Économie toulousaine

Économie toulousaine
Centre de Congrès Pierre-Baudis

La bonne santé de l'économie toulousaine est principalement liée aux industries de pointe de l'aéronautique et du spatial. Mais, depuis plusieurs années, la municipalité tente de diversifier les secteurs d'activité[1]. Le PIB de l'agglomération est d'environ 30 milliards d'euros[2]. En 2003, Toulouse se caractérise aussi par son très faible taux d'endettement : un des plus bas en Europe pour une ville de cette taille[3].

En 1999, le nombre total d'actifs sur la commune de Toulouse est de 216 480[4], se répartissant dans les divers secteurs économiques comme suit :

Répartition de l'emploi[4]
Tertiaire Industrie Construction Agriculture
Toulouse 79,6 % 15,9 % 4,3 % 0,9 %
Moyenne nationale 71,5 % 18,3 % 6,1 % 4,1 %

Le taux de chômage était de 9,9 % en 2005[5] et était estimé en décembre 2006 à 9,1 %[6] un chiffre légèrement supérieur à la moyenne nationale (8,6 %).

Sommaire

Agriculture, culture maraîchère

Comme la plupart des grandes villes situées en plaine alluviale, Toulouse a développé une culture maraîchère propre à lui permettre un approvisionnement régulier en produits frais. Ainsi, le Sud-Est et le Nord de la ville sont des zones traditionnellement dévolues à ce type de cultures. Cependant, cette pratique tend à diminuer, les surfaces disponibles se réduisant sous la pression foncière. Toulouse est aussi connue pour la culture de la violette, pour ses fleurs et son parfum.

Industrie

Contrairement aux autres grandes villes de France, Toulouse n'a pas connu la révolution industrielle aux XVIIIe siècle et XIXe siècle. Cette spécificité l'a tenue à l'écart des grandes décisions politiques et stratégiques pendant de nombreuses décennies jusqu'à l'arrivée de l'aéronautique, il y a un siècle environ, qui a inversé la donne. Aujourd'hui, on rencontre à Toulouse peu d'industries traditionnelles dans les secteurs chimique, métallurgique ou textile par exemple. Ironie du sort, la tragédie d'AZF a contribué à faire disparaître l'une des rares usines de la ville. Ce qui a tenu Toulouse aux bancs de touche des grandes villes françaises est, au fil du XXe siècle, devenu un de ses principaux atouts. En l'absence de secteurs traditionnels, la ville n'a pas connu de crises, comme Lille et tant d'autres villes du Nord de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale.

La place étant libre, on comprend pourquoi Toulouse regorge aujourd'hui d'industries œuvrant dans les secteurs de pointe, gourmandes en ingénieurs et autres grands diplômés.

Aéronautique et espace

La ville a un long passé historique lié à l'aviation, car bien avant la Première Guerre mondiale, Clément Ader (originaire de Muret, au sud de Toulouse) invente, en 1890, plusieurs avions : l’Éole (l'Avion), le Zéphyr (Avion II) et l’Aquilon (Avion III). Avec ces inventions, il est considéré comme le père de l'aviation moderne. Avec la Première Guerre mondiale, les activités aéronautiques sont délocalisées vers Toulouse car on considère la ville comme suffisamment éloignée des lignes de front.

Le 31 juillet 1963, l'État va prendre une décision importante et décisive pour la région toulousaine, dans sa politique de décentralisation, Toulouse sera confirmé dans son rôle central de capitale de l'aéronautique, en y décentralisant à Rangueil (au sud de la ville) le centre national d’études spatiales (CNES). De plus, grâce à l’implantation du CNES, de nombreuses grandes écoles d’ingénieur et d’important laboratoire s’installe à Toulouse, tel Sup’Aéro, le CERT, l’ENAC, l’ENSICA ou le LAAS qui permettent d’assurer au CNES des chercheurs hautement qualifiés. Sur le site du Palays dans la ville de Labège dans le sud-est de l’agglomération, une filiale du groupe Lagardère-Matra, aujourd’hui devenue EADS Astrium, s’installe. Cette dernière entreprise, liée à EADS (actionnaire d’Airbus) est leader dans le domaine des satellites d’observation et détient une forte implication dans Spot et sa version militaire, Hélios. Astrium s’occupe aussi d’ERS qui surveille l’environnement de notre planète ou encore du programme Soho, qui tente de nous délivrer les secrets du soleil. Le cerveau électronique d’Ariane est par ailleurs réalisé à Toulouse.

Toulouse, ville de construction finale de l'A380

En 1998, à l’autre bout de la ville, dans la zone de Candie, s’installe un autre grand de l’espace, Thales Alenia Space qui est issue des activités satellites d’Alcatel. En 2002, la moitié des personnels de France travaillant dans le secteur spatial travaille à Toulouse, soit près de 10 000 personnes. De plus, de nombreuses PME et PMI viennent se greffer aux tissus industriels des grandes firmes de l’aérospatiale et de l’aéronautique.

Capitale européenne de l'Aéronautique et de l'Espace, et siège d'Airbus Industries, Toulouse est aussi avec Hambourg (Allemagne) l'un des deux pôles européens choisis par Airbus pour la conception, l'assemblage et les essais des avions de sa gamme, comme l'A380. L'usine est située à l'ouest de Toulouse, à cheval sur le quartier de Saint-Martin-du-Touch et la commune limitrophe de Blagnac. En 2004, ce site est confirmé avec l'installation de l'AéroConstellation qui héberge les hangars de montage de l'avion gros porteur. Enfin, dans quelques années va s’ouvrir le nouveau site Aérospace Campus sur 40 hectares soit 120 000 m² de surfaces à l'emplacement des anciennes pistes de Montaudran, avec le siège de Galileo.

Chimie

Situé principalement dans la zone sud de la ville, le pôle chimique comprend des entreprises des secteurs de la chimie lourde (SNPE, Entreprise Lacroix, Isochem et Raisio), de la chimie pharmaceutique et de la peinture (pigments). Le pôle chimique toulousain a connu une importante activité jusqu'à la catastrophe du 21 septembre 2001 : l'explosion de l'usine AZF a fait 30 morts et environ 2 500 blessés, ainsi que des dégâts matériels considérables (université de Toulouse-Le Mirail, quartiers Mirail, Empalot, La Reynerie, Rangueil et l'hôpital psychiatrique Marchand en particulier)[7]. Pourtant, la chimie est une industrie ancienne à Toulouse avec la SNPE qui se dénommait à l'origine la Poudrerie et qui était installé sur l'île du Ramier. Cette activité tend depuis à se réorienter vers de la chimie fine et la chimie pharmaceutique, jugées moins polluantes et moins menaçantes par la population.

Informatique

De nombreuses entreprises du secteur sont implantées à Toulouse, bénéficiant de la qualité de la formation universitaire et des grandes écoles locales. Notamment les SSII Atos Origin, Capgemini, IBM, Neo-Soft Services, Osiatis, Sopra Group, Steria et Unilog.

La communauté d'agglomération du Grand Toulouse s'est dotée depuis fin 2001 d'une infrastructure métropolitaine de télécommunications (IMT). Composée de 5 boucles totalisant 77 km de fibre optique, l'IMT s'étend sur le Grand Toulouse du nord au sud et d'est en ouest autour de Toulouse, de Blagnac à Labège et de L'Union à Tournefeuille. Passant principalement par le métro toulousain, le périphérique et le canal du Midi, chaque câble est composé de 144 fibres optiques noires, chaque paire de fibre offre une capacité de 2,5 Gb/s dans les deux sens[8].

Secteur tertiaire

La ville est un important centre d'activités du tertiaire. Un quartier des affaires régional, Compans-Caffarelli, a été créé à cet effet pour répondre à l'importante demande de bureaux dans la cité. Ce quartier comprend 200 000 mètres carrés de bureaux, un centre commercial[9] comprenant 40 boutiques, un hôtel 4 étoiles, un centre de congrès, la cité administrative.

De plus, la création d'un nouveau pôle multimodal dans le secteur Marengo-Périoles-Raynal est à l'étude. Ce pôle aurait vocation à devenir le quartier d'affaires international de la ville.

Finances et assurances

Le quartier a vu l'implantation entre autres de succursales régionales de banques et d'assurances telles que le Crédit lyonnais ou AXA. Toutes les grandes banques et compagnie d'assurances sont présentes à Toulouse. La Banque Courtois est une banque toulousaine et la Mutuelle du rempart est également une compagnie d'assurance toulousaine. Ce secteur d'activité prend une part croissante dans l'activité économique de la ville et représente aujourd'hui quelque 14 410 emplois (secteur immobilier inclus)[10].

Commerce

Centre commercial de Blagnac

Le centre ville regorge de boutiques, typiquement toulousaines ou de grandes marques. Les zones les plus commerçantes du centre ville comprennent la rue d'Alsace-Lorraine, la rue Saint-Rome, la rue des Changes, la rue du Taur, la rue Saint-Antoine-du-T, la rue des Filatiers et le quartier Saint Georges, qui abrite un centre commercial[11] rénové de plus de 50 boutiques, ouvert en 2006. La présence de boutiques de luxe dans le quartier Victor-Hugo et dans le quartier Saint-Étienne (quartier des antiquaires) favorise leur développement. D'autres quartiers sont également en mutation commerciale tel que le quartier de la Bourse. Enfin, la piétonisation du centre ville due à l'arrivée du métro favorise le développement commercial du centre historique.

De plus, l'agglomération est ceinturée par de nombreux centres commerciaux comme le centre commercial Grand Portet[12] à Toulouse-Portet-sur-Garonne, le centre commercial Labège 2[13] à Toulouse-Labège (122 boutiques), le centre commercial Carrefour Toulouse Purpan comprenant 45 boutiques dans le quartier de Purpan, le centre commercial Espace Gramont[14] avec 85 boutiques, le centre commercial Roques à Roques-sur-Garonne[15], le centre commercial Blagnac à Blagnac, le centre commercial Saint-Orens à Saint-Orens-de-Gameville, le centre commercial Fenouillet à Fenouillet, le centre commercial Basso-Cambo (avec 20 boutiques dont Géant Discount et Giga Store) dans le quartier de la Reynerie.

De plus d'ici 2010, 100 000 mètres carrés supplémentaires de surfaces commerciale devrait venir s'ajouter à la pléthore déjà présente sur l'ensemble de l'agglomération. Un centre commercial de 30 000 mètres carrés devrait être créer sur la commune de Toulouse, un village de marques à Nailloux dans le Sud de la ville ainsi que l'agrandissement des zones commerciales existantes sont ainsi prévues.

Tourisme

Ville au riche patrimoine historique, haut lieu de la culture en France avec de nombreux musées, des festivals (Marathon des mots, Rio Loco, gay pride …) connus dans toute la France et dans l'Europe, Toulouse est un centre touristique important. 5 millions de touristes viennent visiter chaque année la ville dont un peu plus 2,5 millions pour le tourisme d'affaires, faisant de Toulouse la septième ville la plus visitée de France après Paris, Lyon, Lourdes, Nice, Strasbourg et Bordeaux. Source : Observatoire national du tourisme, 2006.

Le tourisme d'affaires et les congrès représentent 80% de cette activité, mais depuis quelques années, le tourisme de loisirs croit. La ville avait également décidé de déposer sa candidature au titre de capitale de la culture pour 2013[16] mais c'est finalement Marseille qui a remporté le titre à une voix près. Ce titre aurait permis de donner une lisibilité internationale aux installations culturelles de la ville et aurait augmenté ainsi sa fréquentation touristique.

L'ouverture en août 2007 du casino, le plus grand du Sud-Ouest de la France favorise également le développement touristique de la ville.

Enfin la nouvelle municipalité étudie la mise en place de certain projet de grande envergure comme la création d'un centre culturel majeur sur le site de La Grave ainsi que la création d'une sorte de Cité des Sciences toulousaine dans l'ancienne prison Saint Michel elle même incluse dans un arc scientifique proche du nouveau muséum d'Histoire Naturelle.

Liens externes

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Économie toulousaine de Wikipédia en français (auteurs)

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