- Base de Schauder
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La notion de base de Schauder est une généralisation de celle de base (algébrique). La différence vient du fait que dans une base algébrique on considère des combinaisons linéaires finies d'éléments, alors que pour des bases de Schauder elles peuvent être infinies. Ceci permet d'étudier la nature géométrique des espaces de dimension infinie.
Les bases de Schauder furent introduites en 1927 par Juliusz Schauder[1],[2], qui explicita un exemple pour C([0,1]).
Sommaire
Définition
Soit X un espace de Banach sur ou . Une suite d'éléments de X est une base de Schauder pour X si, pour tout x ∈ X, il existe une unique suite de scalaires telle que
avec convergence en norme dans X. Les scalaires sont appelés coordonnées de x.
Exemples et propriétés
- Une base d'un espace vectoriel de dimension finie est une base de Schauder.
- Si X = c0 ou X = , 1 ≤ p < +∞, la suite canonique définie par
- est une base de Schauder.
- Une base orthonormale d'un espace de Hilbert séparable est une base de Schauder.
- Le système de Haar forme un base de Schauder de Lp([0,1]), 1 ≤ p < +∞.
- Le système trigonométrique forme une base de Schauder de Lp([0,2π]), 1< p < +∞. Pour p=2 c'est une conséquence du théorème de Riesz-Fischer.
- L'espace C([0,1]) des fonctions continues sur [0,1] muni de la norme sup possède une base de Schauder.
- Si l'espace X a une base de Schauder, alors il est séparable. Néanmoins, Per Enflo (en)[3] a montré qu'il existe des espaces de Banach séparables sans base de Schauder. Ajoutons qu'un théorème de Stanisław Mazur assure qu'un espace de Banach (de dimension infinie) possède toujours un sous-espace de dimension infinie ayant une base de Schauder.
Base inconditionnelle
Une base de Schauder de X est dite inconditionnelle si pour tout x ∈ X, la série représentant x converge inconditionnellement. L'avantage de l'inconditionnalité est de pouvoir sommer les termes d'une série sans tenir compte de l'ordre.
Les bases canoniques de c0 ou , 1 ≤ p < +∞, ainsi que les bases orthonormales d'un espace de Hilbert séparable sont inconditionnelles.
Pour 1<p< +∞, le système trigonométrique n'est pas une base inconditionnelle de Lp([0,2π]), sauf pour p=2.
Pour 1<p< +∞, le système de Haar forme une base inconditionnelle de Lp([0,1]), mais pas de L1([0,1]). En fait, l'espace L1([0,1]) n'admet pas de base inconditionnelle.
Des exemples d'espaces n'ayant pas de base inconditionnelle sont donnés par les espaces qui jouissent de la propriété de Daugavet. En effet, de tels espaces ne peuvent se plonger dans un espace ayant une base inconditionnelle[4]. Parmi ces espaces, citons L1([0,1]) ou C([0,1]).Une question naturelle est de savoir si un espace de Banach de dimension infinie possède toujours un sous-espace de dimension infinie ayant une base inconditionnelle. Ce problème a été résolu par W.T. Gowers et B. Maurey[5] par la négative.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Joseph Diestel, Sequences and Series in Banach Spaces, 1984 (ISBN 978-0-387-90859-5)
- (en) Marián Fabian, Petr Habala, Petr Hájek, Vicente Montesinos Santalucía, Jan Pelant et Václav Zizler, Functional Analysis and Infinite-Dimensional Geometry, 2000 (ISBN 978-0-387-95219-2)
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en anglais intitulé « Schauder basis » (voir la liste des auteurs)
- (de) J. Schauder, "Zur Theorie stetiger Abbildungen in Funktionalraumen", Mathematische Zeitschrift, 26 (1927), p. 47-65
- (de) J. Schauder, "Eine Eigenschaft des Haarschen Orthogonalsystems, Mathematische Zeitschrift, 28 (1928), p. 317-320
- (en) Per Enflo, « A counterexample to the appoximation property in Banach spaces », dans Acta Math. 130, 1973, p. 309-317
- (en) V. Kadets, R. Shvidkoy, G. Sirotkin et D. Werner, "Banach spaces with the Daugavet property", Trans. Amer. Math. Soc, 352 (2000), p. 855-873
- (en) W.T. Gowers, B. Maurey, "The unconditional basic sequence problem", J. Am. Math. Soc., 6 (1993), p. 851-874.
Article connexe
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