- Elena Ceaușescu
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Elena Ceaușescu Mandats Vice-Première ministre de Roumanie 3 juin 1987 – 17 décembre 1989 Biographie Nom de naissance Elena Petrescu Date de naissance 7 janvier 1916 Date de décès 25 décembre 1989 Lieu de décès Târgoviște (Roumanie) Nationalité Roumaine Parti politique Parti communiste roumain Conjoint Nicolae Ceaușescu Diplômé de Université de Bucarest
modifier Elena Ceaușescu, née Elena Rastroçesa Petrescu le 7 janvier 1916 et décédée le 25 décembre 1989, à Târgoviște en (Roumanie), fut une femme politique roumaine.
Elle était la femme du dirigeant communiste Nicolae Ceaușescu (donc de fait Première dame de Roumanie) et une dignitaire de la République socialiste de Roumanie ; elle fut notamment vice-Première ministre du pays.
Sommaire
Biographie
Enfance et études
Elena Petrescu naît le 7 janvier 1916. Elle est issue d'une famille de paysans habitant le Județ, dans le département d'Ilfov, en Valachie. Elle termine une scolarité médiocre[1], en quatrième année (son carnet scolaire ayant été publié à la chute du régime) et déménage avec son frère à Bucarest, où elle travaille comme assistante de laboratoire avant d'obtenir un emploi dans une usine textile.
Mariage et engagement politique
Elle rejoint le Parti communiste roumain en 1937, à l'âge de 21 ans, et rencontre deux ans plus tard Nicolae Ceaușescu, son futur époux. Ils se marient le 23 décembre 1947, journée durant laquelle elle falsifie son certificat de naissance (changeant l'année « 1916 » en « 1919 ») afin de se rajeunir de trois ans, Nicolae Ceaușescu étant en réalité de deux ans son cadet.
De cette union, naissent au moins deux enfants : une fille Zoia (1949 - 2006), éminente mathématicienne, qui dirigea la branche féminine des pionniers (jeunesses communistes), avant de rentrer en dissidence, et un fils choyé Nicu (1951 - 1996), qui présida la branche masculine et fut considéré comme étant l'héritier du régime. Ce dernier, grand amateur de femmes et d'alcool, eut une relation, qui apparaîtra par la suite forcée, avec la gymnaste Nadia Comaneci, triple championne olympique aux Jeux d'été de Montréal en 1976.
Cependant, la légitimité du fils ainé, Valentin, né en 1948 est contestée : on a prétendu qu'il fut adopté par le couple Ceaușescu après la Seconde Guerre mondiale, rumeurs totalement infondées puisque des analyses ADN sur les restes des époux Ceaușescu ont été réalisées à des fins d’identification en novembre 2010 à la demande de Valentin lui-même[2],[3]. Celle-ci étant probablement due au fait que Valentin fut le seul membre de la famille à être en désaccord avec ses parents, n'ayant pas la « fibre communiste », il ne s'impliquait pas autant que son frère et sa sœur dans la politique de son pays. De plus, Valentin avait osé commettre l'« ultime affront » de s'être marié avec Iordana (dit « Dana ») Borilă, fille de Petre Borilă, l'un des plus sérieux rivaux de son père au sein du parti.Carrière politique et scientifique
Après la prise du pouvoir par les communistes, en 1945 (la Roumanie devient officiellement la République populaire roumaine en 1947), Elena Ceaușescu travaille comme secrétaire au ministère des affaires étrangères, où elle reste une figure de second rang jusqu'à la nomination de son mari au poste de secrétaire général du parti, en 1965. Nicolae Ceaușescu dirige le pays jusqu'en 1989. À partir de juillet 1971, lui sont confiés des postes de haut niveau de responsabilité au sein du Parti communiste.
Son niveau d'instruction limité ne l'empêche cependant pas de s’accaparer de nombreux prix scientifiques internationaux en chimie, notamment en matière de polymères, durant la période où son mari est à la tête du pays : il fallait à tout prix que l’ex-assistante de laboratoire devenue l’épouse du n°1 roumain apparaisse comme le fruit d’une réussite sociale exemplaire.
Pour construire sa notoriété, elle n’hésitera pas à tricher sur ses véritables capacités intellectuelles et à s’attribuer le résultat des recherches effectuées par Ion Ursu, un jeune universitaire servile, dont la carrière devint fulgurante. Mais cela ne l'empêche pas de se voir raillée par une partie de la communauté scientifique du pays, qui est néanmoins invitée à taire ses critiques, certains scientifiques ayant été emprisonnés[1].
Elle est ainsi docteure-ingénieure en chimie, obtenant son grade universitaire de façon très discutée : sa thèse est tout d'abord refusée par le professeur Chritopher Simionescu puis, alors que celui-ci est renvoyé et son nom retiré des encyclopédies, un scientifique de moindre renom, le professeur Coriolan Drăgulescu, valide ses travaux et se voit également propulsé sur la scène scientifique du pays, voyant son nom entrer dans l'encyclopédie, lui-même intégrant l'Académie des sciences roumaines. Elle accumule ainsi les doctorats honorifiques de prestigieuses universités étrangères, sous la pression de leurs propres gouvernements (notamment celles d'Athènes, Buenos Aires, Lima, Manille, Mexico, Nice, New York, Quito et Téhéran), car pour tous ces pays, il fallait flatter l’ego du dirigeant roumain et de son épouse qui avaient pris une certaine distance avec la politique commune du Bloc de l’Est (ces titres lui ont été retirés après la chute du régime). L'encyclopédie roumaine de l'époque dédie plus d'une demi-page pour énumérer tous ses titres et récompenses. Elle est également membre de l'Académie des sciences et directrice de l'Institut de recherche chimique[1].Elena Ceaușescu serait responsable du décret sur la suppression du contrôle des naissances, disposition qui cause dès les années 1970 et 1980 une augmentation importante de naissances d'enfants non désirés. Ceux-ci sont alors placés dans des orphelinats dispersés dans tout le pays, dont le niveau d'hygiène et de compétence des personnels sont déplorables. Elle est également nommée à la tête de Commission d'État en charge de la santé. À ce titre, elle nie notamment l'existence du sida en Roumanie, provoquant une des plus graves épidémies (notamment les cas pédiatriques) dans l'ouest du pays.
Chute du régime
Elle suit son mari dans la chute du régime communiste, durant la révolution de 1989. Ils sont tous les deux capturés à Târgoviște, à 50 kilomètres de Bucarest. Lors du simulacre de procès qui ne dure que 55 minutes, elle refuse de répondre aux questions posées et conteste la légitimité de leurs accusateurs, préférant adopter un ton arrogant à leur égard.
À l'issue de ce procès, elle et son mari sont condamnés à mort pour génocide et aussitôt fusillés, le jour de Noël de 1989, dans la base militaire de la ville. La découverte des carnets de notes d'Elena alors qu'elle étudiait ont confirmé l'écart entre ses capacités réelles et celles qu'elle disait avoir.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- (Apocryphe) Elena Ceausescu, Carnets secrets, 2006, Flammarion, ISBN 2-08-066494-8.
Catégories :- Naissance en 1916
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