Baidju

Baidju

Baïdju

Le frère dominicain Ascelin de Lombardie reçoit une lettre du pape Innocent IV (à gauche). Il va la remettre au général mongol Bayju (à droite) (1245).

Baïdju[1] est un commandant mongol en Perse au service dÖgödei, puis de Güyük et Möngke. Il succède à Tchormaghan, et va étendre le territoire mongol en Anatolie.

Sommaire

Biographie

Règne d'Ögödei

Tchormaghan, général des armées mongoles en Perse depuis 1231, fut frappé de mutisme (sans doute de paralysie) vers 1241. Bayju, le remplace en 1242[2], il le conservera cette fonction jusquen 1256[3].

Conquête de l'Anatolie

Bayju se met immédiatement en mouvement vers le sultanat seldjoukide de Roum sur lequel règne le sultan Kay Khusraw II et qui semble à son apogée. Bayju, après avoir pris et pillé Erzeroum (1242), assure la domination mongole à la bataille de Köse Dağ en juin 1243[4]. Après cette bataille, Kay Khusraw II recherche laide de son ennemi lempereur de Nicée Jean Vatatzès avec lequel il signe un traité dalliance[5]. Bayju occupe ensuite Sivas qui se rend à temps et est seulement pillée. Les villes de Tokat et de Kayseri qui tentent de résister sont dévastées. Cette campagne étend lempire mongol jusquaux portes de lempire de Nicée[6]. Dès les premiers revers son allié et vassal lempereur de Trébizonde préfère se déclarer vassal des Mongols et leur payer un tribut. Kay Khusraw est alors contraint den faire autant[5]. Le roi de petite Arménie Héthoum Ier se soumet lui aussi à lIlkhanat, assurant ainsi la sécurité des Arméniens vivant hors de Cilicie. Cette politique est poursuivie par ses successeurs ce qui protègera la Cilicie aussi bien des Seldjoukides que des Mamelouks[6].

Cependant les Mongols ont de plus sérieux adversaires à lest. Ils ne laissent que peu de forces dans la région et maintiennent leur suzeraineté par des raids punitifs.

La reine Rousoudan de Géorgie est contrainte de demander la paix. La Géorgie devient, elle aussi vassale des Mongols. En 1245, Bayju consolide la domination mongole au Kurdistan en occupant Khilat (Ahlat) et Amid (Diyarbakır). Les Mongols remettent Khilat à leurs vassaux géorgiens. Latâbeg Zengides de Mossoul Bedr ad-Dîn Lulu’, reconnaît aussi la suzeraineté mongole[7].

Règne de Güyük

La lettre envoyé par Güyük au pape Innocent IV en 1246, écrite en perse[8].

En 1246, à la fin de la régence qui suit la mort dÖgedei, Güyük est élu grand khan[9]. Bayju tombe en disgrace, Güyük nomme Eljigidei qui chapeaute Bayju.

Laction de Bayju fut prépondérante dans les affaires de Géorgie et dAsie Mineure. La reine de Géorgie Rousoudan meurt en 1245, Bayju propose de donner la couronne de Géorgie au neveu de la défunte, David Ulu. Mais le khan de Qiptchaq Batu a pris sous sa protection le fils de Rousoudan, David Narin. Les deux prétendants plaident leur cause en Mongolie auprès du grand-khan Güyük (1246). Celui-ci les départage, donnant le Karthlie à David Ulu et lIméréthie à David Narin[10].

A sa mort en 1246, Kay Khusraw II laisse trois fils de mères différentes. Tous les trois sont mineurs et sont sous la tutelle des vizirs et des Houlagides[11] Güyük attribue le trône du sultanat de Roum à Kılıç Arslan IV, de préférence à son frère aîné Kay Kâwus[12].

Bayju semble moins bien disposé envers les chrétiens que son prédécesseur Tchormaghan[13]. Les cinq frères dominicains envoyés du pape Innocent IV et dirigés par Ascelin de Lombardie sont froidement reçus. Il arrive le 24 mai 1247 au camp de Bayju situé du côté de lArran, au nord de lAraxe, à lest du lac Göktcha. Peu diplomate, Ascelin refuse daccomplir devant Bayju la triple génuflexion due au représentant du khan. Bayju, furieux, menace de faire exécuter les dominicains. Le 17 juillet 1247, Eljigidei envoyé par le grand-khan Güyük arrive au camp de Bayju. Celui-ci est chargé de remettre à Ascelin un message pour le pape. Ce message est de la même nature que celui qui avait été envoyé en novembre 1246 et confiée à Plan Carpin : Güyük revendique de droit divin lempire universel et demande au pape de lui rendre hommage en personne, faute de quoi il sera traité en ennemi. Ascelin et ses compagnons quittent le camp de Bayju le 25 juillet 1247. Bayju leur adjoint deux envoyés « mongols » quInnocent IV reçoit longuement en 1248. Le 22 novembre 1248, Innocent leur remet une réponse pour Bayju[2].

Güyük meurt en 1248.

Règne de Möngke

En 1251, après une nouvelle période de régence, Möngke est élu grand khan[9]. Entre la mi-octobre 1251 et la mi-février 1252, Möngke fait arrêter et mettre à mort Eljigidei. Bayju reste seul chargé du gouvernement militaire jusquà larrivée dHülegû en 1255[10].

De 1240 à 1250, les Mongols parviennent à se maintenir sur un territoire qui correspond approximativement à lIran. Ils tolèrent de petits états indépendants comme la Géorgie. Ils se réservent le droit dintervenir dans la succession de ces princes vassaux et de leur imposer le paiement de lourds tributs. Cependant, ils semblent butter contre le califat abbasside et contre les Nizârites (Assassins) dAlamut.

En 1255, Möngke envoie son plus jeune frère Hülegû, pour accomplir trois tâches dans le sud-ouest de lAsie :

  • Lassujettissement des Lors, un peuple vivant dans le sud de l'Iran
  • La destruction de la secte des Assassins
  • Le renversement du califat abbasside

De son côté Möngke se consacre à la conquête de la Chine avec son frère cadet Khubilaï.

En 1256, Michel Paléologue mène la guerre face à Michel d'Epire. Accusé de conspiration il se réfugie chez `Izz ad-Dîn Kay Kâwus qui le met à la tête de ses soldats combattant les Mongols. Möngke convoque Kay Kâwus. Ce dernier na guère envie de cette rencontre, il envoie à sa place son jeune frère `Ala' ad-Dîn Kay Qubadh II chargé de riches présents pour le Khan. En chemin, à Erzurum, Kay Qubâdh est assassiné. Möngke provoque une enquête sur cette mort mais elle ne mène à rien[14]. Bayju demande à Kay Kâwus de lui procurer des quartiers dhivers et dété en Anatolie pour que son armée et sa tribu puisse sy installer. Mécontent du retard que Kay Kâwus met à s'acquitter du tribut, Bayju engage le combat et vainc les armées seldjoukides à Aksaray (octobre 1256). Kay Kâwus trouve refuge auprès de lempereur byzantin Théodore Lascaris (1061). Cette défaite des Seldjoukides provoque un nouvel afflux dans louest de lAnatolie de populations turques qui fuient lavance mongole, [15].

Hülegû vient rapidement à bout de ses deux premiers objectifs : il prend facilement le contrôle des Lors. Les Assassins capitulent et livrent sans combat leur forteresse d'Alamut pourtant réputée imprenable (décembre 1256)[16].

Hülegû accuse Bayju de navoir rien fait ces dernières années sauf davoir fait peur aux troupes mongoles avec la puissance du calife abbasside. Bayju se lance alors dans une série de campagnes victorieuses pour se racheter aux yeux dHülegû[17]. Hülegû lui reproche aussi de navoir pas su fournir des troupes pour la guerre contre les Assassins. Bayju reçoit lordre de rejoindre Mossoul et de descendre le long de la rive droite du Tigre pour protéger le flanc ouest de ses armées qui partent à lattaque de Bagdad. Bagdad est prise par Hülegû, avec la participation de Bayju, le 10 Février 1258[18].

Conquête de la Syrie

Pour terminer le programme tracé par Möngke, Hülegû va à la conquête de la Syrie et de lÉgypte. La Syrie est alors partagée entre les Francs et les Ayyoubides. Les Francs, dans la principauté dAntioche et le comté de Tripoli règne Bohémond VI et dans le royaume de Jérusalem. Les Ayyoubides sont installés à Alep et à Damas. Bien que les Ayyoubides aient fait allégeance à la puissance mongole en 1258, Hülegû est décidé à conquérir leurs territoires[19]. La grande armée mongole se met en marche vers la Syrie. Lavant-garde est menée par Ketboğa. Laile droite est commandée par Bayju et le centre par Hülegû en personne. L'armée part du Kurdistan vers la Djézireh, le khan prend Nisibe, Harran et Edesse, il massacre les habitants de Saroug[20] parce qu'ils ont résisté. Il passe lEuphrate, saccage Menbîdj[21] et vient assiéger Alep. Le sultan Al-Nasir Yusuf, au lieu de tenir tête dans cette ville, reste à Damas. Le métropolite jacobite dAlep, Bar-Hebraeus vient au devant des Mongols, rendre hommage à Hülegû. Le 18 janvier 1260, cette armée renforcée par les Arméniens du roi Héthoum et par les Francs de Bohémond VI, commence le siège dAlep, que défend layyoubide Tûrân Châh [22]. La chute dAlep entraîne celle de Hama, qui se rend sans combat. Le 1er mars 1260, Ketboğa accompagné par le roi dArménie et par Bohémond VI, entre dans la ville de Damas abandonnée par ses défenseurs. Le 6 avril la citadelle capitule[23].

La fin de vie

Le 11 août 1259 le grand-khan Möngke est mort. Hülegû quitte la Syrie pour participer à la nomination de son successeur. Hülegû ne laisse derrière lui quun faible contingent de 10 000 à 20 000 hommes. Ce qui arrive ensuite à Bayju est obscur, mais le contingent laissé par Hülegû nest pas sous ses ordres de Bayju mais ceux de Ketboğa[24].

Le sultan mamelouk dÉgypte Sayf ad-Dîn Qutuz veut profiter de cette situation qui lui semble favorable. Le 26 juillet 1260, leur avant-garde conduite par lémir Baybars, part vers la Palestine. La rencontre avec Ketboğa se produit à Aïn Djalout le 3 septembre 1260. Les Mongols sont vaincus, Ketboğa est fait prisonnier et exécuté[25]. Cest après cette défaite que Bayju aurait été démis de ses fonctions, puis exécuté sur ordre dHülegû[26].

Notes et références

  1. Bayju, Bayju ou Baiju en turc : Baycu Noyan. Noyan est un titre militaire mongol équivalent au titre persan dAmir-e Tûmân, en persan : amīr-e tūmān, امیر تومان, commandant de dix-mille (hommes) cest-à dire responsable dune région capable de fournir dix-milles soldats. Voir (en) J. Calmard, « Amīr(-e) tūmān », in Encyclopædia Iranica en ligne.
  2. a et b René Grousset, Lempire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Payot, 1938, quatrième édition, 1965, (version .pdf) 669 p. [présentation en ligne], p. 437 
  3. René Grousset, op. cit., p. 336 
  4. Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de lislam, PUF, coll. « Quadrige », 2004, 1056 p. (ISBN 978-2-130-54536-1), « Kösedağ (bataille de) », p. 486 
  5. a et b Donald MacGillivray Nicol (trad. Hugues Defrance), Les derniers siècles de Byzance, Tallandier, coll. « TEXTO », 2008 (ISBN 9782847-345278), p. 43 
  6. a et b René Grousset, op. cit., p. 332 
  7. René Grousset, op. cit., p. 337 
  8. Wilkinson Studying the History of Intercivilizational Dialogues, David Wilkinson, Departement of Political Science, University of Calfornia, 2001
  9. a et b (en) Clifford Edmund Bosworth Bosworth, The New Islamic Dynasties : A Chronological and Genealogical Manual, « The Mongol great Khans, descendants of Ögedey and Toluy, later The Yüan dynasty of China. », p. 246 
  10. a et b René Grousset, op. cit., p. 439 
  11. Janine et Dominique Sourdel, op. cit., « Kaykavus », p. 463-464  et Janine et Dominique Sourdel, op. cit., « Seljoukides », p. 740-743 
  12. René Grousset, op. cit., p. 440 
  13. Tchormaghan avait deux beaux frères nestoriens et était assez bien disposé pour le christianisme, voir René Grousset, op. cit., p. 436 
  14. (en) M Th Houtsma, E.J. Brills First Encyclopaedia of Islam, 1913-1936, BRILL, 1987, 5164 p. (ISBN 9004082654) [présentation en ligne] 
  15. (en) Halil Inalcik, The Question of the Emergence of the Ottoman State, volII, International Journal of Turkish Studies, 1980, p. 71-79 
  16. René Grousset, op. cit., p. 444 
  17. (en) George Lane, Early Mongol Rule in Thirteenth-century Iran, Routledge, 2003, 330 p. (ISBN 9780415297509) [présentation en ligne], p. 61 
  18. (en) J. J. Saunders, The History of the Mongol Conquests, University of Pennsylvania Press, 2001, 275 p. (ISBN 9780812217667) [présentation en ligne], p. 110  et René Grousset, op. cit., p. 445-447 
  19. René Grousset, op. cit., p. 452 
  20. Saroug (en turc : Suruç, en arabe : surūj, سروج) est une ville de la province turque de Şanlıurfa proche de la frontière avec le Syrie (36° 58′ 35″ N 38° 25′ 30″ E / 36.97633, 38.424876). Son nom est associé à celui de l'arrière grand-père d'Abraham, Serug (en hébreu : śərûḡ, שרוג). Voir 1 Chroniques 126 et Luc 335. Saroug est aussi liée à son évêque Jacques de Saroug (mort en 521) la ville portait alors le nom grec de Batnai (en grec : Βατναι, en latin Batnae)
  21. Menbîdj ville de Syrie sur la rive occidentale de lEuphrate (en arabe : manbij, منبج), site de la ville antique de Hierapolis Bambyce ou Hierapolis de Syrie (en grec : Ιεράπολη Συρίας) (36° 31′ 44″ N 37° 57′ 17″ E / 36.528829, 37.954706). A distinguer de Hierapolis-Pamukkale dans l'ouest anatolien.
  22. René Grousset, op. cit., p. 452 
  23. René Grousset, op. cit., p. 456-457 
  24. René Grousset, op. cit., p. 457 
  25. René Grousset, op. cit., p. 458-459 
  26. (en) Reuven Amitai-Preiss, Mongols and Mamluks : The Mamluk-Īlkhānid War, 1260-1281, Cambridge University Press, 1995, 272 p. (ISBN 9780521462266) [présentation en ligne], p. 160, note 13 

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Donald MacGillivray Nicol (trad. Hugues Defrance), Les derniers siècles de Byzance, Tallandier, coll. « TEXTO », 2008 (ISBN 9782847-345278) 
  • René Grousset, Lempire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Payot, 1938, quatrième édition, 1965, (version .pdf) 669 p. [présentation en ligne] 
  • (en) George Lane, Early Mongol Rule in Thirteenth-century Iran, Routledge, 2003, 330 p. (ISBN 9780415297509) [présentation en ligne] 
  • (en) J. J. Saunders, The History of the Mongol Conquests, University of Pennsylvania Press, 2001, 275 p. (ISBN 9780812217667) [présentation en ligne] 
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