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Vol 1153 Tuninter
Vol 1153 ATR 72-202 de Tuninter Caractéristiques de l’accident Date 6 août 2005 Phase Vol Type Site Au large des côtes du cap Gallo (Sicile) Passagers 35 (33 adultes et 2 enfants) Membres d’équipage {{{équipage}}} Morts 16 (dont 3 portés disparus) Blessés Survivants 23 Caractéristiques de l’appareil Type d’appareil ATR 72-202 Compagnie Tuninter No d’identification TS-LBB Le vol 1153 Tuninter connaît un crash aérien le 6 août 2005 au large de la Sicile (mer Méditerranée). Il s'agit du premier et seul accident grave pour la compagnie tunisienne Tuninter.
Sommaire
Appareil
L'appareil en cause est un ATR 72-202 qui avait effectué son premier vol le 12 mars 1991 et fut livré à Tuninter le 27 mars 1992.
Il avait subi quatre inspections dont la dernière le 25 mars 2005 à Catane selon les autorités de la sécurité aérienne italienne[1]. Ces inspections n'ont révélé aucun problème particulier.
Vol
Le vol 1153 décolle de Bari (Italie) à destination de Djerba avec à son bord quatre membres d'équipage tunisiens et 35 passagers de nationalité italienne[2] à l'exception d'un mécanicien de la compagnie qui voyage comme passager et n'est pas en service durant le vol[3]. Les deux moteurs s'éteignent à 15h24. « Les moteurs ont perdu leur puissance et j'ai été obligé d'amerrir » explique le commandant Chafik Gharbi — 25 ans d'expérience dont dix avec Tuninter[2] — qui figure parmi les rescapés[4]. L'équipage contacte à 15h30 la tour de contrôle de l'aéroport de Palerme et demande à effectuer un atterrissage d'urgence[1]. L'autorisation est accordée mais l'appareil n'a pas le temps d'y arriver et se scinde en trois, à 15h40, en frappant la surface de la mer avec un angle important à une distance d'une vingtaine de kilomètres au nord-est des côtes du cap Gallo.
Bilan
L'appareil est détruit à l'impact alors que le nez, la queue de l'appareil ainsi que la boîte noire coulent par une profondeur d'environ 1 000 mètres[4]. En revanche, les deux moteurs de l'avion sont récupérés et transportés dans le port de Palerme[3]. 16 des 39 personnes à bord sont mortes — dont les deux enfants de deux et huit ans et deux membres d'équipage[3] — dont trois — le mécanicien de bord et deux passagers[3] — ne sont pas retrouvées[1]. Parmi les survivants, six sont dans un état grave. Les secours arrivent rapidement après avoir été prévenus par l'équipage : des vedettes et des hélicoptères sont dépêchés sur les lieux pour porter secours aux passagers, dont plusieurs réussissent à s'extraire de la cabine et à grimper sur les ailes de l'avion restées à la surface plusieurs heures après l'accident[4]. À l'arrivée des vedettes, des plongeurs se mettent à l'eau pour extraire les passagers restés dans la carlingue blanche et procéder au transfert des survivants à bord des vedettes[1]. L'agence de presse Tunis Afrique Presse a indiqué que des unités de l'armée et de l'aviation tunisiennes sont dépêchées sur le lieu de l'accident pour participer aux opérations de sauvetage[2].
Causes
L'enquête menée par des experts italiens, tunisiens et français montre que lors du vol précédent reliant Tunis à Bari, l'avion s'est posé à Bari avec 305 kilos de kérosène[5]. Ce niveau aurait du générer une alarme indiquant une quantité trop faible de carburant mais la jauge indiquait que les réservoirs de l'ATR 72 contenaient encore 2 300 kilos de kérosène[5]. L'équipage décide donc de n'ajouter que 265 kilos de carburant supplémentaires pour se rendre à Djerba. Mais cela ne fait, en réalité, que 570 kilos de kérosène — ce qui est loin d'être suffisant pour effectuer le trajet — alors que la jauge indique 2 700 kilos. De plus, aucune alarme indiquant que le niveau de carburant est trop bas ne retentit pendant le vol[5]. La cause de cette défaillance est l'installation sur l'ATR 72 d'une jauge prévue pour un avion plus petit : l'ATR 42[5]. Cette jauge non adaptée indique donc une quantité de carburant erronée. Les deux moteurs s'éteignirent lorsqu'il n'y eut plus de kérosène et l'avion plongea au large des côtes siciliennes. L'enquête a aussi démontré que si l'équipage avait mis les hélices en drapeau, l'avion aurait pu rejoindre Palerme.
Procès
Le 23 mars 2009, au terme d'un procès tenu devant un tribunal de Palerme, où tous les accusés sont jugés par contumace, le pilote et le copilote sont condamnés à dix ans de prison ; le directeur général de Tuninter, Moncef Zouari, et le directeur technique Zouhair Chétouane sont condamnés à neuf ans de prison, deux responsables de la manutention et un mécanicien à huit ans de prison[6]. Il a notamment été reproché à l'équipage de ne pas avoir tenté de rejoindre Palerme[7]. Accueilli avec satisfaction par les familles des victimes et les rescapés, ce verdict provoque des réactions indignées en Tunisie[6]. La Fédération internationale des associations de pilotes de ligne déplore également les sentences prononcées le 7 avril[8].
Ce procès constitue une première dans l'histoire de l'aviation car il conduit à une condamnation des dirigeants d'une compagnie à de la prison ferme[6]. Dans le même temps, le constructeur franco-italien de l'appareil est acquitté, malgré le fait que des pièces calibrées pour un type d'appareil pouvaient être montées sur un autre, ce qui n'est généralement pas possible[6].
Tuninter — rebaptisée entre temps Sevenair — avait indemnisé les victimes avant le procès à hauteur de 22 millions de dinars[6].
Références
- ↑ a , b , c et d (fr) « Tragédie au large de Palerme », La Libre Belgique, 6 août 2005
- ↑ a , b et c « 23 survivants dans l'amerrissage de l'avion ATR-72 de la compagnie Tuninter », Tunis Afrique Presse, 6 août 2005
- ↑ a , b , c et d « Accident d'avion en Sicile : le bilan s'alourdit », LCI, 7 août 2005
- ↑ a , b et c « Un ATR-72 tunisien amerrit au large de Palerme », Le Courrier du Vietnam, 8 août 2005
- ↑ a , b , c et d (fr) Résumé des causes et photos de l'accident (1001 Crash)
- ↑ a , b , c , d et e Samy Ghorbal, « Tuninter fera appel », Jeune Afrique, 10 avril 2009
- ↑ (en) John Hooper, « Tunisian pilot who prayed as his plane went down jailed in Italy », The Guardian, 25 mars 2009
- ↑ (fr) « Accident de l'ATR tunisien : la fédération internationale des pilotes de ligne déplore le verdict italien », Associated Press, 7 avril 2009
Lien externe
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