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Paul Sérusier
Paul Sérusier (9 novembre 1864, Paris – 7 octobre 1927, Morlaix) est un peintre français post-impressionniste, associé au mouvement des Nabis.
Sommaire
Biographie
Né dans une famille de classe moyenne aisée, son père, un homme d'affaires qui travaillait dans l'industrie du parfum, lui assura une éducation classique. En 1875, Sérusier fut admis au lycée Condorcet où il étudia la philosophie, le grec, le latin et les sciences. Il reçut ses deux diplômes en 1883, de philosophie et de sciences.
En 1885, après avoir travaillé dans la société d'un ami de son père pendant une courte période, il entra à l'Académie Julian pour étudier l'art. D'un tempérament agréable, il sympathisa vite aussi bien avec les étudiants que les professeurs. Son amitié avec Maurice Denis date de cette époque.
Il passa l'été 1888 à Pont-Aven, en Bretagne, ville qui attirait alors beaucoup d'artistes français et étrangers. Là, son attention se porta sur un petit groupe d'artistes qui tournaient autour d'Émile Bernard et de Paul Gauguin. Il se rapprocha d'eux, et reçut même une leçon gratuite de Gauguin. Celui-ci l'encouragea à se débarrasser de la contrainte imitative de la peinture, à user de couleurs pures, vives, à ne pas hésiter à exagérer ses visions, et à donner à ses peintures sa propre logique décorative et symbolique.
Sérusier revint à Paris avec un petit tableau peint sous les directives de Gauguin, et la montra avec enthousiasme à ses compagnons, partageant ainsi ses nouvelles idées apprises de Gauguin. Le tableau fut appelé Le Talisman. Des débats enflammés se développèrent entre lui et les autres étudiants.
Avec ses proches Pierre Bonnard, Maurice Denis, Henri-Gabriel Ibels et Paul-Elie Ranson, qui partageaient ses idées, Sérusier forma un groupe, les Nabis ("prophète" en Hébreu). Ils se rencontraient régulièrement pour parler de théories de l'art, de symbolisme, d'occultisme et d'ésotérisme. Plus tard, Armand Seguin, Édouard Vuillard et Ker-Xavier Roussel rejoignirent le groupe. Cependant, après le départ de Gauguin pour Tahiti en 1891, le groupe se dissolut et chacun prit une direction individuelle.
L'été 1892 Sérusier retourna en Bretagne, dans le petit village du Huelgoat où il resta deux ans. Il peignait des figures monumentales et solides des paysans bretons. Sa palette changea, il n'utilisait plus de couleurs pures mais les atténuait avec du gris.
Il passait ses hivers à Paris, travaillant avec son ami Lugné-Poe, fondateur du Théâtre de l'Œuvre. Beaucoup d'artistes Nabis, Sérusier inclus, travaillaient aux décors et costumes du théâtre symboliste. Les artistes exprimèrent dans ces travaux leur idéal de simplification et de synthèse de plusieurs moyens d'expression.
L'année 1895, Sérusier accepta une invitation de son ami Jan Verkade à visiter le monastère bénédictin de Beuron, en Allemagne. Les moines-artistes du monastère possédaient des principes selon lesquels les lois de la beauté étaient divines, mystérieusement cachées dans la nature, et ne pouvaient être révélées qu'aux artistes possédant un sens des proportions et de l'harmonie des formes — Dieu fit le Saint-Esprit selon la mesure, le nombre et le poids.
Cette doctrine l'enthousiasma et de retour à Paris, il tenta de convaincre ses amis de sa nouveauté et de son importance; mais elle ne rencontra pas le succès escompté et Sérusier prit de la distance envers ses anciens amis.
Après plusieurs voyages à Beuron il finit par s'installer en Bretagne, et appliqua les doctrines des moines en développant un art reposant sur le calcul et les mesures.
Ses études tardives sur l'art égyptien, les primitifs italiens et les tapisseries du Moyen Âge le menèrent à des œuvres décoratives, mesurées d'une certaine façon "hors du temps".
Il enseigna régulièrement à l'Académie Ranson à partir de 1908.
En 1921 il publia ABC de la peinture, un court traité dans lequel il développait une théorie des courbes et des formes simples, une théorie des couleurs et une méthode de recherche des couleurs sourdes. Il s'agit du mémoire de toutes ses recherches esthétiques.
Sérusier s'éteint en 1927 à Morlaix.
Références
- Arthur Ellridge, Gauguin and the Nabis: Prophets of Modernism, Terrail, 1995
- Claire Freches-Thory et Antoine Terrasse, Les Nabis, Flammarion, 2003
- Patricia Eckert Boyer, Jane Voorhees Zimmerli Art Museum, Elizabeth Prelinger, The Nabis and the Parisian Avant-Garde, Rutgers University Press, 1988
- Charles Chassé, Les Nabis et leur temps, Lausanne, La Bibliothèque des Arts, 1960
Quelques-unes de ses oeuvres...
- Nature morte aux roseaux, 1904, Musée Malraux, Le Havre
- La colline aux peupliers, 1907, Musée Malraux, Le Havre
- Le berger Corydon, 1913, Musée Malraux, Le Havre
- Bords de mer, 1914, huile sur toile, 65 x 92,5 cm, musée d'Art moderne, Liège.
- Les porteuses de linge, 1895, huile sur toile, 111 x 69 cm , Brest, musée des Beaux-Arts.
- Portrait de Jean Verkade, 1903, huile sur toile, 56 x 46 cm, Saint-Germain-en-Laye, musée Maurice Denis.
- l'Incantation, 1891, huile sur toile, 98 x 72 cm, Quimper, musée des Beaux-Arts.
- Le Printemps au Pouldu, 1890, huile sur toile, 54 x 65 cm, Collection Rau, Zurich.
- Bretonne descendant au lavoir, 1890, huile sur toile, 73,7 x 93 cm, Munich, Neue Pinakoteck.
- Les porteuses d'eau ou le passage du ruisseau, 1897, huile sur toile, inv. 967.1.2, Brest, Musée des Beaux-Arts
- Les porteuses d'eau ou la fatigue, 1897, huile sur toile, inv. 967.1.1, Brest, Musée des Beaux-Arts
- Les trois fileuses, 1918, huile sur toile, Brest, Musée des Beaux-Arts
Liens externes
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