- Bernard de Montgaillard
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Bernard de Percin de Montgaillard, né en 1563 à Montgaillard, Tarn-et-Garonne (France) et décédé le 8 juin 1628 à l’abbaye d’Orval (Belgique) était un moine cistercien et abbé d'Orval. Il est connu dans l’histoire comme le ‘Petit Feuillant’ pour son éloquence et ses violentes diatribes contre Henri IV.
Sommaire
Premières années
Né dans une illustre famille de la Guyenne, le jeune Bernard est un enfant précoce. Il termine le programme d’études ordinaires - humanités et philosophie - à 12 ans.
A 15 ans il entre à l’abbaye cistercienne Notre-Dame de Feuillant, près de Toulouse, qui venait d’être reformée dans un sens très austère par Jean de la Barrière. En 1582, à l’âge de 19 ans, Montgaillard est ordonné prêtre grâce à une dispense pontificale rarement accordée.
Prédicateur et tribun
Il est brillant, et bientôt son éloquence se fait entendre en des cercles de plus en plus larges : Toulouse, Rodez, Rouen, Paris. Et cependant il n’est pas tendre pour son auditoire. La cour l’invite à prêcher le carême à l’église royale de Saint Germain l’Auxerrois. On lui offre des évêchés, et même l’abbaye de Morimond à réformer. Il refuse, désireux de rester simple moine.
A la mort de Henri III (1589) il se lance dans la ligue catholique s’opposant avec virulence à l’accession au trône de Henri de Navarre. C’est alors que l’on parle du ‘Petit Feuillant’. Le 13 mai 1590 il prend part à la procession du clergé révolutionnaire dans les rues de Paris : 1300 prêtres et moines armés défient Henri IV.
Retour à la vie monastique
Lorsque Henri IV revient à Paris, pardonné par le pape Clément VIII et réconcilié avec l’Église catholique. Montgaillard juge prudent de s’éloigner de la ville. Quittant le groupe des moines ‘Feuillants’ dont la réforme n’est pas approuvée par l’ordre de Cîteaux il redevient simplement cistercien. Il s’exile dans les Pays-Bas méridionaux, où son éloquence attire encore les foules. Il rencontre Juste Lipse qui exprime son admiration dans une lettre de 1601.
En 1602 Montgaillard est envoyé par le chapitre de l’ordre cistercien à l’abbaye de Nizelles (près de Nivelles, en Belgique), comme abbé, pour y ramener la discipline monastique. Il y reste trois ans.
Abbé d’Orval
En 1605, Montgaillard est imposé par l’archiduc Albert (dont il était le prédicateur favori) comme abbé à Orval. Il est fraîchement reçu par la communauté (qui s’était déjà choisi un père abbé). Sa bonne gestion fait que l’opposition s’éteint progressivement. Son gouvernement dure 25 ans et redonne vitalité et prospérité à l’abbaye déjà séculaire. Montgaillard fait marcher sa communauté dans les voies monastiques de la ferveur, et de la régularité monastique. De nombreuses vocations sont reçues. A la demande de ses moines il laisse des Ordonnances pour affermir l’esprit de réforme dans l’abbaye.
Bernard de Montgaillard reste proche du peuple. En 1626, lors de la grande famine, il n’hésite pas à ouvrir largement les greniers de l’abbaye et fait distribuer le grain aux affamés qui affluent de partout. Il est resté tribun : « ici, on ne vend pas le grain au peuple; on le donne ! »
Le 8 juin 1628, cet homme, qui n’était pas sans défaut, meurt entouré de ses moines dont il avait gagné l’estime et le respect. Bernard de Montgaillard a 65 ans.
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