Barkhor

Barkhor
Scène du Barkhor, 1993

Le Barkhor (tibétain : བར་སྐོར, Wylie : bar-skor, ZWPY : Pargor; Sinogramme simplifié : 八廓, pinyin : bākuò) est un secteur de rues étroites et un carré public à proximité du temple du Jokhang à Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet.

Sommaire

Description

Le Barkhor était le lieu de circumambulation bouddhiste le plus populaire pour les pélerins et les habitants de Lhassa. Le parcours faisait un kilomètre de long et entourait le Jokhang, l'ancien siège de l'Oracle d'état de Lhassa appelé le monastère de Muru Nyingba, ainsi que nombre de maisons de la noblesse tibétaine dont le Tromzikhang (en) et le Jamkhang[citation nécessaire], selon Keith Dowman. Il y avait, disposés aux quatre points cardinaux, quatre grands brûleurs d'encens (sangkangs) où l'encens brûlaît continuellement pour apaiser les dieux protégeant le Jokhang[1].

L'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, qui séjourna à Lhassa de 1944 à 1950, signale dans ses mémoires qu'au Barkhor, « des dames de petite vertu y exercent leur profession »[2].

Selon le gouvernement de la région autonome du Tibet, depuis l'instauration de la politique de réforme et d'ouverture, des sommes considérables ont été investies pour rénover la rue du Barkhor sans en changer la destination culturelle. Dans le passé, les visiteurs comme les habitants se plaignaient de l'absence ou de l'insuffisance des infrastructures (voirie, égouts, réseau électrique). À partir du début des années 1990, a été entreprise la réhabilitation d'immeubles construits dans les années 1960-1970. La règle est de rénover l'intérieur tout en conservant l'aspect extérieur[3].

Selon la Fédération CSPT Suisse et le Comité La porte du Tibet Genève, organisations de soutien aux exilés tibétains[4], la plupart des anciennes rues et bâtiments ont été démolis et remplacés par des rues plus larges et de nouveaux bâtiments[5]. De plus, « les nouveaux appartements sont dépourvus du foyer traditionnel, forçant les habitants de Lhassa à cuisiner avec du kérosène d'importation plutôt que du combustible traditionnel comme la bouse de yack » [6].

Selon le Centre pour la justice au Tibet, une association de soutien aux exilés tibétains, entre 1989 et 1993, plus de la moitié des anciennes maisons de pierre du Barkhor ont été démolies, ces modifications auraient été réalisées par les autorités chinoises pour mieux contrôler les manifestations[7]

Évènements importants

Devenu touristique dans les années 1980, le quartier du Barkhor fut le lieu de manifestations de moines et nonnes tibétaines pour demander la liberté au Tibet. C'est là que furent notamment arrêtés Ngawang Sangdrol, Phuntsog Nyidron et Ngawang Phulchung lors de leurs manifestations.

Durant les Troubles au Tibet en 2008, une manifestation s'y déroula le 11 mars, et après que des moines furent frappés à coups de matraque par les forces de l'ordre, des émeutes éclatèrent et des bâtiments du Barkhor furent incendiés[8].

A voir

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Notes et références

  1. (en) Keith Dowman, The Power-Places of Central Tibet: The Pilgrim's Guide, Routledge & Kegan Paul, London and New York, 1998, pp. 40-41 (ISBN 0-7102-1370-0).
  2. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997 (ISBN 0-87477-888-3) : « Ladies of easy virtue are also there (in the Barkhor) professionally ».
  3. (en) Mirenda Wu, (The) Development of Barkor Street indicates the civilization and progress of Lhasa, Changes of Barkor Street in Past 30 Years (source : China Tibet Information Center), 2008-11-26 : « Ever since the reform and opening-up policy in China, Tibet local governments have been continually granting huge investments to repair the Barkor Street on the premise that the overall feature must remain the same. (..) In the past, either visitors from home and abroad, or local dwellers of different ethnic minorities, agreed that the Barkor Street was a "dirty", "disordered" and "odoriferous" place, where drainage, power supply, communication systems were poor. (...) Given that, the local governments of Tibet made up a strong mind to renovate the ancient street. Ever since the early 1990s, the mid-term of 1990s in particular, Tibet has been launching a series of projects to repair buildings which were built after the 60s and 70s in the Barkor Street. (...) modernizing the inner layout is allowed if the outer feature remains the same ».
  4. Statuts de la CSPT Suisse : « Elle (la Fédération) a pour but de promouvoir le voeu majoritaire d'autodétermination et d'indépendance du peuple tibétain » - Statuts du Comité La Porte du Tibet Genève : « Elle a pour but de promouvoir le vœu majoritaire d'autodétermination du peuple tibétain ».
  5. La destruction de Lhassa, p. 4.
  6. La destruction de Lhassa, p. 7.
  7. (en) Housing Rights violations in occupied Tibet. « From 1989 through 1993, more than one-half of the older stone homes in the Barkhor, the central area of,Lhasa, were demolished. In 1993, 45 different construction sites were counted in the relatively small Barkhor area... China has also attempted to control political protests by demolishing traditional places for demonstrations, such as the narrow tank-proof alleyways which, until a few years ago, surrounded the Barkhor area and allowed Tibetans to escape police gunfire »
  8. La semaine qui ébranla le Tibet.



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Barkhor de Wikipédia en français (auteurs)

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