- Stéatite
-
La stéatite est une roche très tendre, principalement composée de talc.
Le terme « pierre ollaire » regroupe des roches métamorphiques de type majoritairement ultrabasique. D’un point de vue physique, elles présentent des caractéristiques particulières, puisque à la fois résistantes et molles, donc relativement façonnables à l’aide d’outils simples. De plus, ces roches possèdent une capacité calorifique élevée.
Les pierres ollaires[1] sont des ultramafites contenant majoritairement du talc, de la chlorite, des amphiboles, des pyroxènes, des oxydes (pyrites et magnétites), des carbonates, de l’olivine, de la serpentine, et des micas noirs.
La formation et la mise en place de ce type de roche nécessitent des conditions particulières, ce qui explique sa rareté (moins de 1 % des roches alpines). L’origine primaire se situe dans le manteau, conditions de haute pression et température. Lors de différents mouvements associés à la formation de l’arc alpin, certaines de ces roches peuvent arriver en surface, par obduction notamment. Les fortes contraintes tectoniques accompagnant le déplacement vers la surface provoquent des géométries généralement lenticulaires et zonées, la zone de réaction entre la roche mère ultramafique et l’encaissant représente ce que l’on appelle vulgairement "pierre ollaire". Les processus d’apport de gaz, de rééquilibrations pétro-chimiques et de changements géométriques se déroulent à des profondeurs de 10 à 20 km environ. L’érosion et l’obduction de certaines nappes et massifs apportant finalement ce matériel en surface.
Sommaire
Synonymie
- pierre à savon
- craie de Briançon
- pierre ollaire du latin ollare : faire des pots
Utilisations
L’exploitation de la stéatite est attestée dès le néolithique (colliers, figurines). Elle est employée dans la production de vases (Jiroft en Iran, péninsule d'Oman par ex.), de sceaux (vallée de l'Indus, Bahreïn, Faïlaka) ou de statues (Bactriane, Suse en Iran, Mohenjo Daro au Pakistan). En Europe, elle se développe réellement à partir du Ier siècle après J.-C pour la réalisation de récipients façonnés à la main ou tournés. C’est le façonnage de ces récipients qui marque le début d’une production typiquement alpine (comme le cristal de roche) et nomme cet artisanat. Celui-ci s’étend dans tout l’arc alpin et en arrive à concurrencer localement la céramique pendant le Bas-Empire et dans une moindre mesure pendant le haut Moyen Âge. Elle bénéficie d’une diffusion assez large durant ces périodes dans les régions voisines. À partir du Moyen Âge et jusqu’au XXe siècle l’utilisation de la pierre ollaire semble se limiter aux régions alpestres et à la production de fourneaux et de casseroles (Musée de Cevio, Tessin, Suisse).
Du fait de sa facilité de taille, elle a été abondamment employée en sculpture, principalement pour des sceaux. De nos jours, elle est également employée dans la fabrication de poêles et cheminées, grâce à sa capacité à emmagasiner la chaleur, ou encore en modélisme.
La stéatite fut aussi utilisée pour les becs (brûleurs) de lampes à acétylène, avec une embase en laiton, cuivre ou aluminium.
On l'utilise également dans certains chauffe-eau électriques comme barrière entre la résistance électrique et l'eau à chauffer. On peut ainsi changer la résistance sans vider l'eau et emmagasiner la chaleur intelligemment.
Enfin, la stéatite est utilisée pour fabriquer des isolateurs électriques.
Notes et références
- Mikaël Haenni, Maëlle Lhemon:SNF project 100012-105491 La pierre ollaire : un artisanat alpin. Matériau, Technologie, Economie et Histoire.
Voir aussi
Liens externes
- Portail des minéraux et roches
- Portail de la chimie
Catégories :- Silicate (minéral)
- Matériau de sculpture
- Diélectrique
Wikimedia Foundation. 2010.