- Famille Robertet
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Jean Robertet (1405-1492)
Ce juriste forézien, écrivain et poète, a suivi la fortune des ducs de Bourbon jusqu’à la cour des rois. Il est d’abord cité comme notaire secrétaire de la Chambre des comptes du Forez, puis bailli d’Usson.
En 1466, il signe pour le duc, en qualité de « grand maître des Eaux et Forêts », la réponse à une requête, puis contresigne plusieurs actes. Il accompagne à Moulins plusieurs ducs qui l’introduisent auprès du Roi. Louis XI crée, en 1469 à Amboise, l’ordre de Saint-Michel, le roi envisageait une « aimable compagnie de gentilshommes de nom et d’armes sans reproche, n’excédant pas en nombre 36 » ; ce nombre était rarement atteint. Les compagnons de cet ordre de chevalerie, l’élite du royaume, devaient fidélité absolue au chef de l’ordre, le souverain lui-même. C’est à Jean Robertet qu’il confie la charge de « Premier Greffier de l’ordre » (ceci explique que la chapelle des Robertet à Montbrison soit dédiée à Saint-Michel). Sa charge était de faire préparer par des scribes les deux premiers exemplaires des statuts, celui pour le roi Louis XI décoré par une miniature, et ensuite de tenir à jour les procès-verbaux des assemblées de l’ordre.
Il assiste aux états généraux de Tours en 1484 où il est chargé de collationner l’original de la réponse du roi au cahier des états. Un exemplaire des Louanges de Madame Anne de France à la Bibliothèque Nationale est dédicacé à messire Jehan Robertet, secrétaire du roi et premier officier de l’ordre royal.
Lui-même, dans l’inscription qu’il fera graver pour sa tombe, précise qu’il a suivi, en qualité de secrétaire des ducs de Bourbon.
Cette activité itinérante ne l’empêche pas d’exercer, à la cour de Moulins, puis à celle de Paris, ses talents d’écrivain. Dans ses poèmes, il révèle l’influence italienne qu’il a subie pendant sa visite en Italie. Pourtant le moyen choisi par le poète pour disséminer ses poèmes, celui d’être tissé sur des tapisseries dépeignant les Triomphes de Pétrarque, n’avait rien d’innovateur mais appartenait au monde des Rhétoriqueurs. Puissant officier, Jean Robertet, à part son rôle de poète, exerce un important mécénat. En 1469, dans sa fonction de premier greffier de l’ordre de Saint-Michel, il confie la réalisation d’une miniature, c'est-à-dire une représentation du souverain et des quinze chevaliers, au peintre Jean Fouquet, qui le remercie en le dépeignant, debout derrière le fauteuil du roi Louis XI et tenant le registre de l’ordre.
Ami de Charles d’Orléans, contemporain de Villon, il devient un poète « de bonne renommée ». On lui doit en partie les « Douze Dames de Rhétorique », ouvrage en vers et en prose dont les anthologies modernes citent encore certains passages :
« …Je meurs de soif auprès de la fontaine,
Je trouve doux ce qui doit être amer,
J’aime et tiens cher tous ceux qui me font haine,
Je hais tous ceux que fort je dusse aimer… »En 1477, il obtient de son frère Alexis le transfert des droits successoraux sur le domaine « des Bullions » qui passera dans sa postérité. Ce domaine, sis dans la plaine de la Loire, à Mornans, près de Chambéon, comprend « maison, grange, estables, couvert, colombier, estangs et pescheries, terres, prés, bruyères et pasqueraiges » ; il tire son nom « des sources bouillonnantes dont l’eau coule vers Loire » ; un étang aurait gardé le nom de « Petit Robertet » et un terrier de 1494 cite la « Rente Noble Robertet » qui se levait à Magneux-Hauterive.
Jean Robertet épouse Madeleine Bohier d’Issoire puis, à sa mort, Louise Chauvet de Montbrison. Ils auront 7 enfants, dont deux ont secondé leur père de son vivant dans ses fonctions de secrétaire du roi, et ont hérité de ses charges ; deux autres seront évêques d'Albi, Charles et Jacques.
À la fin de sa vie, il fait construire à l’église de Montbrison la chapelle où il sera inhumé auprès des siens, ainsi que l’indique l’inscription en latin apposée au mur. Cette chapelle, commencée vers 1490, sera achevée en 1524 par Florimond ; elle est remarquable par le décor flamboyant d’une porte intérieure blasonnée « d’azur à la bande d’or chargée d’un demi vol de sable ».
François Robertet (fils de Jean et frère de Florimond)
François Robertet, l’aîné, est notaire secrétaire du duc de Bourbon, puis secrétaire des Finances, bailli d’Usson, sieur de Bullion. Il est connu par les historiens de l’art pour avoir, par une note manuscrite de 1477, permis par la suite l’authentification de toute l’œuvre du peintre Fouquet. C’est en effet lui qui fut chargé par le duc de Bourbon de racheter le célèbre manuscrit, dit des « Activités Judaïques », décoré de charmants petits paysages de Touraine, pleins de vérité et de naturel.
Ce manuscrit avait été composé à la demande de Jacques d’Armagnac, duc de Nemours ; lorsque celui-ci fut arrêté comme ligueur et décapité en 1477, François Robertet de Bullion entra en possession de l’œuvre et inscrivit à la dernière page, en le signant, cette note : « Ce livre a douze histoires : les trois premières de l’enlumineur du duc Jean de Berry, les neuf autres de la main du bon peintre enlumineur du roi Louis XI, Jean Fouquet, natif de Tours ». C’est cette annotation qui a permis de caractériser avec certitude le style de Fouquet et de dresser tout le catalogue de son œuvre.
Par un curieux hasard, et pour des raisons tout à fait différentes, le fils de François, Jean-René Robertet, seigneur de la Mothe Jolivette et de Charlieu, est également connu des historiens d’art. C’est par lui que la tapisserie de « La Dame à la licorne » entra dans la famille Robertet. Il épouse, en effet, Jeanne Le Viste, cousine de la célèbre « Dame » dont elle héritera des châteaux de Chatillon d’Azergues et de Bagnols-en-Lyonnais, et la fameuse tapisserie.
Florimond Ier Robertet d’Alluye (1458-1527)
C’est le plus connu des fils de Jean, celui dont la carrière brillante et l’existence fastueuse font image à l’époque de la Renaissance.
Le premier de cette famille de ministres, depuis Charles VIII jusqu'à Henri III, naît sous le règne de Louis XI. Il fait de brillantes études, ses humanités à Lyon, son droit à Orléans ; il voyage beaucoup, parle couramment quatre langues, et son ardeur au travail est extrême. Son père l’introduit, de bonne heure, dans ce monde intelligent, actif et fortement italianisé qui gravite autour des ducs de Bourbon et, par leur intermédiaire, auprès des rois de France.
Il est conseiller à la cour des comptes de Montbrison, lorsque Pierre de Beaujeu, comte de Forez et mari d’Anne de France, le donne au roi Charles VIII, son jeune beau-frère, qui le fait trésorier de France et secrétaire des finances. Ces secrétaires des finances ont succédé en 1343, sous Philippe de Valois, aux hauts fonctionnaires que Philippe le Bel a institués clercs du secret en 1309, première origine des secrétaires d’État. C’est Florimond Robertet qui, au rapport du président Hénault, commence à donner à sa charge de secrétaire des finances tout son éclat et tout son autorité.
Au XVIIe siècle, Antoine Fauvelet du Toc, compilant son histoire des secrétaires d’État français, reconnaît Florimond Robertet comme « le père des secrétaires d’Estat » [1]. Il justifie ce titre comme suit : « …puis qu’en effet, c’est luy qui commença à donner à ses emplois le degré d’élévation et de pouvoir dans lequel ils se sont enfin établis ».
Les textes tracent de lui un portrait flatteur : « le bon Florimond », conseillé éclairé des rois, le trésorier de France intègre, l’ambassadeur indispensable, l’intendant « aussi célèbre en son temps que Sully en le sien ». Son ambition était extrême et il fut assurément l’un des banquiers du roi, qui ne pouvait se passer de faire appel à lui. Encore y fallait-il un réel courage car les exemples tragiques de ses prédécesseurs Jacques Cœur et Semblançay ne devait pas quitter sa mémoire.
Ses qualités d’administrateurs sont vite remarquées et, lorsque Charles VIII part pour la guerre d’Italie, en 1494, il lui confie de lourdes responsabilités. En effet, il est chargé de la rédaction de dépêches fort importantes, soit dans la capitulation de Naples, soit dans les négociations avec le pape Alexandre VI. Il est bientôt compté parmi les « officiers du roi », puis « les secrétaires de la chambre » ; en 1495, il devient trésorier de France. Le 9 mars 1495, il est fait chevalier de l’ordre de Saint-Michel et greffier de l’ordre. Son influence devient prépondérante, ainsi qu’en témoigne la lettre qu’Anne de France, Dame de Beaujeu, envoie de Chantelle, « le XIe jour de décembre au trésorier Robertet », pour lui demander son aide auprès du roi, en ajoutant : « je vous prie, Monseigneur le Trésorier, que, de vostre part, m’y vueillez estre aydant mondit seigneur, et je m’en tiendrais bien tenue à vous, avec autres plaisirs que m’avez toujours faitz, et à Dieu, Monseigneur le Trésorier, que vous donne ce que vous désirez ».
Il participe aux pourparlers qui suivent la campagne d’Italie, accomplit plusieurs voyages et se tourne vers la diplomatie. Louis XII lui confie nombre de missions dont il s’acquitte au mieux, et qui lui rapportent, d’après la correspondance diplomatique, beaucoup d’argent et plus encore de cadeaux.
Cependant sa charge de secrétaire et trésorier du roi le retient habituellement à la cour où son importance croît sans cesse. Il conseille certaines mesures financières qui se seraient révélées heureuses (il réussit à faire diminuer les impôts de moitié !) et, en 1505, devient membre du conseil de régence, auprès des plus hauts dignitaires du royaume.
C’est à cette époque, qu’il fait entreprendre, à Blois, la construction d’une résidence seigneuriale, l’hôtel d’Alluye, où l’on retrouve toute la grâce de la Renaissance française.
Par la suite, il acquiert la baronnie de Brou (qui porte toujours aujourd’hui les armes des Robertet), puis celle de Bury-en-Blésois. C’est à Bury qu’il fait commencer par un architecte italien (on a des raisons de penser que Léonard de Vinci, séjournant à Amboise, a été consulté à ce sujet), la construction d’un château très caractéristique de l’époque d’une envergure telle, qu’on ne pouvait le comparer qu’avec Chambord. C’était plus une demeure de plaisance qu’une forteresse, l’un des premiers châteaux d’agrément des bords de Loire.
L’avènement de François Ier le porte au faîte des honneurs et il joue un rôle important pour favoriser le mariage du roi avec Claude de France. En récompense de ses services éminents, François Ier le nomme baron d’Alluye et lui fait don des sommes nécessaires pour terminer Bury. Il participe à l’expédition d’Italie, assiste aux audiences du roi au camp de Marignan, à l’entrevue de Bologne.
Épuisé par les fatigues de cette vie mouvementée, il tombe malade et, en 1521 se démet d’une partie de ses fonctions en faveur de son fils François, filleul du roi.
Mais le désastre de Pavie, avec les obligations de la régence, lui cause un surcroît de travail ; avec la reine mère Louise de Savoie, il s’emploie activement à réunir la rançon du Roi.
Il étudie avec elle une lettre, saisie sur un courrier, qui établit la trahison du connétable de Bourbon, et contribue grandement à la conclusion de la paix.
Il meurt à Paris en novembre 1527 et François Ier lui fait faire d’éclatantes funérailles à la mode de l’époque ; l’éloge funèbre est prononcé, en présence du roi et de la reine, par son ami Alleman, évêque de Grenoble, puis le corps est transporté à Blois sur un char « précédé de cent torches ardentes aux armes du défunt ». L’inhumation a lieu à la chapelle d’Alluye, à l’église Saint-Honoré de Blois. Clément Marot écrit alors pour lui une Déploration de 400 vers, qui reste un des poèmes les plus révélateurs et importants de son œuvre.
L’inventaire des biens sera établi en 1532 à Bury ; la liste est dressée par sa veuve des innombrables cadeaux, bijoux, objets d’art, offert à l’occasion de ses diverses missions. On note entre autres, une « apothicairerie de poudres, médicaments, ingrédients, mannes, conserves, sirops, et rares essences, que la prévoyance et la charité de Florimond avaient fait venir de tous les costez, tant des pays froids que chauds. Cette apothicairerie fut visitée par Monsieur de Rabelais, célèbre médecin, qui fut en admiration de tout ce qu’il vit ». On trouve aussi « une esquelette étiqueté de billets de parchemins chiffrez, contenant les noms de chaque chose dont est composé le corps humain ».
On retrouve là le témoignage de la curiosité universelle des hommes de la Renaissance, ouverts à toutes les civilisations et à toutes les cultures sous l’influence de leurs études, de leurs voyages, de leurs expériences. Il avait épousé, à Amboise, Michelle Gaillard de Longjumeau, beaucoup plus jeune que lui, fille d’un trésorier des finances, qui lui donna huit enfants dont le destin fut assez mouvementé.
Florimond II Robertet de Fresne (fils de François Robertet, neveu de Florimond Ier)
Florimond Robertet de Fresne est le fils de François Robertet de Bullion, secrétaire de Pierre de Beaujeu, duc de Bourbon et de Forez, mari d’Anne de France, qui, sans avoir le titre de régente, gouverna le royaume pendant la minorité de Charles VIII, ainsi que l’avait ordonné Louis XI en mourant. Robertet de Fresne est né en 1531. Toute sa famille était attachée aux Guise, et il dut à leur appui, non moins qu’à sa capacité, l’insigne faveur d’être secrétaire d’État à 26 ans (1557). Il cultive de bonne heure les arts et les lettres malgré ses fonctions qu’il remplit depuis le règne de Henri II jusqu’à celui de Charles IX. Il meurt à seulement 36 ans ; mais si sa carrière a été courte, elle n’été pas moins remarquable par les actes auxquels il concourt et auxquels il attache son nom. En 1559, il signe, avec la forme ordinaire : par l’avis du conseil, l’étrange pouvoir donné au duc de Guise, au nom de François II, après la conjuration d'Amboise, pouvoir que le vertueux chancelier Olivier, malgré les mots : par l’avis du conseil, refuse longtemps de signer parce qu’il ne donne au duc de Guise rien moins que la puissance royale sous le titre de lieutenant général du royaume. En 1560, c’est Robertet de Fresne qui écrit, au nom de François II, la lettre au roi de Navarre portant injonction d’amener son frère le prince de Condé à Orléans. Antoine de Bourbon y obtempère imprudemment, puisque le prince son frère a été arrêté, comme chef de la conjuration d'Amboise, et condamné à mort. Florimond II meurt à l’âge de 36 ans sans laisser d’enfant. Il passa une partie de sa vie au château de Beauregard, où une peinture de son cousin Florimond est toujours exposée dans la galerie des portraits. Fize lui succède dans la charge de secrétaire d’État.
rectificatif Colette de La Loëre épousa Francois Robertet frère aîné de Florimont I. Elle eut au moins 2 enfants Jean et Anne Robertet. Jean (petit-fils de Francois et petit-neveu de Florimont I ) épousa Jeanne le Viste dont au moins 2 enfants aussi Florimont II et Marie[2].
C'est peut-être Marie qui épousa Jean Babou de la Bourdrassière, et serait donc la grand-mère de Gabrielle d'Estrée[3]
Claude Robertet d’Alluye (fils de Florimond Ier)
Claude Robertet d’Alluye, baron d’Alluye et de Bury, seigneur de Blémars et de Molineuf, maître d’Hôtel du roi Henri II, trésorier général de France. Il épouse Anne Briçonnet dont il a six enfants.
Florimond III Robertet d’Alluye
Florimond III, baron d’Alluye, était gouverneur d’Orléans et attaché au service du duc de Guise puis de Catherine de Médicis. C’est à elle qu’il écrit, en 1560 une lettre pour lui dire son inquiétude de voir couver les guerres de religion : « Madame, d’ici un an, le feu sera encore plus allumé qu’il n’est » ; il ne se trompait guère. Il épouse, en 1557, Jeanne de Halluyn de Pienne, fille d’honneur de Catherine de Médicis (elle doit rompre son mariage secret avec François de Montmorency, pour laisser ce dernier épouser Diane de France). Il eut un enfant, Étienne Roberdet d’Alluye. En effet, c’est à ce moment que le nom Robertet s’est changé en Roberdet pour cette branche de la famille. Il est nommé secrétaire d’État, en 1559 à la recommandation du duc de Guise, sous François II. Son cousin Robertet de Fresne a succédé à son beau-père, Clausse de Marchaumont. Ainsi les deux proches parents ont exercé en même temps et parallèlement les charges de secrétaire d’État dans deux départements différents. Il paraît que les attributions de Robertet d’Alluye étaient les affaires étrangères ; mais il est plus ami des lettres et des plaisirs que des affaires. En avril 1562, il est, ainsi que Robertet de Fresne, envoyé à Orléans avec le prince de Condé, qui, après le massacre de Wassy, s’est emparé d’Orléans, de Blois, de Tours, d’Angers et du Mans. Le prince répond qu’il ne désarmera pas si M. de Guise ne se retire pas de la cour, s’il n’est pas puni de l’acte de Wassy. En cette même année 1562, Robertet d’Alluye est chargé par la reine mère et les princes de la maison de Lorraine d’aller faire au duc de Savoie, pour obtenir sa précaire neutralité, l’impolitique et ruineuse restitution de Turin et des places du Piémont que la France a fortifiées à ses frais : mais les Guise la veulent pour plaire à la duchesse de Savoie, et se faire des amis au-dehors. En vain le maréchal de Bourdillon et le maréchal de Brissac s’y sont opposés de tout leur pouvoir. En 1563 Robertet est envoyé en Angleterre, pour engager la reine Élisabeth à rendre le Havre. La reine ne se refusait pas à la restitution, mais ne demandait rien de moins que Calais en contre échange. Le Baron d’Alluye fut donc bien reçu et mal écouté. Quelques mois après, le connétable de Montmorency et une armée française ont chassé le comte de Warwick et les Anglais. Florimond III d’Alluye mourut secrétaire d’État en 1569, deux ans après son cousin Robertet de Fresne.
François Robertet de Brou
François Robertet de Brou, filleul de François Ier, succède à son père dans les charges de secrétaire du roi et bailli du palais. Françoise, sa fille, épouse Tristan de Rostaing, mais elle mourut de déplaisir en 1574 lorsque son fils aîné périt dans un naufrage en revenant de Constantinople.
Françoise Robertet
Françoise Robertet, la dernière fille de Florimond Ier, fut mariée deux fois, d’abord à Jean Babou de la Bourdaisière, grand maître de l'artillerie de France, puis à Jean d’Aumont, maréchal de France qui combattit à Ivry, aux côtés d’Henri IV. De son premier mariage est née Françoise Babou de La Bourdaisière, qui épouse à Chartres, en 1559, Antoine d’Estrées, de la grande famille de Picardie, gouverneur de Paris et d’Île de France. Françoise Babou d’Estrées fut tuée à Issoire, dans une émeute pendant les guerres de la ligue. Elle laissait 9 enfants ; l’un fut amiral, l’autre général, mais la plus connue est Gabrielle d'Estrées (1571-1599).
Cette arrière-petite-fille de Florimond Robertet devint favorite du roi Henri IV qui la fit marquise de Montceaux, puis duchesse de Beaufort. En effet, il rencontra Gabrielle à Alluye et de ce fait, le roi érigea la baronnie d'Alluye en marquisat. La charmante Gabrielle était très attachée au roi (« qui n’aime, ne voit, n’entend, ne connaît que d’Estrées ») et se préparait à l’épouser lorsqu’elle mourut subitement d’empoisonnement à l’issue d’un banquet. Elle eut du roi Henri IV trois enfants naturels, dont César de Bourbon, duc de Vendôme, qui sera légitimé, et ouvre la lignée des « Grands Vendôme » ; son fils et ses petits fils continueront la tradition des valeureux généraux du Grand Siècle.
Notes et références
- Antoine Fauvelet du Toc, « Histoire des secretaires d’estat, contenant l’origine, le progrès, et l’etablissement de levrs charges, auec les eloges, les armes, blasons, & genealogies de tous ceux qui les ont possedées jusqu’à present », Paris, C. de Sercy, 1668
- Hommage rendus à la chambre de France et chambre de comptes de Paris, XIV et XVI siècles tome III, Paris, Archives Nationales 1985. Pour le fief de Paray-sous-Briailles, Allier en 1538.
- Les notaires et secrétaires du roi sous les règnes de Louis XI, Charles VII et Louis XII, tome II, généalogie et index, bibliothèque Nationale 1978.
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