- Addiction ou dépendance sexuelle
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L'addiction sexuelle, ou dépendance sexuelle, se caractérise par la perte de contrôle de la sexualité et la poursuite du comportement pathologique lié à l'acte sexuel malgré la connaissance de ses conséquences négatives. La dépendance sexuelle n'est pas encore référencée par le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) au même titre que l'alcoolisme ou la prise régulière de drogues comme la cocaïne, l'héroïne, le crack ou l'ecstasy. Son admission au sein du DSM-IV ne saurait tarder, tant l'intérêt pour l'addiction sexuelle ne cesse de grandir, et tant tout ce qui peut définir de systématique comme comportement humain finit par être classé comme pathologique.
Sommaire
Histoire
Le concept de dépendance sexuelle a été introduit pour la première fois au milieu des années 1970 à Boston par un membre des Alcooliques Anonymes (Al Anon). Cette maladie a ensuite fait l'objet d'un ouvrage de Patrick Carnes en 1980 intitulé Out of the Shadows: understanding Sexual Addiction[1].
Typologie et caractéristiques
Il existe deux types d'addictions: les addictions/dépendances avec produit, et les addictions sans produit. L'addiction sexuelle fait partie des addictions dites "sans produit", si ce n'est une autre personne (mais pas toujours). Selon le Dictionnaire des addictions de Laurent Karila[2], l'addiction sexuelle est définie comme "une addiction comportementale dont il existe différentes présentations cliniques comme la masturbation compulsive, la drague compulsive, la consultation compulsive de sites internet classés X, de journaux ou de services téléphoniques à caractère pornographique, , de sex shops, de peep shows, de bars lap-dance et l'hypersexualité".
La dépendance sexuelle, comme toute dépendance, comporte des phases (ou cycles). Ils sont au nombre de 4, et s'intensifient à chaque répétition :
- Phase d'obsession (champ psychique dominé par les préoccupations de recherche de stimulations sexuelles) ;
- phase de ritualisation (précède l'acte sexuel) ;
- phase compulsive (exécution de l'acte sexuel précis, et le sujet ne peut pas arrêter ou dominer son comportement) ;
- phase de désespoir (sentiment d'impuissance devant le comportement).
Selon le docteur Aviel Goodman, les critères de la dépendance sexuelle sont « la perte de contrôle et la poursuite du comportement pathologique malgré la connaissance de ses conséquences négatives pour l'individu »[3]. Comme toute addiction, la dépendance sexuelle est dissimulée à l'entourage du sujet. Celui-ci s'adonne donc seul à son addiction, pouvant alors éprouver de la culpabilité et pouvant très souvent privilégier son addiction à son entourage. Les proches se plaindront donc souvent du manque de disponibilité du sujet, et souffriront en tant que « co-dépendants » de l'addiction du sujet, qui restera secret, souvent dans le mensonge malgré sa souffrance. L'addiction sexuelle est une réelle maladie du système de récompense, et peut être très négative pour le sujet, parfois mener au décès de celui-ci, notamment en cas de conduites dites « à risques » qui peuvent entraîner la contamination par le VIH, ou par le virus de l'hépatite. Des dépendants sexuels ont perdu leur travail à cause de leur consommation d'internet au bureau[réf. nécessaire].
Une étude plus spécifique a été menée par Jean-Benoît Dumonteix sur la prise de risques et la dépendance au sexe bareback (non-protégé) des personnes séropositives.
Épidémiologie
L'addiction sexuelle est perçue comme étant, quelque fois mais pas toujours, associé au trouble obsessionnel-compulsif (TOC), au trouble de la personnalité narcissique[4],[5] et la dépression maniaque[6].
Traitement
La dépendance sexuelle, véritable maladie du système de récompense, peut être soignée à l'aide de la psychothérapie et de groupes de paroles. Elle trahit d'autres problèmes plus profonds qu'il est urgent et important de traiter en psychothérapie ou en psychanalyse lorsque le sujet a admis qu'il/elle est dépendant sexuel et qu'il/elle ne peut pas s'en sortir seul(e). Carnes a créé, dans les années 1990, un questionnaire de 25 items afin de dépister les addictés au sexe. C'est un questionnaire aux réponses fermées oui/non. Si, sur les 25 items, 13 au moins ont reçu la réponse affirmative, le praticien peut en déduire que le sujet est bien dépendant et doit être soigné si tel est son désir.
Des centres comme le Rhind Practice (en) à Londres proposent des séjours de "désintoxication" ainsi que des groupes de parole thérapeutique; le site web de Patrick Carnes (en) est aussi très bien documenté.
À Paris (France), Jean-Benoît Dumonteix, psychanalyste et addictologue spécialisé en dépendance sexuelle et affective, effectue des consultations pour les dépendants de quelque sexualité que ce soit contre la dépendance sexuelle (lien externe).
Notes et références
- (en) Ed. Hazelden Information & Educational Services, 3e éd. revue, 2001 (ISBN 978-1-56838-621-8)
- ISBN 978-2-915439-65-6). Laurent Karila, Dictionnaire des addictions, éd. Phase 5, 2007 (
- (en) Aviel Goodman, Sexual Addiction: An Integrated Approach, éd. International Universities Press, 1998 (ISBN 978-0-8236-6063-6)
- (en) Ulman Richard B., The Self Psychology of Addiction and Its Treatment, Psychology Press, 2006 (ISBN 1-58391-307-6)
- (en) =Ralph Earle, Lonely All the Time: Recognizing, Understanding, and Overcoming Sex Addiction, for Addicts and Co-dependents, 1989
- (en) Williams Terrie M., Black Pain: It Just Looks Like We're Not Hurting, Simon & Schuster, 2008 (ISBN 0-7432-9882-9)
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Site internet Contre la dépendance sexuelle (thérapeute basé à paris)
- Cliniques Promis UK
- Rhind Practice (en)
- Sex Help: site web de Patrick Carnes (en)
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