- Bataille de Tunis (1574)
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La bataille de Tunis est le nom d'une bataille ayant eu lieu en 1574 entre Ottomans et Espagnols.
Sommaire
Contexte historique
Article détaillé : Bataille de Tunis (1535).En 1574, la Régence de Tunis est encore sous le règne des derniers Hafsides mais il ne s'agit que d'un gouvernement fantoche maintenu par Charles Quint qui a conquis Tunis en 1535. En partant, Charles Quint laisse une importante garnison chargée de faire respecter les clauses du traité qu'il a imposé au gouvernement dont le paiement de tribus annuels et la livraison symbolique de chevaux et de faucons, mais surtout la mainmise sur les terres aux alentours de Tunis et l'attribution de permis de commerce. La réalité du pouvoir reste aux mains du gouverneur espagnol qui livre plusieurs batailles contre les tribus de l'intérieur du pays, révoltées par le traité, et contre les forces de Dragut qui pénètre jusqu'à Kairouan en 1557. Une incustion d'Uludj Ali avec la milice turque d'Alger parvient à reprendre Tunis pendant quatre ans. Mais la garnison de La Goulette resiste jusqu'aux renforts de Don Juan d'Autriche qui prend Tunis avec un corps expéditionnaire de près de 20 000 hommes et saccage la ville pendant près de trois jours.
Préparatifs de la flotte ottomane
L'Empire ottoman décide alors de mettre un terme à la présence espagnole à Tunis et en Afrique du Nord, d'autant plus que celui-ci est avide de prendre sa revanche sur sa défaite à la bataille de Lépante trois ans auparavant. Le sultan Selim II reconstruit en un temps record la totalité de sa flotte et charge les amiraux Sinan Pacha et Uludj Ali de reprendre définitivement Tunis. Plus de 200 galères embarquent d'Istanbul avec 20 000 soldats ottomans, dont la 101e compagnie (orta) de janissaires d'élites et de renfort d'artillerie.
Bataille de Tunis
Le 15 juillet 1574, le contingent ottoman débarque sur les côtes du golfe de Tunis et prend rapidement possession de la garnison espagnole de La Goulette, avec l'appui de sa puissante artillerie. Pendant les deux mois d'été, plusieurs escarmouches ont lieu entre les Espagnols repliés sur Tunis et les camps ottomans établis sur la côte et autour du lac de Tunis. Le 3 septembre, les armées ottomanes entrent à Tunis : 7 000 soldats espagnols sont massacrés ou exécutés avec 3 000 de leurs alliés chrétiens. Il n'y aurait eu que 300 prisonniers.
Conséquences
Sinan Pacha fait de la Tunisie un pachalik ou province ottomane placée sous l'autorité du sultan ottoman, représenté par un pacha avec le titre de beylerbey (bey des beys). À Tunis et dans plusieurs autres villes de la province est instauré une milice (jund el tourki) de 4 000 soldats et janissaires placée sous les ordres d'un commandant militaire, le dey, assisté du diwan, le conseil des officiers turcs. Le bey est le commandant qui est chargé de la collecte de l'impôt à l'intérieur de la province en même temps que le responsable du maintien de l'ordre en dehors des grandes villes.
Les premiers pachas envoyés sont Hayder Pacha, Rajab Pacha et Romdhane Pacha ; leurs mandats ne durent pas plus que deux ans. Mais leurs influences déclinent rapidement face à la montée du pouvoir des deys. En 1591, les officiers ottomans élisent et imposent Ibrahim Rodesli (Ibrahim de Rhodes) comme dey de Tunis. La nomination du pacha par le sultan reste néanmoins la garante du rattachement de la Tunisie à l'Empire ottoman jusqu'à la fin du XIXe siècle.
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