- Wittelsbach
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La Maison de Wittelsbach est une famille souveraine d'Allemagne occidentale, l'une des plus anciennes et des plus puissantes possessionnées dans le Saint-Empire romain germanique, et qui régna en particulier sur la Bavière et sur le Palatinat.
Sommaire
Origines
C'est une famille princière, issue d'Othon Ier de Scheyern, comte palatin de Bavière, acquéreur du château de Wittelsbach au XIe s. Cette famille est en fait une branche de la Maison de Babenberg qui avait déjà régné sur la Bavière.
Son petit-fils, Othon Ier de Wittelsbach, reçut en 1180 de l'empereur Frédéric Ier Barberousse le duché de Bavière confisqué à Henri le Lion. Surnommé Othon le Grand, il est la tige des Wittelsbach qui règnerent sur la Bavière pendant 738 ans, jusqu'en 1918.
Le petit-fils d'Othon le Grand, Otton II l'Illustre, reçut en outre le titre de comte palatin du Rhin par son mariage avec l'héritière du Welf Henri de Brunswick, dignité assortie de la souveraineté sur le Palatinat.
Par la suite des Wittelsbach occupèrent les sièges épiscopaux de l’Empire tels Cologne (assorti de la dignité électorale) ou Liège.
Deux lignes dynastiques
La Maison de Wittelsbach se scinda en deux lignes au XIVe s., les possessions de Louis II de Bavière (1229-1294), comte palatin, étant partagées entre ses deux fils :
- la branche aînée dite Rodolphine, issue de Rodolphe, reçut le Palatinat du Rhin. Cette branche palatine réunit les deux héritages (Bavière et Palatinat) à l'extinction de la branche cadette en 1777.
- la branche cadette dite Ludovicienne, issue de Louis, eut la Bavière et, depuis 1621, le Haut-Palatinat.
La Maison palatine
À partir de Robert III, qui fut élu empereur mais ne put régner, la Maison palatine se scinda à son tour en plusieurs branches régnant sur des comtés palatins, l'Électeur palatin se réservant la souveraineté sur le Palatinat électoral. Ces branches ou leurs rameaux se succédèrent ensuite sur le trône du Palatinat :
- la branche de Palatinat-Simmern (de) (Étienne de Bavière, 1385-1459), comtes palatins de Simmern, qui passa au protestantisme ; elle succéda à la branche aînée trône du Palatinat en 1559 (Frédéric III du Palatinat, 1515-1576), et compta Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), la Princesse palatine, qui devint belle-sœur de Louis XIV et duchesse d'Orléans, mère du Régent, épistolière renommée ; cette branche s'éteignit en 1685,
- d'où le rameau de Palatinat-Deux-Ponts (Louis le Noir, 1424-1489), comtes palatins et ducs de Deux-Ponts
- d'où le rameau aîné de Palatinat-Neubourg (de) (Philippe Louis, 1547-1614), catholique, qui succéda à la branche de Simmern sur le trône du Palatinat (Philippe-Guillaume du Palatinat, 1615-1690) et eut à faire face au Sac du Palatinat, et s'éteignit en 1742,
- d'où le rameau de Palatinat-Soulzbach (de) (Auguste, 1582-1632 (de)), qui succéda au rameau de Neubourg sur le trône du Palatinat en la personne de Charles-Théodore (1724-1799), mort sans postérité légitime,
- d'où le rameau cadet de Palatinat-Deux-Ponts (Jean Ier, 1550-1604)
- d'où le rameau de Deux-Ponts-Cleebourg (en) (Jean Casimir, 1589-1652), dont la branche aînée donna des rois et une reine à la Suède, de Charles X à Ulrique Éléonore de Suède (1654-1720), et succéda à la branche de Deux-Ponts sur le trône de Deux-Ponts en 1681, suivie par la branche cadette en 1718 (Gustave Samuel Léopold, 1670-1731)
- d'où le rameau de Palatinat-Birkenfeld (de), comtes puis ducs de Birkenfeld (Charles Ier, 1560-1600)
- d'où le rameau de Birkenfeld-Bischweiler (Christian Ier, 1598-1654), qui succéda à la branche aînée de Deux-Ponts-Birkenfeld en 1671 (Christian II), puis à la branche de Deux-Ponts-Cleebourg en 1731 (Christian III, 1674-1735),
- d'où un nouveau rameau de Deux-Ponts-Birkenfeld, qui succéda au rameau de Birkenfeld-Bischweiler sur le trône de Deux-Ponts (1735), et à Charles-Théodore de Soulzbach sur les trônes du Palatinat et de Bavière en 1799 (Maximilien, 1756-1825)
- d'où le rameau de Birkenfeld-Gelnhausen (Johann, 1638-1704), seule branche cadette subsistante après 1799, titrée ducs en Bavière
- d'où le rameau de Birkenfeld-Bischweiler (Christian Ier, 1598-1654), qui succéda à la branche aînée de Deux-Ponts-Birkenfeld en 1671 (Christian II), puis à la branche de Deux-Ponts-Cleebourg en 1731 (Christian III, 1674-1735),
- d'où le rameau des comtes palatins de Veldenz (de) (Robert de Veldenz (de), 1506-1544), qui compta le comte palatin Jerri Hans, et s'éteignit en 1694
- d'où le rameau aîné de Palatinat-Neubourg (de) (Philippe Louis, 1547-1614), catholique, qui succéda à la branche de Simmern sur le trône du Palatinat (Philippe-Guillaume du Palatinat, 1615-1690) et eut à faire face au Sac du Palatinat, et s'éteignit en 1742,
- d'où le rameau de Palatinat-Deux-Ponts (Louis le Noir, 1424-1489), comtes palatins et ducs de Deux-Ponts
En 1620, l'Électeur Frédéric V du Palatinat, également anti-roi de Bohême (le « roi d'un hiver »), est déchu de la dignité électorale, qui est donnée avec le Haut-Palatinat à son cousin le duc Maximilien Ier de Bavière.
Néanmoins, à l'occasion de la paix de Westphalie (1648), un huitième Électorat est créé en faveur du fils de Frédéric V qui est rétabli dans ses États.
La Maison de Bavière
La branche bavaroise issue de Louis IV de Bavière, empereur du Saint-Empire romain germanique (Louis IV, 1328-1347), donna ses ducs puis ses Électeurs (à partir de 1623) à la Bavière.
Elle compta notamment :
- Isabeau de Bavière (1371-1435) , reine de France,
- Robert Ier de Wittelsbach, empereur du Saint-Empire romain germanique (1401-1410),
- Maximilien Ier (1573-1651), duc puis Électeur, chef de la Ligue catholique,
- Maximilien II (1662-1726), Électeur, gouverneur des Pays-Bas (espagnols puis autrichiens).
À la faveur de la guerre de Succession d'Autriche, l'Électeur Charles-Albert de Bavière, soutenu par la France, fut élu empereur du Saint-Empire romain germanique en 1742. Il mourut trois ans plus tard, et son fils abandonna la succession impériale aux Habsbourg-Lorraine. La ligne ludovicienne s'éteint avec lui en 1777 et la Bavière passa à la branche palatine qui réunit les possessions des Wittelsbach.
Réunion des possessions
L'Électorat de Bavière passa alors à Charles-Théodore, de la branche palatine de Soulzbach, déjà Électeur palatin. Celui-ci associa l'empereur Joseph II de Habsbourg à un projet d'échange (abandon de la lointaine Bavière à l'Autriche, contre les Pays-Bas autrichiens plus proches du Palatinat) ; mais ce projet échoue à l'issue de la guerre de succession de Bavière, et à la mort de l'Électeur en 1799 les États du Palatinat et de la Bavière passent à la branche de Deux-Ponts-Birkenfeld (Maximilien IV Joseph).
Maximilien dut renoncer aux territoires du Palatinat, sous la pression des guerres révolutionnaires et napoléoniennes, mais reçut d'importantes compensations territoriales par le traité de Lunéville (1801).
La Maison royale de Bavière
Le 26 décembre 1805, le duché de Bavière fut érigé en royaume par la volonté de Napoléon, et l'Électeur Maximilien IV devint Maximilien Ier Joseph, roi de Bavière. La Maison palatine, seule héritière des Wittelsbach, devint ainsi la Maison royale de Bavière.
La Grèce nouvellement indépendante choisit en 1832 un cadet de la Maison de Bavière pour être son roi, Othon Ier, détrôné en 1862.
Le roi Louis II de Bavière, célèbre pour ses châteaux, se vit contraint en 1871 d'associer sa Couronne à l'Empire allemand édifié par Bismarck et Guillaume de Prusse.
Son cousin Louis III dut abdiquer en 1918 comme les autres monarques allemands, après la Première Guerre mondiale. Il a toujours des descendants à ce jour.
Les ducs en Bavière
Le chef de la branche cadette de la Maison royale de Bavière, issue comme cette dernière de la branche palatine, porta le titre de duc en Bavière. Aujourd'hui éteinte, cette branche compta notamment :
- Maximilien Joseph (1808-1888), duc en Bavière. Le 9 septembre 1828 il épousa la princesse Ludovica de Bavière dont il eut 10 enfants, dont :
- Charles-Théodore, duc en Bavière (1839-1909) qui démissionna de l'armée, devint un ophtalmologue réputé, ouvrit avec sa seconde épouse Marie-Josée de Bragance une clinique et dispensa gratuitement ses soins aux plus démunis.
- Hélène (1834-1890), d'abord fiancée à son cousin l'empereur François-Joseph, qui lui préféra sa sœur Sissi. Elle épouse finalement le prince Maximilien de Thurn und Taxis le 24 août 1858 à Possenhofen.
- Élisabeth, dite Sissi (1837-1898), épouse de l'Empereur d'Autriche François-Joseph, assassinée à Genève par un anarchiste.
- Marie-Sophie (1841-1925), reine des Deux-Siciles, qui fut l'âme de la résistance napolitaine face aux troupes de Garibaldi;
- Sophie Charlotte (1847-1897), duchesse d'Alençon épouse de Ferdinand d'Orléans (1844-1910), tertiaire dominicaine qui périt dans l'incendie du Bazar de la Charité.
- et ses petites-filles :
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- Élisabeth (1876-1965), épouse du roi Albert Ier de Belgique,
- Marie Gabrielle en Bavière (1878-1912), épouse du prince royal Rupprecht de Bavière.
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Catégories :- Maison de Wittelsbach
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