Église Saint-Philippe-du-Roule

Église Saint-Philippe-du-Roule
Église Saint-Philippe-du-Roule
Image illustrative de l'article Église Saint-Philippe-du-Roule
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattaché à Archidiocèse de Paris
Début de la construction 1772
Fin des travaux 1784
Style(s) dominant(s) Néo-classique
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris 8e
Coordonnées 48° 52′ 24″ N 2° 18′ 38″ E / 48.873356, 2.31055748° 52′ 24″ Nord
       2° 18′ 38″ Est
/ 48.873356, 2.310557
  

L’église Saint-Philippe-du-Roule se trouve 154 rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans le 8e arrondissement de Paris.

L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 5 juillet 1993[1].

Sommaire

Historique

L'actuelle église Saint-Philippe-du-Roule a pris la place d'une chapelle dédiée à saint Jacques et saint Philippe. Cette chapelle faisait partie d'une maladrerie fondée vraisemblablement au XIIIe siècle par des ouvriers de la Monnaie, souvent exposés à la lèpre. Elle fut agrandie à plusieurs reprises et érigée en paroisse en 1699. Le hameau fut rattaché au faubourg de la Ville l'Évêque et réuni à Paris en 1722. La chapelle fut démolie en 1739 et les paroissiens durent, pendant plusieurs décennies, suivre les offices dans une étable.

En 1764, le curé et les marguilliers écrivirent au Roi : « La paroisse devient tous les jours plus considérable par le nombre et par la qualité des paroissiens. »[2] À la suite de cette requête, le lieutenant général de police, Sartine, demanda à l'architecte Louis-Marie Colignon de lui proposer les moyens de doter la paroisse d'une église digne d'elle. Colignon proposa un plan de reconstruction totale de l'église sur le terrain actuel pour un devis de 70 000 livres[3], modeste mais encore hors de portée de la paroisse. Louis XV jugea néanmoins ce projet insuffisant et, en 1767, un nouveau projet fut demandé à Jean-François-Thérèse Chalgrin (1739-1811) par l'intermédiaire du comte de Saint-Florentin, secrétaire d'État à la Maison du Roi, pour qui l'architecte construisait alors l'hôtel de Saint-Florentin. Dans le même temps, le Roi fit acheter les terrains nécessaires à la construction de l'édifice, celui qu'il avait donné en 1741, détaché de la pépinière royale, s'étant avéré trop meuble pour qu'on puisse y établir des fondations solides[4]. Le 24 septembre 1766, Louis XV donna à la fabrique de Saint-Philippe-du-Roule une somme de 8 000 livres pour l'aider à se libérer vis-à-vis des Monnayeurs, propriétaires des terrains[2].

Les plans furent approuvés le 12 octobre 1768 par l'Académie royale d'architecture mais l'achat des terrains traîna en longueur. Ce n'est qu'en 1773 qu'il fut possible d'entreprendre les travaux de démolition et de fondation. La première pierre devait être posée par le comte de Provence, et il y eut un projet de médaille pour commémorer l'événement, mais la mort de Louis XV le 10 mai 1774 fit obstacle à la cérémonie[5]. En 1779, la construction était réalisée « presqu'à moitié »[6] mais elle dut être interrompue à la fin de l'été de la même année par manque de fonds. Les travaux furent achevés en 1783-1784, pour un coût total de 300 000 livres[2]. Au printemps 1784, l'église est en état de recevoir les fidèles ; elle est bénie par M. Chevreuil, vicaire général, le 30 avril 1784[7] ; il reste à édifier les deux clochers qui devaient encadrer le chevet et qui ne verront jamais le jour. Le presbytère, le vicariat et l'école, demandés par le Roi en 1772, ne seront pas bâtis en même temps que l'église[8].

Dans sa forme originelle, l'édifice est connu grâce aux dessins de Louis Gustave Taraval et aux estampes de Sellier[9]. Un long bas-relief de Gois, Les Miracles de saint Philippe, destiné au péristyle, ne fut jamais exécuté en pierre faute de fonds[10].

Au XIXe siècle, l'édifice est remanié et agrandi par Étienne-Hippolyte Godde en 1846, puis par Victor Baltard en 1853. Le premier ouvre des lunettes dans la voûte, ajoure le mur circulaire du chœur, où Chalgrin avait créé des niches entre des colonnes engagées ; les caissons de la voûte du cul-de-four sont comblés pour permettre à Théodore Chassériau de l'orner d'une Descente de Croix. Baltard, de son côté, installe un calorifère dont les conduites verticales courent le long des piliers du déambulatoire.

Architecture

Intérieur de l'église Saint-Philippe-du-Roule

Saint-Philippe-du-Roule n'est pas le premier édifice religieux en France à renouer avec les dispositions des anciennes basiliques paléochrétiennes. Mais c'est un des plus remarquables, et ce fut l'un des plus imités.

L'édifice avait à l'origine des dimensions de 26 toises de long sur 14 de large (environ 52 mètres sur 28).

La façade, très simple, comprend un péristyle à quatre colonnes doriques surmonté d'un fronton triangulaire encadré par deux portes rectangulaires, selon une composition qui fut ensuite imitée à Notre-Dame de Lorette, Saint-Denys du Saint-Sacrement, Saint-Pierre du Gros Caillou et Saint-Vincent-de-Paul.

Deux tours devaient s'élever de chaque côté de la nef au-dessus du faux transept mais elles ne furent jamais construites. Cependant, un petit campanile de métal, contenant une cloche, et agrémenté de haut-parleurs afin que le son porte plus loin, a été, bien plus tard, rajouté.

Le vaisseau central est couvert d'une voûte en berceau portée par des colonnes ioniques. Contrairement à ce qui était prévu à l'origine, cette voûte n'est pas réalisée en pierre mais en charpente et en toiles peintes marouflées simulant des caissons de pierre.

Les collatéraux, voûtés en berceau, n'ont pas de chapelles mais des autels simplement adossés au mur extérieur et placés sous les fenêtres. On ne trouve des chapelles, surmontées de fausses tribunes à balustrades, qu'à la dernière travée, où se situait à l'origine le maître-autel. À ce niveau, les colonnes étaient remplacées par un mur orné de pilastres cannelés qui se prolongeait en s'arrondissant pour former une abside, voûtée en cul-de-four garni de caissons. Le cul-de-four a été orné en 1855 d'une Descente de croix par Théodore Chassériau[11] .

Les travaux de 1846 ont remplacé ce mur par une colonnade afin de créer un déambulatoire en arrière de l'abside. La chapelle de la Vierge, située dans l'axe de la nef, a été ouverte sur ce déambulatoire.
Le 13 novembre 1852 correspond à la dédicace de l'église, c'est-à-dire sa consécration solennelle comme lieu de culte et de prière.

En 1853, une chapelle des catéchismes a été ouverte perpendiculairement à l'axe principal.

En définitive, aujourd'hui, seule la partie antérieure (depuis les deux chapelles latérales) est de Chalgrin, toute la partie postérieure remontant aux transformations de Hippolyte Godde et de Victor Baltard.

Anecdote

Dans Paris brûle-t-il, Lapierre et Collins rapportent que l'église fut la seule de Paris à ne pas faire sonner ses cloches pour la libération de Paris parce qu'elle n'en avait (à cette époque) pas.

Notes et références

  1. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00088814 » sur www.culture.gouv.fr.
  2. a, b et c Arch. nat., G9 154
  3. ibidem
  4. Arch. nat., E2431 fol. 70
  5. Sabine Drilhon-Codet, « Saint-Philippe-du-Roule », art. cit., p. 329
  6. Arch. nat., O1 2111
  7. Arch. nat., H5 3809bis
  8. Arch. nat., S 3481
  9. Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, p. 113
  10. Sous le Consulat, le plâtre en était exposé au Musée des monuments français. On le discerne sur une peinture de Vauzelles, au musée Carnavalet.
  11. L’état des églises parisiennes: Saint-Philippe-du-Roule En 1852, Théodore Chassériau se vit commander un décor pour la voûte en cul-de-four du chœur. Il termina sa Descente de Croix peinte à l’huile sur enduit en 1856

Voir aussi

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Sources

  • Sabine Drilhon-Codet, in : Béatrice de Andia (dir.) et Dominique Fernandès (dir.), Rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris, Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1994, 430 p. (ISBN 2-905-118-49-0), chap. 154 (« Saint-Philippe-du-Roule »), p. 327-332 
  • Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, 1995, 494 p. (ISBN 2-8562-0370-1), p. 110-116 

Articles connexes

Liens externes



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