- Abbaye Notre-Dame d'Orval
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Abbaye Notre-Dame d'Orval
Vue d'ensemble de la nouvelle abbaye d'OrvalNom local Abbaye d'Orval Diocèse Namur Patronage Notre-Dame Fondation XIe siècle Cistercien depuis 1132 Abbaye-mère Trois-Fontianes Congrégation Trappiste Période ou style reconstruite: XXe siècle Coordonnées Pays Belgique Région historique Région wallonne Province Province de Luxembourg Commune Florenville Géolocalisation sur la carte : Belgique
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L'Abbaye Notre-Dame d'Orval (ou Abbaye d'Orval) est un monastère trappiste situé à Villers-devant-Orval en Gaume (commune de Florenville), dans la province de Luxembourg (Région wallonne de Belgique). Fondée par des bénédictins au XIe siècle, elle passe à l'ordre de Citeaux en 1132 avec l'arrivée de moines de l'abbaye de Trois-Fontaines. Les moines sont chassés et les biens de l'abbaye sont confisqués comme 'biens nationaux' lors des troubles qui suivent la révolution française. Les bâtiments sont détruits et abandonnés.L'abbaye est reconstruite, et la tradition monastique relevée, en 1926 par une communauté de cisterciens-trappistes.
Sommaire
Histoire
Fondation
Le site de l'abbaye (Aureavalle) est occupé dès l'époque mérovingienne. Une chapelle y est construite au Xe siècle. En 1070 un groupe de bénédictins venus de la Calabre (Italie) y bâtit une église et un prieuré, sur des terres données en usufruit par le comte de Chiny, Arnoul Ier.
Vers 1076 la suzeraine, Mathilde de Toscane, passe dans la région et ratifie la donation faite par son vassal aux moines bénédictins. C’est à cette époque qu’a lieu le célèbre incident de l’anneau tombé dans une fontaine et reparu comme miraculeusement. Du passage de la duchesse de Toscane l’abbaye a reçu son nom, ‘Vallis aurea’ (‘Val d’or’), et son blason (anneau d’or dans la bouche d’un poisson). Et aujourd’hui encore la ‘Fontaine Mathilde’ en perpétue la mémoire.
Au bout d'une quarantaine d'années - et pour des raisons inconnues - les bénédictins quittent les lieux. Le comte Othon leur substitue en 1110 une communauté de chanoines réguliers. L'abbatiale, dédiée à Notre-Dame, est inaugurée le 30 septembre 1124 par l'évêque de Verdun, Henri de Blois. Elle mesure 53 mètres de long et 25 mètres de large. Les chanoines souhaitent cependant devenir moines.
Passage à l'ordre de Cîteaux
Albert de Chiny, secondé par son oncle, le saint évêque de Verdun Alberon de Chiny, se tourne vers Bernard de Clairvaux qui demande à sa première fondation, l'abbaye de Trois-Fontaines en Champagne d'envoyer quelques moines cisterciens encadrer les chanoines d'Orval qui souhaitent passer à l'Ordre de Cîteaux.
Constantin - un 'bienheureux' d’après le ménologe cistercien - dirige le groupe : il est ainsi le premier des 51 abbés qui se succéderont à Orval. En mars 1131 Orval devient abbaye-fille de Trois-Fontaines et, en fait, toute première abbaye cistercienne dans la région. Les bâtiments sont adaptés aux besoins monastiques; la nouvelle église est terminée avant 1200. Un domaine agricole et forestier est progressivement acquis.
Les débuts n'en sont pas moins difficiles et la communauté vit longtemps dans l'indigence. Un incendie, en 1252, n'arrange rien. L'endettement est si élevé que le chapitre général de Cîteaux, en sa session de 1316, autorise l'abbé de Trois-Fontaines à fermer Orval, vendre ses biens et disperser les religieux dans d'autres maisons.
L'abbé n'en fait rien cependant. Durant quatre siècles Orval vit l'existence effacée d'un monastère perdu dans la solitude de la grande forêt ardennaise. Certaines périodes sont prospères et d'autres plus difficiles. Située en effet à la frontière entre le royaume de France et l'empire, Orval subit les conséquences des guerres et conflits du XVe siècle au XVIIe siècle.
XVIIe siècle
Marqué par les longs abbatiats de deux grandes personnalités, Orval retrouve prospérité et réputation de sainteté durant le XVIIe siècle. Bernard de Montgaillard, imposé comme abbé par l'archiduc Albert en 1605 est d'abord mal reçu par les moines. Mais il parvient à s'imposer et introduit progressivement un retour aux pratiques religieuses régulières. Il acquiert l'estime des moines et rapproche l'abbaye du peuple des alentours. La nouvelle réputation d'Orval attire: durant son abbatiat (de 1605 à 1628) le nombre de moines augmente sensiblement.
Quelques années après la mort de Montgaillard, au plus fort de la Guerre de Trente Ans, en date du 2 août 1637, l'abbaye est pillée et incendiée par les soldats du maréchal de Châtillon. Heureusement la période qui suit est un peu plus paisible sur le plan politique et la communauté retrouve la prospérité sous la direction de l'abbé Charles de Bentzeradt.
La période qui suit est plus paisible sur le plan politique et la communauté retrouve équilibre et prospérité sous la direction de l'abbé Charles de Bentzeradt. Le 45e abbé d’Orval (de 1668 à 1707) encouragé par l’abbé de Rancé qu’il rencontra plusieurs fois poursuit l’œuvre de Montgaillard, imposant un retour strict aux observances du Cîteaux originel : abstinence totale de viande, travaux manuels pour tous, longues périodes de jeûnes. Orval adopte le coutumier particulièrement austère de l’abbaye de la Trappe après y avoir envoyé quelques moines pour y être formés. Plus dur est le régime, plus nombreuses sont les vocations! Bien que plusieurs fondations aient été faites le nombre de moines à Orval dépasse la centaine à la mort de Bentzeradt.
Crise janséniste
Cependant dans sa poursuite outrancière de l’austérité pour elle-même Bentzeradt introduit un esprit janséniste parmi ses moines qui prépare la plus grande crise que connaitra l’abbaye. Il reçoit des jansénistes militants comme moines. Sous des apparences d’humilité et de dévotions aux plus humbles travaux ils transforment l’abbaye en foyer janséniste.
La crise éclate au grand jour lorsque, par la bulle Unigenitus (1713) Clément XI condamne le jansénisme. Une large partie de la communauté monastique d’Orval refuse de signer. Ils sont dénoncés à Rome par les autres moines ce qui provoque une visite canonique du monastère, ordonnée par le pape Benoit XIII. La visite, en septembre 1735, est à peine commencée qu’une quinzaine de moines prennent la fuite, de nuit, et se réfugient auprès de l’évêque janséniste d’Utrecht. On découvre qu’ils étaient en correspondance avec Pasquier Quesnel et Duguet et gardaient dans leurs cellules des reliques et objets appartenant aux Arnaud.
Leur départ assainit la situation. L’abbé Albert de Meuldre doit démissionner. Celui qui lui succède, Dom Pinart, même si strict et rigide ramène la paix parmi les moines.
XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, Orval, située sur un cours d'eau au cœur d'une vaste forêt, peut développer une industrie sidérurgique exemplaire.
Pendant la Révolution française, en 1793, les troupes du général Loison incendient l'abbaye et la communauté est dispersée.
Le site reste en ruine jusqu'en 1926, date à laquelle un moine de l'abbaye de la Trappe, Marie-Albert van der Cruyssen, entreprend le rétablissement de l'abbaye et la restauration des ruines. L'abbatiale actuelle est consacrée le 8 septembre 1948.
L'abbaye aujourd'hui
En ce début de XXIe siècle, le monastère a su devenir à la fois un lieu d'histoire remarquablement restauré, visité par des milliers de touristes chaque année et un lieu de recueillement. Un petit musée a été aménagé dans des caves anciennes, qui complète le parcours du visiteur dans les ruines. Une quinzaine de moines cisterciens-trappistes, toujours présents sur les lieux, accueillent des hôtes pour une retraite de quelques jours dans le silence de la forêt gaumaise.
La brasserie
En 1931, l'installation d'une brasserie au sein même de l'abbaye fut décidée afin d'aider financièrement à la construction du nouveau monastère. Actuellement et dans la tradition cistercienne, la communauté monastique consacre principalement à l'aide sociale les revenus liés à la vente de la bière sous le nom Orval. Il n'existe que sept brasseries trappistes au monde. Seule les bières brassées au sein d'une abbaye, sous le contrôle des moines cisterciens qui y vivent, ont le droit de porter cette appellation. Il y a une seule bière brassée à l'abbaye elle est ambrée de fermentation haute (6,2% d'alcool) se caractérise par un arôme et une amertume typiques.
La légende de la comtesse Mathilde
Le nom de l'abbaye (Val d'or) et ses armoiries, représentant un ruisseau d'azur d'où sort une bague ornée de trois diamants, rappellent la légende selon laquelle Mathilde de Toscane, comtesse de Briey et protectrice de l'abbaye, aurait perdu dans une source son anneau nuptial. Celui-ci lui aurait été miraculeusement rendu par une truite et la comtesse aurait souhaité que la contrée fût nommée « Val d'or ».
Galerie
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Tombeau de Wenceslas
Bibliographie
- Joseph-Marie Canivez: L'ordre de Cîteaux en Belgique, Forges-lez-Chimay, 1926.
Annexes
Articles connexes
- Ordre de Cîteaux
- Ordre cistercien de la Stricte Observance
- Liste des abbés d'Orval
- Bière d'Orval
- Fromage d'Orval
Liens externes
- Site officiel de l'abbaye d'Orval
- Photographies aériennes de l'abbaye d'Orval réalisées à bord d'un ULM de classe paramoteur
- Concert de chants d'oiseaux du côté d'Orval
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