Étienne Bouchaud

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Étienne Bouchaud (1898 à Nantes en France - 1989 à Paris en France) est un peintre et graveur français dit de l'école d'Alger.

Biographie

Petit-fils de Léon Bouchaud, il grandit dans la vénération de Corot et Harpignies, dans une famille d'artistes avec ses trois frères tous peintres(Jean Bouchaud, Michel Bouchaud, Pierre Bouchaud). Bachelier ès lettres en 1915. Il fréquente l'Académie Julian en 1916, l'atelier de Jean-Paul Laurens, puis s'inscrit à l'Académie Ranson chez Maurice Denis qui prend sur lui un grand ascendant. Il y restera jusqu’à son service militaire : « n’était lui, je ne crois pas à avoir à apprendre des cubistes qui travaillent avec moi. Maurice Denis m’a corrigé samedi pour la première fois et m’a dit des choses très intéressantes, entre autres de réagir contre le dessin de pur hasard qu’on fait chez Jullian, de comprendre ce qu’on fait et pourquoi on le fait » En passant un examen pour les Beaux Arts, il fait la connaissance de Jean MAXENCE (qui fera de lui un portrait) : « J’ai été voir avec Maxence le frère Buffet qui m’a montré une cinquantaine de peintures faites en Tunisie en me racontant avec amour ses voyages. Cela m’a donné un désir d’y aller après la guerre… ». Mobilisé dans l’artillerie à Vannes pour effectuer ses classes, Etienne BOUCHAUD est Brigadier à Troyes au sein du 28ième d’artillerie.

Volontaire au Maroc, en 1918, sous la protection du général Hubert Lyautey,en 1920 il parcourt le Maroc avec son frère Jean Bouchaud habillés en indigènes, il participe à la décoration du Palais du Maroc et à l'Exposition coloniale de Marseille de 1922. Il rencontre Othon Friesz, effectue un voyage d'étude à Marrakech, et obtient le Prix Abd-el-Tif 1925, il fait partie de ce que l'on appellera « la génération du Môle » à Alger où il peint "les garçons du port" et "les quartiers réservés". Ami de Jean Launois, il entreprend avec lui et Corneau un voyage dans le midi de la France et rejoint Albert Marquet à La Goulette. Sociétaire au Salon d'Automne, il y envoie régulièrement ses toiles de même qu'au Salon des Indépendants et au Salon des Tuileries.

Il est nommé chargé de mission en 1927 par le Gouvernement du Protectorat du Maroc, et part pour Alger en 1928, et y sera encore en 1933. Il travaille pour l'exposition d'Anvers, et occupe à Paris à cette époque l'atelier de Seurat. Il est appelé par le Maréchal Lyautey pour créer deux dioramas à l'Exposition coloniale de 1931 (pour les palais du Maroc et de l'Algérie), En 1935, il est nommé pensionnaire de l'Institut français d'Amsterdam où il passe deux ans. 1938 : Exposition des "Artistes de ce temps » au petit Palais. Fresque exécutée dans l’Eglise de Savenay (Loire-Atlantique) Voyage en Grèce et dans les Iles de la mer Egée en compagnie de G. Audisio. Panneaux décoratifs pour l’exposition à New York en 1939 avec son frère Jean où ils présentent tous deux un panneau monumental sur "l'Expansion française du XVI ème au XVIII siècle". Il obtint le prix Charles Cottet en 1943. Il retourne en Algérie en 1947, en 1950 et dans les années suivantes (à Alger et Boghari notamment). 1950 : séjour à Alger chez le compositeur Léo Barbès.

Boursier du Gouvernement de l'Algérie à nouveau en 1955 (dans le cadre des "anciens Abd-el-Tif"), il réside à Alger et à Boghari. Il réalise en 1956, pour le Penthièvre II (des Chargeurs de l'ouest) les vendanges en Algérie.Tout comme Lucien-Victor Delpy, Il est le seul peintre dit de l'Ecole d'Alger à avoir travaillé à des œuvres sur la guerre d'Algérie ("Honneur aux harkis", 1963, entre autres, Musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt).

Nostalgique de l'Algérie et du Monde méditerranéen, "il vit dans son œuvre l'amour de la nature et de l'humanité, avec humilité, dans une pure tradition naturaliste française" (Elizabeth Cazenave). Après 1962, il deviendra notamment graveur (membre de la Chalcographie du Louvre et fondateur de la Société de l'Estampe), et séjournera à Perpignan et sur la Costa Brava. Se consacrant de plus en plus à l’estampe, il participe à des expositions parmi les peintres graveurs français dans la Galerie Mansart de la Bibliothèque Nationale (1964, 1965, 1966, 1967, et 1970). La Bibliothèque Nationale possède 63 de ses gravures. Il rapporte à Paris de brillantes moissons de tableaux et de gravures, exposés lors du salon d‘automne en 1969. Installé dans son atelier de la rue Falguière, ses dernières années seront dédiées à des toiles plus intimes à la luminosité éclatante, le sens chromatique désormais atteint par les conséquences d’une cataracte, entrecoupé de fréquents séjours en Bretagne, au Pouliguen. Il expose une dernière fois aux Peintres et Graveurs français en 1979.

Bibliographie

• L'Afrique du Nord Illustrée, 19 juin 1926 et 1930
• L'Art et les Artistes 1930
• Edouard Lémé, Les quatre Frères Bouchaud
• In l'amour de l'Art 1931 Jean Alazar
• L'Illustration 23 mai 1931
• Beaux Arts juillet 1936

• Revue Méditerranée 1950, tome VIII, pages 229-240
• Algéria n°52, 1957
• Les cahiers d'Arts documents 1957 N°64
• Algéria 1960 jean Rousselot
• Revue des musées de Bordeaux, 1967
• Ouest France 21 juin 1989
• Maurice Arama, la mort du peintre nantais Étienne Bouchaud juin 1989
• Itinéraires marocains, regard de peintre, Editions Jaguar 1991
• Presse Océan, 30 décembre 2007
• bibliographie: Bénézit tome II p.619, Saur XIII p.285, Volmer I page 280
• Jean Lepage, "L'Orient Fantasmé", Paris et Narbonne mars 2011, Editions Somogy, (ISBN 978-2-7572-0461-0).

Principales Expositions

• Marseille, 1922 Exposition Coloniale
• Paris, 1925, Salon d'automne
• Alger ,1926, les Abd el Tif
• Paris, 1928, galerie Druet, Salon d'automne, Anvers
• Paris, 1930, Exposition coloniale
• Paris, 1933, galerie Druet
• Nantes, 1934 et 1959, Galerie Mignon-Massart
• Naples, 1934-1935, mostra internazionale d'arte coloniale
• Paris, 1943, Société des Peintres Orientalistes français (et 1927-1933-1934-1935)
• Paris, 1948, galerie René Gas,
• Paris, 1949, Salon des Tuileries (et 1963)
• Paris, 1951, Salon des Tuileries, Galerie Charpentier (et 1952)
• Versailles, 1992, Exposition du Cercle Algérianiste
• Paris, 1994, Maison des Rapatriés "Peintres d'AFN d'hier et d'aujourd'hui"
• Nantes, décembre 2007, Librairie-Galerie Bellanger

Acquéreurs de ses oeuvres

• Musée National des beaux-arts d'Alger
• Musée Ahmed Zabana d'Oran (Ex Demaeght)
• Musée des Beaux Arts de Rabat
• Bibliohéque Nationale de France
• Musée municipal de Boulogne-Billancourt
• Musée national d'art moderne de la Ville de Paris, et,
• Musée du Louvre, département des arts graphiques
• Ministère de l'Instruction Publique
• Musée du Luxembourg
• Musée de Bucarest
• Nombreuses collections privées et internationales

• Illustrateur des Oeuvres de l'Historien Georges Marçais "Villes et campagnes d'Algérie" (20 gravures d'Etienne Bouchaud), Affiches pour la SNCFA "Ghardaia".

• archives:

• A.N. : F21/4176/6815/6912/6952/6972.

Sources

• Elizabeth CAZENAVE, La villa Abd El Tif, Un demi-siècle de vie Artistique en Algérie 1907-1962, 1998 et 2002, Association Abd el Tif, ISBN 2-9509861-1-0
• Les Cahiers d'Afrique du Nord, N° 16, Supplément au n°53 de "Mémoire Plurielle", par Odette Goinard (source Anne Heim).
• Centre Culturel de Saint Raphael, Albert Marquet et ses Amis, juillet 2008
• La Société des Peintres orientaliste français 1889-1943, Pierre Sanchez, Stéphane Richemond 2008 Dijon, Echelle de Jacob, ISBN 9782913224735
• SVV Schmitz-Laurent, Saint Germain-en-Laye (avril 2009)