- Armee tunisienne
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Armée tunisienne
Armée tunisienne Conscription (2004) Service militaire obligatoire (12 mois) dès l'âge de 20 ans
Service militaire volontaire dès l'âge de 18 ansRéserve (2005) hommes (20-49 ans) :
2 441 741
femmes (20-49 ans) :
2 406 362Aptes au service militaire (2005) hommes : 2 035 431
femmes : 2 000 757Classe d'âge (2005) hommes : 108 817
femmes : 103 087Troupes actives 35 500[1] (79e rang) Dépenses militaires Total des dépenses 472 000 000 de dollars L'armée tunisienne, officiellement appelée armée nationale tunisienne (الجيش الوطني التونسي), est l'armée de la Tunisie. Elle compte 35 000 hommes dont 23 000 appelés.
Très peu impliquée dans la vie politique du pays, elle participe à des activités civiles de développement et de lutte contre les catastrophes naturelles et à des opérations militaires de maintien de la paix sous couvert des Nations unies.
Sommaire
Histoire
En 1956, environ 9 500 hommes qui servaient dans l'armée française rendent possible la mise sur pied rapide d'un régiment interarmes décidée le 21 juin de cette année. Les équipements nécessaires sont mis à la disposition du jeune État alors que 25 officiers, 250 sous-officiers et 1 250 soldats sont transférés de l'armée française à l'armée tunisienne[2]. Trois jours plus tard, l'armée tunisienne est officiellement fondée. L'intégration de la garde beylicale, l'apport des conscrits du service militaire, rendu obligatoire en janvier 1957, et le rappel des réservistes lui permettent de passer de trois à douze bataillons et de 2 300 à 20 000 hommes en 1961[2]. 60 % des forces servent alors à la surveillance des frontières.
Les unités combattent pour la première fois contre l'armée française en 1958 après l'intrusion de cette dernière dans le sud du pays en tentant de chasser les combattants algériens[réf. nécessaire]. Toutefois, la plus grande bataille de l'armée tunisienne après sa création reste la crise de Bizerte où plus de 600 hommes tombent au cours des combats contre les forces françaises.
La marine fondée en 1958 reçoit ses premiers navires dès l'automne 1959. Quant à l'armée de l'air, elle acquiert ses premiers avions de combat en 1960. Si les fournisseurs de l'armée tunisienne sont extrêmement nombreux, les États-Unis restent les plus grands pourvoyeurs de l'armée de terre et de l'air[2]. Quant à la formation des cadres, d'abord assurée par les écoles militaires françaises et américaines, elle est progressivement confiée aux écoles militaires nouvellement créées.
Le 10 janvier 1957, une loi interdit à tout militaire d'être membre d'un groupement ou d'un parti politique[2]. Toutefois, le 7 novembre 1987, le premier ministre, le général Zine el-Abidine Ben Ali, prend le pouvoir. Abdelhamid Escheikh et Mustapha Bouaziz, officiers supérieurs, occuperont par la suite des postes ministériels.
Le 30 avril 2002 aux environs de 18h15, la direction de l'armée de terre — le général de brigade Abdelaziz Skik qui avait dirigé le contingent tunisien au Cambodge, deux colonels-majors, trois colonels, quatre commandants, deux lieutenants et un adjudant-chef — disparaît dans un accident d'hélicoptère non loin de la ville de Medjez el-Bab[3].
Service national
L'armée tunisienne est en partie une armée de conscription. Les jeunes hommes sont appelés à se rendre sous les drapeaux à l'âge de 20 ans tout comme les femmes depuis mars 2003[4].
Les soldats effectuent un service militaire complet d'une durée d'un an. Néanmoins, seul une petite partie des jeunes appelés effectuent réellement leur service national (25 à 30 %)[4]. Depuis 1978, ils peuvent choisir une affectation individuelle de 15 à 25 jours[4] suivie par la ponction d'une partie de leur salaire pendant les 11 mois restants au profit d'un fonds du service national. Ils sont ensuite placés en réserve jusqu'à l'âge de 35 ans.
Commandement et organisation
État-major
Conformément à l'article 44 de la constitution[5], le chef suprême des forces armées est le président de la République tunisienne. Depuis 1987, il s'agit de Zine el-Abidine Ben Ali.
En novembre 2007, l'état-major se compose de la manière suivante : le chef d'état-major de l'armée de terre est le général de corps d'armée Rachid Ammar, celui de l'armée de l'air est le général de brigade Mahmoud Ben Mohamed et celui de la marine nationale est le contre-amiral Tarek Faouzi Larbi[6].
Le chef du renseignement militaire est le général de brigade Mansour Haddad, le directeur du génie militaire est le général de brigade Mohammed Hédi Abdelkafi et le directeur de la sûreté militaire est le général de brigade Mohamed Meddeb[6].
Armée de terre
L'armée de terre forte de 27 000 hommes[1] est répartie entre quatre régions militaires : Bizerte, Tunis, Béja et Gabès. Elle se compose de :
- 8 régiments d'infanterie mécanisée basées à Kairouan, Béja, Gabès, Kasserine et Gafsa ;
- 6 unités de commandos parachutistes basées à Borj el-Khadra et Remada ;
- 6 unités des forces spéciales basées à Remada ;
- 6 brigades d'élite de la protection présidentielle ;
- 1 unité de la police militaire ;
- 16 bataillons de blindés.
Armée de l'air
L'armée de l'air a à sa disposition la base aérienne de l'Aouina (Garde nationale), dans la banlieue nord de Tunis, l'aérodrome de l'École de l'aviation de Borj El Amri, ainsi que les bases aériennes de Bizerte (Sidi Ahmed), Gabès, Gafsa et Sfax[1]. Elle se compose de 4 000 hommes[1].
Marine nationale
Outre le fait de défendre le pays, la marine nationale aide grandement la marine italienne à limiter les passagers clandestins souhaitant passer illégalement vers les côtes européennes. Elle réalise également des missions de sauvetage en mer. Elle se compose de :
- 4 500 hommes[1] ;
- 23 patrouilleurs lance missiles ;
- 15 patrouilleurs (appartenant à la garde nationale) ;
- 4 frégates ;
- 6 dragueurs ;
- 2 dragueurs de mines.
Les navires se répartissent sur les six bases navales de Bizerte, Kélibia, La Goulette, Sfax, Sousse et Tunis[1].
Grades
L'armée tunisienne est composée des corps des officiers, des sous-officiers et des hommes du rang.
Officiers
- Officiers généraux (armées de terre et de l'air et marine) :
- Général de corps d'armée (OF-10) ;
- Général de division (OF-9) ;
- Général de brigade ou contre-amiral (OF-8) ;
- Colonel-major ou capitaine de vaisseau major (OF-7) ;
- Officiers supérieurs :
- Colonel ou capitaine de vaisseau (OF-6) ;
- Lieutenant-colonel ou capitaine de frégates (OF-5) ;
- Commandant ou capitaine de corvettes (OF-4) ;
- Officiers subalternes :
- Capitaine ou lieutenant de vaisseau (OF-3) ;
- Lieutenant ou enseigne de 1re classe (OF-2) ;
- Sous-lieutenant ou enseigne de 2e classe (OF-1).
Sous-officiers
- Adjudant-major (OR-9) ;
- Adjudant-chef (OR-8) ;
- Adjudant (OR-7) ;
- Sergent-chef (OR-6) ;
- Sergent (OR-5).
Militaires du rang
- Caporal-chef (OR-4) ;
- Caporal (OR-3) ;
- Soldat de première classe (OR-2) ;
- Soldat de deuxième classe (OR-1).
Missions
La mission de l'armée tunisienne consiste officiellement à défendre le pays contre toute attaque étrangère, pour permettre le développement d'une contre-attaque diplomatique et susciter l'intervention de l'ONU[2], protéger les ressortissants tunisiens partout dans le monde et participer aux missions de maintien de la paix.
Soutien au développement
Les interventions portent notamment sur l'aménagement de pistes, la construction de logements, le raccordement de plusieurs groupements d'habitation aux réseaux d'eau potable et d'électricité, la construction de ponts et le forage de puits[7]. L'armée contribue également à la réalisation du campus universitaire de Gafsa et à la construction de l'aéroport de Gabès.
Maintien de la paix
La Tunisie participe dès les années 1960 à des missions de maintien de la paix, que ce soit sous les auspices de l'Organisation des Nations unies ou dans le cadre des mécanismes de l'Union africaine. Ainsi, l'armée tunisienne a participé à de nombreuses missions[8] parmi lesquelles :
- Congo (1960-1963) : 2 261 soldats (1 100 à partir de 1962) participent au remplacement de l'armée coloniale belge ;
- Éthiopie-Érythrée (1977-1978) ;
- Sahara occidental (1991-1997) : 9 officiers s'y rendent comme observateurs du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario ;
- Cambodge (1992-1993) : un contingent de 850 hommes participe au désarmement des groupes armés, protège les réfugiés et soigne plus de 10 000 Cambodgiens. Une soixantaine d'hommes supplémentaires participe à la mission de l'ONU dans ce pays ;
- Somalie (1993-1994) : des soldats assurent la sécurité des installations de l'ONU tandis que des médecins dispensent des soins à la population ;
- Rwanda (1993-1995) : 60 hommes font partie des observateurs africains au début de la guerre civile. En 1994, un contingent de 826 soldats se déploie au nord-ouest du pays ;
- Burundi (1994) ;
- Haïti (1994-1995) ;
- Namibie (1994-1997) ;
- Comores (1997-1998) ;
- Kosovo (1999) ;
- RDC (2000- ) : 27 officiers y travaillent en tant qu'observateurs tandis que plus de 200 militaires assurent la sécurité du siège du commandement de l'ONU et des personnalités présentes sur place.
Pour leur dévouement et leur bravoure, 1 545 militaires tunisiens ont reçu la médaille du maintien de la paix.
Enseignement supérieur
La formation supérieure militaire en Tunisie s'inspire de l'organisation de la formation des ingénieurs dans le pays et donc du modèle français.
Les jeunes élèves-officiers sont admis pendant deux ans dans l'une des écoles préparatoires aux académies militaires (Bizerte, Sousse et Sfax) où l'enseignement scientifique est calqué sur celui des facultés des sciences, de sciences juridiques et politique et des instituts préparatoires aux études d'ingénieurs locaux. Les élèves officiers reçoivent en parallèle une formation militaire commune. Ensuite, les élèves-officiers sont orientés vers des formations à l'étranger ou à l'une des académies militaires nationales :
- Académie militaire de Fondok Jedid (armée de terre) ;
- Académie navale de Menzel Bourguiba (marine nationale) ;
- École de l'aviation de Borj El Amri (armée de l'air).
Après un stage effectué en service comme sous-lieutenants, les élèves-officiers en sortent lieutenants.
La Tunisie dispose également d'une école de capitaines, d'une école d'état-major, d'une école de guerre et d'un institut de défense nationale. L'armée a par ailleurs développé, depuis le début des années 1970, un système de formation professionnelle dont bénéficient aussi bien les appelés que des jeunes civils désireux de suivre une formation au sein de l'armée[7].
Équipements
Chars de combats
- 89 chars dont 84 en service : 54 M60-A3 et 30 M60-A1[9] ;
- 59 chars SK-105 Kürassier[9].
Blindés légers
- 140 M113 de type A1 et A2[9] ;
- 110 Fiat-Otobreda 6614 (it)[9] ;
- 24 Saladin[9] ;
- 18 EE-9 Cascavel ;
- 18 EE-11 Urutu[9] ;
- 45 AML-90[9].
Chasseurs de combats et chasseurs légers
- 12 chasseurs F-5 (F-5E et F-5F)[9] ;
- 11 Aermacchi MB-326 (5 MB-326B, 3 MB-326K[9] et 2 MB-326L[9]).
Jet d'entraînement et d'appui feu
- 12 Aero Vodochody L-59 Albatros (acquis en 1995 en République tchèque)
Transport
- 10 Lockheed C-130 Hercules : 7 de type C-130B, 2 de type C-130H et 1 de type C-130E[9] ;
- 1 Falcon 20[9] ;
- 3 LET-410[9] ;
- 2 Aeritalia G.222[9].
Hélicoptères
- 5 SA-342 Gazelle ;
- 15 AB-205[9] ;
- 10 UH-1H[9] ;
- 3 S-61R ;
- 10 HH-3[9] ;
- 1 AS-365B[9] ;
- 11 Alouette II/III ;
- 6 AS-350[9].
Troupes paramilitaires
Traités ratifiés
- Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel : la Tunisie signe le traité d'interdiction des mines anti-personnel le 4 décembre 1997 et le ratifie le 9 juillet 1999. Auparavant, le pays n'avait pas produit ou exporté de mines et en utilisa pour la dernière fois en février 1980[10]. L'armée tunisienne procède, le 4 septembre 2003, à la destruction de son dernier lot de mines (2 331 unités sur un total de 18 259[10]). La Tunisie devient ainsi l'un des pays signataires de la convention à avoir parachevé la destruction de son stock avant l'échéance fixée[11] ;
- Convention sur les armes chimiques ;
- Convention sur les armes biologiques ;
- Traité de non-prolifération nucléaire ;
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e , f , g et h (en) Données sur l'armée tunisienne (Jaffee Center for Strategic Studies)
- ↑ a , b , c , d et e (fr) Ridha Kéfi, « Les habits neufs de l'armée », Jeune Afrique, 13 juillet 1999
- ↑ (fr) Abdelaziz Barrouhi, « L'armée en deuil », Jeune Afrique, 13 mai 2002
- ↑ a , b et c (fr) « Des Tunisiennes sous les drapeaux », Afrik.com, 28 décembre 2002
- ↑ (fr) Articles 38 à 57 de la constitution tunisienne (Jurisite Tunisie)
- ↑ a et b (fr) « Des cadres et des compétences décorés », La Presse de Tunisie, 8 novembre 2007
- ↑ a et b (fr) « Une école d'abnégation, de labeur et de discipline », La Presse de Tunisie, 23 juin 2007
- ↑ (fr) « Maintien de la paix : une spécialité tunisienne », Jeune Afrique, 24 juin 2007
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n , o , p , q , r et s (ar) Données sur l'armée tunisienne (Moqatel)
- ↑ a et b (en) Politique de la Tunisie en matière de mines terrestres (Landmine Monitor Report 2006)
- ↑ (fr) « L'armée tunisienne détruit le dernier lot de mines antipersonnel », Bab El Web, 5 septembre 2003
Liens externes
- (fr) Site du ministère de la défense nationale
- (fr) Convention de coopération technique militaire entre la Tunisie et la France du 2 mai 1973
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