- Bernard Boudin de Tromelin
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Bernard-Marie Boudin de Tromelin Surnom Chevalier de Tromelin Naissance 15 février 1735
à MorlaixDécès 1816 (à 81 ans) Origine Royaume de France, Bretagne Allégeance Royaume de France
Monarchie constitutionnelle françaiseArme Marine royale française Grade Vice-amiral Années de service 1751 - 1784 Conflits Guerre de Sept Ans
Guerre d'indépendance des États-UnisDistinctions Chevalier de l'ordre de Saint-Louis Hommages Il a donné son nom à l'île Tromelin Autres fonctions Administrateur de Port-Louis (1772-1781)
Membre de l'Académie de Marine (1777)Famille Famille Tromelin qui compta plusieurs officiers de marine et un parlementaire modifier Bernard-Marie Boudin, seigneur de Tromelin, dit le chevalier de Tromelin[1] (15 février 1735 à Morlaix - 1816) est un officier de marine, administrateur colonial et explorateur français. Il sert sous les ordres du bailli de Suffren dans l'océan Indien pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, mais ses mauvaises relations avec son supérieur l'envoient en cour martiale et il est rayé des officiers de la marine. Il est nommé vice-amiral en 1793, pendant la Révolution. Il a laissé son nom à l'île Tromelin, rattachée aujourd'hui aux TAAF.
Sommaire
Biographie
Origines et enfance
Bernard-Marie Boudin de Tromelin, nait le 15 février 1735, dans une famille aristocratique bretonne, de Jacques Boudin, seigneur de Tromelin (1702-1777), commandant les gardes côtes de Plougasnou, et Marie Françoise Le Drouguet de Penaru. De cette union naissent deux fils :
- Nicolas Boudin, seigneur de Tromelin (14 septembre 1727-23 avril 1790). Lieutenant au régiment Dauphin - Cavalerie. Il est le père de Jacques Boudin, comte de Tromelin.
- Bernard-Marie Boudin de Tromelin (1735-1816)
Carrière militaire
Enrôlé dans la Marine royale vers 1751. Lieutenant de vaisseau en 1763 à la fin de la guerre de Sept Ans, il est l'un des 20 adjoints de l'Académie de Marine en 1769, avant de devenir capitaine de vaisseau et académicien ordinaire en 1777[2]
Administrateur du port de Port-Louis
Entre les années 1772 et 1781, Tromelin est administrateur du port de Port-Louis à l'île de France, il entreprend de grands travaux destinés à transformer Port-Louis en un port d’envergure régionale[3] et en base pour les opérations navales en Inde et lors de la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique.
Lorsqu'il débarque à l'âge de 32 ans avec Pierre Poivre, Bernard Marie Boudin de Tromelin n'était que lieutenant de vaisseau mais ses dons personnels l'avaient fait remarquer par le duc de Choiseul, ministre de la Marine. « Un autre Labourdonnais » écrit de lui Auguste Toussaint dans une comparaison flatteuse, et Saint-Elme Le Duc « Son existence fut à peu près consacrée à des travaux d'utilité à l'Ile de France. »
Les Naufragés de l'île Tromelin
Le 31 juillet 1761, L'Utile une flûte de la Compagnie française des Indes orientales en campagne dans les Mascareignes, partie de Bayonne le 17 novembre 1760, fait naufrage sur l’île de Sable (île Tromelin) alors qu’elle transporte des esclaves destinés à l’île de France provenant de Madagascar[4]
À partir de débris récupérés sur l'épave, l'équipage de L'Utile construit une embarcation de fortune surnommée La Providence [5] et regagne Foulpointe (Madagascar) avec la promesse de venir rechercher les soixante esclaves laissés sur l’île. Cette promesse ne sera jamais tenue et ce n’est que quinze ans plus tard, le 29 novembre 1776, que Bernard Boudin de Tromelin, commandant la corvette La Dauphine, récupéra huit esclaves survivants : sept femmes et un bébé de huit mois.
L'île sera alors nommée en l'honneur du chevalier de Tromelin. En 2010, la romancière Irène Frain raconte cette histoire dans un roman, Les Naufragés de l'île Tromelin, récompensé par le Grand Prix de l’Académie de Marine 2010.
Mésentente avec Suffren
Les relations entre Bernard Boudin de Tromelin et Pierre André de Suffren, alors commandant de la Marine royale dans l'Océan Indien seront très difficiles. Le premier épisode oppose les deux hommes à la fin du mois d'octobre 1781, à propos du commandement de 'L'Annibal et de L'Artésien.
Tromelin réclame le commandement de L'Annibal (74 canons) en sa qualité de plus ancien capitaine de vaisseau. Quant à L'Artésien donné par Suffren à Pas de Beaulieu, il est réclamé par Bidé de Maureville... « nul et lâche » pense Suffren, mais il doit plier aux exigences de ses capitaines.
Article détaillé : L'escale à Port-Louis, ou le défi des intrigues et de la logistique.Pendant la Bataille de Sadras, le 17 février 1782, alors que Suffren semble en mesure de remporter une victoire franche contre l'amiral anglais Edward Hughes, mais il en sera empêché par cinq de ses commandants restés à l'écart des combats (dont Tromelin sur L'Annibal).
Puis à nouveau le 3 septembre 1782, pendant la Bataille de Trinquemalay, pendant laquelle L'Annibal, commandé par Tromelin, en raison de vents défavorables, se trouve trop éloigné de la ligne anglaise pour que son tir soit efficace. Il ne pourra donc pas prendre part à la bataille.
Dans le rapport qu'il envoie au roi Louis XVI, daté du 23 septembre 1782, Suffren reproche à Tromelin de ne pas s'être engagé dans la bataille, il avance à l'appui les pertes subies par son bâtiment, Le Héros (30 tués et 70 blessés) comparée à celui L'Annibal de M. de Tromelin (aucune victimes)[6],[7].
« M. de Tromelin, soit par faiblesse, soit par jalousie, avait toujours compromis le succès de nos armes, en restant spectateur bénévole du combat. »
Suffren propose au roi de le démettre de son commandement. Louis XVI approuve et aggrave la sanction: les capitaines Tromelin et Bidé de Maurville sont rayés des listes en 1784[2] et traduit en conseil de guerre.
Bernard Marie Boudin de Tromelin termine sa carrière avec le grade de vice-amiral, il est fait Chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il meurt en 1816, à l'âge de 81 ans.
Références
- Il est appelé ainsi à partir du moment où il est fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis.
- Kerviler, p. 65
- Ferdinand Magon de Saint Elier, pp. 160-161
- Max Guérout, Le navire négrier l’Utile et la traite française aux Mascareignes
- ici Une transcription du manuscrit relatant le récit du naufrage de L'Utile peut être consulté
- Charles Cunat, 2008 (tableau, p. 201)
- Charles Cunat, 2008 (p. 198)
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
- René Kerviler, Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, Livre premier, Tome 5, éd. J. Plihon et L. Hervé, Rennes, 1886-1908
- Charles Cunat, Le bailli de Suffren: sa vie, ses voyages, La Découvrance, 2008 Consultable ici
- Ferdinand Magon de Saint Elier, Tableaux historiques, politiques & pittoresques de l'Île de France: aujourd'hui Maurice, depuis sa découverte jusqu'à nos jours, Port-Louis, 1839. Consultable ici
- Max Guérout, Le navire négrier l’Utile et la traite française aux Mascareignes dans les Cahiers des Anneaux de la Mémoire, n°9, Nantes, 2006, p. 315 à 329.
- Bernard Lutun, 1814-1817, ou, L'épuration dans la Marine, History, 2005, p.239
- Irène Frain, Les Naufragés de l'île Tromelin, Michel Lafon, 2009.
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