près d’Alban, à environ 20 km de Saint-Juéry. Un fourneau catalan fournissait alors une production de 150 kg de fer en 5 ou 6 heures, mais la première réelle tentative d’implantation industrielle débuta en 1793, quand l’ingénieur Dodun établit un rapport signalant les possibilités du site.
De la révolution française à la troisième république
En 1789, 200 ouvriers extrayaient 6 500 tonnes de combustibles à Carmaux. Pendant la Révolution, les Solages, d'idées libérales, réussissent à maintenir leur activité minière jusqu'en 1853, année où ils vendent la compagnie[3]. Le dernier directeur de la compagnie au temps où la famille de Solages en était propriétaire fut Adolphe Boisse.
En 1873 la Société des Mines de Carmaux (SMC) devient propriétaire des houillères, les besoins d'extraction devenant importants. Les effectifs de mineurs augmentaient rapidement: de 2 000 mineurs en 1880, ils passent à presque 3 500 en 1900[4]. Les marquis de Solages continuèrent à faire partie des administrateurs[réf. incomplète][5].
Jusqu'au rachat en 1873 par la Société des Mines de Carmaux (SMC), trois sociétés de secours se succédèrent : la caisse de secours de la compagnie de Solages, créée en juillet 1838 et dirigée par le marquis de Solages; la société de secours mutuels de Sainte-Barbe créée en 1858; et la société de secours mutuels de Sainte-Barbe créée en 1870[6].
Notes et références
- Musée de Verre de Tarn
- http://histocarm.free.fr/Histo_Cx.htm
- Revue du Rouergue, Cent cinquante ans d'une académie de province, La société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, année 1986, page 42.
- Histoire de Carmaux, site personnel
- http://books.google.fr/books?id=IHt7zaTS9NEC&pg=PA118&lpg=PA118&dq=%22Compagnie+des+Mines+de+Carmaux%22&source=bl&ots=SZXOijMn2A&sig=mhJFlTDuw-OShbGdPNogKxPe7Hk&hl=fr&ei=MsWvS5P9CoWd4Qa35ZzNDw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CBIQ6AEwAw#v=onepage&q=%22Compagnie%20des%20Mines%20de%20Carmaux%22&f=false
- http://www.histoiresecump.fr/publications/lettre_crhmp_5.pdf
Voir aussi
Catégories :- Entreprise française disparue
- Compagnie houillère française
- Tarn
- Famille de Solages
Wikimedia Foundation. 2010.