- Tecumseh
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Tecumseh (mars 1768-5 octobre 1813) est un chef de la tribu des Shawnees. Son nom Tekoomsē signifie « Étoile filante »[1],[2].
Sommaire
Biographie
Tecumseh est né à Old Picqua dans la région de l’actuelle Springfield dans l’Ohio en 1768, année du Traité de Fort Stanwix. À la mort de son père[N 1], il est élevé avec ses frères par sa sœur aînée et par le chef Blackfish, car sa mère d’origine Creek choisit de retourner dans sa tribu dans le sud. Son nom Tekoomsē signifie « Étoile filante »[1],[2] : l'étoile filante était assimilée à une panthère sautant d'une colline à une autre. Son frère cadet Lalawethika (Celui qui fait du bruit) grandit dans son ombre, mais devint un Prophète en tombant dans un feu (ce qui le laissa pour mort). Suite à la vision qu'il reçut durant cet accident, il prendra le nom de Tenskwatawa (Porte ouvert).
Tecumseh vécut sa jeunesse dans la vallée de l'Ohio[N 2] pendant l'époque troublée de la révolution américaine. Les Shawnees prennent alors le parti de la Grande-Bretagne et attaquent les forts de la frontière américaine. En 1779, Tecumseh doit fuir avec sa mère à cause du conflit avec les “Longs Couteaux”. Il est impliqué dans de nombreux raids et escarmouches durant les dernières années de la guerre d’indépendance américaine de 1780 à 1783. Le Traité de Paris (1783) consacre la naissance des États-Unis qui obtiennent les territoires indiens entre le Mississippi et les Appalaches. Cependant, le Territoire du Nord-Ouest restait sous domination des Amérindiens encouragés par les Anglais à résister aux Américains.
Il conduit sa tribu dans la guerre des Indiens du Nord-ouest (Northwest indian war 1790-1795), mais est battu par le général Anthony Wayne à la bataille de Fallen timbers le 20 août 1794. À la fin de cette guerre, il refuse de signer le traité de Greenville qui autorise la vente des terres amérindiennes aux Blancs. Il s’installe alors le long de la rivière Wabash.
Commence alors un processus de colonisation et d'acculturation des Amérindiens. Beaucoup d'entre eux adoptent le costume européen et découvrent l'alcool[N 3]. Certains font du commerce dans les forts américains et s'endettent. A cause des guerres, la société amérindienne se trouve déstabilisée et le nombre de femmes dépasse de beaucoup celui des hommes. Les colons blancs s'installent toujours plus à l'ouest.
Fédération des tribus indiennes
Il tente de former avec l’aide de son frère Tenskwatawa, « Le Prophète », une fédération des tribus indiennes, du Canada à la Floride, afin de résister à l’avance inexorable des colons sur les terres amérindiennes. Tenskwatawa est persuadé que l’arrivée des Blancs est une punition envoyée par la divinité suprême, le Maître de la Vie. Le séisme de 1811 dans la vallée du Mississippi et une éclipse (1806) ne font que renforcer cette vision millénariste de la conquête de l'Amérique. Le Traité de Fort Wayhne (1809) décide Tecumseh à sortir de l'ombre de son frère. Il voyage dans tout le territoire compris entre le Mississippi et les Appalaches. Il espère fonder des États-Unis Indiens d'Amérique et de réaliser l'union des tribus pour la défense commune de leurs terres. En août 1810, il rencontre Harrison à Vincennes, dans l'Indiana, mais les deux hommes restent sur leurs positions.
Mais Tecumseh n’est pas capable de persuader les différentes tribus de surmonter leurs différences ou leurs haines ancestrales, et la défaite de Tenskwatawa, à la bataille de Tippecanoe en novembre 1811 face à William Henry Harrison[N 4], détruit son œuvre et ses espoirs. Prophet's Town est désertée et incendiée par les soldats américains.
Tecumseh réunit une armée de 3 000 hommes appartenant à 32 tribus différentes à Prophet’s town en 1813[4]. Puis il conduit alors sa tribu au Canada où il rejoint les forces britanniques.
Engagement dans la guerre de 1812
Quand la guerre de 1812 éclata entre les Etats-Unis et l'Angleterre, Tecumseh contempla cet événement avec joie, car, selon lui, il devait être favorable à ses projets, puisqu'il allait hâter la destruction de ses ennemis Américains. Il résolut, d'abord, de rester spectateur inactif, mais bientôt il changea d'avis. Aider premièrement à la destructions des Américains, pour n'avoir plus ensuite qu'à frapper sur les Anglais, lui parut une politique plus sage; il céda aux sollicitations des Anglais qui recherchèrent son alliance par tous les moyens possibles. Depuis son enfance il avait pris part à tous les engagements contre les colons, et personne encore ne pouvait lui reprocher une de ces actions cruelles si communes à ses compatriotes dans l'enivrement de la victoire. Il avait horreur du sang versé après le combat, et on le vit souvent défendre ses prisonniers contre la fureur de ses propres guerriers. Il devait bientôt rougir de l'atroce conduite de ses alliés, qui excitaient les Indiens qu'ils avaient enivrés, à massacrer leurs prisonniers blessés. Tecumseh leur témoigna tout le mépris qu'ils lui inspiraient, lorsqu'il refusa le grade de brigadier-général, et l'écharpe de soie que le général Proctor lui offrit au nom du roi d'Angleterre comme récompense de son courage aux combats de Brownstown et de Magagua; mais toujours préoccupé de ses vastes projets, il crut devoir persister dans son alliance avec les Anglais jusqu'à ce que les Américains, qu'il regardait comme ses plus dangereux ennemis, fussent anéantis. De nouvelles tribus vinrent se ranger sous ses ordres, et ce fut à leurs têtes qu'il vint sur les bords de la rivière de Thames, prêter l'appui de son bras à ses alliés dans le combat qu'il livrèrent au général Harrison. Dès le début du combat, Tecumseh s'était élancé avec fureur au milieu des bataillons qui lui étaient opposés, et les avait d'abord ébranlés par l'audace de son attaque, mais ces bataillons reprirent leur aplomb. Les Indiens, excités par l'exemple de leur chef, renouvelaient sans cesse leurs attaques, que les Américains repoussaient avec une égale intrépidité.
Au milieu de la mêlée, le colonel Américain Johnson s'avança presque seul vers un groupe d'Indiens qui se ralliaient à la voix de Tecumseh. L'éclat de l'uniforme de Johnston et la blancheur de son cheval, le firent remarquer, et il devint le point de mire de tous les coups. Il fut renversé criblé de blessures de son cheval. Tecumseh arriva près de lui et leva son tomahawk pour lui donner la mort; il hésita un instant, et cet instant lui fut fatal. Le colonel Johnson saisit un pistolet à sa ceinture et tira à bout portant dans la poitrine de Tecumseh, qui tomba mort à ses côtés. Le corps de Tecumseh fut retrouvé parmi les morts après le combat. Les Américains le reconnurent, et pour rendre hommage à son courage, ils l'enterrèrent avec tous les honneurs militaires[5].
Iconographie
Le portrait de Tecumseh gravé en 1868 par Benson John Lossing pour son ouvrage Pictorial Field-Book of the War of 1812, fut basé sur un croquis d'après nature de Pierre Le Dru daté de 1808. Lossing modifia le modèle original en habillant Tecumseh d'un uniforme britannique, prenant appui sur la nomination de Tecumseh en tant que brigadier général. Cette représentation est inhabituelle car il est représenté avec un anneau dans le nez, parure fréquente chez les Shawnee à l'époque, mais omise dans les représentations idéalisées du chef indien[6]. On ne connait aucun autre portrait fait d'après nature. HEEY
Anecdotes
Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur Tecumseh, qui ne peuvent pas toutes être prouvées, notamment qu’il aurait été éduqué dans une école religieuse chrétienne et qu’il aurait été franc-maçon.
La malédiction de Tecumseh
Article détaillé : Malédiction de Tecumseh.On raconte également qu'il aurait lancé une malédiction sur tous les chefs d'états américains, à commencer par son adversaire, le futur président Harrison ; il aurait juré sur une colline, en 1811, une fin tragique à tous les présidents américains élus lors d'une année se terminant par zéro dans son écriture[7] :
- William Henry Harrison : Élu en 1840, il meurt d'une pneumonie un mois après son élection.
- Abraham Lincoln : Élu 1860, meurt assassiné en 1865.
- James Garfield : Élu en 1880, est assassiné par un chômeur, en 1881.
- William McKinley : Réélu en 1900, atteint par deux balles tirées par un anarchiste, le 6 septembre 1901, il meurt des suites de ses blessures une semaine et un jour après.
- Warren Gamaliel Harding : Élu en 1920, est victime d’une pneumonie, en 1923, pendant un voyage de retour d’Alaska.
- Franklin Delano Roosevelt : Réélu en 1940 (sa troisième réélection), il meurt après sa quatrième réélection en 1945 d'une hémorragie cérébrale.
- John Fitzgerald Kennedy : Élu en 1960, il est assassiné en 1963, à Dallas.
Néanmoins, Ronald Reagan, qui a été élu en 1980, n'est mort de vieillesse qu'en 2004. Son premier mandat est tout de même marqué par une tentative d'assassinat.
De même, George W. Bush, élu en 2000, est toujours vivant, bien qu'ayant également subi une tentative d'assassinat -manquée- au cours de sa présidence. Ses deux mandats ont néanmoins été marqués par les attentats du 11 septembre, les guerres d'Afghanistan et d'Irak, ainsi que par une grave crise financière et économique.
Même si sa stature a été amplifiée à des fins électorales par son vainqueur, Tecumseh n’en reste pas moins un tacticien talentueux et un chef qui fut aimé de son peuple et respecté par les autres tribus[8].
Notes
- 10 octobre 1774) un guerrier shawnee tué à la bataille de Point Pleasant (
- qui était le centre du monde pour les Shawnees
- C'est le cas de Tenskwatawa, le frère de Tecumseh
- Indiana et futur neuvième président des États-Unis Gouverneur du territoire de l’
Références
- OCLC 4803130) John Charles Dent, The Canadian Portrait Gallery, Volume II, Toronto: J.B. Magurn, 1880. p.144-150. (
- Tecumseh's last stand, Norman : University of Oklahoma Press, 1985. p.17. (ISBN 9780806122427) John Sugden,
- OCLC 191120427) William Emmons, Battle of the Thames and the death of Tecumseh, by the Kentucky mounted volunteers led by Colonel Richard M. Johnson. 5th Oct. 1814, New York : Published by William Emmons, 1833. (
- Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, p.131
- "Lafayette en Amérique en 1824 et 1825" Tome 1. par A. Levasseur édition La librairie Baudouin 1829.
- Guy St-Denis (1999) Tecumseh's Bones, p.19
- (en) Donna Sands, « Death Cycle of Presidents Elected in a Zero Year », Anne'Xed Network's. Consulté le 6 juin 2007
- OCLC 9946361) Tecumseh and the quest for Indian leadership ; R David Edmunds ; Boston : Little, Brown, 1984. (
Bibliographie
- (fr) Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, Paris, Albin Michel, 1994. (OCLC 30845062)
- (en) James Alexander Thom, Panther in the sky, Ballantine Books, 1990. (ISBN 0345366387)
- (en) R David Edmunds, The Shawnee Prophet, Lincoln : University of Nebraska Press, 1983. (OCLC 9112321)
- (en) Robert Cwiklik, W David Baird, Tecumseh : Shawnee rebel, New York : Chelsea House Publishers, 1993. (OCLC 26095102)
Voir aussi
Liens internes
Lien externe
- Biographie du Dictionnaire biographique du Canada en ligne
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