- Agricol Moureau
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Agricol Moureau Nationalité Française Naissance 1766
AvignonDécès 1842
Aix-en-ProvenceProfession prêtre défroqué, rédacteur au Courrier d'Avignon, avocat Carrière initiateur de la création du département de Vaucluse, administrateur du directoire de ce département, Parti(s) Club des Jacobins Plus haut poste ( France) membre du Conseil des Cinq-Cents,
1799Second plus haut poste ( France) Commissaire du Directoire à Paris
1799-1800Agricol Moureau (1766-1842), né à Avignon, mort à Aix-en-Provence, prêtre défroqué, devenu jacobin, fut rédacteur au Courrier d'Avignon, initiateur de la création du département de Vaucluse, administrateur du directoire de ce département, membre du Conseil des Cinq-Cents, et commissaire du Directoire à Paris. Il eut comme surnom le « Sans-culotte du Midi ».
Sommaire
Biographie
Né à Avignon, en 1766, il entra très jeune dans les ordres, fit ses humanités et enseigna la rhétorique au collège des Frères de la Doctrine Chrétienne à Beaucaire[1].
Enthousiasmé par les idées révolutionnaires, en 1790, il prêta serment à la Constitution civile du clergé, devint avocat et retourna à Avignon. Il fut engagé comme rédacteur du Courrier d'Avignon par Sabin Tournal. Impliqué avec lui dans le Massacre de la Glacière, il bénéficia de l'amnistie du 26 mars 1792[1].
Nommé procureur de la commune d'Avignon, en 1793, il intervint auprès de la Convention nationale avec le député Stanislas Joseph François Xavier Rovère pour obtenir la création d'un 87e département français qui porterait le nom de Vaucluse. Les deux hommes obtinrent gain de cause le 25 juin 1793 par un décret réunissant les districts d'Apt, Avignon, Carpentras et Orange. Le 5 septembre 1793, Moureau devint administrateur du directoire du nouveau département, fonction à laquelle il fut reconduit en floréal, An II[1].
À la suite de la mort de son neveu Joseph Agricol Viala, face aux fédéralistes des Bouches-du-Rhône, le 5 juillet 1793, il rencontra Robespierre. Le récit qu'il lui fit des exploits du jeune garçon le firent immédiatement considérer comme un « martyr de la Révolution »[2].
Soupçonné d'avoir falsifié des témoignages relatifs à une échauffourée sanglante qui s'était déroulée à Beaucaire le 1er avril 1793, il est accusé d'avoir truqué la traduction en français des dépositions faites en provençal et arrêté sur ordre du Comité de sûreté générale de Paris, le 8 décembre 1793[2].
En dépit du soutien du Directoire du département de Vaucluse, des sociétés patriotiques de Marseille, Nîmes, Beaucaire, Avignon et Orange, il fut incarcéré quatre mois au Luxembourg. Seule l'intervention personnnele de Robespierre lui permit d'obtenir un non-lieu le 26 germinal (15 avril 1794)[2].
Il revint à Avignon. Étienne Christophe Maignet, le représentant en mission pour le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône, l'installa comme administrateur de son département. Il y fit régner la Terreur, tant à Bédoin où l'Arbre de la Liberté avait été arraché, qu'en créant la « Commission populaire d'Orange », tribunal sans appel, qui sévit du 1er messidor au 17 thermidor de l'An II (19 juin au 4 août 1794). Durant ces 47 jours, ce tribunal présidé par Jean Fauvety, assisté de quatre juges, envoya à l'échafaud 322 personnes sur les 583 qui comparurent[2].
Moureau, qui avait préféré rester dans l'ombre depuis sa libération, réapparu en public lors de la Fête de l'Être suprême le 20 prairial (8 juin 1794) où l'ancien doctrinaire exalta le culte de cette nouvelle divinité. Puis le 30 messidor (18 juillet 1794), il présida à Avignon les festivités à la gloire des jeunes Bara et Viala[2].
Le même jour, à Paris, Robespierre organisait une grandiose cérémonie en l'honneur des deux jeunes héros de la République. Elle devait se conclure par le transfert de leurs cendres au Panthéon. Mais cet ultime hommage fut repoussé au 10 thermidor (28 juillet). Il n'eut jamais lieu puisque la veille de ce jour l'Incorruptible et ses principaux partisans furent arrêtés et jugés puis conduits, le lendemain, à la guillotine[3].
Dans le Vaucluse, le 25 thermidor (12 août 1794), le député Rovère obtint du Comité de sureté générale un mandat d'arrêt contre Moureau. Ce dernier réussit à fuir et resta introuvable. Ce qui n'empêcha point la réaction thermidorienne de se déchaîner à travers la première terreur blanche. Le 8 messidor, An III (26 juin 1795), dans l'après-midi, sur la place du palais des papes d'Avignon, les membres de la « Commission populaire d'Orange » furent guillotinés et leurs corps jetés dans le Rhône[3].
La capitale continua à être agitée par de nouveaux troubles qui culminèrent au cours du mois de vendémiaire An IV. Ce qui permit le 4 brumaire (26 octobre 1795) au Directoire de prendre le pouvoir. Les nouveaux directeurs nommèrent Louis Fréron, représentant en mission dans le Vaucluse. Et celui-ci, dès son arrivée, plaça Moureau sur le siège de président du Tribunal criminel[3].
Dans l'exercice de ses nouvelles fonctions, il fut accusé d'avoir couvert l'exécution sommaire de cinq royalistes le 26 pluviose, An V (14 février 1797). Il préféra à nouveau fuir et se cacher. Il fut cependant dénoncé et retrouvé dans la cave d'une maison de la rue des Trois-Pilats d'Avignon[3]. Avec quarante-quatre autres conjurés, il fut transféré pour être jugé devant le tribunal de Valence puis devant celui de Grenoble. Ce dernier jugement lui permit d'être acquitté[4].
Lavé de tous soupçons, Moureau put reprendre du service politique. Il devint le « régulateur » du Cercle constitutionnel d'Avignon, puis fut élu pour siéger au Conseil des Cinq-Cents et devint Commissaire du Directoire en l'An VIII (1799-1800). Il cessa d'exercer ses fonctions le 21 nivose (11 janvier 1800)[4].
Resté à Paris, il ouvrit un cabinet d'avocat puis, en 1807, fut nommé juge de paix dans le 5e arrondissement. Fait chevalier de la Légion d'honneur, il devint après 1830 rédacteur au journal Le Constitutionnel. Malade et quasiment aveugle, il se démit de ses fonctions en 1838 et se retira à Aix-en-Provence où il décéda en 1842[4].
Œuvre
En 1818, il rédigea et fit publier Réflexions sur les protestations de Pie VII relativement à Avignon et au Comtat Venaissin[4].
Notes et références
- Marc Maynègre, op. cit., p. 192.
- Marc Maynègre, op. cit., p. 193.
- Marc Maynègre, op. cit., p. 194.
- Marc Maynègre, op. cit., p. 195.
Bibliographie
- Marc Maynègre, Agricol Moureau in De la Porte Limbert au Portail Peint, histoire et anecdotes d’un vieux quartier d’Avignon, Sorgues, 1991, (ISBN 978-2-9505549-0-1)
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
Catégories :- Personnalité provençale historique
- Massacre de la Glacière
- Naissance en 1766
- Naissance à Avignon
- Écrivain français du XVIIIe siècle
- Journaliste de la Révolution française
- Ancien député de Vaucluse
- Membre du Conseil des Cinq-Cents
- Décès en 1842
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