Toubon

Toubon

Jacques Toubon

Jacques Toubon
Parlementaire français
Naissance 29 juin 1941
Décès
Mandat Député
1981 - 1993
Début du mandat
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription 19e circonscription de Paris (1981 - 1988)
10e circonscription de Paris (1988 - 1993)
Groupe parlementaire Rassemblement pour la République
Ve République

Jacques Toubon est un homme politique français, né le 29 juin 1941 à Nice, ancien député de Paris, maire du 13e arrondissement de Paris de 1983 à 2001, ancien ministre et député européen depuis 2004. Il assure actuellement la présidence de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.

Sommaire

Biographie

Formation et débuts politiques

Licencié en droit public, diplômé de l'Institut d'études politiques de Lyon et de l'École nationale d'administration (promotion Stendhal, 1965), Jacques Toubon devient à sa sortie directeur de cabinet du préfet des Pyrénées-Atlantiques. Entre 1968 et 1972, il collabore au cabinet ministériel de l'Outre-mer, puis à ceux de Jacques Chirac, successivement aux ministères des relations avec le Parlement, de l'Agriculture, et de l'Intérieur. À la nomination de Jacques Chirac à Matignon, Jacques Toubon devient l'un de ses conseillers techniques entre 1974 et 1976.

Fidèle chiraquien, il participe à la fondation du RPR dont il est délégué national (1976-1978), puis Secrétaire général adjoint (1978-1981), chargé des élections. En 1981, il se présente aux élections législatives dans la 19e circonscription de Paris. Élu député de Paris, il emporte également en 1983 la mairie du 13e arrondissement et devient conseiller de Paris et adjoint au maire jusqu'en 2001.

En réponse au courant rénovateur à droite, Jacques Chirac met ce quadra à la tête du RPR de 1984 à 1988 en tant que secrétaire général[1]. Le 2 février 1984, il est condamné avec François d'Aubert et Alain Madelin pour « Injures ou menaces envers le président de la République française » (article 73 du règlement de l'Assemblée nationale), à une « Censure simple » (privation pendant un mois de l'indemnité parlementaire), pour avoir mis en cause le comportement de François Mitterrand durant la Seconde Guerre mondiale[2].

Réélu à l'Assemblée nationale lors des élections législatives de 1986, qui porte Jacques Chirac au pouvoir, il préside de la commission des lois durant deux ans. Député de la dixième circonscription de Paris en 1988, il est réélu 1993 mais démissionne aussitôt, nommé ministre de la Culture du gouvernement Édouard Balladur.

Ministre de la Culture et de la francophonie

Il est nommé le 31 mars 1993 ministre de la Culture et de la francophonie dans le Gouvernement Édouard Balladur. Le retour de la droite au pouvoir fait craindre au milieu culturel un abandon du soutien de l'État ou la favorisation d'une culture d'État. Toutefois Jacques Toubon ne revient pas sur la politique de la gauche et s'inscrit dans la tradition malrucienne d'une politique nationale volontariste qui ne limite pas la culture aux industries de divertissement. Il affirme cette filiation lors de la réinauguration la maison de la Culture d'Amiens le 9 octobre 1993, que Malraux avait inaugurée 19 mars 1966, par un discours-programme : « Il n'y a pas en France de culture d'État, et il n'y en aura pas, et je m'efforcerai toujours d'empêcher qu'au nom de l'État, l'on tente d'imposer une certaine culture. L'État, sous toutes ses formes, est au service des citoyens. La culture donc que nous avons à encourager, à promouvoir, à faire renaître, c'est une culture qui fait de l'homme un citoyen responsable ».

Face aux Grands travaux mitterrandiens, il oriente ses actions vers les régions, en déconcentrant les budgets vers les DRAC, en actant la construction de l’Auditorium de Dijon et le Centre national du costume de scène de Moulins, en rénovant les grands musées de province, à Rouen, Lyon, Lille et Strasbourg, en réactivant les conventions de développement culturel et le Fonds d'intervention culturel. Il appuie son dessein d'un aménagement culturel du territoire sur les équipements de proximité, ruraux et de banlieue[3].

Juriste, il modernise l'organisation de l'administration culturelle : création des établissements publics du Grand Louvre et de Versailles ; nouveaux cadres pour la Bibliothèque nationale de France, la Comédie-Française et l'Opéra national de Paris ; réforme du Centre national du Livre. Il nomme Jean Favier à la BNF, Hugues Gall à l'Opéra de Paris, Jean-Pierre Miquel à la Comédie-Française, ainsi que Gildas Bourdet au centre dramatique de Marseille et Jean-Claude Martinelli à Strasbourg.

Premier à réunir la francophonie, vouée traditionnellement aux Affaires étrangères, à la Culture, il propose, pour lutter contre le franglais, une liste complète de mots à utiliser à la place des mots anglais. Cette tentative ne fut pas toujours couronnée de succès. Sa proposition fut même l'objet de moqueries en son temps et la loi Toubon (loi nº 94-665) pour la promotion de la francophonie fut ironiquement surnommée « loi AllGood ». De plus, la loi n°94-88 du 1er février 1994 impose aux radios « qu’au moins 40 % de la totalité des chansons diffusées mensuellement entre 6h30 et 22h30 soient des chansons d’expression française ».

Dans le domaine du bâti, il signe la loi-programme pour le patrimoine, et lance le projet d'un Centre national du patrimoine, au sein du palais de Chaillot[3]. En 1994, il porte la loi sur la reprographie, visant à lutter contre le « photocopillage ».

Lors les négociations de l’Uruguay round du GATT, en 1993, il s'impose comme le défenseur de l’exception culturelle en contestant l’influence culturelle américaine. Il convainc les partenaires européens de de faire prévaloir que la culture n’est pas une marchandise comme une autre et, qu’à ce titre, les produits culturels ne doivent pas être libéralisés, tout évitant que les négociations soient rompues avec les Américains.

Ministre de la Justice, garde des Sceaux

Ministre de la Justice de 1995 à 1997 dans les gouvernements Juppé (1) et (2). En 1996, alors que le procureur Laurent Davenas est en vacances dans l'Himalaya, son adjoint en profite pour lancer une information judiciaire visant Xavière Tibéri et son rapport sur la francophonie. Jacques Toubon et Marc Moinard affrètent un hélicoptère pour tenter de rapatrier le magistrat, mettant ainsi un sérieux doute sur l'indépendance de l'autorité judiciaire qu'ils sont censés représenter[4].

Après 1997

À sa sortie de la place Vendôme, il rejoint l'Élysée comme conseiller.

Le 6 mars 1998, face aux affaires qui touchent le maire de Paris, Jean Tibéri, Jacques Toubon annonce la création d'un groupe dissident, regroupant un tiers des élus RPR-UDF, mettant le successeur de Jacques Chirac en minorité. Celui-ci retire les attributions d'adjoints aux dissidents, et Jacques Toubon quitte son poste à l'Élysée[5]. Sans soutien du président de la République et de la direction du RPR, il doit renoncer, et retrouve la majorité municipale fin mai[6].

Mis en examen en 2000 pour « prise illégale d'intérêts », il est écarté par Philippe Seguin de la tête de liste UMP pour les municipales de 2001 dans le 13e arrondissement, et se présente en second derrière Françoise Forette[7]. Sa liste battue par celle de Serge Blisko, il devient conseiller municipal du 13e mais conserve son mandat de conseiller de Paris.

En 2004, Jacques Toubon a été élu député européen pour l'UMP. Durant cette législature au Parlement européen, il était aux trois-quart des sessions [8].

En 2006, Jacques Toubon fut candidat à l'investiture UMP pour les deux circonscriptions (9e et 10e) du XIIIe arrondissement de Paris avant de finalement renoncer à briguer tout nouveau mandat national ou local.

Depuis le 25 février 2005, Jacques Toubon est président du groupement d’intérêt public de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.

Désirant retrouver son fauteuil municipal du 13e arrondissement de Paris, il est écarté par les instances de l'UMP, au profit de Véronique Vasseur.

Nommé par le président Nicolas Sarkozy, en juin 2009, à la tête de « la mission de préparer et d'assurer la mise en œuvre d'une initiative “2010 – Année de l'Afrique” », Toubon s'est rendu à Brazzaville en compagnie de Patrick Gaubert, président de la Licra, lors des élections au Congo par lesquelles Denis Sassou Nguesso a été confortablement réélu. Toubon a félicité ce denier [9].

Fonctions et mandats politiques

Anciens mandats

Mandats locaux
Mandats de député

Fonctions politiques

  • Délégué national du RPR chargé des élections (1976-1978).
  • Secrétaire général adjoint du RPR chargé des élections (1978-1981).
  • Secrétaire général du RPR (1984)-1988).
  • Président du haut comité « Homme et société » du RPR 1990.

Ouvrages

  • Pour en finir avec la peur. Paris : Robert Laffont, 1984 (ISBN 2-221-01273-9)
  • Mission de préfiguration du centre de ressources et de mémoire de l'immigration, rapport au Premier ministre. Paris : la Documentation française, 2004 (ISBN 2-11-005709-2)

Notes et références

  1. Hervé Algalarrondo, « Droite : La génération perdue », Le Nouvel Observateur du 29 juillet 2004
  2. « Chronique constitutionnelle française », revue Pouvoirs, n°30, p. 159
  3. a  et b « Jacques Toubon », ministère de la Culture et de la communication
  4. Article « Jacques Toubon et le feuilleton Tiberi » du Monde du 19 novembre 1996, reprenant une déclaration de Jacques Toubon à Canal Plus.
  5. « Bataille Tibéri/Toubon », journal télévisé Midi 2, Antenne 2, 7 avril 1998 - En ligne sur l'INA
  6. « Le RPR annonce un accord Toubon-Tiberi », L'Humanité, 27 mai 1998
  7. Antoine Guiral, « Toubon se repent et se dévoue », Libération, 20 janvier 2001
  8. VoteWatch, Statistiques votes de Jacques Toubon au Parlement européen
  9. Thomas Fessy, Arnaud Zajtman et Catherine Ninin, Toubon et compagnie, meilleurs amis du Congo de Nguesso, Rue 89, 20 juillet 2009

Sources

Voir aussi

Lien externe

Précédé par Jacques Toubon Suivi par
Pierre Méhaignerie
Garde des Sceaux
1995-1997
Élisabeth Guigou
Jack Lang
Ministre de la Culture et de la Francophonie
1993-1995
Philippe Douste-Blazy
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