Đorđe Petrović

Đorđe Petrović

Karađorđe

Vladimir Borovikovsky, Portrait de Karageorges, 1816 - Musée national de Belgrade

Georges Petrović plus connu sous le nom de Karageorges (en serbe Karađorđe), né à Viševac le 14 septembre 1752[1],[2] et mort à Radovanje le 24 juillet 1817, était un militaire et un homme d'État serbe.

Il fut notamment le chef de la première révolte serbe contre les Turcs et le fondateur de la dynastie des Karađorđević.

Sommaire

Étymologie

De son vrai nom Georges Petrović, il fut surnommé par les Turcs « Georges le Noir » (en turc Kara Yorgi, en serbe latin Karađorđe, en serbe cyrillique Карађорђе) en raison de la peur qu'il leur inspirait ou, selon d'autres sources, en raison de son teint basané. En français, on le désigne souvent sous le nom de Karageorges.

  • Karađorđe Petrović
  • Карађорђе Петровић
  • Ђорђе Карађорђевић
  • George Czerny
  • Georges Petrović
  • Georges Karađorđević
  • Karageorges

Biographie

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Karageorges naquit dans une famille de paysans, à un moment où la Serbie, depuis le XVe siècle, était encore sous domination ottomane.

En 1787, il dut s’enfuir en Autriche pour avoir tué un Turc. Il s’engagea alors dans l’armée autrichienne et participa à la guerre austro-turque de 1788-1791 ; il participa notamment aux côtés du capitaine Radič Petrović à la libération de la Krajina de Koča (Kočina krajina)[1]. Après la guerre, il s’installa à Topola, où il devint agriculteur et marchand de bétail[1] ; il mena pendant quelque temps la vie d'un simple maître de maison.

À la suite de la guerre, le sultan Selim III avait accordé aux Serbes une plus grande autonomie. Mais en 1799, pour calmer l’agitation qui secouait son empire, le sultan autorisa le retour des janissaires dans le pachalik de Belgrade. En 1801, de plus en plus indépendants, ces janissaires tuèrent le pacha Hadji Mustafa et multiplièrent les exactions. Pour réprimer les révoltes naissantes, le 4 février 1804, ils firent arrêter et tuer 70 notables serbes. Karageorges, qui figurait sur la liste, réussit à échapper à ses poursuivants en se réfugiant dans la forêt. Cet événement, connu sous le nom de "Massacre des notables" ou "Massacre des Princes" (seča knezova), fut en fait à l’origine de la première révolte serbe contre les Turcs (1804-1813)[3].

Le 14 février 1804, les notables survivants se rassemblèrent dans le petit village d’Orašac dans la province de la Šumadija et Karageorges fut élu commandant en chef de l’insurrection[1]. L’après-midi même, sous sa direction, les rebelles, des Grecs, Esclavons et des Croates, incendièrent le caravansérail d’Orašac et massacrèrent la population turque. Parmi les chefs de la rébellion se trouvaient aussi un certain Milan Obrenović et son frère Miloš, appelé à jouer un rôle important dans la suite des événements.

En 1805, à Ivankovac, eut lieu le premier grand affrontement entre les armées serbes et ottomanes. Karageorges remporta la victoire et força les Turcs à se replier sur Niš. En 1806, il remporta encore contre eux la bataille du Mišar, réussit à s'emparer de Belgrade (décembre) et força la Sublime Porte à le reconnaître prince de Serbie.

En 1808, l’assemblée du peuple (skupština) désigna Karageorges comme "gospodar" (seigneur) héréditaire de Serbie[1].

En 1812, sous la pression de l’empereur Napoléon Ier, les Russes furent contraints de signer le traité de Bucarest qui établit la paix entre la Russie et l'Empire ottoman. Une des clauses du traité prévoyait que la Serbie conserve son autonomie récemment conquise. Cependant, en 1813, les Turcs, comptant sur la neutralité de la Russie, entrèrent de nouveau en Serbie. Karageorges, alors obligé de s’enfuir, se réfugia dans la Syrmie autrichienne, où il fut arrêté et conduit en Russie[1]. C'est là qu'il entra en contact avec la Filiki Eteria, une société secrète grecque qui s’était donné comme but de libérer des Turcs toutes les régions chrétiennes des Balkans.

Pendant ce temps, en Serbie, les Ottomans tentèrent de désarmer les Serbes. Cette opération conduisit, le 23 avril 1815, à la seconde révolte serbe contre les Turcs. Miloš Obrenović, qui avait joué un rôle un peu secondaire lors de la première insurrection, en fut l’instigateur et le chef principal. En décembre 1815, suite au succès de cette nouvelle rébellion, Miloš Obrenović fut reconnu comme prince de Serbie par le sultan Mahmud II[4].

En 1817, avec l’aide de la Filiki Eteria, Karageorges rentra en Serbie muni d’un faux passeport. Mais il fut assassiné dans son sommeil sur les ordres de Miloš Obrenović[1]. Cet assassinat allait entraîner une lutte acharnée entre les familles Karađorđević et Obrenović.

Le fils de Karageorges, Alexandre Karađorđević, fut à son tour prince de Serbie de 1842 à 1858. Puis la dynastie des Karađorđević régna sur le royaume de Serbie à partir de 1903, sur le royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, de 1918 à 1929 puis, à partir de 1929, sur le royaume de Yougoslavie.

Notes et références de l'article

  1. a , b , c , d , e , f  et g Dušan T. Bataković, Histoire du peuple serbe, L'Âge d'Homme, 2005, p. 143 - ISBN 2-8251-1958-X
  2. Dans le livre de Thomas Foran de Saint-Ibar, Les Karageorges rois de Serbie et de Yougoslavie, la date de 1762 est avancée ; d'autres sources le font naître le 3 novembre 1768.
  3. Idem, pages 137 à 143
  4. Il avait succédé à Mustafa IV, lui-même successeur de Selim III.

Voir aussi

Articles connexes

Liens et documents externes

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